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    << Il est temps de dire la vérité sur « l'abominable nouveau tsar du Kremlin >>


    Poutine

     

     

    © inconnu

    Il est grand temps de dénoncer haut et fort Vladimir Poutine. D'abord sur le plan économique. Car qu'a-t-il fait depuis 15 ans, concrètement ? Le pouvoir d'achat des Russes : il a doublé. L'inflation : passée de 100 % à presque rien. La balance commerciale : largement redressée et désormais excédentaire. Le taux d'emploi : en très forte hausse. La dette publique : passée de 90 % du PIB à 10 %. La pauvreté : divisée par 2. Bref, les chiffres parlent d'eux-mêmes : un échec lamentable.

    Au niveau politique : des élections régulières, de gros succès électoraux - bien loin de la situation de nos alliés en Chine ou en Arabie Saoudite. Évidemment, sa côte de popularité n'est jamais descendue sous les 65 % d'opinions positives, et elle est remontée à 80 % actuellement - tout ceci étant prévisible vu les chiffres économiques catastrophiques précédemment avancés. D'ailleurs, on se rend bien compte que les chiffres sont évidemment truqués, Obama plafonnant à 40 %, Hollande étant descendu à 15 %, et le taux d'approbation du Congrès américain venant de réussir l'exploit d'atteindre un seul chiffre, avec 9 % de satisfaction des Américains.

    Mais c'est au niveau géopolitique que le pire est à craindre. Car que prône M. Poutine ? Des référendums ! Pour demander leur avis aux gens ! Non mais, sérieusement, jusqu'à quand allons-nous tolérer ceci en Europe ?

    Faisons bien attention aux conséquences de notre pusillanimité : si nous laissons des référendums se développer en Europe, cela en sera fini de la marche vers le « Progrès Européen ». Terminé les traités budgétaires. Fini l'austérité pour complaire aux marchés financiers. Plus d'augmentation de l'âge des retraites jusqu'à 69 ans. Personne n'acceptera de saigner la Grèce pour rembourser des hedge-funds vampires. Personne n'élira Hermann Van Rompuy Président du Praesidium Européen.

    De même, si nous faisons un référendum au Royaume-Uni, il est clair que ce pays quittera rapidement l'Union. Comme le feront pas mal d'autres pays si nous demandons leur avis aux citoyens.

    Et quel peuple acceptera de voter pour l'accord d'association UE/Ukraine signé le 21 mars dernier, qui met désormais les entreprises européennes en concurrence avec le pays le plus pauvre d'Europe, où le salaire minimal est de 100 € par mois ? Aucun peuple sensé ne l'acceptera - craignant évidemment le chômage. Il faut donc bannir le référendum et laisser Bruxelles décider.

    Mais là où apparaît clairement la perfidie du président russe, c'est que, non seulement il fait voter les habitants de Crimée sur leur avenir pour la première fois, mais en plus, alors que, essentiellement Russes, ils ont logiquement demandé leur rattachement à la Russie à une écrasante majorité, incontestable, eh bien il les écoute et il répond à leur demande ! Imagine-t-on ceci en Europe ? Mais nous n'aurions jamais pu signer le traité de Lisbonne si on avait accepté la demande des Français de 2005.

    Alors que, dans cette affaire, la solution était tellement simple - et nous l'aurions surement appliquée si des ministres russes avaient alimenté des manifestations populaires pro-russes au Canada, puis avaient surtout fomenté un coup d'État avec des néonazis qui auraient interdit le français au Québec.

    Il fallait donc punir très fortement Poutine (la punition étant désormais un axe central en Diplomatie), renvoyer la Crimée dans le giron du gouvernement putschiste ukrainien non élu, puis envoyer des chars ukrainiens noyer dans le sang le soulèvement qu'il n'y aurait pas manqué d'avoir envers un gouvernement comportant un tiers de néonazis russophobes assumés 1 et soutenu par un Occident cynique comme jamais. Là, au moins, dans un scénario à la yougoslave, l'UE sait agir : tweets, discours enflammés, résolutions, condamnations, envois d'observateurs et de Bernard-Henri Lévy, puis d'enquêteurs, puis de médecins légistes, saisie de la Cour pénale internationale, etc.

    Mais au lieu de cela, Poutine à tout gâché, et le peuple de Crimée a fêté dans la liesse populaire son rattachement à la Russie. Et le peuple de Kiev a manifesté sa révolte le 23 mars, l'ampleur de la manifestation phénoménale de 5 000 personnes montrant bien le caractère totalement illégitime de la chose pour les Ukrainiens - tout comme le fait qu'à peine 20 % des militaires ukrainiens en Crimée aient obéi à l'ordre de rentrer au pays...

    Tout ceci est donc désolant, c'est à désespérer du « rêve européen »... Et comme nous ne savons pas jusqu'où ira Poutine, il nous faut donc surtout nous armer de lucidité !

    • Dénoncés par la Knesset ou le Congrès Juif Mondial, et ré-inhumant régulièrement des Waffen-SS avec les honneurs militaires par exemple.

    Olivier Berruyer Causeur

    Publié par : http://fr.sott.net

    Lien supplémentaire : http://lesmoutonsenrages.fr

    La Russie va créer une alternative à Visa et Mastercard

     


    Olivier Berruyer: Ukraine, un tiers du gouvernement composé de néo-nazis

     

     

     

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    eva r-sistons @rsistons  ·  Il y a 8 min

    .Hénin-Beaumont: Un maire FN élu au premier tour. Ambiance de lendemain de victoire, préfigurant la suite

     

    FN à Hénin-Beaumont : dérapage antisémite et malaise chez les employés de mairie

    Mis à jour : 26-03-2014 22:21
    - Créé : 26-03-2014 15:03

    MUNICIPALES – Après la victoire, dès le premier tour, du candidat FN Steeve Briois à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), l'ambiance est électrique à la mairie. Plusieurs employés municipaux ont demandé leur mutation, refusant de travailler pour un maire d'extrême droite.

