• La Faute morale de l’Occident : Une troisième guerre mondiale à nos portes

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    «Je pense que le monde est assez grand pour que nous puissions nous développer tous ensemble» 

    Xi Jinping, Président chinois à Canberra

     

    Le dernier G20 s’est tenu dans une atmosphère où tous les puissants de ce monde s’étaient retrouvés pour, une fois de plus, ne rien faire, ne rien décider si ce n’est de voeux pieux de moralisation de la finance quand on sait que toutes les banques trichent; changements climatiques quand on sait que les grands polluent, et enfin Ebola. Or personne n’a mis la main à la poche. Par contre, ce qui était remarquable c’est l’acharnement sur Poutine présenté par des médias occidentaux nervis comme le diable, l’antéchrist. Pourtant, Poutine n’a pas répondu aux provocations ni d’un Cameron, le traitant de comportement hitlérien ni du Stéphane Harper qui s’est permis de lui négocier difficilement une poignée de main ni même de la Nouvelle Zélande… Bref tous les vassaux de l’Empire avaient pour rôle de se lancer dans la curée en attendant le maître… Poutine fut impérial, il ne répondit pas aux insultes. Il n’aborda même pas avec Hollande le problème du bateau Mistral payé mais non livré par la France, il prit même part aux réunions avec les membres du Brics pour une fois de plus coordonner leur puissance en face de celle en déclin de l’Empire.

     

    Les « prophéties  auto-réalisatrices » de Brzezinski


    Il est courant que les stratèges occidentaux fassent des prophéties qu’ils souhaitent aussi-réalisatrices Dans Le grand échiquier paru en 1997 Zbigniew Brzezinski nous avait décrit l’hégémonie, devenue irrésistible, des États-Unis au lendemain de l’implosion de l’Urss, Brzezinski donne une remarquable analyse des sphères d’intérêts qui sont essentielles à la pérennité de l’hégémonie américaine. Les États-Unis sont devenus, depuis 1991, la première puissance véritablement universelle. Ce qu’on appellerait un empire mondial si ce terme ne comportait une idée de domination territoriale. Or cette domination exercée par une démocratie se mesure en termes de puissance économique et financière, d’avance technologique, d’impact dans les communications, d’influence culturelle au sens le plus large et de supériorité militaire. Enfin, d’un système international dont Washington est, pour l’essentiel, le maître et l’arbitre. De surcroît, les États-Unis n’ont pas actuellement de rivaux capables de leur disputer cette suprématie.»

    Pour Brzezinski «l’effondrement de l’Union soviétique en 1991 après celle du système communiste européen (1989) provoque un nouvel ordre mondial où les États-Unis exercent une hégémonie absolue pour une durée indéterminée». «La partie qui se joue dans le pourtour de la Russie n’est plus l’endiguement de la guerre froide mais le refoulement (roll back) «Le rôle d’arbitre des États-Unis est assuré. Pour Brzezinski la victoire est totale il faudra au moins un quart de siècle, voire plus, à la Chine pour devenir une véritable puissance elle n’est pas l’ennemi de demain, Aucun autre État ne pourra au cours des trente prochaines années disputer aux Etats-Unis la suprématie dans les quatre dimensions de la puissance: militaire, économique, technologique et culturelle».


    La force tranquille de la Chine


    Pendant que les pays occidentaux affolés par leurs déclins se cherchent des adversaires et attaquent tous azimuts du fait qu’ils sont installés dans l’atonie économique, les pays du Brics avancent. Ainsi  la Chine avance, le fait savoir poliment mais avec détermination. Il propose des solutions. Ainsi, le président chinois Xi Jinping a appelé dimanche 15 novembre à des efforts afin de créer et de réaliser un rêve pour les habitants de l’Asie-Pacifique, alors qu’il s’exprimait lors du Sommet des P-DG, organisé dans le cadre des réunions de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec), qui se déroulent actuellement à Beijing. Le rêve de l’Asie-Pacifique est d’agir dans l’esprit de la communauté de l’Asie-Pacifique et provient d’un sentiment de destin commun. Il suit la tendance de paix, de développement et de coopération mutuellement bénéfique et requiert des efforts conjoints pour la prospérité et le progrès de la région, a indiqué Xi Jinping lors du sommet. Ce rêve concerne également davantage de vigueur économique, de libre-échange et de facilitation des investissements, ainsi que de meilleures routes et des échanges plus étroits entre les peuples, a indiqué le président.

    Pour lui la deuxième économie mondiale connaissait actuellement l’émergence d’une «nouvelle norme». L’économie chinoise a changé de rythme, passant d’une croissance rapide à une croissance moyenne à rapide, la structure économique connaît des améliorations constantes, et l’économie est de plus en plus poussée par l’innovation au lieu de l’investissement, a noté M. Xi. Au cours des trois premiers trimestres de cette année, le PIB a augmenté de 7,4% en Chine en glissement annuel, et l’ensemble des principaux indicateurs économiques se trouvent dans une fourchette raisonnable. Les investissements chinois à l’étranger devraient atteindre 1 250 milliards de dollars dans les dix prochaines années, a annoncé dimanche le président chinois Xi Jinping. La Chine possède la capacité et la volonté d’offrir davantage de biens publics à la région Asie-Pacifique et au monde, alors que sa force nationale globale augmente, a déclaré dimanche le président chinois Xi Jinping. Après trois décennies quasi interrompues de croissance supérieure à 10%, la Chine a pu tirer de la pauvreté plusieurs centaines de millions de personnes. (1)

    Dans son discours devant le Parlement fédéral australien à Canberra, le président chinois Xi Jinping a employé pour décrire son pays l’image d’un «grand costaud dans une foule» qui attire l’attention et suscite l’inquiétude, mais il a tenu à souligner que le pays le plus peuplé de la planète poursuivrait son chemin sur la voie du développement pacifique : «Les autres vont naturellement se demander comment le grand gaillard va se mouvoir et se comporter, et s’inquiéter du fait qu’il puisse les bousculer, leur bloquer le passage ou prendre leur place».

    La Chine est certes grande par la taille mais «nos ancêtres ont compris il y a plus de 2000 ans qu’un Etat belliqueux, aussi grand soit-il, finit toujours par s’effondrer», a fait remarquer M. Xi. «Un environnement national harmonieux et stable dans un environnement international pacifique est ce dont la Chine a le plus besoin», a-t-il souligné, ajoutant que ni les agitations ni les guerres ne servaient les intérêts fondamentaux du peuple chinois. «Nous suivons les principes de l’amitié, de la sincérité, des bénéfices mutuels et de la pluralité, et nous prônons une nouvelle vision de la sécurité asiatique», une sécurité commune, globale, coopérative et durable, a-t-il ajouté. Dans le même temps, le président a souligné que le peuple chinois défendrait fermement les intérêts fondamentaux de la Chine que sont sa souveraineté, sa sécurité et son intégrité territoriale. «Nous maintenons que les pays, grands ou petits, forts ou faibles, riches ou pauvres, sont tous égaux», a déclaré M.Xi, «Un pays devrait être jugé, non par sa taille, mais en regardant si ses actions sont en accord avec la justice internationale», a-t-il poursuivi.(2)

    Dans cet ordre, la Chine a su se faire entendre: «Pour être clair, la Chine, pour sa sécurité, a défini une zone spécifique hors de ses frontières, mais dans laquelle priment les règles chinoises. Tout le monde a hurlé et crié, en particulier le Japon s’alignant sur les USA, puis se calmant, tout le monde a accepté de respecter ces dispositions. La Chine a fait céder les USA de façon unilatérale, c’est pourquoi dorénavant, à la demande de la Chine, les Etats-Unis informeront celle-ci de leurs mouvements programmés dans la région, même en dehors des eaux territoriales chinoises.» (3)

     

    La coopération entre Pékin et Moscou inquiète l’Occident


    Les pays occidentaux principalement les Etats Unis et leurs vassaux européens  font de la croisade anti-russe le combat primordial. Chacun sait que les révolutions oranges puis celles de Maidan ont été fabriqués pour faire de l’Ukraine, historiquement et culturellement slave et dans l’orbite de la grande Russie de Catherine II puis de l’Empire Soviétique, à la fois un marché pour les entreprises américaines mais aussi pour créer le chaos dans l’arrière cour russe.  Il est normal de ce fait que la Russie réagisse pour défendre ses intérêts. Les sanctions prises à l’encontre de la Russie n’entament en rien la détermination russe  qui tente malgré une strangulation des marchés occidentaux, de diversifier ses sources d’approvisionnement et de trouver d’autres débouchés.

