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    Ukraine : Klitchko,

    ou la construction d'un président

    par l'OTAN

    Ukraine : Klitchko, ou la construction d'un président par l'OTAN

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    Par La Voix de la Russie |

     

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    Les médias nous donnent du « Vitali Klitchko l'opposant ukrainien ». Vitali Klitchko a été mis en selle en politique et jeté dans l'arène politique de Kiev par « l'industrie » politico-financière germano-américaine avec les young leaders. La Révolution orange, qui s'est appuyée sur Ioulia Timochenko, autre pouliche du complexe germano-américain, où Berlin prend toujours en charge sa santé, fut un échec.


    Les forces de l'OTAN ont décidé dès 2010 d'investir sur un nouveau poulain qui représente par sa position d'ex-boxeur invincible la force dans le combat. Vitali Klitchko n'est pas ce cheval blanc autonome et libre tant idéalisé dans nos médias. Le parti UDAR, dont Vitali Klitchko est le patron, a été fondé avec le soutien de l'IRI (The International Republican Institut), en 2010 par la CDU, plus exactement par le think tank du parti d'Angela Merkel, l'Adenauer Stiftung, qui possède aussi ses bureaux à Kiev. Au même moment, des organisations américaines ou pro-américaines proches de l'OTAN ont organisé des conférences sur comment organiser le futur de l'Ukraine. Un mois avant les morts et les blessés de Kiev, Angela Merkel avait décidé de tout faire pour propulser Vitali Klitchko à la présidence de l'Ukraine à la place de Viktor Ianoukovitch.


    Young leaders. The Canadian-Ukrainian Parliamentary Program (CUPP) (programme parlementaire ukrainien-canadien) est une de ces structures, tout comme l'U.S-Ukraine Foundation, chargée de préparer le futur de l'Ukraine sur le long terme en voulant instaurer la démocratie. Le CUPP a organisé dès 2010 des séries de rencontres de young leaders qui ont discuté des modèles pour l'avenir de l'Ukraine sur le développement politique, historique et culturel. En 2010, en parallèle de la création de l'UDAR, deux conférences ont eu lieu à l'université George Washington et à l'université d'Ottawa pour traiter d'ores et déjà de l'avenir politique, historique, culturelle et éducatif de l'Ukraine. Dès le mois de mai 2011, le CUPP a organisé une conférence au New College Oxford pour discuter de la politique intérieure de l'Ukraine, du développement de la société civile, des lois et de la politique étrangère de l'Ukraine sous la présidence de Viktor Ianoukovitch. Andreas Umland, chercheur né en RDA et considéré comme l'expert de l'Ukraine et de la Russie par les young leaders, était l'un des conférenciers du CUPP. M. Umland, qui n'arrêtait pas de vanter le rapprochement de l'Ukraine avec l'Union européenne en 2011, dit aujourd'hui haut et fort : « la seule issue possible à la guerre civile en Ukraine, c'est Vitali Klitchko». Dans une analyse d'août 2013, Andreas Umland n'hésitait pas à dénoncer l'esprit patriotique retrouvé de la Russie en le qualifiant d'extrême droite ! Déjà dans un document publié pour l'OTAN, le chercheur publiait son avis sur le parti russe LDPR en parlant de fascisme russe.


    Adenauer Stiftung-clan des Américains. En 2011 l'Adenauer Stiftung a dans un discours de 2011 à Kiev dit « Ioulia Timochenko est une amie et son parti politique est un important membre de notre famille politique», et affirmé dans ce même discours sa position commune avec le sénateur John MacCain pour soutenir Ioulia Timochenko. En 1989, Manfred Wörner, alors secrétaire général de l'OTAN, avait félicité la fondation Adenauer dans son travail avec l'OTAN pour attirer les pays du pacte de Varsovie dans le camp américain. Le 16 décembre 2013 John MacCain est venu en personne soutenir Vitali Klitchko à Kiev. Huit jours avant la rencontre de John MacCain à Kiev, Angela Merkel a officiellement fait savoir qu'elle voulait voir Vitali Klitchko remplacer l'actuel président ukrainien « pour torpiller les plans du Kremlin» comme l'écrit le Spiegel. La CDU déclare en public soutenir officiellement en logistique l'UDAR. Les liens entre l'UDAR et la CDU avec les États-Unis ne sont plus un secret pour personne. L'opposition ukrainienne n'appartient pas au peuple ukrainien. N
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    http://french.ruvr.ru/2014_01_24/Ukraine-Klitschko-ou-la-construction-dun-president-par-lOTAN-3540/
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    Les activistes qui mettent l'Ukraine à feu et à sang, sont des néo-nazis :
       
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    Ukraine : le parti au pouvoir se mobilise pour défendre le pays

    Ukraine : le parti au pouvoir se mobilise pour défendre le pays

    Par La Voix de la Russie | Le Conseil de l’organisation régionale du parti des régions de l'Ukraine au pouvoir à Kharkov a fait état d’un rassemblement général et d’une mobilisation des membres du parti et de ses partisans « dans le cadre de la nécessité de discuter et d’élaborer des mesures pour mettre fin à la crise politique dans le pays et pour la protection de l'ordre constitutionnel ». Le rassemblement est prévu pour le 1er février.

    Le parti des régions prévoit également de former une unité qui s’occupera de la protection des bâtiments publics.


    Pendant ce temps, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch a une réunion avec les chefs de l'opposition à Kiev.



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    Les vraies raisons de l'assassinat de Kadhafi

     

     


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    Points de vue

    L’explosion de l’islamophobie en France, symptôme d’une société malade

    Rédigé par Nicolas Bourgoin | Mercredi 13 Novembre 2013

     





    Depuis plus de 10 ans, les agressions contre les musulmans se multiplient en France. En 2012, près de 500 actes envers des institutions ou des individus ont été recensés, 200 de plus qu’en 2011 et 300 de plus qu’en 2010. En moyenne, une institution chaque semaine et un individu chaque jour sont victimes d’actes d’hostilité, dégradation ou agression physique. Et encore, ne s’agit-il là que des seuls actes déclarés par les victimes, un grand nombre d’entre elles préférant se taire. Totalement occultée par les médias dominants, l’islamophobie n’en fait pas moins des ravages dans notre société. Cette évolution massive des opinions et des comportements est l’indice d’une transformation profonde du champ politique, elle-même étant le reflet de mutations plus larges, notamment économiques.