     
    Des dizaines d'employés de la mairie d'Henin Beaumont ont demandé leur mutation.
    Des dizaines d'employés de la mairie d'Henin Beaumont ont demandé leur mutation. Photo : AFP


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  • << Il est temps de dire la vérité sur « l'abominable nouveau tsar du Kremlin >>

    Poutine

    © inconnu
    Il est grand temps de dénoncer haut et fort Vladimir Poutine. D'abord sur le plan économique. Car qu'a-t-il fait depuis 15 ans, concrètement ? Le pouvoir d'achat des Russes : il a doublé. L'inflation : passée de 100 % à presque rien. La balance commerciale : largement redressée et désormais excédentaire. Le taux d'emploi : en très forte hausse. La dette publique : passée de 90 % du PIB à 10 %. La pauvreté : divisée par 2. Bref, les chiffres parlent d'eux-mêmes : un échec lamentable.

    Au niveau politique : des élections régulières, de gros succès électoraux - bien loin de la situation de nos alliés en Chine ou en Arabie Saoudite. Évidemment, sa côte de popularité n'est jamais descendue sous les 65 % d'opinions positives, et elle est remontée à 80 % actuellement - tout ceci étant prévisible vu les chiffres économiques catastrophiques précédemment avancés. D'ailleurs, on se rend bien compte que les chiffres sont évidemment truqués, Obama plafonnant à 40 %, Hollande étant descendu à 15 %, et le taux d'approbation du Congrès américain venant de réussir l'exploit d'atteindre un seul chiffre, avec 9 % de satisfaction des Américains.

    Mais c'est au niveau géopolitique que le pire est à craindre. Car que prône M. Poutine ? Des référendums ! Pour demander leur avis aux gens ! Non mais, sérieusement, jusqu'à quand allons-nous tolérer ceci en Europe ?

    Faisons bien attention aux conséquences de notre pusillanimité : si nous laissons des référendums se développer en Europe, cela en sera fini de la marche vers le « Progrès Européen ». Terminé les traités budgétaires. Fini l'austérité pour complaire aux marchés financiers. Plus d'augmentation de l'âge des retraites jusqu'à 69 ans. Personne n'acceptera de saigner la Grèce pour rembourser des hedge-funds vampires. Personne n'élira Hermann Van Rompuy Président du Praesidium Européen.

    De même, si nous faisons un référendum au Royaume-Uni, il est clair que ce pays quittera rapidement l'Union. Comme le feront pas mal d'autres pays si nous demandons leur avis aux citoyens.

    Et quel peuple acceptera de voter pour l'accord d'association UE/Ukraine signé le 21 mars dernier, qui met désormais les entreprises européennes en concurrence avec le pays le plus pauvre d'Europe, où le salaire minimal est de 100 € par mois ? Aucun peuple sensé ne l'acceptera - craignant évidemment le chômage. Il faut donc bannir le référendum et laisser Bruxelles décider.

    Mais là où apparaît clairement la perfidie du président russe, c'est que, non seulement il fait voter les habitants de Crimée sur leur avenir pour la première fois, mais en plus, alors que, essentiellement Russes, ils ont logiquement demandé leur rattachement à la Russie à une écrasante majorité, incontestable, eh bien il les écoute et il répond à leur demande ! Imagine-t-on ceci en Europe ? Mais nous n'aurions jamais pu signer le traité de Lisbonne si on avait accepté la demande des Français de 2005.

    Alors que, dans cette affaire, la solution était tellement simple - et nous l'aurions surement appliquée si des ministres russes avaient alimenté des manifestations populaires pro-russes au Canada, puis avaient surtout fomenté un coup d'État avec des néonazis qui auraient interdit le français au Québec.

    Il fallait donc punir très fortement Poutine (la punition étant désormais un axe central en Diplomatie), renvoyer la Crimée dans le giron du gouvernement putschiste ukrainien non élu, puis envoyer des chars ukrainiens noyer dans le sang le soulèvement qu'il n'y aurait pas manqué d'avoir envers un gouvernement comportant un tiers de néonazis russophobes assumés
    1 et soutenu par un Occident cynique comme jamais. Là, au moins, dans un scénario à la yougoslave, l'UE sait agir : tweets, discours enflammés, résolutions, condamnations, envois d'observateurs et de Bernard-Henri Lévy, puis d'enquêteurs, puis de médecins légistes, saisie de la Cour pénale internationale, etc.

    Mais au lieu de cela, Poutine à tout gâché, et le peuple de Crimée a fêté dans la liesse populaire son rattachement à la Russie. Et le peuple de Kiev a manifesté sa révolte le 23 mars, l'ampleur de la manifestation phénoménale de 5 000 personnes montrant bien le caractère totalement illégitime de la chose pour les Ukrainiens - tout comme le fait qu'à peine 20 % des militaires ukrainiens en Crimée aient obéi à l'ordre de rentrer au pays...

    Tout ceci est donc désolant, c'est à désespérer du « rêve européen »... Et comme nous ne savons pas jusqu'où ira Poutine, il nous faut donc surtout nous armer de lucidité !
    • Dénoncés par la Knesset ou le Congrès Juif Mondial, et ré-inhumant régulièrement des Waffen-SS avec les honneurs militaires par exemple.
    Olivier Berruyer Causeur

    Publié par : http://fr.sott.net

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    La Russie va créer une alternative à Visa et Mastercard

    Olivier Berruyer: Ukraine, un tiers du gouvernement composé de néo-nazis

     

    Mis en ligne par : BFMbusiness


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    L'Allemagne sonne l'alarme concernant le gouvernement ukrainien: 'un conglomérat de fous, d'oligarques douteux et d'ultra-nationalistes

    - Hymne -Louisa Gouliamaki


    « Le gouvernement ukrainien est un assemblage de fous pragmatiques, d’oligarques douteux et d’ultra-nationalistes brutaux ». C'est le résumé de la logique – même si elle n’est pas explicitement décrite dans ces termes - de la position allemande sur les nouveaux dirigeants à Kiev.