    Ainsi Le 9 novembre 2014 la Russie et la Chine ont signé un accord-cadre sur la livraison de gaz naturel russe à Pékin via le «corridor ouest» à partir des gisements gaziers de l’ouest de la Sibérie,. En mai dernier, après des années de difficiles négociations, Moscou a accepté de livrer chaque année à la Chine 38 milliards de mètres cubes de gaz, un accord représentant 400 milliards de dollars sur trente ans. Un gazoduc géant, «Force de Sibérie», va être construit pour relier la Russie à la Chine par le «corridor ouest». La Chine et la Russie ont conclu un partenariat stratégique qui repose sur six piliers: D’abord l’énergie: affaires et commerce: la Chine et la Russie ont l’intention de renforcer leurs échanges mutuels, les portant de 90 milliards de dollars par an actuellement à 200 milliards de dollars en 2020. Haute technologie et coopération dans l’industrie: finances dans la nouvelle banque Brics. Militaire: la Chine et la Russie se livrent à des exercices militaires dont la fréquence et l’ampleur sont de plus en plus élevées. Leurs états-majors respectifs se coordonnent étroitement les uns avec les autres. La Russie a repris la vente d’armes et de technologies à la Chine. Politique et diplomatie. Naturellement les Américains voient d’un très mauvais oeil le rapprochement entre la Chine et la Russie. Ce pôle stratégique au niveau mondial, regroupant un pays riche de matières premières de gaz et de pétrole, et de l’autre une dynamique industrielle sans précédent, pourrait bien dominer à moyen terme l’ensemble du monde. En Ukraine on ne défend pas les droits de l’homme mais le business américain est loin derrière. Européen, le général de Gaulle, avait proprement viré les Américains de la France en sortant de l’Otan et parlait sans tabou d’une Europe allant de l’Atlantique à l’Oural. Obama a entamé un bras de fer, les USA jouent avec l’Ukraine pour déstabiliser le Kremlin, Les stratèges l’ont bien compris et demandent à ne pas trop acculer la Russie de peur de voir deux axes apparaître en maîtres mondiaux: USA d’un côté et Chine/Russie de l’autre.


    L’affolement de l’Occident est patent. Pour Jacques Sapir les véritables enjeux sont ailleurs et il dénonce le manque de vision de l’Occident qui tire sur tout ce qui bouge ou plutôt qui n’accepte pas sa doxa.

    Cette divergence a été voulue par les pays de l’Otan à ce sommet. Mais, elle constitue un véritable danger à long terme. Cette divergence construite en réalité une nouvelle coupure du monde en deux dont les conséquences dans la capacité de régler les crises futures risque d’être importante. Le danger ici est que la politique américaine, car c’est essentiellement d’elle qu’il s’agit, est en train de cristalliser une fracture entre les pays émergents, qui tentent de s’organiser autour de la Russie et de la Chine, et les pays sous influence américaine. C’est un jeu à la fois dangereux et stupide car tout le monde sait bien que les Etats-Unis, qui restent très puissants, sont néanmoins une puissance déclinante. Ce n’est pas ainsi qu’ils gèreront leur déclin. (…) La nécessité d’une coopération à grande échelle s’impose.» (…)

    Henry Kissinger poursuit -il a expliqué à de nombreuses reprises ces derniers mois que «l’anti-Poutinisme» hystérique des Etats-Unis et de la presse américaine, ne constituait nullement une politique mais était en réalité une réponse à l’absence de politique. Il n’y a rien de plus exact. Il le dit dans une interview qu’il a donnée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel le 13 novembre L’idée que la Russie voudrait reconstituer de toutes ses forces l’Urss défunte est alors invoquée. Il faudrait faire «barrage» à un tel projet, et cela justifierait en réalité la violence de l’opposition à Vladimir Poutine. Le véritable enjeu pour les trente années qui viennent, c’est l’alliance entre la Chine et la Russie, et la question de savoir si les pays que l’on nomme les Brics arriveront à constituer un front cohérent face à la politique américaine. Tout le reste n’est que (mauvaise) littérature. (4)

    Pourtant, des ensembles qui se font et se défont et on peut retrouver dans le même ensemble pour des raisons politiques et stratégiques deux pays adversaires par ailleurs. Ainsi, les dirigeants des pays membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont conclu leur sommet le 13 novembre 2014 dans la capitale du Myanmar après avoir réaffirmé leur détermination à mettre en place la «Communauté de l’Asean” d’ici la fin 2015. Selon le secrétariat de l’Asean, 80% des mesures requises en vue de la création de la Communauté de l’Asean ont déjà été mises en place. La future communauté réunira 600 millions de personnes et affichera un PIB cumulé de 2000 milliards de dollars. Ce sommet a également été l’occasion pour les dirigeants des dix pays membres de l’Asean et des pays partenaires de dialogue (Chine, Corée du Sud, Japon, Inde, Nouvelle-Zélande, Australie, Etats-Unis et Russie) d’échanger des points de vues sur les questions régionales. De plus, il y a à peine quelques jours, Poutine «l’isolé», selon la terminologie des médias occidentaux pour qui la communauté internationale se limitait à l’Empire et à 6 vassaux, rencontrait une autre moitié du monde au sommet de l’Apec.


    La nouvelle gouvernance économique mondiale


    D’une façon mesurée mais inexorable, les pays du Brics sont en train de saper les fondations du système de Bretton Woods, l’hégémonie du dollar est de plus en plus contestée. Ainsi le président chinois pense que les pays des Brics devraient participer activement à la coopération internationale multilatérale et faire entendre leur voix dans la gouvernance économique mondiale, La coopération économique pourra alimenter durablement le développement des pays des Brics, a déclaré M. Xi lors de sa rencontre avec les autres pays du Brics. La coopération entre les pays des Brics devrait être guidée par les deux «rouages» que sont l’économie et la politique, Dans le même ordre, la Chine et vingt autres pays ont signé, le 24 octobre, un protocole d’accord visant à créer une banque régionale spécialisée dans le financement des infrastructures, et conçue comme une alternative à la Banque mondiale. L’Inde, Singapour, le Kazakhstan, le Pakistan, le Vietnam et le Qatar figurent parmi les 21 pays signataires. (5)

     

    La chute programmée d’un Occident sans repères moraux


    Il est curieux  de constater comment les nations occidentales quittent leurs grandes envolées lyriques quand leurs intérêts» sont en jeu. Il n’est plus alors question de Droits de l’Homme, du soit disant  Siècle des Lumières quand on sait que les hommes de l’époque étaient pour la plus part des négriers racistes qui avaient des intérêts juteux dans les compagnies négrières , , du  Devoir  puis du droit d’ingérence au nom de la dignité humaine, tels que prônés par les Kouchner et leurs sacs de riz camérisés , la réalité est nue  le fond rocheux de l’instinct de rapine, du vol de la  violence refait surface.   

    Il vient  que  ces anciens pays qui ont fait leur beurre sur la misère, la mort et le sang des pays faibles, s’affolent ils n’arrivent plus à suivre et le monde découvre avec horreur que leur moralisme c’était du vent ! Pendant ce temps de nouveaux pays émergent , s’organisent .  Kishore Mahbubani universitaire et diplomate  singapouriens dans une analyse lumineuse a fait  un état des lieux de la situation du monde et affirme avec raison que le barycentre du  Monde s’est déplacé  vers l’Asie. Au passage il replace l’Occident à sa juste place en lui rappelant son moralisme, sa condescendance vis-à-vis des autres nations , mépris  qui ne repose que sur du vent et enfin son habitude  continuelle à bafouer  « ses propres valeurs » quand ses intérêts sont en jeu.