    L’islamophobie explose en France. Selon le rapport du Collectif contre l’islamophobie en France, les agressions physiques ou verbales contre les musulmans ont augmenté de 57 % en 2012 par rapport à l’année précédente. Depuis 2005, leur fréquence a quasiment décuplé. Les atteintes interpersonnelles (agressions verbales ou physiques) ont connu une croissance pharamineuse avec 27 fois plus de cas recensés en 2012 qu’en 2008. Les institutions sont régulièrement la cible d’actes de vandalisme ou de dégradation en nombre croissant : ces actes ont été en 2012 cinq fois plus fréquents qu’en 2007 et ceux visant les mosquées ont été deux fois plus nombreux en 2012 qu’en 2011. L’islamophobie se banalise et touche désormais tous les secteurs de la société : « Nous observons une mutation de l’islamophobie, qui après avoir été longtemps et majoritairement l’œuvre des services publics, s’enracine désormais dans le monde du travail, dans le secteur privé, sous la forme d’atteintes interpersonnelles ou d’agressions. La France est passée d’une islamophobie politique à une islamophobie culturelle, relayée politiquement », note le CCIF dans son rapport annuel. Le rôle joué par les médias dans cette diffusion est déterminant.

    La construction médiatique du « problème musulman » (1)


    L’agenda politico-médiatique des affaires relatives à la question musulmane semble influencer fortement la fréquence des agressions anti-islam. La forte recrudescence d’actes islamophobes correspond à une actualité où la couverture médiatique de l’islam et des musulmans est forte : en 2004, année des débats sur le vote de la loi interdisant le port du hijab à l’école publique, en 2009 au moment du débat sur l’identité nationale et en 2010 au moment du vote de la énième loi ant-voile. L’année 2012 connaît des pics sensibles en avril-mai et en septembre-octobre, aux périodes de l’affaire Mohamed Merah et aux moments de la sortie de la vidéo raciste L’innocence des musulmans, de la publication des caricatures du prophète par Charlie Hebdo et de l’épisode du pain au chocolat de Jean-François Copé. « Cela fait plusieurs années que le CCIF constate cette corrélation entre le traitement médiatique et politique du fait musulman en France et la hausse du passage à l’acte islamophobe », lit-on dans le rapport.

    Pour l’opinion, les sujets abordés par les médias étant par définition dignes d’intérêt, on comprend qu’un sujet médiatiquement surinvesti acquiert facilement le statut de problème prioritaire. Si les politiques et les médias sont à ce point obsédés par la question de l’Islam, c’est le signe évident que cette religion pose problème. Dans une étude plus large, on notait une relation similaire entre fréquence des articles ou des émissions traitant de la délinquance et variation du sentiment d’insécurité (préoccupation pour la délinquance) (voir ici). Tandis que les lois anti-voiles banalisent la discrimination en la légalisant, les campagnes ou débats publics autour de l’Islam ont pour effet de libérer la parole islamophobe (ceux de l’automne 2009 à propos de l’identité nationale ont été sur ce point exemplaires). Les deux combinés ouvrent la porte à toutes les dérives et ne peuvent qu’encourager les agressions contre la communauté musulmane et ses institutions.

    Les machines de guerre islamophobes : laïcité et féminisme


    L’islamophobie aime se présenter sous le masque respectable de la laïcité. Dernière manœuvre politicienne en date, la promulgation d’une charte de la laïcité à l’école a été une nouvelle fois l’occasion de s’attaquer aux signes extérieurs de la pratique religieuse des musulmans et de stigmatiser cette communauté (voir ici. En réalité, cette laïcité que revendiquent les politiques est à géométrie variable : tandis que l’on stigmatise l’Islam à travers les manifestations visibles de sa pratique, on ne craint pas de défendre « l’identité judéo-chrétienne » de la France ou ses « racines juives » (voir ici.

    Alors que les victimes des actes islamophobes déclarés sont très majoritairement des femmes, certaines associations féministes combattent ouvertement le port du voile et ont milité activement pour son interdiction, en particulier le collectif Ni Putes Ni Soumises (voir ici). Rappelons que les femmes voilées sont une cible privilégiée de la violence islamophobe, celles-ci représentant plus des 3/4 de l’ensemble des victimes et que cette violence est souvent une violence d’État, au moins un fonctionnaire étant mis en cause dans plus de 40 % des cas recensés. Dans deux cas sur trois, il s’agit d’un fonctionnaire de l’Education nationale, dans un cas sur sept, d’un fonctionnaire de police. Mais cette contradiction manifeste ne semble pas beaucoup gêner l’association Ni Putes Ni Soumises toujours prompte à stigmatiser le sexisme des jeunes maghrébins et à combattre le port du voile dans des campagnes à forts relents néocoloniaux.

    L’idéologie islamophobe au service de la classe dominante


    « Les idées dominantes d’une époque sont les idées de la classe dominante », écrivait Marx. Ainsi, il s’est construit un véritable consensus national sur l’idée que l’islam pose problème et notamment qu’il constitue une menace pour la laïcité. Consensus fabriqué de toutes pièces par les médias dominants soumis aux logiques financières des grands groupes capitalistes, dont certains journalistes n’hésitent pas à tenir des propos ouvertement islamophobes (voir ici. Ce consensus est d’autant plus fort qu’il apparaît comme un moyen efficace dont disposent la classe dominante et son État pour faire diversion face à la crise. La maîtrise des flux migratoires et la stigmatisation des populations immigrées et de leurs enfants au travers de lois sécuritaires et discriminatoires permettent au gouvernement de retrouver une part de la souveraineté qu’il a perdue dans son impuissance manifeste à combattre efficacement la crise économique et sociale du fait des contraintes budgétaires européennes auxquelles il est soumis avec une intensité croissante, tout en canalisant les colères populaires contre un ennemi imaginaire.