     

    Cette position est fondée sur une analyse du think tank SWP, qui a des liens avec le ministère allemand des Affaires étrangères. Ainsi, l'Allemagne sonne l'alarme à propos de la présence de fascistes dans le gouvernement ukrainien et elle met en garde contre la possibilité d’une guerre civile dans le pays, écrit Spiegel Online.

     

    Le rapport indique que les grandes régions de l'est et du sud de l'Ukraine ne font pas confiance au gouvernement intérimaire, qui entraîne lui-même des tensions en nommant un politicien d’extrême droite, Alexandre Sytsch, en tant que ministre responsable de la protection des minorités.

     

    Cette nouvelle provocation, comme les précédentes, envoient un message dévastateur aux provinces de l'Est, où le gouvernement n'a aucune influence.

     

    L'analyse fait également référence aux efforts de Poutine pour éviter à tout prix la consolidation d’un gouvernement ukrainien.

     

    La conclusion:

     

    « Le gouvernement ukrainien est un conglomérat de fous pragmatiques, d’oligarques douteux et d’ultra-nationalistes brutaux qui ne parviendront pas à stabiliser le pays ».

     

    Quelques unes des personnalités qui composent ce gouvernement sont présentées ici.

     

    http://www.express.be/joker/fr/platdujour/lallemagne-sonne-lalarme-concernant-le-gouvernement-ukrainien-un-conglomerat-de-fous-doligarques-douteux-et-dultra-nationalistes/203971.htm

      .

     

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    Les deux familles de l'extrême droite - Le Monde diplomatique  

    Les droites extrêmes progressent électoralement en Europe, surtout dans les milieux populaires. Bien qu'elles soient différentes, par leur idéologie et leur ...
    .

    Libéral fascisme 

    www.ecosociosystemes.fr/liberal_fascisme.html
    Fascisme et démocratie ne sont que deux formes politiques, alternant suivant les .... Sarkozy et Merkel se comportent comme des petits führers du 4e Reich.

     

    Inutile d'aller voter : les marchés s'en chargent. Le déni de démocratie, déjà très palpable depuis de nombreuses années (toujours ?) a atteint des sommets avec la nomination, à la tête des gouvernements italiens et grecs, de gens qui n'ont pas vocation à être élus, qui ne se présenteraient probablement pas devant les peuples, puisque ce ne sont que des techniciens de la finance au service des puissants tenants de l'ultra libéralisme, autrement dit de la domination criminelle d'un petit nombre sur tous les autres maintenus de force dans un état de faiblesse.


    C’est parce que les élites n’ont jamais eu d’autre intérêt que de se goinfrer qu’elles finissent toujours par provoquer des crises, lesquelles sont un formidable instrument pour démontrer, par l’absurde, l’illégitimité de leur dominance. Les élites n’ont jamais pu imaginer quelque autre moyen de résoudre leurs crises que d’en faire supporter les conséquences à ceux qu’ils dominent, lesquels n’ont guère d’autre choix que d’y répondre par de l’agitation sociale. Les élites savent parfaitement utiliser cette agitation sociale pour exacerber les peurs et les angoisses des plus dominables, car les plus attachés à leurs petits avoirs (vieux, petits bourgeois des classes moyennes, etc.) lesquels n’auront pas d’autre aspiration qu’un retour à l’ordre par le biais d’un chef fort et issu de l’élite. Cela s’appelle le fascisme, lequel finit par apparaître comme une solution pour les élites pour rester riches, puissants, beaux, bien éduqués, en bonne santé et à ne rien foutre qu’à se goinfrer et une aspiration des dominés pour rester pauvres, ignorants, malades, stressés, mais au boulot et à leur place… C’est pour cela que ça marche à tous les coups jusqu’à la prochaine crise. On est vraiment cons, non ?

     

     

    ukraine flag

    L'extrême droite est confortée dans le nouveau ... - Mondialisation 

    www.mondialisation.ca/lextreme-droite-est-confortee-dans.../5372835
    L'extrême droite est confortée dans le nouveau gouvernement pro-occidental de l

    Venezuela : Les violences de l'extrême droite ... - Mondialisa

    Le régime ukrainien cède aux pressions exercées ... - Mondiali

    Les États-Unis ont installé un gouvernement ... - Mondialisatio

    Les États-Unis et l'UE s'allient aux fascistes ukrainiens | Mond

     

    Les États-Unis ont installé un gouvernement néonazi en Ukraine

    http://www.mondialisation.ca/les-etats-unis-ont-installe-un-gouvernement-neonazi-en-ukraine/5375013

     

               
    Ukraine-extreme-droite

    Selon le New York Times, « Les États-Unis et l’Union européenne ont épousé la révolution ici comme un autre essor de la démocratie, un coup contre l’autoritarisme et la cleptocratie dans l’ancien espace soviétique ». (After Initial Triumph, Ukraine’s Leaders Face Battle for Credibility, NYTimes.com, 1er mars 2014. C’est l’auteur qui souligne.)

    « Essor de la démocratie »? « Révolution »? La dure réalité est tout autre. Il s’agit d’un coup d’État appuyé par les États-Unis, l’Union européenne et l’OTAN en violation flagrante du droit international.

    La vérité interdite est que l’Occident, grâce à une opération clandestine soigneusement mise en scène, a conçu un régime par procuration intégré par des néonazis.