    Dans ces conditions l’Empire s’affole, et la mesure de l’affolement est mesurée par la santé du dollar qui ne devient plus le graal du fait que beaucoup de pays et non des moindres pensent que le monde Bretton Woods a atteint ses limites.  Récemment, un rapport consensuel émanant des 16 branches de la communauté du renseignement US a fait surface. Il révèle que ces organismes «ont déjà commencé à évaluer conjointement l’impact de la chute du dollar en tant que monnaie de réserve mondiale et commence par comparer la fin de la superpuissance américaine à la chute de l’Empire britannique après la Seconde Guerre mondiale. “» Ensuite, le rapport tourne au cauchemar et prévoit un effondrement économique mondial et une longue période d’anarchie mondiale. Le rapport anticipe une grande dépression de 25 ans dont le point de départ serait mai 2015. (6)

     

    Quelle solution pour éviter le chaos planétaire ? Celle du dialogue? du partage? Rien de tout cela! On apprend que deux hauts responsables militaires à Washington ont exhorté les membres du Congrès à préparer les forces armées pour une éventuelle guerre contre des pays comme la Russie et la Chine parce que «la suprématie américaine est menacée». Des pays comme la Russie et la Chine ne sont pas inactifs. «Nous avions jusqu’ici la suprématie en force et en potentialités, «Maintenant, cette suprématie est menacée». «La force électronique, l’attaque électronique, la guerre anti-sous-marine… dans tous ces domaines modernes nous allons être obsolètes dans l’avenir par le simple fait que nous n’y investissons pas,». a pronostiqué le militaire. Selon lui, la défense américaine exige d’urgents progrès technologiques.(7)


    Le monde est à un tournant et Mikhaïl Gorbatchev a raison de nous prévenir de l’imminence d’une troisième guerre mondiale qui est programmée et qui sera d’autant plus probable au fur et à mesure de la rareté de l’énergie des matières premières et des dégâts des changements climatiques.  Poutine a a juste titre le droit et le devoir de défendre son pays et de lui faire retrouver sa dignité. A tort  l’Occident - version Brezinski, un paléo-polonais qui a une affection particulière pour l’Union Soviétique - pense que la chute d’un système, le communisme c’est du même coup la chute de la Russie  de la Grande Russie.. Rien n’est moins faux ! L’Europe qui est à la traine est en train de se couper d’une profondeur stratégique jusqu’à l’Oural dirait  de Gaulle , au profit d’un chaos ukrainien à ses portes qui ne lui profite pas . Nul doute qu’elle fait fausse route et les rodomontades actuelles ne mèneront à rien. Les régions russophones  de l’Ukraine auraient pu constituer un trait d’union, un pont . Ils constituent un abcès de fixation pour longtemps qui risque de dévitaliser encore plus l’Europe. La Russie en diversifiant ses relations fortes  de l’appui des BRICS des différents forums avec d’autres nations de l’Asie  Pacifique est en train de faire émerger un nouveau Monde.  L’Europe a définitivement perdu ce qui lui restait de crédibilité. Ainsi va le monde.

     

    Professeur Chems Eddine Chitour 

     Ecole Polytechnique enp-edu.dz

     

     

    1.Li Na :Xi Jinping évoque l’émergence d’une nouvelle norme (Xinhua) -,   09/11/2014

    http://french.xinhuanet.com/chine/2014-11/18/c_133796084.htm

    3.http://reseauinternational.net/apec-chine-ecrase-les-etats-unis/

    4.http://reseauinternational.net/koalas-diplomatie-misere-lanti-poutinisme/ Jacques Sapir

    5.http://www.chine-informations. com/actualite/les-brics-devraient-se-faire-entendre-dans-la-gouvernance-economique_71710.html

    6.http://reseauinternationa.net/16-agences-renseignement-predisent-leffondrement-usa-mai-2015/

    7.http://histoireetsociete.wordpress.com/2014/11/17/des-hauts-fonctionnaires-militaires-exhortent-les-etats-unis-de-se-preparer-a-la-guerre-contre-la-russie-et-la-chine.

     

    Article de référence complété : http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_ du_professeur_ chitour/205808-allons-nous-vers-une-troisieme-guerre-mondiale.html

     

     

    http://www.mondialisation.ca/la-faute-morale-de-loccident-une-troisieme-guerre-mondiale-a-nos-portes/5415212.

     

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    Voir aussi :

     

    Porochenko promet la terreur à l’Ukraine de l’Est: une confrontation militaire entre Ukraine, Otan, USA et Russie de plus en plus probable

     

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    À partir du 15 janvier, les concurrents du distributeur historique de gaz naturel pourront plus facilement démarcher les abonnés au tarif réglementé. Ces derniers ont un mois pour refuser que leurs données soient fournies.


     

    Comme 7,2 millions de consommateurs, vous êtes abonné au gaz et vous bénéficiez du tarif réglementé proposé par GDF-Suez ? Vous avez reçu – ou devriez bientôt recevoir – un courrier dans lequel le fournisseur historique vous informe qu’il va transmettre vos données personnelles à ses concurrents.

    Cette démarche lui est imposée par l’Autorité de la concurrence suite à une plainte de Direct Énergie. L’opérateur alternatif estime que GDF-Suez profite de sa position d’ancien détenteur du monopole de la distribution du gaz naturel pour « utiliser de manière abusive les fichiers de clientèle ».

    Pour alléger la facture des consommateurs

    GDF-Suez propose en effet à ses abonnés au tarif réglementé de basculer vers ses offres aux tarifs du marché. Un avantage concurrentiel que dénoncent les autres opérateurs. Constatant que l’immense majorité des clients restent chez GDF-Suez (alors qu’il existe des offres 10 % moins chères), l’Autorité de la concurrence a donné raison à Direct Énergie le 9 septembre dernier.

    Il existe en effet « un risque fort de préemption du marché, interdisant toute diffusion des offres les plus compétitives, qui pourraient pourtant permettre d’alléger la facture des consommateurs et notamment des plus vulnérables », écrit l’Autorité, dont la décision a été confirmée le 31 octobre par la cour d’appel de Paris.

    Nom, prénom, adresse et numéro de téléphone

    Avant le 15 janvier prochain, GDF-Suez doit donc fournir toute une série d’informations à Direct Énergie, Eni, Lampiris et autres distributeurs de gaz : les noms et prénoms de ses clients, leurs adresses de facturation et de consommation, leurs numéros de téléphone fixe, leurs consommations annuelles…

    Dès lors, ces opérateurs pourront démarcher les abonnés de GDF-Suez comme bon leur semble – par courrier, téléphone, ou même à domicile – pour leur proposer leurs offres. Et ils ne s’en priveront pas !

    Un simple coupon à renvoyer pour garder sa tranquillité

    Heureusement, vous avez la possibilité de refuser cette transmission de vos informations personnelles. Vous devez pour cela renvoyer dans les trente jours le coupon joint au courrier que vous aurez reçu de GDF-Suez. Une enveloppe prétimbrée permet de le faire gratuitement, conformément à ce que réclamaient les associations de consommateurs.

    Exprimer ce refus d’être contacté, c’est la garantie de ne pas être importuné par les démarcheurs… ce qui ne doit pas vous empêcher de comparer les prix ! Ne vous privez pas de faire quelques économies sur vos factures en faisant jouer la concurrence.

     


    Fabienne Loiseau


    Publié par : http://www.60millions-mag.com/

     

     

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    Deux mensonges d’Etats défraient la chronique et méritent que l’on s’y arrête. L’affaire « Fillon-Jouyet », qui est avant tout une « affaire Jouyet », et les circonstances ayant accompagnées la mort de Remi Fraisse, lors de la manifestation contre le projet de barrage à Sievens. Ces mensonges sont très révélateurs de la décomposition de notre classe politique, n’en déplaisent à certains. Il faut donc revenir sur ces mensonges, pour montrer en quoi ils sont révélateurs d’une pathologie du pouvoir politique actuel.

    Un barrage contre la vérité.