    Face au désarroi provoqué par les politiques d’austérité, le musulman est appelé à jouer le rôle de bouc émissaire, et il excelle d’autant plus dans ce rôle qu’il en cumule toutes les qualités : sans soutien, visible et socialement dominé. La stigmatisation dont il est l’objet semble être sans limites. L’islamophobie se diffuse dans tous les espaces sociaux : les femmes voilées sont exclues d’un nombre croissant de lieux du fait de l’empilement des lois votées depuis 10 ans (voir ici, sans même parler de celles à venir (voir ici, la discrimination à l’égard des musulmans s’amplifie et ceux-ci se voient de plus en plus fréquemment privés d’accès à certains services comme ceux proposés dans les auto-écoles, les salles de sport, les centres de bronzage ou de beauté, les restaurants, les centres de formation professionnelle,… en raison des signes de leur appartenance religieuse.

    Nouvelle idéologie dominante, l’islamophobie se banalise non seulement dans les actes et mais aussi dans les esprits : d’après une récente enquête, les Français soutiennent très largement (à 87 %) la crèche Baby Loup dans son différend avec une salariée musulmane voilée qu’elle a licenciée et se déclarent favorables (à 84 %) à une loi interdisant les signes religieux ou politiques dans les entreprises privées. Droite et gauche confondues, le consensus islamophobe est aujourd’hui quasi-total (voir ici.

    L’islamophobie fait le lit du fascisme


    En un peu plus de 10 ans, la présence musulmane est devenue un véritable problème de sécurité intérieure : loi antiterroriste de Daniel Vaillant, lois discriminatoires anti-voile de Sarkozy, racisme anti-arabe assumé de Brice Hortefeux, croisades antimusulmanes de Claude Guéant, délires islamophobes de Manuel Valls (ce dernier renie d’ailleurs le terme même, … les ministres changent, la ligne politique reste identique : taper encore et toujours sur le musulman. La lepénisation des discours et des pratiques atteint la quasi-totalité du corps politique français qui reprend à son compte la rhétorique frontiste sur « l’islamisation de la France », la « menace intégriste » ou le « communautarisme musulman ». Ce véritable racisme d’État qui se met peu à peu en place n’est pas sans rappeler les lois de Nuremberg adoptées dans un contexte d’ailleurs similaire au nôtre (crise économique et sociale et tensions internationales).

    Aux mêmes causes, les mêmes effets. Le fascisme n’est pas le contraire de la démocratie, mais son évolution par temps de crise, écrivait Bertolt Brecht. L’exclusion progressive des musulmans de la société française, comme d’ailleurs des autre sociétés européennes également touchées par les politiques d’austérité, ne peut que contribuer à lui donner raison.

    (1) J’emprunte cette expression à Marwan Mohamed dont on lira avec profit le dernier ouvrage : « Islamophobie. Comment les élites françaises fabriquent le problème musulman » (avec Abdellali Hajjat), Éditions La Découverte.

    Nicolas Bourgoin est démographe, maître de conférences à l’université de Franche-Comté, membre du Laboratoire de sociologie et d’anthropologie de l’université de Franche-Comté (LASA-UFC). Dernier ouvrage paru : La Révolution sécuritaire, Éditions Champ social, 2013.
    http://www.saphirnews.com/L-explosion-de-l-islamophobie-en-France-symptome-d-une-societe-malade_a17888.html


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    Propos recueillis par Silvia Cattori en mai 2005
     
    Qui veut la peau de Dieudonné ?

    Quand en mai 2005 nous avions rencontré Dieudonné, au plus fort de la tempête qui s’abattait sur lui, il avait, depuis décembre 2003, subi 18 procès … et avait été relaxé 17 fois. Ce qui montrait au minimum que les procès qu’on lui intentait relevaient alors du harcèlement. Nous avions eu en face de nous un homme sensible, heurté par les accusations portées contre lui - suite à un simple sketch - très affecté par la haine de ceux qui appelaient à boycotter ses spectacles, mais qui restait néanmoins tel que lui même très cohérent et pondéré, comme le montre l’entretien reproduit ici. Depuis lors huit années se sont écoulées au cours desquelles les attaques contre lui n’ont jamais cessé et nous posons la question : Dieudonné, n’a-t-il pas été la victime d’un système cruel et sans pitié ? Un homme, qui atteint dans sa dignité, humilié et poussé à bout par ceux qui ont juré sa perte, s’est nourri de ce qu’il a enduré jusqu’à l’excès ? [S.C]

     




    Dieudonné


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    Alors que la défense des citoyens devrait être au cœur de la politique, il n’en est rien ; l’État, les élus, participent de la campagne d’intolérance qui frappe actuellement Dieudonné (*). Or, quand tous les pouvoirs se transforment en procureurs en cédant aux pressions d’organisations tribales, ce sont les fondements d’une société démocratique qui sont ébranlés.

    Les affirmations de Proche-Orient Info - un site spécialisé dans la défense des intérêts israéliens - attribuant à Dieudonné des propos qu’il n’a pas tenus, auraient dû être considérées avec précaution par la classe politique. Or celle-ci a cédé aux pressions d’officines qui font constamment peser sur les journalistes, les politiques, les intellectuels, l’accusation du prétendu « antisémitisme ». Dire d’une personne qu’elle est « antisémite », « néo-nazie », « fasciste », « négationniste » - accusations sans fondement dans la grande majorité des cas - est un procédé totalitaire. Ainsi estampillés, lésés financièrement et moralement, même innocentés par les tribunaux, les accusés n’en demeureront pas moins salis, marginalisés, exclus pour le restant de leurs jours.4

     



     

    Silvia Cattori : Dieudonné, depuis notre première rencontre, en novembre 2004 [1], vous êtes l’objet d’attaques. Déjà dix sept procès...


    Dieudonné : Dix huit.

     

    Silvia Cattori : Dix huit tribunaux en une année c’est beaucoup !?


    Dieudonné : Bien sûr, c’est énorme ! On préférerait passer son temps à autre chose. Mais il suffit de penser à Mandela, à Martin Luther King, à Tjibaou, pour se dire, voilà, il y a des causes difficiles. Je ne pense pas que je verrai de mon vivant le résultat de tous les efforts consentis pour parvenir à l’égalité des droits. J’y participe à mon humble niveau. Il n’y a rien de désespérant si on projette son action sur plusieurs générations. On se dit, bon, ça avance un petit peu. Quant aux faits que l’on me reproche, j’ai été relaxé dix sept fois.


