• Agriculture urbaine - 10 sept. 2013

    Le 03/09/2013, Christel a envoyé ce lien :
    http://www.reporterre.net/spip<wbr>.php?article4590

    Réponse de Noémie :

    yep salut à tous

    une petite réaction depuis bruxelles à l'article de reporterre, qui me parait bien optimiste sur l'emploi :
    ici les initiatives d'agriculture urbaine sont assez avancées (4-5 ans d'existence pour les plus anciennes), je peux vous dire qu'aucune d'elle n'arrive à créer véritablement de l'emploi !
    1- on ne trouve pas assez de parcelles d'une taille adéquate (1ha est le seuil admis au dessous duquel on ne peut pas avoir une production suffisante pour être rentable)
    2- beaucoup d'entre elles sont polluées et demandent d'énormes investissements de départ
    3- les subventions assument parfois 1/2 à 1 poste de travail, mais au bout de 2-3 ans je peux vous dire que la région commence sérieusement à tirer la gueule et à imposer des logiques productivistes très contraires à leurs intentions publiquement affichées.
    4- cultiver 1ha tout seul demande un boulot de dingue et on ne trouve pas grand monde pour mener cette vie là en ville. La plupart des cultures fonctionnent avec des bénévoles en formation, qui espèrent tous pouvoir être un jour rémunérés pour ce travail et il y a beaucoup de tensions car c'est extremement difficile. je passe sur la situation de l'emploi à bruxelles qui n'est pas celle de paris
    6- Au prix des denrées alimentaires aujourd'hui, il est quasi impossible de rémunérer dignement les heures de travail effectuées (cad au smic), et ça vaut pareil pour les paysans ruraux et pour les urbains. les paysans qui disent être rentables travaillent beaucoup plus que 35 heures évidemment ! il n'y a qu'à voir le kilo de patates bio à 2€ et le temps qu'il faut pour les déterrer, et ça devient assez clair !
    7- les amap, faut se rendre à l’évidence, c'est cher par rapport au supermarché, ça ne touche que des gens qui ont du fric (1/4 des bruxellois vivent en dessous du seuil de pauvreté, bon à paris vous avez pas ce pb)
    6- le sol, en ville, reste toujours soumis à la pression foncière, ce qui n'est pas le moindre des problèmes

    pour ordre de grandeur, à la bibliothèque où nous avons un bon rendement sur 150m²(de cultures, pas de surface globale), on dégage sur une saison (9mois) 1500€ de bénéfice en vendant au prix du bio ! pas de quoi payer même une personne en plus du poste subventionné (10h de travail pris en charge à 100% par la région)
    et pour arriver à cette production, on est au moins 1 personne en + de ce poste à travailler 3x par semaine !
    par contre on fait de la sensibilisation, des visites, des ateliers payants, et ça nous apporte 2000 € en + , m'enfin bon c'est pas bezef quand même ! ok on profite gratuitement de la production, mais ça ne couvre pas non plus 100% de nos besoins alimentaires, loin de là
    pour l'année prochaine, on va fonctionner différemment, mais franchement la question de l'économie de ces pratiques me semble devoir être regardée avec un peu plus de discernement et moins de fantasmes !
    il y a d'autres formules que la nôtre mais aucune n'arrive à la rentabilité sans les subventions, même avec des terrains gratuits. et les subventions ne durent pas toujours, vous savez ça

    bref, l'agriculture urbaine, c'est bien beau, mais l'aspect le plus intéressant que j'observe à travers cette idée d'agriculture en ville, c'est que ces personnes sont en quelque sorte les relais des vrais paysans, cad ceux des campagnes ! ils relaient leurs luttes et leurs problèmes, sensibilisent les urbains sur ce qu'est la condition paysanne et la réalité effective, concrète de leur travail, ils sont aussi des relais sur la question des semences, les luttes anti-ogm, la vente directe
    ils sont aussi des lieux de formation pour certains jardiniers, mais c'est de l'ordre du potager, pas du maraichage !
    c'est bien aussi bien sûr, on s'entend

    des bises
    Noémie

    Ce à quoi Sébastien répond :

    hello,
    sur le même sujet  :
    http://jardinons.wordpress.<wbr>com/2013/08/18/le-maraichage-<wbr>en-permaculture-est-viable-<wbr>economiquement/ ou comment créer un smic sur 1000m2 en permaculture 1500€, sur 150m2, vous en etes pas loin! et en effet, ce qu'il faut compter, c'est d'autres types de benefs

    SG


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