    En premier lieu, il y a les circonstances qui ont donc accompagné la mort de Rémi Fraisse. C’est le mensonge le plus dramatique, mais pas nécessairement le plus grave. La révélation, par des sources journalistiques, mais qui n’ont pas été démenties par le Ministère de l’Intérieur ni par le Ministère de la Défense, des communications entre gendarmes la nuit ou Rémi Fraisse perdit la vie sur le site du barrage de Sievens montrent que les gendarmes ont très rapidement su ce qui s’était passé. Mais, cette vérité fut cachée à la famille et aux français pendant 48h. C’est un acte d’une extrême gravité. Nul ne doute que les gendarmes n’avaient nullement l’intention de donner la mort, ni que la manifestation avait pu prendre un tour extrêmement violent (on voit dans l’une des vidéo un groupe de gendarme arrosé des flammes d’un cocktail Molotov). L’usage de grenades offensives a été décidé par la hiérarchie, et ce sont les services du Préfet qu’il faut interroger à leur sujet. On peut penser que le niveau de violence a été excessif et disproportionné. Mais, l’essentiel est qu’une fois l’accident mortel survenu, les services de l’Etat on délibérément caché la vérité alors qu’ils en avaient connaissance ce qui met en cause tant la préfecture que les plus hautes instances du Ministère de l’Intérieur. Au problème du barrage à construire est venu s’ajouter le scandale d’un barrage établi pour cacher la vérité. Le retard dans la divulgation des faits ouvre la porte à toutes les théories du complot possibles et imaginables. Quand M. Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur, décide que les grenades offensives seront dorénavant exclues il pense calmer l’émotion provoquée par ce drame. Mais, il répond à une autre question que celle qui est en réalité posée. Qui a donné l’ordre de se taire pendant 48h ? Qui a pris la décision d’un mensonge par omission s’il s’avère que les gendarmes ont su rapidement quelle était la cause du décès de Remi Fraisse ? Le mensonge d’Etat est là.

    Par ailleurs, ce drame met en lumière un fait que l’on a tendance à ignorer. La vérité est que les gendarmes agissent sur ordre de l’autorité civile. Ce sont ces ordres qu’il nous faut donc connaître, et non pas la responsabilité « personnelle » de tel ou tel gendarme. Les gendarmes ont-ils reçu des ordres particuliers de fermeté en raison de l’engagement à une très large majorité du Conseil général du Tarn, ou le PS est d’ailleurs majoritaire, en faveur du barrage ? Il y a, ici aussi, un mensonge d’Etat.

    Scandale à l’Elysées.

    Mais, l’affaire Jouyet est encore plus emblématique et, pour être moins dramatique, elle n’en est que plus révélatrice. Rappelons les faits : Jean-Pierre Jouyet, ci-devant secrétaire général de la Présidence de la République, poste important s’il en est, tient devant des journalistes, des propos accusateurs quant au comportement qu’aurait eu François Fillon lors d’un déjeuner avec lui. Il ne fournit aucune preuve de ce qu’il avance, mais néanmoins il répète ces accusations alors qu’il est enregistré, et qu’il a connaissance de ce fait. Les journalistes s’empressent de mettre les « révélations » de Jouyet dans un livre sans chercher le moins du monde à les vérifier. Ceci en dit long sur l’éthique d’une presse où le scandale, ou le « buzz », l’emporte sur l’information. Mais, à leur décharge il semble bien que Jouyet ait été très explicite. Ce dernier ne pouvait ignorer les pratiques des journalistes. Il savait que les accusations qu’il avait proférées seraient rapidement mises à la connaissance du Public. On n’entrera pas dans le détail de manœuvre politicienne de bas étage que contiennent ces accusations. L’essentiel ici est qu’un haut fonctionnaire, occupant un poste au plus haut niveau, ait pu se livre à ces manœuvres, puis mentir en déniant avoir tenu les propos qui furent les siens. Devant l’évidence, et l’existence de l’enregistrement, il a dû tardivement reconnaître la vérité. Il est clair qu’il ne peut continuer à exercer ses responsabilités. Que le Président de la République, qui est son ami de longue date, cherche à le protéger est une ultime preuve que François Hollande n’a pas compris les attitudes que l’on attend d’un Président de la République. Un menteur, pris la main dans le sac, se trouve à l’Elysées, et le Président s’en accommode. C’est effectivement un stade inouï du mensonge d’Etat.

    Mais le plus grave est à venir. François Fillon, mis en cause par les propos de Jouyet, a porté plainte. Il obtiendra certainement de la justice la saisie et la communication de l’enregistrement où il est mis en cause. Un procès en diffamation se déroulera et Monsieur Jouyet ne détenant aucune preuve de ce qu’il a affirmé, que cela soit faux ou vrai, sera alors probablement condamné. Que fera la Président ? Quelle échappatoire cherchera-t-il alors ? Cette affaire aurait pu être réglée très vite, par la démission de Jean-Pierre Jouyet. Elle menace, au contraire, de se transformer, mutatis mutandis, en un Watergate à la française. Car, n’en doutons pas, certains voudront voir dans l’obstination de François Hollande à vouloir garder auprès de lui Jouyet, la preuve que cette manipulation avait été concoctée au plus haut niveau du pouvoir.

    Le cardinal et le petit homme.

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    Ces mensonges d’Etat jettent une lumière bien particulière sur l’exercice du pouvoir par quelqu’un qui prétendait ramener de la « normalité » dans ce dernier. Nous savons tous que l’on n’exerce pas les plus hautes responsabilités impunément, et qu’il y a, dans tout système démocratique, une part d’ombre qui subsiste. Encore faut-il que cette part d’ombre corresponde au bien de l’Etat. Dans Les Trois Mousquetaires, Alexandre Dumas écrit une scène dramatique ou la Cardinal de Richelieu fait face à Milady de Winter, qui part assassiner le Duc de Buckingham, et finit par lui signer ce blanc-seing :  « Ce qui a été fait par le porteur l’a été pour le bien de l’Etat ». Mais, qui peut prétendre que dans la mort de Remy Fraisse ou dans le scandale Jouyet, il soit question du « bien de l’Etat » ? Le mensonge d’Etat ne couvre plus que des arrangements personnels, des combines locales, un clientélisme qui s’affiche en tant que tel. Et c’est en cela qu’il révèle une profonde décomposition du pouvoir.

    Publié par : http://russeurope.hypotheses.org


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  • mardi 11 novembre 2014

    OPINION :

    L'empire perdu des USA

    COMMENT COMMENCER UNE GUERRE ET PERDRE UN EMPIRE

    PAR DMITRY ORLOV

    25 octobre 2014
    THE FRENCH SAKER
    Préambule
    Un article aussi long sur (ce que nous devons désormais appeler) le conflit américano-russe, signé par Dmitry Orlov, un délice.
    Orlov est d’abord russe. Il a subi et couvert le désastre de l’effondrement des années 90, il est considéré comme un des papes du revivalisme, cet art de survivre allègrement, pour, par la suite, vivre avec beaucoup moins.
    Plus précisément un Russe originaire de Leningrad [nom donné à Saint-Pétersbourg durant l’URSS]. Ces habitants de Leningrad, qui se sont serré les coudes durant un siège terrible. Ces habitants jardiniers dans leurs squares, mais aussi architectes prolétariens relevant les plans des palais tsaristes, avant qu’ils ne soient bombardés, afin de restituer, un jour, ce patrimoine à la Russie.

    Le Gang de la clé à molette (The Monkey Wrench Gang), un roman de 1975 par Edward Abbey
    Un Russe émigré en occident, du genre freak, ceux qui ont fait les beaux jours de l’image de l’Amérique vendue d’ici : les Hunter S. Thompson, les Edward Abbey, des renégats, les Jazzmen rejetés, le fameux Gang de la clef à molette.
    Autant dire qu’Orlov est un communicant, qui nous fait mieux comprendre l’âme russe que d’aucuns pourraient trouver vieux jeu ou désuète, en écoutant certains caciques russes dans des émissions grand public de la télévision russe. Mais sans se départir de l’essentiel, la simplicité et la cohérence qui caractérisent les interventions de Poutine ou de Lavrov. L’auditeur occidental est toujours surpris de se sentir à nouveau concerné, impliqué. C’est l’occasion pour entamer une détoxification.
    Entre un premier « Bouh ! » et un « Bouh ! » final (entre ses guillemets donc), c’est toute la situation vécue par les Russes qui défile, dans un sarcasme typiquement occidental, mais qui saura rester juste. Pour tous les Russes (mais « j’en suis » aussi), le comportement des Occidentaux est tellement absurde. C’est la longue liste de tous les coups tordus de ces deux dernières années qui sont passés en revue par Orlov, ceux-là mêmes qui ont réveillé l’âme russe.
    Dès lors, les US ont beaucoup à perdre, historiquement beaucoup à craindre. Quelques phrases assassines vont faire hurler bien des Nuléo-con’s. Mais la France, le peuple français, pourrait y voir une opportunité de s’émanciper, de respirer et retrouver cette cohésion sociale avec laquelle nos aînés ont eux aussi fait des miracles (je pense au Conseil national de la Résistance).
    Alors bien sûr, nous avons ici aussi nos élites séniles, nos Paneta, des Fabius, des Hollande, mais un consensus mafieux est en train de s’effriter, beaucoup de peuples ont une histoire forte et la Russie fait appel à eux au-delà des oligarques, avec des discours simples, clairs, positifs.
    Désormais There Is An Alternative [il y a une alternative, TIIA, par opposition à TINA].
    Cette TIAA n’est pas politique, elle n’est pas plus économique pour l’instant : c’est un capitalisme régulé à l’ancienne qui est envisagé. Les portes sont ouvertes : aux politiques, aux nouvelles économies, aux ingénieurs (les satellites du système Galileo lancés par des Soyouz ont été remis sur orbite, un repère donc).
    C’est la Russie qui s’éveille. Avec la foi et la pugnacité de son peuple.
    Le Saker francophone
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    Comment commencer une guerre et perdre un empire