    Silvia Cattori : Sur quelle base vous accuse-t-on ?


    Dieudonné : On m’accuse d’avoir offensé la religion juive. Or ce n’est pas du tout un fait religieux que j’ai caricaturé lors de mon sketch en décembre 2003. J’ai caricaturé un fait politique.

    Il y a une telle violence en face, une telle haine ! Une telle férocité ! On m’a harcelé, frappé physiquement. À un moment donné on s’habitue à tout. Puis cela vous donne de l’énergie. On arrive à transformer cette énergie négative en positif, à se servir de toute cette folie, pour rentrer en soi et créer. Si j’ai écrit autant de spectacles en si peu de temps c’est sans doute en partie à cause de toute cette pression qui a pesé sur mes épaules. A un moment donné je dois passer à la phase de l’expression.


    Silvia Cattori : Qui vous accuse plus précisément ?


    Dieudonné : Des représentants du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France), ... et les journalistes qui travaillent dans la même optique qu’eux. Tout ce que vous dites est passé au crible, pour vérifier s’il y a un mot qui permettrait de porter plainte contre vous.


    Silvia Cattori : Une plainte a été déposée également en Suisse suite aux propos que vous aviez tenus, en février 2004, sur le plateau de la Télévision Suisse Romande…


    Dieudonné : C’est un certain Isaac Cohen qui allègue, entre autre, que j’aurais « accusé l’État juif d’avoir collaboré à un programme d’extermination raciale en Afrique du Sud ». Mais le tribunal de Genève, en Suisse, a rejeté cette plainte.


    Silvia Cattori : Quand, à Alger, vous avez parlé de « pornographie mémorielle » n’avez-vous pas dérapé ?


    Dieudonné : Je crois qu’il n’y a rien d’extravaguant à dire que l’instrumentalisation politique de la souffrance est obscène. Sur le fond je trouve que c’est une bonne formulation. On doit pouvoir parler de pornographie mémorielle quand il y a des abus. Ces termes ne sont pas de moi. S’ils provoquent des réactions contrastées, ouvrons le débat. Parlons de ce qui pose problème. Ne détournons pas les faits.


    Silvia Cattori : Vous sentez-vous l’objet d’une cabale ?


    Dieudonné : Complètement. On m’a prêté des propos que je n’ai pas tenus. On a dit « Dieudonné a dit que la Shoah est une pornographie mémorielle ». Je n’ai jamais dit cela. Je n’ai jamais associé la Shoah à cette phrase. Ce à quoi je me référerais, n’avait évidemment rien à voir avec le passé nazi. C’est insensé de vouloir me prêter des idées qui sont si éloignées de moi.


    Silvia Cattori : Quel intérêt avait le site Proche-Orient info à diffuser une information falsifiée ? Miser sur son effet médiatique tapageur pour transformer l’humoriste en scandale de la République et vous faire taire ?


    Dieudonné : Je crois que c’était un projet de solution finale en ce qui concerne mon existence médiatique. Ils ne peuvent pas me faire taire. Je ne crains rien. Je subis ce chantage pour m’être opposé au lobby sioniste. Ils ont voulu me frapper professionnellement et financièrement. Nous avons porté plainte contre le site Proche Orient info. Je n’ai rien à me reprocher. Quand je regarde mes enfants je me sens bien avec moi. Vous me direz que c’est facile à dire puisque je peux les nourrir.


    Silvia Cattori : Pensez-vous pouvoir sortir gagnant ?


    Dieudonné : J’irai jusqu’au bout de mon parcours d’humoriste. Si je dois m’arrêter à 40 ou 41 ans, ça aura déjà été un temps de pur plaisir. J’ai toujours fais mon métier sincèrement. Si je devais me plier ce ne serait plus le même travail. Faire rire de manière bêtement mécanique, non. J’aime qu’il y ait une réflexion dans l’humour. Sinon je ne m’y retrouve pas. Je crois que je continuerai tant que cela sera possible. J’adore la scène. Mais, s’il le faut, je suis capable de faire autre chose. Si je dois m’autocensurer, renoncer à ma liberté de pensée pour continuer d’exister comme humoriste, cela ne m’intéresse pas.


    Silvia Cattori : Vous paraissez serein, malgré tout. Mais êtes-vous conscient du danger. Que vous êtes pris dans une guerre ?


    Dieudonné : Oui c’est une guerre.


    Silvia Cattori : Ceux qui la mènent, veulent la gagner. Et ils y mettront les moyens.


    Dieudonné : Oui, je sais.


    Silvia Cattori : Comment supportez-vous le fait de savoir que ce sont principalement des journalistes appartenant au lobby pro-israélien, comme Elisabeth Schemla (elle a créé Proche Orient info) et des intellectuels comme BHL, qui sont le plus engagés contre vous ?


    Dieudonné : Je suis vraiment pour eux le diable. Ils ont déclenché une guerre nucléaire contre un moucheron. Un moustique qui peut piquer, mais bon, qui ne tue pas. Ils me font des procès, ils peuvent aller jusqu’à me frapper, ils peuvent me tuer financièrement. Là, ils sont au maximum de ce qu’ils peuvent faire. Pour faire plus, ils doivent passer à quelque chose qui n’est plus légal. Par chance je n’ai quasiment pas de besoins. J’ai un théâtre. Il tourne. Ce qui me donne cette légèreté artisanale qui fait qu’on peut rebondir.


    Silvia Cattori : Dans votre spectacle « 1905 » vous dites « tôt ou tard ils vont me dégommer ». Vous le pensez sérieusement ?


    Dieudonné : Je me dis qu’effectivement, face à toute cette haine, il peut y avoir un ou deux déséquilibrés qui...


    Silvia Cattori : N’avez-vous pas peur de ce qui peut arriver si vous continuez de leur tenir tête ?


    Dieudonné : Non, je n’ai pas peur ; je ne vis pas dans la peur. On m’a déjà frappé, je sais ce que cela signifie. S’ils m’attaquent avec un couteau, cela peut être dangereux. Je m’attends au pire en toute sérénité. La peur est un sentiment qui est en chacun de nous. Il faut lui laisser une petite place. Mais pas la première place. Ce qu’il y a de plus difficile à assumer dans cette guerre, c’est que face à la haine on se trouve constamment pris dans le tourbillon de la défense. Je n’ai jamais répondu aux attaques. Sauf devant les tribunaux ; et sur scène où je puis faire rire de ce vécu.