    Les principales organisations en Ukraine, y compris le parti néonazi Svoboda, ont été généreusement soutenues par Washington, ce qu’a confirmé la secrétaire d’État adjoint, Mme Victoria Nuland : « Nous avons investi plus de 5 milliards de dollars pour aider l’Ukraine à atteindre, entre autres, ces objectifs [...] Nous allons continuer à faire avancer l’Ukraine vers l’avenir qu’elle mérite. »


    Les médias occidentaux ont tout simplement évité d’analyser la composition et les fondements idéologiques de la coalition gouvernementale. Le terme « néonazi » est tabou. Il a été exclu du vocabulaire des chroniqueurs des médias de masse. Il n’apparaîtra pas dans les pages du New York Times, du Washington Post ou de l’Independent. Les journalistes ont reçu comme consigne de ne pas utiliser le terme « néonazi » pour désigner les partis Svoboda (Liberté) et Pravy Sektor (Secteur de droite).


    Composition du gouvernement de coalition


    Il n’est pas question d’un gouvernement de transition au sein duquel des éléments néonazis ont intégrer la frange de la coalition, officiellement dirigée par le parti Batkivschina (la Patrie).


    Le Cabinet est non seulement intégré par les deux principales entités néonazies, Svoboda et Pravy Sektor (sans compter les anciens membres de la défunte organisation fasciste UNA-UNSO), on leur a également confié des postes clés qui leur donnent de facto le contrôle sur les forces armées, la police, la justice et la sécurité nationale.


    Bien que le parti Batkivschina de Yatsenuyk contrôle la majorité des portefeuilles et que le chef néonazi de Svoboda Oleh Tyahnybok n’ait pas obtenu de poste ministériel important (apparemment à la demande de la secrétaire d’État adjoint Victoria Nuland), les membres de Svoboda et de Pravy Sektor occupent des postes clés dans les domaines de la défense, de l’application de la loi, de l’éducation et des affaires économiques.


    oleh-tyahnybok-1.jpg

    Le chef néonazi de Svoboda Oleh Tyahnybok

    nuland-in-ukraine-1.jpg

    La secrétaire d’État étasunienne Victoria Nuland avec le chef néonazi de Svoboda Oleh Tyahnybok (à gauche)

    Andriy_parubiy1.jpgAndriy Parubiy [à droite], co-fondateur du Parti national-socialiste de l’Ukraine (parti néonazi rebaptisé Svoboda), a été nommé secrétaire de la Commission de la sécurité et de la défense nationale (RNBOU) (Рада національної безпеки і оборони України), un poste clé chargé de superviser le ministère de la Défense, les Forces armées, l’application de la loi, la Sécurité nationale et le renseignement. Le RNBOU est l’organe de décision central. Bien qu’il soit formellement dirigé par le président, il est géré par le secrétariat avec un personnel de 180 membres, incluant la défense, le renseignement et des experts de la sécurité nationale.


    Parubiy a été l’un des principaux dirigeants de la révolution orange en 2004. Son organisation a été financée par l’Occident. Les médias occidentaux le surnomment le « kommandant » du mouvement EuroMaidan. Andriy Parubiy, tout conmme le chef du parti Oleh Tyahnybok, est un adepte du nazi ukrainien Stepan Bandera, qui a collaboré au massacre des juifs et des Polonais durant la Seconde Guerre mondiale.

    bandera-march.jpg

    Marche en l’honneur du néonazi Stepan Bandera

    Pour sa part, Dmytro Yarosh, chef de la délégation de Pravy Sektor au parlement, a été nommé secrétaire adjoint de Parubiy à la RNBOU.


    Yarosh était le chef du groupe paramilitaire des chemises brunes néonazies durant les « manifestations » du mouvement EuroMaidan. Il a appelé à dissocier le parti des régions et du parti communiste.


    yarosh.jpg

    Discours de Dmytro Yarosh à Euromaidan (Centre)

     

    Le parti néonazi contrôle également le processus judiciaire avec la nomination d’Oleh Makhnitsky du parti Svoboda au poste de procureur général de l’Ukraine. Quelle sorte de justice prévaudra avec un néonazi renommé en charge du Bureau du Procureur de l’Ukraine?

    Des postes au Cabinet ont également été attribués à d’anciens membres de l’Assemblée nationale ukrainienne – Autodéfense  nationale ukrainienne (UNA-UNSO), une organisation néonazie marginale:

    « Tetyana Chernovol, que la presse occidentale dépeint comme une journaliste d’enquête militante sans faire référence à son implication passée dans l’organisation antisémite UNA-UNSO, a été nommée présidente du comité gouvernemental anticorruption. Dmytro Bulatov, connu pour son enlèvement présumé par la police, mais aussi pour ses liens avec UNA-UNSO, a été nommé ministre de la jeunesse et des sports.

    Yegor Sobolev, chef d’un groupe de citoyens de la place de l’Indépendance et politiquement proche Iatseniouk, a été nommé président de la Commission d’épuration, chargée de purger du gouvernement et de la vie publique les adeptes du président Ianoukovitch. (Voir Ukraine Transition Government: Neo-Nazis in Control of Armed Forces, National Security, Economy, Justice and Education, Global Research, 2 mars 2014)

    Le Comité d’épuration organisera la chasse aux sorcières contre tous les adversaires du nouveau régime néonazi. Les cibles de la campagne de purges sont des personnes en position d’autorité au sein de la fonction publique, des gouvernements régionaux et municipaux, de l’éducation, de la recherche, etc. Le terme « épuration » fait référence à la « disqualification massive » des personnes associées à l’ancien gouvernement. Il a également des connotations raciales. Selon toute probabilité, l’épuration sera dirigée contre les communistes, les Russes et les membres de la communauté juive.


    Il est important de réfléchir sur le fait que l’Occident, officiellement dévoué aux valeurs démocratiques, a non seulement orchestré la chute d’un président élu, mais il a également instauré un régime politique intégré par les néonazis.