    Il y a de cela un an et demi, j’ai écrit un essai sur la façon dont les États-Unis ont choisi de considérer la Russie, intitulé « L’image de l’ennemi ». À l’époque, je vivais en Russie, et, après avoir entendu la rhétorique américaine antirusse et la réaction russe, j’ai fait quelques observations qui semblaient importantes à l’époque. Il s’avère que j’ai réussi à repérer une tendance importante, mais, étant donné le rythme rapide de l’évolution depuis lors, ces observations sont maintenant obsolètes, donc voici une mise à jour.
    La tentative de mainmise guerrière des USA sur le monde sous le prétexte de libérer les peuples et de promouvoir la démocratie
    À cette époque, il n’y avait pas encore beaucoup d’enjeux. Il y avait beaucoup de bruit autour d’un gars nommé Magnitski, un avocat-escroc d’entreprise qui avait été appréhendé et était mort durant sa détention provisoire. Il était l’intermédiaire d’escrocs occidentaux bien pires et qui n’ont, bien sûr, jamais été appréhendés. Les Américains ont choisi de considérer cela comme une violation des droits de l’homme et ont répondu avec la dénommée loi Magnitski, qui était censée sanctionner certains individus russes qualifiés de violeurs des droits de l’homme. Les législateurs russes ont réagi avec le projet de loi Dima Yakovlev, nom d’un orphelin russe adopté par des Américains, qui l’ont laissé mourir, en l’abandonnant dans une voiture verrouillée pendant neuf heures. Cette loi dissuade les Américains tueurs d’orphelins d’adopter des orphelins russes. Tout cela est devenu un mélodrame un peu idiot.
    Mais quel changement a pu se produire en un an et demi ? L’Ukraine, s’effondrant lentement au même rythme que durant les deux décades passées depuis son indépendance, est maintenant vraiment un État défunt, avec son économie en chute libre, une région disparue et deux autres en rébellion ouverte, la plus grande partie du pays terrorisé par des escadrons de la mort financés par les oligarques, et dirigé par quelques marionnettes désignées par les Américains et tremblant à l’idée de ce qui peut arriver. Les conflits larvés en Syrie et en Irak ont, depuis, éclaté en véritable guerre, avec de grandes parties de ces deux pays, désormais sous le contrôle du califat islamique, qui a été formé avec l’aide des États-Unis, avec des armes de fabrication américaine, via les Irakiens. La Libye post-Kadhafi semble tout à fait capable d’établir un califat islamique par ses propres moyens. Dans ce contexte d’échec patent de leur politique étrangère, les États-Unis ont récemment dû s’adapter, et ont accusé la Russie de poster des troupes aux portes de l’OTAN, comme si cela n’avait rien à voir avec le fait que l’OTAN s’était étendu à l’est, le long des frontières de la Russie. Sans surprise, les relations américano-russes ont maintenant atteint un point, où les Russes s’autorisent à émettre un avertissement sévère : de nouvelles tentatives de chantage occidentales pourraient entraîner une confrontation nucléaire.
    Le comportement américain tout au long de cette succession d’échecs a été remarquablement stable, l’élément constant étant leur refus catégorique de faire face à la réalité, autant dans la forme que sur le fond. Tout comme avant, en Syrie, les Américains sont toujours à la recherche d’islamistes modérés pro-occidentaux, qui feront ce que les Américains veulent (renverser le gouvernement de Bachar al Assad), mais sauront s’arrêter, au moment de tuer tous les envahisseurs infidèles qui leur tombent sous la main. Le fait que des islamistes modérés pro-occidentaux ne semblent pas exister n’affecte en rien la stratégie américaine dans la région.
    De même, en Ukraine, le fait que les lourds investissements américains dans la liberté et la démocratie ou une société ouverte, ou ce que vous voudrez, aient produit un gouvernement dominé par les fascistes et une guerre civile à l’est, selon les Américains, ne sont que de la propagande russe. Défiler sous la bannière de la division ukrainienne SS de Hitler et la reconnaissance des collaborateurs nazis comme des héros nationaux n’est tout simplement pas assez convaincant pour eux. Qu’est-ce que ces nazis doivent faire pour prouver qu’ils sont nazis ? Construire des fours et rôtir des Juifs ? Massacrer les gens en mettant le feu à un bâtiment, comme ils l’ont fait à Odessa, ou tirer dans le dos de civils désarmés et de les jeter dans des fosses communes, comme ils l’ont fait à Donetsk, ne semble pas suffire non plus. Le fait que de nombreuses personnes ont refusé d’être dirigées par des voyous nazis, et ont résisté avec succès, a conduit les Américains à les étiqueter comme des séparatistes pro-russes. Cela, à son tour, a été utilisé pour rendre responsable la Russie des troubles en Ukraine, et imposer des sanctions à la Russie. Les sanctions seront reconsidérées, si la Russie retirait ses troupes d’Ukraine. Le problème, c’est qu’il n’y a pas de troupes russes en Ukraine.
    Notez que ce genre de comportement n’a rien de nouveau. Les Américains ont envahi l’Afghanistan parce que les talibans n’envisageaient d’expulser Oussama Ben Laden (qui était un agent de la CIA) que si les Américains produisaient des preuves l’impliquant dans l’attentat du 9/11, preuves qui n’existaient pas. Les Américains ont envahi l’Irak parce que Saddam Hussein ne renonçait pas à ses armes de destruction massive, qui n’existaient pas. Ils ont envahi la Libye parce que Mouammar Kadhafi n’abandonnait pas les positions officielles qu’il ne détenait pas. Ils étaient prêts à envahir la Syrie de Bachar al Assad, qui avait utilisé des armes chimiques contre son propre peuple – sans jamais l’avoir fait. Et maintenant, ils ont imposé des sanctions à la Russie, parce que la Russie a déstabilisé et envahi l’Ukraine, alors qu’elle n’en a rien fait non plus (les États-Unis l’ont fait.).
    Les sanctions contre la Russie paraissent d’autant plus incompréhensibles, qu’elles ont un effet boomerang dans la mesure où elles font du mal à l’Ouest, tout en donnant au gouvernement russe l’élan nécessaire pour faire ce qu’il a toujours voulu faire. Les sanctions portant atteinte aux droits d’un certain nombre d’hommes d’affaires et de responsables russes, elles les incitent à rapidement retirer leur argent des banques occidentales, à sortir leurs enfants des écoles et des universités de l’Ouest, et à faire tout ce qu’ils peuvent pour démontrer qu’ils sont de bons Russes patriotiques et ne sont pas des laquais des Américains. Les sanctions qui affectent un certain nombre de compagnies russes dans le secteur de l’énergie, les coupant des ressources technologiques et des financements occidentaux, vont principalement nuire aux bénéfices des sociétés occidentales de l’énergie, tout en aidant leurs concurrentes chinoises. Il y avait même des menaces de couper la Russie du système bancaire SWIFT, ce qui aurait rendu difficile la tâche de transférer des fonds entre la Russie et l’Occident, mais ces menaces ont plutôt donné à la Russie l’impulsion nécessaire pour introduire son propre système dénommé RUSSWIFT, qui sera même ouvert à l’Iran, et de neutraliser les efforts américains pour imposer des restrictions financières.
    Les sanctions ont été conçues pour causer des dommages économiques, mais les efforts occidentaux pour infliger des dommages économiques à court terme à la Russie sont défaillants. Couplé à une baisse significative du prix du pétrole, tout cela était censé faire du mal à la Russie sur le plan financier, mais, comme les sanctions ont fait chuter le cours du rouble, le résultat net sur les finances de la Russie est un véritable lifting. Les prix du pétrole sont plus faibles, mais, grâce en partie aux sanctions, il en est de même pour le cours du rouble, et, parce que les revenus du pétrole sont encore en grande partie libellés en dollars, les recettes fiscales de la Russie restent au même niveau qu’avant. Et puisque les compagnies pétrolières russes gagnent des dollars à l’étranger, les convertissant ensuite en rouble sur le marché intérieur, leur budget de production n’est pas affecté.
    Les Russes ont également répondu en imposant des contre-sanctions, et ont pris des mesures rapides pour neutraliser l’effet des sanctions à leur encontre. La Russie a interdit l’importation de produits provenant de l’Union européenne, au grand dam des agriculteurs européens. Les plus touchés sont des membres de l’Union européenne particulièrement antirusses : les pays baltes, qui ont perdu rapidement une fraction importante de leur Produit intérieur brut, ainsi que la Pologne. Une exception est faite pour la Serbie, qui a refusé de se joindre aux sanctions. Ici, le message est simple : les amitiés qui ont duré plusieurs siècles prévalent ; ce que les Américains veulent n’est pas ce que les Américains auront ; et l’Union européenne est un simple bout de papier. Ainsi, les contre-sanctions créent des frictions entre les États-Unis et l’Union européenne, et, au sein de l’Union européenne, entre l’Europe de l’Est (où les sanctions causent le plus de difficultés) et l’Europe de l’Ouest. Et, plus important encore, elles évoquent un message simple : les États-Unis ne sont pas les amis de l’Europe.
    Il y a autre chose qui va devenir plus important dans le long terme : la Russie a relevé le défi et se détourne de l’Ouest pour se rapprocher de l’Est. C’est assimilé à une défiance ouverte aux tentatives américaines de domination du monde, au travers des relations commerciales dans le monde entier, dont une grande partie est malade et fatiguée de rendre hommage à Washington. La Russie joue un rôle clé dans la mise sur pied d’un système bancaire international, qui contourne le dollar américain et la Réserve fédérale américaine. Dans ces efforts, le territoire et les populations de plus de la moitié du monde sont carrément du côté de la Russie et applaudissent. Ainsi, l’effort d’isoler la Russie a produit l’inverse du résultat prévu : il isole l’Ouest du reste du monde.
    Dans d’autres secteurs, les sanctions sont aussi utiles. L’interdiction d’importation sur les denrées alimentaires de l’Union européenne est une aubaine pour l’agriculture nationale, qui répond à un point politique important : ne pas être nourri des mains de ceux qui vous mordent. La Russie est déjà l’un des plus grands exportateurs de céréales au monde, et il n’y a pas de raison qu’elle ne puisse atteindre une entière autosuffisance alimentaire. L’incitation à se réarmer face à la présence de l’OTAN aux frontières russes (il y a maintenant des troupes américaines stationnées en Estonie, à seulement quelques kilomètres de la deuxième plus grande ville de Russie, Saint-Pétersbourg) fournit le stimulus nécessaire à une reconversion industrielle. Cette série de dépenses militaires est prévue un peu plus intelligemment que durant l’époque soviétique, la conversion éventuelle [des innovations militaires, NDT] dans le domaine civil faisant partie du plan dès le début. Ainsi, avec les meilleurs chasseurs à réaction du monde, la Russie est susceptible de commencer à construire des avions civils pour l’exportation, qui viendront en concurrence directe avec Airbus et Boeing.
    Mais ce n’est que le début. Les Russes semblent s’être enfin rendu compte à quel point le terrain de jeu a été étendu à leur détriment. Ils ont été forcés de jouer avec les règles de Washington de deux façons :
    1. se plier à la volonté de Washington, afin de maintenir leurs cotes de crédit élevées dans les trois principales agences de notation de crédit occidentales, afin de garantir l’accès au crédit de l’Ouest ;
    2. respecter les règles de l’Ouest lors de la délivrance de leur propre crédit, donc maintenir les taux d’intérêt intérieurs artificiellement élevés.