    Silvia Cattori : Vous avez de l’audace. Car vous parlez de vicissitudes qui ne sont pas visibles aux yeux de tous et font partie du non dit, mais qui deviennent immédiatement palpables dans vos spectacles. Et déclenchent le rire...


    Dieudonné : Je crois que c’est le rôle de l’humoriste. Je n’ai pas de regret par rapport à mon travail. Je l’ai fait honnêtement et sincèrement. Yo soy un hombre sincero. (rire)


    Silvia Cattori : Au travers de cette mise au pilori vous avez enfreint un tabou, ouvert un champ qui dépasse le cadre de la France ; vous avez réussi à rassemblez ceux que des association prétendues « antiracistes », instrumentalisées par le PS, ont elles paradoxalement divisé : beur, black, blanc...la couleur disparaît ; et le sentiment que dans la lutte contre l’injustice, « on est tous des nègres » a fini par prévaloir ? Aussi, le débat autour du film sur l’esclavage et la colonisation, sur lequel vous travaillez, n’a-t-il pas voulu éveiller les consciences de ceux et celles qui sont sensibles à une mémoire coloniale mal assumée ? Autrement dit, n’est-ce pas la voix de l’universalisme laïc que l’on étouffe et que votre dernier spectacle met en débat ?


    Dieudonné : Oui. Cette description me ressemble bien. Ma mère est blanche, mon père est noir. Je n’ai pas de religion. Je suis prédisposé peut être à l’universel de manière naturelle. Cela n’a pas été un problème pour moi d’envisager la fusion avec le reste de l’univers. Je conçois que, pour certains, c’est difficile de quitter le nid douillet du communautarisme. Ca fait peur. Mais c’est la préhistoire de l’humanité, le communautarisme. C’est Néandertal et Cromagnon. Mais voilà, on a peut être une autre destinée que l’affrontement communautariste cyclique.


    Silvia Cattori : A côté des aspects pénibles, n’y a-t-il pas eu des bonnes et belles surprises ?


    Dieudonné : Ah ! Oui, il y a eu des choses formidables. Une chaîne de solidarité, d’amour même, que je ne pouvais même pas imaginer. C’est un bonheur de voir des familles entières qui disent vouloir me protéger.


    Silvia Cattori : Vos spectacles ouvrent-ils en quelque sorte des portes en donnant la clé pour comprendre dans quelles turpitudes le monde politico-médiatique évolue en France ?


    Dieudonné : Oui. C’est important de comprendre à quel point il y a de l’agressivité et de la haine chez ceux qui veulent dominer. De comprendre que le pouvoir rend fou. Et que le pouvoir de l’argent, le pouvoir du monde de la nuit et du spectacle n’est pas quelque chose de brillant.


    Silvia Cattori : Ce monde de la nuit ne vous manque-t-il pas ?


    Dieudonné : Non, non. Ce n’est pas mon univers. Je n’ai jamais habité Paris. J’ai fait trois ou quatre sorties, peut être un peu plus. Non ce monde de la nuit et du spectacle médiatique ne m’attire pas.


    Silvia Cattori : Si je comprends bien, vous aimez vous mettre sur le fil à la façon d’un Don Quichotte...


    Dieudonné : Oui, on commence à m’en parler. La liberté est aussi une histoire de mots, de dialectique. L’autodérision est bénéfique quand le doute s’installe. Un artiste doit pouvoir s’exprimer sans peur. Il y a un public face à lui qui s’interroge, qui a également besoin de cette liberté. Le rire est là pour le libérer de ce qui lui pèse. Je parle de ce rire sincère, qui peut déranger le pouvoir, mais qui est salutaire. Un artiste ne doit pas tricher, ne doit pas s’autocensurer. Si je devais faire de la politique je saurais m’adapter. Mais là je fais mon métier d’humoriste. Le rire a besoin de liberté.


    Silvia Cattori : Vous transmettez par l’humour une critique que les forces progressistes semblent curieusement incapables d’assumer ?


    Dieudonné : L’idée qu’un clown, qu’un humoriste de couleur, puisse ébranler ce pouvoir si écrasant qu’est le sionisme, un pouvoir qui a déjà généré tant d’injustices, n’est pas pour me déplaire.


    Silvia Cattori : La partie n’est pas jouée. Pour l’instant n’est-ce pas vous qui êtes sur le gril ?


    Dieudonné : Ma nature étant ce qu’elle est, je ne peux pas me compromettre, collaborer.


    Silvia Cattori : Qu’entendez-vous par « collaborer » ?


    Dieudonné : Jouer les amuseurs d’État. Les amuseurs asservis au pouvoir.


    Silvia Cattori : Du temps où vous vous étiez la coqueluche des plateaux télévisés ne l’avez-vous pas fait ?


    Dieudonné : Non, j’ai travaillé honnêtement. J’ai fait ce chemin en toute naïveté.

    Silvia Cattori : En toute naïveté ?


    Dieudonné : Oui, en toute naïveté. Par mon parcours j’ai découvert... j’ai vu des choses, tout cela s’est recoupé et voilà, je suis dans la situation que vous savez. Et je ne m’en plain pas. Je crois que je peux continuer quoi qu’il arrive.


    Silvia Cattori : Ces avanies ne vous ont-elles pas révélé une capacité à endurer, à rebondir... ?


    Dieudonné : Ma nature, encore une fois, ce n’est pas de résister, de rendre les coups. Quand je m’investis pour une idée, je le vis comme une libération. Cette expérience me libère des chaînes, des leurres, et l’agressivité de ceux qui veulent me faire taire n’y changera rien. Cela peut paraître étrange. On me frappe. Dans un premier temps j’ai envie de rendre les coups. Mais je ne les rends pas. On me frappe encore et là je ne sens quasiment plus rien. C’est comme si cela ne me concernait plus. Je me sens un peu spectateur et j’ai un peu pitié de ceux qui m’en veulent. En France il y a un aveuglement autour de l’accusation d’antisémitisme.


    Silvia Cattori : C’est une belle posture, mais on ne fait pas une carrière avec ça !