    C’est un gouvernement par procuration permettant aux États-Unis, à l’OTAN et à l’UE d’interférer dans les affaires intérieures de l’Ukraine et de démanteler ses relations bilatérales avec la Fédération de Russie. Il faut cependant comprendre que ce ne sont pas les néonazis qui mènent le bal. La composition du Cabinet coïncide largement avec les « recommandations » qu’avait faites la secrétaire d’État adjoint des États-Unis, Victoria Nuland, à l’ambassadeur américain en Ukraine lors d’un appel ayant fait l’objet d’une fuite.

    Washington a choisi de mettre les néonazis dans des positions d’autorité. En vertu d’un « régime de gouvernance indirecte », ces derniers prennent toutefois leurs ordres du département d’État étasunien, du Pentagone et de l’OTAN en ce qui concerne les décisions cruciales en matière de politique étrangère et militaire, dont le déploiement de troupes contre la Fédération de Russie.


    Le monde est à un carrefour dangereux: Les structures et la composition de ce gouvernement par procuration installé par l’Occident ne favorisent pas le dialogue avec le gouvernement et l’armée russes.


    mccain-and-svoboda-leader4.pngUn scénario d’escalade militaire menant à la confrontation entre la Russie et l’OTAN est tout à fait possible. Le RNBOU, contrôlé par les néonazis, joue un rôle central dans les affaires militaires. Dans la confrontation avec Moscou, le RNBOU, dirigé par le néonazi Parubiy et son adjoint chemise brune Dmytro Yarosh, pourrait prendre des décisions, en consultation avec Washington et Bruxelles, pouvant avoir des conséquences dévastatrices.


    Cependant, il va sans dire que l’« appui » des États-Unis à la formation d’un gouvernement néonazi n’implique aucunement le développement de « tendances fascistes » au sein de la Maison Blanche, du département d’État et du Congrès.

    « L’essor de la démocratie » en Ukraine, pour reprendre les termes du New York Times, est approuvé par les républicains et les démocrates. Il s’agit d’un projet bipartisan. Rappelons-nous que le sénateur John McCain est un fervent partisan et ami du chef néonazi de Svoboda, Oleh Tyahnybok (image à droite).

    Michel Chossudovsky

     

    Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur émérite de sciences économiques à l’Université d’Ottawa. Il est l’auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en plus de 20 langues).

     

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    Les États-Unis et l’UE s’allient aux fascistes ukrainiens

    Région : Europe, Russie et CE
    http://www.mondialisation.ca/etats-unis-et-ue-sallient-aux-fascistes-ukrainiens/5371110
               
    Ukraine extreme-droite

    Dans leur tentative d’arracher l’Ukraine de la sphère d’influence de la Russie, les EU-UE-OTAN se sont alliés eux-mêmes avec des fascistes – et ce n’est pas la première fois. Evidement, pendant des dizaines d’années, des millions de personnes ont « disparu » ou été assassinées par des formes paramilitaires fascistes armées et appuyées par les Etats-Unis.


    Les derniers mois ont vu régulièrement des manifestations menées par l’opposition politique ukrainienne et ses partisans – manifestations soi-disant en réaction au refus du président Yanukovich de signer un accord commercial avec l’Union Européenne, vu par beaucoup d’observateurs politiques comme une première étape vers l’intégration à l’U.E. Les manifestations sont restées en général pacifiques jusqu’au 17 janvier, quand des manifestants casqués, armés de matraques et de bombes improvisées ont déchaîné une brutale violence contre la police, entrant en furie dans les bâtiments gouvernementaux, tabassant tous ceux suspects de sympathies envers le gouvernement, et causant des ravages de manière générale dans les rues de Kiev. Mais qui étaient ces extrémistes violents, et quelle est leur idéologie ?

    La formation politique est connue sous le nom de « Pravy Sektor » (Secteur de Droite). C’est essentiellement une organisation coordonnant un certain nombre de groupes ultranationalistes de tendance droitière (lire : fascistes), dont les partisans du « SvobodaParty » (Parti de la Liberté), « Les patriotes de l’Ukraine », « Assemblée Nationale Ukrainienne – Autodéfense Nationale Ukrainienne » (UNA-UNSO), et « Trizub ». Toutes ces organisations partagent une idéologie commune qui est frénétiquement antirusse, anti-immigration, et anti-juive, entre autres choses. En plus, elles partagent une référence commune à « l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens », conduite par Stepan Bandera, le collaborateur nazi tristement célèbre qui a combattu activement contre l’Union Soviétique et s’est impliqué dans certains des pires atrocités commises de chaque côté pendant la seconde guerre mondiale.


    Pendant que les forces politiques ukrainiennes, opposition et gouvernement, continuaient à négocier, une très différente bataille était engagée dans les rues. Utilisant l’intimidation et la force brutale, relevant plus des « chemises brunes » d’Hitler ou des « chemises noires » de Mussolini que d’un mouvement politique d’aujourd’hui. Ces groupes ont réussi à transformer un conflit de politique économique en une lutte existentielle pour la survie même de la nation que ceux qui se nomment « nationalistes » prétendent aimer de tout leur cœur. Les images de Kiev en feu, des rues de Lviv remplies de voyous, et autres exemples effrayants du chaos dans le pays, montrent sans l’ombre d’un doute que la négociation politique avec l’opposition du Maidan (place centrale de Kiev et centre des manifestations) maintenant n’est plus le problème central. La question est plutôt celle du fascisme ukrainien et s’il doit être soutenu ou rejeté.