     

    Le résultat a été que les entreprises américaines étaient en mesure de financer leurs opérations à moindre coût, ce qui les rendait artificiellement compétitives. Mais, maintenant que la Russie agit rapidement afin de sortir de l’emprise du dollar américain, commerçant via des contrats d’échanges bilatéraux (complétés par une quantité d’or, lorsque la couverture commerciale est insuffisante), elle est aussi à la recherche de façons de transformer la création monétaire à son avantage.
    À ce jour, le diktat transmis de Washington est : "Nous pouvons imprimer autant d’argent que nous voulons, mais, vous, vous ne pouvez pas, sinon nous allons vous détruire". Mais cette menace sonne de plus en plus creux, et la Russie n’utilisera plus ses recettes en dollars pour acheter de la dette américaine. Une proposition actuellement sur la table est de rendre impossible de payer les exportations de pétrole russe autrement qu’en rouble, par la création de deux sociétés de courtage de pétrole, une à Saint-Pétersbourg, l’autre à sept fuseaux horaires de là, à Vladivostok. Les acheteurs étrangers de pétrole auraient alors à gagner leurs pétro-roubles par la voie honnête du commerce bilatéral ou, s’ils ne peuvent fournir suffisamment de biens que les Russes souhaitent importer, ils pourraient payer le pétrole avec de l’or (jusqu’à épuisement des stocks). Sinon les Russes pourraient simplement imprimer des roubles, et, pour s’assurer que cette création de monnaie ne provoque pas d’inflation intérieure, ils pourraient exporter l’inflation en jouant avec le robinet du pétrole et les taxes à l’exportation sur le pétrole. Et si des gens comme George Soros décident d’attaquer le rouble afin de le dévaluer, la Russie pourrait défendre sa monnaie tout simplement en imprimant moins de roubles pour un temps (pas besoin de stocker des réserves en dollars).
    Jusqu’à présent, cela ressemble à une guerre économique typique : les Américains veulent obtenir tout ce qu’ils veulent en imprimant de l’argent, tout en bombardant ceux qui leur désobéissent, pour les soumettre et les sanctionner, tandis que le reste du monde tente de leur résister. Mais, au début de 2014, la situation a changé. Les États-Unis ont tenté un coup à Kiev, et, au lieu de se coucher et de faire le mort comme ils étaient censés le faire, les Russes ont monté une campagne rapide et réussi brillamment à regagner la Crimée, puis maté avec succès la junte de Kiev, l’empêchant de consolider son contrôle sur le reste de l’ancien territoire de l’Ukraine, en laissant entrer des bénévoles, des armes, de l’équipement et de l’aide humanitaire et en laissant sortir des centaines de milliers de réfugiés (par la frontière russo-ukrainienne strictement théorique, tout en évitant la confrontation militaire directe avec l’OTAN). Voir tout ce qui se passe dans les journaux télévisés du soir a réveillé la population russe de sa torpeur politique, les a poussé à s’asseoir et à s’intéresser, et la cote de popularité de Poutine s’est envolée, pour crever le plafond.
    La perception de tout cela, comme ils aiment le dire à la Maison-Blanche, est plutôt de mauvais augure. Alors que nous fêtons le 70e anniversaire de la victoire dans la Seconde Guerre mondiale (une occasion importante pour les Russes, qui se piquent d’avoir défait Hitler sans l’aide de personne), dans le même temps, les États-Unis (autoproclamés ennemi juré de la Russie) profitent de l’occasion pour réveiller et nourrir le monstre du nazisme juste à la frontière russe (à l’intérieur des frontières de la Russie, diraient certains Russes et Ukrainiens). Cela incite les Russes, à leur tour, à se souvenir de la mission historique et unique de la Russie parmi tous les pays, qui est de contrecarrer les tentatives de toutes les autres nations à vouloir dominer le monde, que ce soit la France napoléonienne, l’Allemagne hitlérienne ou l’obamaniaque Amérique. Chaque siècle, une nation oublie ses leçons d’histoire et attaque la Russie. Le résultat est toujours le même : beaucoup de cadavres cloués dans des congères, puis la cavalerie russe galope dans Paris, ou les chars russes roulent sur Berlin. Qui sait comment cela va finir cette fois-ci ? Ce seront peut-être des hommes polis, bien armés, en uniformes verts sans insigne, patrouillant dans les rues de Bruxelles et de Washington D. C. Seul le temps nous le dira.
    Le costume d’Obama-Superman rétrécit dans les sondages (Polls)
    On pourrait penser qu’Obama a déjà surestimé sa main, et devrait se comporter en conséquence. Sa popularité chez lui est à peu près l’inverse de celle de Poutine, en fait, Obama reste plus populaire que le virus Ebola, mais de justesse. Il n’obtient rien après avoir tout joué, pas même le moindre résultat, et ses efforts à ce jour, chez lui et à l’étranger, ont été, à peu de chose près, une catastrophe. Alors qu’est-ce que ce travailleur social devenu mascotte nationale s’est décidé à faire ? Eh bien, de la façon dont les Russes le voient, il a décidé de déclarer la guerre à la Russie ! Dans le cas où vous l’auriez manqué, regardez son discours devant l’Assemblée générale des Nations-Unies. C’est sur le site Web de la Maison-Blanche. Il a placé la Russie exactement entre Ebola et l’État islamique [ISIS, EIIL, DAECH…), parmi les trois plus grandes menaces qui pèsent sur le monde. Avec des yeux russes, son discours se lit comme une déclaration de guerre.
    C’est une nouvelle sorte de guerre mixte. Ce n’est pas une guerre totale à mort, bien que les États-Unis se soient montrés bien imprudents, selon les vieux critères de la Guerre froide, en oubliant la confrontation nucléaire. C’est une guerre de l’information, à base de mensonges et d’injuste diffamation. C’est une guerre économique et financière, en usant de sanctions. C’est une guerre politique, avec le renversement violent d’un gouvernement élu et le soutien à des régimes hostiles, aux frontières de la Russie. Et c’est une guerre militaire, avec le déploiement, certes inefficace, mais néanmoins insultant, d’une poignée de soldats américains en Estonie. Et les objectifs de cette guerre sont clairs : porter atteinte à la Russie sur le plan économique, la détruire politiquement, la démembrer géographiquement, et la transformer en un État vassal, qui fournit les ressources naturelles de l’Ouest presque gratuitement (avec quelques aumônes à une poignée d’oligarques russes et des voyous criminels qui jouent au ballon). Mais tout cela ne se produira pas, parce que, vous voyez, beaucoup de Russes savent tout cela, et veulent choisir des dirigeants, qui, sans gagner des concours de popularité en Occident, vont les conduire à la victoire.
    Selon la prise de conscience que les États-Unis et la Russie sont, qu’on le veuille ou non, dans un état de guerre, même si ce n’est pas toujours très clair, les gens en Russie essaient de comprendre pourquoi il en est ainsi et ce que cela signifie. De toute évidence, les États-Unis ont vu la Russie comme un ennemi dès l’époque de la Révolution de 1917, sinon plus tôt. Par exemple, il est connu que, après la fin de la Seconde Guerre mondiale, des stratèges militaires, en Amérique, envisageaient une attaque nucléaire contre l’URSS, et la seule chose qui les a retenus, c’était le fait qu’ils n’avaient pas assez de bombes, et que donc la Russie aurait pris l’ensemble de l’Europe, avant que les effets des frappes nucléaires aient pu les dissuader de le faire (la Russie n’avait pas d’armes nucléaires à l’époque, mais beaucoup de forces conventionnelles en plein cœur de l’Europe).