    Dieudonné : Quelle carrière devrais-je faire ? Celle de qui ?


    Silvia Cattori : Celle que peuvent faire les autres humoristes, comme Elie Semoun et Jamel Debbouze...


    Dieudonné : Je ne voudrais pas. Je les trouve formidables. Mais je n’ai pas le courage de me compromettre jusque là. Je n’ai pas cette force.


    Silvia Cattori : Parce qu’il faut se compromettre ?


    Dieudonné : Oui.


    Silvia Cattori : Quand vous voyez ou vous sentez que les choses qui ne sont pas nettes cela vous attriste ?


    Dieudonné : Je ne suis pas de nature triste. Mon entourage vous dirait que je ne suis pas triste. Mais je peux souffrir, être attristé, comme tout le monde.

     

     

    Silvia Cattori : Pleurez-vous parfois ?


    Dieudonné : Oh ! Je pleure comme tout le monde. Je pleure de temps en temps. Je pleure seul. Cela fait du bien. Quand les gens m’aiment c’est plutôt là que les larmes viennent. Pas quand on me blesse.


    Silvia Cattori : Avec vos spectacles vous avez de nombreuses occasions de pleurer ? Il y a beaucoup d’amour dans le public.


    Dieudonné : Oui, c’est vrai. Quand les gens sont sincères cela me touche.



     

     

    (*) Marc-Édouard Nabe a rendu compte de cette affaire en février 2004. Voici un extrait tiré de son ouvrage J’enfonce le clou, Chapitre 9, page 81 :


    « L’affaire a tourbillonné si haut qu’on a vraiment cru qu’il méritait la corde. Pour avoir fait quoi ? Un sketch chez Marc-Olivier Fogiel en hommage à son ami Jamel Debbouze. Dieu-donné, méconnaissable, sous une cagoule de nationaliste corse et un treillis militaire de Tchétchène, la voix transformée, lisait un tract censé ironiquement mettre en garde la France contre le dangereux perturbateur maghrébin Debbouze. Son person­nage portait aussi un chapeau de rabbin et des papillotes. Il représentait un intégriste israélien qui voyait dans la présence de Jamel sur le plateau de télévision « un acte antisémite » (sic !), un terroriste menaçant qui disait s’être récemment converti au fondamentalisme sioniste et qui finissait par encourager les jeunes gens dans les cités à « rejoindre l’axe du Bien, l’axe américano-sioniste ». Textuel. Je dis textuel car ce sketch, peu l’ont vu, tout le monde en a parlé et personne n’en a lu le texte. Le texte du sketch ! Sur le coup, Jamel et les autres invités et même Fogiel et sa cointervieweuse étaient écroulés de rire comme si, de toute façon, ça ne pouvait pas ne pas être drôle puisque c’était signé par un humoriste. Heureusement, le sketch n’était pas drôle, il était juste fait (...) pour imaginer ce qu’un colon israélien totalement fanatique pourrait lancer comme discours belliqueux sur les plateaux de télévision si on l’invi­tait. »


    Silvia Cattori

     

    http://www.silviacattori.net/article5224.html

     

     

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    Les médias traditionnels et les politiques commencent la nouvelle année avec une résolution partagée pour 2014 : Museler définitivement un comédien franco-africain qui devient trop populaire auprès des jeunes gens.
    2 janvier 2014

    Diana_Johnstone_texte.jpg                                                                   Diana Johnstone

     

    Entre Noël et la Saint-Sylvestre, ce n’est personne d’autre que le Président de la République, François Hollande qui, lors d’une visite en Arabie Saoudite pour de (très grosses) affaires commerciales, a déclaré que son gouvernement devait trouver un moyen d’interdire des spectacles de l’humoriste Dieudonné M’Bala M ‘ Bala, ainsi qu’a appelé à le faire le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls.

    Le leader du parti conservateur d’opposition, l’UMP Jean-François Copé, a fait immédiatement chorus en apportant un « soutien total » à la réduction au silence de l’incontrôlable comédien.

    Au milieu de ce choeur médiatique unanime, l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur a écrit en éditorial que Dieudonné est « déjà mort, » lessivé, fini. La rédaction débattait ouvertement de la meilleure tactique entre essayer de le faire emprisonner pour « incitation à la haine raciale », l’annulation de ses spectacles sur la base de potentielles « menaces de trouble à l’ordre public, » ou l’exercice de pressions en menaçant les communes de diminuer le montant des subventions pour la culture si elles l’autorisent à se produire. L’objectif de Manuel Valls, le patron de la police nationale, est clair, mais le pouvoir tâtonne quant à la méthode.

    Le cliché méprisant qui est constamment répété est que « Dieudonné ne fait plus rire personne. »

    En réalité, c’est le contraire qui est vrai. Et c’est là le problème. Dans sa récente tournée dans les villes françaises, des vidéos montrent de grandes salles archi combles pliées de rire devant leur humoriste préféré. Il a popularisé un geste simple qu’il appelle la « quenelle. » Ce geste est imité par des jeunes gens dans toute la France. Elle veut dire tout simplement et à l’évidence : on en a marre.

    Pour inventer un prétexte pour détruire Dieudonné, la principale organisation juive, le CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, équivalent français de l’AIPAC) et la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), qui jouit de privilèges particuliers dans le droit français (la journaliste parle du droit de se porter partie civile, NdT) ont sorti une histoire extravagante pour qualifier Dieudonné et ceux qui le suivent de « nazis. » La quenelle n’est selon toute évidence qu’un geste grossier signifiant à peu près « dans ton cul » avec une main placée en haut de l’autre bras pointé vers le bas pour préciser la longueur de la quenelle.

    Mais pour le CRIF et la LICRA, la quenelle est « un salut nazi à l’envers ». (On n’est jamais assez « vigilant » quand on cherche un Hitler caché) Comme quelqu’un l’a remarqué, un « salut nazi à l’envers » peut tout aussi bien être considéré anti-nazi. Si encore le geste a quelque chose à voir avec Heil Hitler. Ce qui n’est manifestement pas le cas.

    Mais le monde des médias reprend cette affirmation, en signalant tout du moins que « certains considèrent la quenelle comme un salut nazi à l’envers. » Peu importe si ceux qui pratiquent ce geste n’ont aucun doute sur ce qu’il veut dire : N…e le système !