    En ce qui les concerne, les Etats-Unis ont pris fermement position aux côtés de l’opposition, en dépit de son caractère politique. Début décembre, des membres de la classe dirigeante des EU, tels que John McCain et Victoria Nuland ont été aperçus à Maidan apportant leur appui aux manifestants. Néanmoins, alors que le profil de l’opposition est devenu manifeste ces derniers temps, les EU et la classe dirigeante de l’Ouest, et leur machine à médias, ont peu fait pour condamner la recrudescence fasciste. Au lieu de cela, leurs représentants ont rencontré des représentants du « Secteur de Droite » et les ont jugés comme étant « non menaçants ». En d’autres termes, les EU et leurs alliés ont donné une approbation tacite à la continuation et à la prolifération de la violence au non de leur but final : le changement de régime.

     

    Le Moudjahidisme en Afghanistan, qui plus tard s’est métamorphosé en Al Qaïda, également extrémistes réactionnaires idéologiques, a été créé et financés par les Etats-Unis dans le but de déstabiliser la Russie. Et évidement c’est aussi la douloureuse réalité de la Lybie et, plus récemment, de la Syrie, où les Etats-Unis et leurs alliés financent et soutiennent les extrémistes Djihadistes contre un gouvernement qui a refusé de s’aligner sur les EU et Israël. Il y a ici une tendance inquiétante qui n’a jamais été perdue de vue par les observateurs politiques consciencieux. : les Etats-Unis font toujours cause commune avec l’extrême droite et les fascistes pour un profit géopolitique (comme lors des dictatures latino-américaines, contre les peuples, note d'eva).


    La situation en Ukraine est profondément troublante car elle représente une conflagration politique qui pourrait très facilement déchirer le pays moins de 25 ans après qu’il eut gagné son indépendance sur l’Union Soviétique. Cependant, il y a un autre aspect tout aussi inquiétant de la montée du fascisme dans ce pays – il n’est pas le seul.


    La menace fasciste à travers le continent


    L’Ukraine et la montée de l’extrême-droite ne peuvent être vus, et encore moins compris, hors du contexte. Au contraire, cela doit être examiné dans le cadre d’une tendance croissante à travers l’Europe (et bien entendu le monde) – une tendance qui menace les fondements mêmes de la démocratie.


    En Grèce, l’austérité sauvage imposée par la troïka (FMI, BCE et Commission européenne) a paralysé l’économie du pays, conduisant à une dépression aussi grave, sinon pire, que la « grande dépression » aux Etats-Unis. C’est dans ce contexte d’effondrement économique que le parti « Aube Dorée » est devenu le troisième parti politique le plus populaire dans le pays. Epousant une idéologie de la haine, « Aube Dorée » – en fait un parti nazi anti-juif, anti-immigrant, chauvin, anti-femme – est une force politique que le gouvernement d’Athènes a perçue comme une menace sérieuse pour le tissu même de la société. C’est cette menace qui a conduit le gouvernement à arrêter la direction du parti après qu’un fasciste d’Aube Dorée eut mortellement poignardé un rappeur antifasciste. Athènes a lancé une enquête sur ce parti, mais les résultats de cette enquête et de la procédure judiciaire restent peu clairs.


    Ce qui fait d’Aube Dorée une menace aussi insidieuse, c’est le fait que, malgré son idéologie qui s’apparente à celle du nazisme, sa rhétorique anti-UE, anti-austérité, plait à beaucoup dans la Grèce dévastée économiquement. Comme beaucoup de mouvements fascistes du 20ème siècle, Aube Dorée prend comme boucs émissaires les immigrants, les musulmans et les Africains principalement, devant les nombreux problèmes auxquels sont confrontés les Grecs. Dans des circonstances économiques désastreuses, une telle haine irrationnelle devient attirante, une réponse à la question de savoir comment résoudre les problèmes de société. En fait, malgré que les leaders d’Aube Dorée soient en prison, d’autres membres de ce parti sont toujours au parlement, occupent toujours des fonctions importantes y compris le maire d’Athènes. Bien qu’une victoire électorale soit peu probable, une nouvelle bonne performance dans les urnes rendrait l’éradication du fascisme en Grèce plus difficile.

     

    Si ce phénomène était limité à la Grèce et à l’Ukraine, cela ne constituerait pas une tendance continentale. Néanmoins, partout en Europe, nous voyons malheureusement la montée de partis politiques similaires, quoiqu’un peu moins ouvertement fascistes.

     

    En Espagne, le Parti Populaire (proaustérité) au pouvoir a fait passer des lois draconiennes restreignant les manifestations et la liberté d’expression, habilitant et renforçant les tactiques répressives de la police. En France, le Front National de Marine Le Pen, qui prend avec véhémence les musulmans et les Africains comme boucs émissaires, a eu presque 20% lors du premier tour des élections présidentielles. De même, le Parti pour la Liberté aux Pays-Bas – qui préconise des politiques antimusulman et antiimmigrant – s’est hissé à la troisième place au parlement. Au travers de la Scandinavie, les partis ultranationalistes qui autrefois vivotaient dans l’obscurité sont aujourd’hui des acteurs importants dans les élections. Ces tendances sont pour le moins inquiétantes.


    Il convient de noter aussi que, au-delà de l’Europe, il y a un certain nombre de formations politiques quasi fascistes qui sont, d’une manière ou d’une autre, soutenues par les Etats-Unis. Les coups d’Etat d’extrême droite qui ont renversé les gouvernements du Paraguay et du Honduras ont été tacitement et / ou ouvertement soutenus par Washington dans leur quête sans fin pour supprimer la gauche en Amérique latine. Bien sûr il faut aussi se rappeler que le mouvement de protestation en Russie a été menée par Alexei Navalny et ses partisans nationalistes qui épousent une idéologie raciste virulente antimusulmane, qui voit les immigrants originaires du Caucase russe et des anciennes républiques soviétiques comme inférieurs aux « Russes européens ». Ces exemples et d’autres se mettent à dessiner un portrait horrible d’une politique étrangère américaine qui tente d’utiliser les difficultés économiques et les bouleversements politiques pour étendre l’hégémonie étasunienne dans le monde.