    Mais pourquoi la guerre a-t-elle été déclarée maintenant, et pourquoi a-t-elle été déclarée par ce travailleur social devenu un dirigeant traitre ? Certains observateurs attentifs ont mentionné son slogan, l’audace de l’espoir, et se hasardèrent à deviner que ce genre d’audace (qui en russe ressemble beaucoup à la folie) pourrait être un élément clé de son caractère, qui lui donne le désir d’être le leader de l’univers, comme Napoléon ou Hitler. D’autres regardaient le charabia de la campagne de sa première élection présidentielle (qui a attiré autant de stupides jeunes Américains) et ont découvert qu’il faisait beaucoup de compliments à divers militaires partisans de la Guerre froide. Pensez-vous qu’Obama serait peut-être un spécialiste de l’histoire et un géopoliticien habile à part entière ? (Cette question pousse à rire habituellement, parce que la plupart des gens savent qu’il est juste un simple d’esprit et répète ce que ses conseillers lui disent de dire.) Hugo Chavez l’a une fois qualifié d’otage à la Maison-Blanche, et il n’était pas trop loin du compte. Alors, pourquoi ses conseillers sont-ils désireux d’entrer en guerre avec la Russie, à l’heure actuelle, cette année ?
    Est-ce parce que les USA s’effondrent plus rapidement que la plupart des gens ne l’imaginaient ? Ce raisonnement est le suivant : le système américain de domination du monde par l’agression militaire et par la création de monnaie illimitée est un échec devant nos yeux. Le public n’a aucun intérêt à davantage de bottes sur le terrain, de campagnes de bombardement, qui ne font rien d’autre qu’aider des militants à régner, des militants que les Américains eux-mêmes ont aidé à organiser et à équiper. L’hégémonie du dollar se délite, chaque jour qui passe. La Réserve fédérale n’a plus de munitions fraîches et doit faire le choix entre un crash sur le marché boursier et un crash sur le marché obligataire. Pour arrêter, ou au moins pour prévenir cette tendance à la baisse financière, économique et politique, et la masquer, les États-Unis doivent agir rapidement, en sapant toutes les économies concurrentes dans le monde, et cela par tous les moyens qu’ils ont à leur disposition : campagne de bombardement, révolution ou pandémie (même si cette dernière peut être un peu difficile à garder sous contrôle). La Russie est une cible évidente, c’est le seul pays au monde qui a eu le courage de réellement montrer un leadership international dans sa confrontation avec les États-Unis et qui a réussi à les faire plier. Par conséquent, la Russie doit être punie d’abord, pour maintenir les autres au garde-à-vous.
    Je ne suis pas en désaccord avec cette ligne de raisonnement, mais je veux ajouter quelque chose à cela.
    Tout d’abord, l’offensive américaine contre la Russie, avec la majorité du reste du monde, est une des choses que les Américains aiment à qualifier de réalités de terrain, et celles-ci prennent du temps à être réalisées. Le monde n’a pas été fait en un jour, et il ne peut pas être détruit en un jour (sauf si vous utilisez des armes nucléaires, mais il n’y a là de stratégie gagnante pour personne pas même pour les États-Unis). Mais tout le château de cartes financier peut être détruit assez rapidement, et ici la Russie peut faire beaucoup de choses, tout en risquant peu. Financièrement, la position de la Russie est si solide, que même les trois agences de notation de crédits occidentales n’ont pas le culot de dégrader la note de la Russie, et cela malgré les sanctions. C’est un pays qui a volontairement remboursé sa dette extérieure, qui dispose d’un excédent budgétaire record et d’une balance des paiements positive, qui a entassé des réserves d’or physique, et pas un mois ne passe sans qu’elle ne signe un grand accord commercial international (qui contourne le dollar américain). En comparaison, les États-Unis sont un homme mort en marche : à moins qu’ils puissent continuer à rouler sur des milliards de dollars de dette à court terme, chaque mois à des taux d’intérêt historiquement bas, ils ne seront pas en mesure de payer les intérêts sur leur dette ou leurs factures. Adieu, l’État providence, bonjour les émeutes. Adieu aux entrepreneurs militaires et à l’application de la loi fédérale, bonjour le chaos et l’ouverture des frontières. Maintenant, infléchir les réalités de terrain suppose des actions physiques, tandis que financièrement, pour provoquer une ruée vers la sortie, il suffit que quelqu’un crie un « Bouh ! » assez fort et de façon assez convaincante.
    Deuxièmement, il faut comprendre qu’à ce stade, l’élite dirigeante américaine est presque entièrement sénile. Les plus âgés semblent effectivement séniles au sens médical. Prenez Leon Panetta, l’ancien secrétaire à la Défense : lors de la descente en flamme de son dernier livre, et il en est toujours à blâmer Bachar al Assad en Syrie pour le gazage de son propre peuple ! À présent, tout le monde sait que c’était une attaque sous fausse bannière, menée par des rebelles syriens désemparés, avec l’aide de l’Arabie saoudite, pour être utilisée comme une excuse pour les États-Unis pour bombarder à nouveau la Syrie (vous savez, à nouveau le vieil argument des armes de destruction massive). Soit dit en passant, ce genre de stupidité, l’insistance répétitive sur un raisonnement faux, apparaît comme un signe certain de la sénilité. Ce plan n’a pas fonctionné, parce que Poutine et Lavrov sont intervenus et ont rapidement convaincu Assad d’abandonner son inutile stock d’armes chimiques. Les Américains étaient livides. Donc, tout le monde connaît l’histoire, sauf Panetta. Vous voyez, une fois qu’un responsable américain commence à mentir, il ne sait tout simplement pas comment s’arrêter. L’histoire commence toujours par un mensonge, et, quand des faits émergent, qui contredisent l’histoire initiale, ils sont tout simplement ignorés.
    Voilà pour la vieille garde sénile, mais quid de leurs remplaçants ? Eh bien, le garçon à l’affiche pour les jeunes est Hunter Biden, fils du Vice-président, qui a fait la tournée des putes et des coups fourrés en Ukraine l’été dernier, et a atterri par inadvertance sur un siège au conseil d’administration de la plus grande entreprise de gaz naturel de l’Ukraine (qui n’a plus beaucoup de gaz d’ailleurs). Il vient de se révéler être un fou de coke. En plus des nombreux préemptés, comme le fils du Vice-président, il y a aussi des granges pleines de prêts à bêler parmi les diplômés de l’Ivy League, qui ont été préparés pour les emplois dans les hautes sphères. Ce sont d'excellents moutons du professeur William Deresiewicz.
    Le fait est qu’il n’y a pas grand monde, jeune ou vieux, apte à répondre à des problèmes internationaux, des défaites militaires, des catastrophes humanitaires. Toutes ces choses les dépassent, et ils s’en remettent à vous pour les promouvoir, sans être trop regardants quant à leur vision idyllique sur eux-mêmes. Le seul coup qu’ils peuvent réellement flairer, c’est un coup sur leur portefeuille.
    Ce qui nous ramène toujours à mon premier point : Bouh !
    Dimitry Orlov
    Traduit par LaLEF (qui a aussi rédigé le préambule) et révisé par Hervé, pour vineyardsaker.fr
    Source : How to start a war and lose an empire (cluborlov.blogspot.fr, anglais, 21-10-2014)