    Mais jusqu’à quel point le CRIF et la LICRA sont-ils « le système » ?


    La France a un grand besoin de rire


    L’industrie française est en train de disparaître, avec des usines qui ferment les une s après les autres. L’imposition des citoyens à faibles revenus est à la hausse, pour sauver les banques et l’euro. La désillusion vis-à-vis de l’Union européenne est de plus en plus forte. Les règles de l’UE empêchent toute action sérieuse pour améliorer l’état de l’économie française. Pendant ce temps, les politiciens de gauche et de droite continuent leurs discours creux, émaillés de clichés sur les « droits de l’homme » – en grande partie comme prétexte pour aller à la guerre au Moyen-Orient ou pour des diatribes contre la Chine et la Russie. Le pourcentage d’opinions positives sur le président Hollande a dégringolé à 15%. Pourtant les gens votent, avec pour résultat les mêmes politiques, décidées par l’UE.

    Pourquoi alors la classe dirigeante concentre-t-elle sa vindicte sur « l’humoriste le plus talentueux de sa génération" (ainsi que le reconnaissent ses confrères, même quand ils le dénoncent) ?

    La réponse en bref est probablement que la popularité montante de Dieudonné auprès de la jeunesse illustre un accroissement de l’écart entre générations. Dieudonné fait rire aux dépends de l’ensemble de l’establishment politique. Ce qui a eu pour conséquences un torrent d’injures et de démarches pour interdire ses spectacles, le ruiner financièrement et même le faire aller en prison. Les attaques verbales fournissent le contexte propice à des agressions physiques contre lui. Il y a quelques jours, son assistant Jacky Sigaux a été agressé physiquement en pleine journée par plusieurs hommes masqués devant la mairie du 19ème arrondissement – juste en face du parc des Buttes Chaumont. Il a déposé plainte.

    Mais quelle protection peut-on espérer de la part d’un gouvernement dont le ministre de l’intérieur, Manuel Valls – en charge de la police – a promis de trouver les moyens de faire taire Dieudonné ?

    Cette affaire est importante mais il est pratiquement certain qu’elle ne sera pas traitée correctement dans les médias hors de France – exactement comme elle n’est pas traitée correctement dans la presse française qui est la source de presque tout ce qui est rapporté à l’étranger. Les problèmes liés à la traduction, une part de malentendus et de contrevérités ajoutent à la confusion.


    Pourquoi le haïssent-ils ?


    Dieudonné M’Bala M’Bala est né dans la banlieue parisienne il y a 48 ans Sa mère était une blanche originaire de Bretagne, son père était un Africain originaire du Cameroun. Ce qui devrait faire de lui l’enfant-modèle du « multiculturalisme » que l’idéologie dominante de la gauche affirme promouvoir. Et durant la première partie de sa carrière, en duo avec son ami juif Elie Semoun, il était exactement ça : il faisait campagne contre le racisme, concentrant ses attaques sur le Front National allant même jusqu’à se présenter aux élections municipales contre une candidate du Front National à Dreux, une cité dortoir à environ 90 kilomètres à l’ouest de Paris où il réside. Comme les meilleurs humoristes, Dieudonné a toujours ciblé les événements de l’actualité, avec un engagement et une dignité peu courants dans la profession. Sa carrière était florissante, il jouait dans des films, était invité à la télévision et travaillait désormais en solo. Très bon observateur, il excelle dans des imitations assez subtiles de divers types de personnalités et groupes ethniques, des Africains aux Chinois.

    Il y a dix ans, le 1er décembre 2003, en tant qu’invité dans une émission de télévision traitant d’actualité intitulée « On ne peut pas plaire à tout le monde, » un nom tout à fait approprié, Dieudonné était arrivé sur le plateau sommairement déguisé en « converti au sionisme extrémiste », suggérant aux autres de « rejoindre l’axe du bien isaélo-américain. ». Cette mise en cause relativement modérée de « l’axe du mal » de George W. Bush semblait complètement dans l’air du temps. Ce sketch se terminait par un bref salut « Isra-heil ». On était loin du Dieudonné des débuts mais l’humoriste populaire avait été néanmoins salué avec enthousiasme par les autres comédiens tandis que le public présent sur le plateau lui avait fait une standing ovation. C’était dans la première année de l’attaque américaine contre l’Irak à laquelle la France avait refusé de s’associer, ce qui avait amené Washington à rebaptiser ce qu’on appelle là-bas « french fries » (belges en réalité) en « freedom fries » .

    Puis les protestations ont commencé à arriver, concernant particulièrement le geste final vu comme posant une équivalence entre Israël et l’Allemagne nazie.

    « Antisémitisme ! » criait-on même si la cible du sketch était Israël (et les Etats Unis et leurs alliés au Moyen Orient). Les appels se multipliaient pour interdire ses spectacles, le poursuivre en justice, détruire sa carrière. Dieudonné a essayé d’expliquer que son sketch ne visait pas les Juifs en tant que tels mais, à la différence d’autres avant lui, il n’a pas présenté d’excuses pour une offense qu’il considère ne pas avoir commise.Pourquoi n’y-a-t-il pas eu de protestations de la part des Africains dont il s’est moqué ? Ou des Musulmans, Ou des Chinois ? Pourquoi une seule communauté a-t-elle réagi avec autant de rage ?

    A commencé alors une décennie d’escalade. La LICRA entama une longue série d’actions en justice contre lui (« incitation à la haine raciale »), les perdant au début mais ne relâchant pas la pression. Au lieu de céder, après chaque attaque Dieudonné a poussé plus avant sa critique du « sionisme », Dans le même temps, Dieudonné était graduellement exclu des studios de télévision et traité comme un paria par les médias grand public. C’est seulement la profusion récente sur internet d’images montrant de jeunes gens en train de faire le geste de la quenelle qui a poussé l’establishment à conclure qu’une attaque frontale serait plus efficace que d’essayer de l’ignorer.