    En Ukraine, le « Secteur de Droite » a quitté la table des négociations, prenant part à la lutte dans la rue pour tenter de réaliser le rêve de Stepan Bandera – une Ukraine libérée de la Russie, des Juifs, et de tous les autres vus par eux comme « indésirables ». Porté par le soutien continu des États-Unis et de l’Europe, ces fanatiques représentent une menace plus grave pour la démocratie que Ianoukovitch et le gouvernement pro-russe ne pourraient jamais représenter. Si l’Europe et les Etats-Unis n’admettent pas cette menace naissante, il sera peut-être trop tard quand ils s’en rendront compte.

    Eric Draitser

    Traduit pour Investig’Action par Jean-Pierre Geuten

    Source : counterpunch.org http://www.counterpunch.org/2014/01/29/ukraine-and-the-rebirth-of-fascism/

     

     

    Rappel :

     

    Néo-nazis: Enfin un Parti français ose interpeller le Gouvernement

     

    L'UPR exige que le gouvernement français cesse immédiatement tout contact et tout soutien aux responsables néo-nazis d'Europe de l'est

     

    L'Union Européenne: C'est le 4e Reich - Senor Informations

     

     

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  • L’État français est-il en guerre contre les Français ?


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    La loi de programmation militaire française étend les pouvoirs des Armées à la « la prévention de la criminalité ». Ce faisant, elle abroge, sur le modèle de ce qu’ont fait les États-Unis après le 11-Septembre, la distinction classique entre et sécurité intérieure, entre armée et police. Du coup, elle soumet les citoyens français à un régime de surveillance autrefois réservé à des agents d’une puissance étrangère.


    L’espionnage massif de ses citoyens par les services secrets d’un pays est aujourd’hui devenu la norme. À la faveur de la « lutte contre le terrorisme », la notion de guerre s’est introduite dans le Code pénal de l’ensemble des pays occidentaux. La dernière loi française de programmation militaire, qui vient d’être promulguée le 19 décembre 2013 [1], s’inscrit dans cette tendance de fusion du droit pénal et du droit de la guerre. Elle illustre une évolution du droit occidental qui, tout en concentrant l’ensemble des pouvoirs aux mains de l’Exécutif, place l’exception à la place de la norme et pose l’anomie comme base de reconstruction d’un nouvel ordre de droit. Cette mutation enregistre la fin d’une organisation, propre à la forme nationale de l’État, basée sur l’articulation de deux systèmes relativement séparés, à l’intérieur du pays et violence pure à l’extérieur.

    Une loi militaire comme « prévention de la criminalité »

    La loi de programmation militaire sert habituellement à encadrer les budgets des forces militaires de l’Hexagone. Cette année, elle sort du cadre de la défense pour englober « la lutte contre le crime ». Portant diverses dispositions, concernant à la fois la Défense et la Sécurité nationale, elle comprend un article 20 (l’ancien article 13) qui étend les pouvoirs de surveillance des autorités administratives françaises à « la prévention de la criminalité », fusionnant ainsi droit de la guerre et droit pénal en généralisant la tendance déjà imprimée par la lutte « antiterroriste » à l’ensemble du champ pénal. En visant génériquement la « prévention de la criminalité », ce régime s’appliquera à toutes les infractions. En soumettant les citoyens français à un régime de surveillance autrefois réservé à des agents d’une puissance étrangère, la loi ne sépare plus intérieur et extérieur de la nation et ne distingue plus infraction pénale et gestion de l’hostilité. Ce processus omniprésent n’est pas seulement identifiable à l’intérieur du pays, mais aussi au niveau des conflits internationaux. Les engagements de la en Libye et en procèdent à une indifférenciation entre action de guerre et fonction de police. La guerre n’est plus engagée, afin de se défendre ou de procéder à une conquête, mais pour « punir un dictateur ».

    Afin de procéder à cette fusion du pénal et du militaire, la loi de programmation évince le pouvoir judiciaire et concentre les pouvoirs aux mains de l’exécutif. Non seulement le troisième pouvoir est totalement contourné, mais le seul dispositif de contrôle a posteriori (Commission de contrôle des et interceptions) relevant de l’Exécutif ne pourra émettre qu’une « recommandation » au Premier ministre .

    La collecte de données porte sur les numéros de téléphone, les adresses IP, ou les listes de contact de correspondants téléphoniques, ainsi que sur les données de géolocalisation en temps réel. Seulement dans ce dernier cas, l’autorisation préalable du Juge des libertés ou de la CNCIS, l’autorité de contrôle relevant du pouvoir Exécutif, reste nécessaire.

    Ainsi, l’article 20 de la loi donne à l’administration le droit de collecter, en temps réel, sans recours à un juge et même sans autorisation préalable de l’organe administratif de contrôle, des informations sur les utilisateurs de réseaux de communication. Des agents individuellement désignés, relevant des ministères de la Défense, de l’Intérieur, de l’Économie et du , ainsi que des « chargés de mission », peuvent désormais accéder directement aux données. La loi étend également le droit de regard à toutes informations et aux documents stockés par l’hébergeur et plus seulement aux données techniques.