    Source : Vineyardsaker.fr

     


    L'empire perdu des USA

     

     

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    Dimanche 2 novembre 2014

    Mur entre Israël et la CisjordanieLa nuit des 8 et 9 novembre 1989 reste un symbole de liberté en Europe. À la stupeur du monde entier, le mur qui coupait Berlin en deux depuis vingt-huit ans se fissure. La fin du « rideau de fer », selon l’expression instaurée par Churchill lors de son discours à Fulton le 5 marss 1946 a nourri l’espoir de la fin des divisions entre les peuples.

    Depuis, à l’heure de la mondialisation, de l’ouverture des frontières, de la libre-circulation, d’Internet, l’homme construit des dizaines de murs. Parfois longs de plusieurs milliers de kilomètres, barbelés ou électrifiés, atteignant parfois huit ou dix mètres de hauteur, à double paroi, gardés par des soldats, des caméras ou des drones de reconnaissance, souvent renforcés par des mines antipersonnel, les murs de séparation contemporains peuvent ne pas se montrer comparables dans leurs caractéristiques. Les plus fréquents relèvent du domaine sécuritaire, qu’il soit civil ou militaire. Ils ont été construits pour contenir l’immigration ou pour lutter contre la contrebande ou le trafic de drogue. Ils divisent les peuples et les cultures et ont pour point commun de ne jamais remplir totalement leur mission première. 

    Des milliers de kilomètres de frontières réputées infranchissables séparent aujourd’hui les États-Unis et le Mexique, l’Union européenne et l’Afrique (notamment entre l’Espagne et le Maroc, mais aussi tout le long des côtes méditerranéennes par une forme de blindage maritime, une mer blindée), l’Inde et le Bangladesh, l’Irak et l’Arabie saoudite, etc.

    En avril 2002, le gouvernement d’Ariel Sharon a décidé de construire un mur continu le long de la Ligne verte, ligne d’armistice de 1949 et frontière établie en 1967. Les Israéliens parlent de « clôture de sécurité » ou de « barrière de séparation », ou encore de « barrière antiterroriste » ou de « mur de la honte ». Pour Alexandra Novosseloff, la construction de ce mur ne suscite aucun état d’âme : « c’est un fait qui ne fait même pas l’objet de débats dans la société. Les organisations non gouvernementales qui combattent son tracé ou ses conséquences humanitaires n’ont pas remis en cause son principe même. Israël veut matérialiser sa séparation d’avec son voisin. Construire le mur, c’est entamer une séparation définitive dont les gouvernements israéliens étaient déjà convaincus quand ils construisirent une barrière de sécurité autour de la bande de Gaza ». Pour les Palestiniens, la construction du mur confisque leurs terres, les exproprie. « Des plaintes sont régulièrement déposées auprès de la Cour suprême israélienne. Rarement celle-ci a invalidé le tracé initial du mur ou celui imposé par les faits. De façon paradoxale, sans les Palestiniens, leur main d’œuvre, leurs entreprises, leurs carrières, ce mur n’aurait jamais vu le jour. 26.000 Palestiniens sont employés à sa construction ! ».

    L’anniversaire de la chute du mur donne chaque année lieu à de nombreux commentaires. Fin mai 2014, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a affirmé « qu’il n’y aura plus jamais de mur de Berlin en Europe ». En 1989, la complexité et l’ampleur des phénomènes de la mondialisation ne s’étaient qu’en partie manifestées. Les années quatre-vingt-dix et plus encore le début du XXIème siècle ont montré la face cachée de ce phénomène : le terrorisme, l’immigration, les inégalités, la criminalité, l’exclusion sociale, les luttes sociales, la pauvreté, mais aussi la financiarisation de l’économie, les guerres commerciales et l’érosion des droits des travailleurs sont autant d’aspects qui ont marqué les des dernières décennies.

    Les murs contemporains n’ont pas pour ambition de stopper les contacts avec les ressortissants de l’autre côté, comme c’était le cas du mur de Berlin. Ils se préoccupent d’enfermer dehors les indésirables. Il définit une communauté sociale et territoriale digne de protection et il définit également les catégories dangereuses dont il convient de se protéger. Il marque surtout un pouvoir de décision (décider de la séparation), un pouvoir de contrôle (contrôler le déplacement des autres) et un pouvoir de catégorisation (légitimer la séparation par la stigmatisation des réprouvés).

    Dernières en date, les enclaves urbaines fortifiées (les barrios privados d’Amérique latine, ou quartiers résidentiels surveillés). Ces dispositifs qui ont tendance à se répandre dans le monde entier supposent l’anticipation permanente d’une menace extérieure qui appelle le déploiement de techniques d’inspirations militaire et technique pour contrôler un territoire privatisé. Au sein de ce territoire, un mode de gouvernance privé tend à se substituer au gouvernement public.

    Les classes sociales s’isolent. Elles restent entre elles et n’ont même plus conscience d’être riches. Le Frankfurter Allgemeine Zeitung a montré à quel point en Allemagne, il est facile de ne pas se rendre compte qu’on fait partie des plus favorisés. Au quotidien, les classes sociales supérieures ne rencontrent en effet guère de personnes différentes d’elles. Et leurs amis et leurs connaissances ont au moins autant d’argent qu’elles.

    On ne rêve pas d’être moins libre, plus pauvre, plus humilié, plus exploité, plus dominé, moins instruit… Pourtant, la précarité est déjà une réalité pour nombre de travailleurs, de privés d’emploi et de retraités, et la peur du déclassement n’a jamais été aussi prégnante chez les autres. 
    Ceux qui pensaient qu’après 1989, après la désagrégation de l’URSS, c’était la fin de l’histoire ou dit autrement, la victoire définitive du capitalisme, commencent à déchanter. L’éternelle grande peur des possédants, des dominateurs cyniques, qui leur fait dire que tout doit changer dans l’univers de la finance pour que rien ne change dans l’univers capitaliste sont en train de prendre un coup derrière la tête.

    Capitaine Martin

     

    Les murs dans le monde


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