    De plus, les administrations vont pouvoir exiger des données pour des motifs très larges, notamment ceux prévus à l’article 241-2 du Code de la sécurité intérieure, c’est-à-dire concernant : « la sécurité nationale, la sauvegarde des éléments essentiels du potentiel scientifique et économique de la France, ou la prévention du terrorisme, de la criminalité et de la délinquance organisées »

    Ainsi, l’article 20, qui entrera en vigueur en janvier 2015, permet la capture en temps réel sur simple demande administrative, sur « sollicitation du réseau », des informations et documents traités dans ceux-ci et non plus seulement les données de connexion des utilisateurs . La collecte directe d’informations se fera, non seulement auprès des fournisseurs d’accès ( et opérateurs de télécommunication), mais aussi auprès de tous les hébergeurs et fournisseurs de services en ligne. Aucune disposition ne limite le volume des collectes. Celles-ci pourraient passer par l’installation directe de dispositifs de capture de signaux ou de données chez les opérateurs et les hébergeurs. L’inscription des termes « sollicitation du réseau » signifie que les autorités souhaitent donner un cadre juridique à une interconnexion directe. Cette loi rend également permanents des dispositifs qui n’étaient que temporaires. Si cette loi française peut être comparée aux dispositions du Patriot Act états-unien [2], on doit alors faire référence au Patriot Act Improvement and Reautorisation Act of 2005 [3], promulguée en 2006 et qui rend permanentes les mesures temporaires prises immédiatement après les attentats du 11 septembre 2001.

    Une loi martiale numérique

    Le pouvoir Exécutif a toujours soutenu que la nouvelle loi ne portait aucunement sur le contenu des messages interceptés, mais uniquement sur les données de connexion. Cette lecture a été démentie par la CNIL qui, à la suite de la promulgation de la loi de programmation militaire, a déploré l’adoption de certaines mesures d’accès aux données personnelles prévues par son article 20. Elle a tout d’abord à nouveau regretté de ne pas avoir été saisie sur cet article lors de l’examen du projet de loi. Elle déplore surtout que « la rédaction définitive du texte et que le recours à la notion très vague d’informations et documents traités ou conservés par les réseaux ou services de communications électroniques, semble permettre aux d’avoir accès aux données de contenu, et non pas seulement aux données de connexion. »

    L’article, entré en vigueur dès janvier 2014, confie au Premier ministre le soin de conduire l’action du Gouvernement en matière de sécurité de l’information, en s’appuyant sur les services de l’ANSSI (Autorité Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information). Il crée surtout un pouvoir de contre-attaque, aussi étendu que flou, qui autorise l’État à pirater des serveurs ennemis lorsque « le potentiel de guerre ou économique, la sécurité, ou la capacité de survie de la Nation » sont attaqués.

    La loi ne définit pas ce qu’est une cybermenace et ne précise pas l’autorité compétente pour déterminer ce qui constitue une atteinte au « potentiel de guerre ou économique, la sécurité ou la capacité de survie de la Nation ». Avec une terminologie aussi large, cette législation pourrait, par exemple, s’attaquer à une manifestation organisée et diffusée a travers les réseaux sociaux.

    Quant à l’article 22, il crée une obligation, pour les FAI, hébergeurs et autres opérateurs dont les infrastructures sont considérées d’importance vitale pour le pays, de mettre en place à leurs frais. des outils de « détection des événements susceptibles d’affecter la sécurité de leurs systèmes d’information ». Ces outils étant exploités par des tiers certifiés ou par les services de l’État lui-même, la loi autorise, dans les faits, le pouvoir Exécutif à installer des sondes qu’il contrôle directement ou indirectement.

    L’article 23 renforce l’insécurité juridique pour les auteurs ou vendeurs de logiciels qui pourraient permettre l’interception de données. Jusqu’à présent, l’article 226-3 du Code pénal interdisait les appareils ou dispositifs « conçus pour » intercepter des correspondances privées ou des données informatiques. Maintenant, seront interdits les dispositifs « de nature à » réaliser de telles infractions. L’intention ne sera plus à rechercher, seul le résultat , même accidentel, pourra compter.

    Quant à l’article 23 bis, il donne accès aux fichiers d’abonnés à l’ANSSI qui pourra obtenir les coordonnées de tout abonné, hébergeur ou éditeur de site internet « pour les besoins de la prévention des atteintes aux systèmes de traitement automatisé » ou si l’agence estime que son système informatique est ou peut seulement être sujet à des attaques. L’ANSSI pourrait par exemple se faire communiquer les identités de tous les internautes dont les ordinateurs sont vulnérables, et identifier des cibles pour exploiter ces failles pour les propres besoins de la défense nationale.

    Grâce à cette loi, les Français sont soumis à des procédures qui relevaient autrefois de la mise sous surveillance d’agents d’une puissance ennemie. Cette dernière législation n’est cependant que la dernière péripétie d’un ensemble de mesures débutant avec la loi d’Orientation et de Programmation de la Sécurité Intérieure (LOPSI 1), définitivement adopté le 29 août 2002 [4]. Cette législation permet déjà l’accès à distance de la police aux données conservées par les opérateurs et les fournisseurs d’accès Internet. Quant à la LOPPSI 2 [5], définitivement adoptée le 8 février 2011, elle permet de filtrer progressivement le Net et de légaliser l’introduction de mouchards (chevaux de Troie) au sein des ordinateurs privés.

     

     

    [1] « Loi n° 2013-1168 du 18 décembre 2013 relative à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale », Journal officiel de la République française n°0294 du 19 décembre 2013, page 20570.

    [2] « Final text of the Patriot Act ».

    [3] H.R. 3199, Téléchargeable

    [4] « Loi n° 2002-1094 du 29 août 2002 d’orientation et de programmation pour la sécurité intérieure, Journal officiel de la République française, Version consolidée au 01 mai 2012.

    [5] La loi dite « LOPSI 2 », Loi d’Orientation et de Programmation pour la performance de la Sécurité Intérieure, fait suite à « LOPSI 1 » que Nicolas Sarkozy avait fait adopter en 2002 lorsqu’il était ministre de l’Intérieur. Cf. Journal officiel de la République française n°0062 du 15 mars 2011, page 4582.

    http://www.voltairenet.org/article182979.html

     

    http://reseauinternational.net/letat-francais-il-en-guerre-contre-les-francais/

     

     

    La face cachée de Manuel Valls

     

     


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