    L’arrière-plan idéologique


    Pour essayer de comprendre la signification de l’affaire Dieudonné, il est nécessaire d’appréhender le contexte idéologique. Pour des raisons trop complexes pour qu’on les présente ici, la gauche française – la gauche dont la préoccupation principale était autrefois le bien-être des travailleurs, l’égalité sociale, l’opposition aux guerres d’agression, la liberté d’expression – n’existe pratiquement plus. La droite a gagné la bataille décisive de l’économie avec le triomphe de politiques qui favorisent la stabilité monétaire et les intérêts du capital dfinancier international (le « néolibéralisme »). Comme prix de consolation, la gauche jouit d’une certaine prééminence idéologique basée sur l’anti-racisme, l’anti-nationalisme et l’engagement en faveur de l’Union Européenne – et même de l’hypothétique « Europe sociale » qui s’éloigne à grands pas pour rejoindre le cimetière des rêves disparus. En fait, cette idéologie coïncide parfaitement avec une mondialisation fondée sur les exigences du capitalisme financier international.

    En l’absence de toute véritable gauche sociale et économique, la France a sombré dans une sorte de « politique de l’identité » qui fait à la fois l’éloge du multiculturalisme et réagit avec véhémence contre le « communautarisme », c’est-à-dire l’affirmation de n’importe quel particularisme jugé indésirable. Mais certains particularismes ethniques sont encore moins les bienvenus que d’autres. Le voile islamique a été d’abord interdit dans les écoles, et les demandes pour le faire interdire dans l’espace public se font de plus en plus pressantes. Le niqab et la burqa, quoique rares, ont été interdits par une loi. Des controverses éclatent sur la nourriture halal dans les cantines, les prières sur la voie publique, tandis que des caricatures raillent régulièrement l’Islam. Quoi qu’on puisse penser de tout ça, la lutte contre le communautarisme peut être vue par certains comme dirigée contre une communauté en particulier. Dans le même temps, les dirigeants politiques français ont pris la tête de ceux qui appellent à la guerre dans des pays musulmans comme la Libye et la Syrie tout en affichant leur dévotion pour Israël.

    En même temps, une autre communauté fait l’objet d’une sollicitude de tous les instants. Ces vingt dernières années, alors que la pratique religieuse et l’engagement politique ont considérablement décliné, l’holocauste, appelé Shoah en France, est devenu progressivement une sorte de religion d’Etat. Les écoles commémorent la Shoah chaque année, elle domine de plus en plus dans une conscience historique en recul sous les autres aspects tout comme nombre d’approches en sciences humaines. En particulier, de tous les événements de la longue histoire de France, le seul protégé par une loi est la Shoah. La loi dite Gayssot prohibe tout questionnement sur l’histoire de la Shoah, une interférence absolument sans précédent avec la liberté d’expression. En outre, certaines associations comme la LICRA, se sont vues accorder le privilège de pouvoir poursuivre des individus en justice sur la base de « l’incitation à la haine raciale » (interprétée de manière très large et inégale) avec la possibilité d’encaisser des dommages et intérêts au nom de la « communauté insultée ». En pratique, ces lois servent surtout à poursuivre « l’antisémitisme » présumé et le « révisionnisme » par rapport à la Shoah. Même si elles sont souvent rejetées par les tribunaux, de telles actions en justice participent du harcèlement et de l’intimidation. La France est un des rares pays où le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) contre la colonisation israélienne peut aussi être attaqué devant les tribunaux pour « incitation à la haine raciale. »

    Organisation violente, la Ligue de Défense Juive (LDJ), illégale aux Etats Unis et même en Israël, est connue pour avoir saccagé des librairies ou frappé des individus isolés, parfois âgés. Quand les agresseurs sont identifiés, la fuite en Israël est une bonne porte de sortie. Les victimes de la LDJ n’inspirent jamais dans l’opinion publique quoi que ce soit de comparable à l’indignation publique massive quand un citoyen juif est victime d’une agression gratuite. Par ailleurs, les politiciens se rendent au dîner annuel du CRIF avec le même zèle que ceux des Etats Unis pour aller au dîner de l’AIPAC -pas pour financer leurs campagnes électorales mais pour prouver la bienveillance de leurs sentiments.

    La France possède la plus importante communauté juive d’Europe occidentale, une population qui a en grande majorité échappé à la déportation pendant l’occupation allemande au cours de laquelle les immigrés juifs avaient été expulsés vers les camps de concentration. En plus d’une communauté juive établie depuis très longtemps, il y a beaucoup de nouveaux venus originaires d’Afrique du Nord. Tout cela contribue à une population aux succès très dynamiques, très présente dans les professions les plus visibles et les plus populaires (le journalisme, le show business ainsi que la science et la médecine entre autres).

    De tous les partis politiques français, le Parti Socialiste (en particulier via le Parti Travailliste de Shimon Peres qui est membre de l’Internationale Socialiste) est celui qui a les liens historiques les plus étroits avec Israël. Dans les années 1950, quand la France combattait le mouvement de libération nationale algérien, le gouvernement français (via Peres) avait contribué au projet israélien de production d’armes atomiques. Aujourd’hui, ce n’est pas le Parti Travailliste qui gouverne Israël mais l’extrême droite. La récente visite amicale faite par Hollande à Benjamin Netanyahou a montré que la dérive droitière de la vie politique en Israël n’a absolument pas tendu les relations – qui semblent plus étroites que jamais.

    Il n’empêche que la communauté juive est très petite en comparaison du grand nombre d’immigrés arabes venus d’Afrique du Nord ou des immigrés noirs originaires des anciennes colonies françaises en Afrique. Il y a quelques années, Pascal Boniface, un intellectuel de renom membre du PS, avait prudemment averti les dirigeants du parti que leur biais en faveur de la communauté juive pourrait finir par causer des problèmes électoraux. Cet avertissement qui figurait dans un document d’analyse politique avait provoqué un tollé qui lui avait presque coûté sa carrière.

    Mais le fait demeure : il n’est guère difficile pour les français d’origine arabe ou africaine d’avoir le sentiment que le « communautarisme » qui a vraiment de l’influence est le communautarisme juif.


    Les usages politiques de l’holocauste


    Norman Finkelstein a montré il y a quelques temps que l’holocauste peut être exploité à des fins pour le moins dénuées de noblesse : comme extorquer des fonds à des banques suisses. La situation en France est cependant très différente. Il ne fait guère de doute que les rappels constants de la Shoah fonctionnent comme une sorte de protection pour Israël contre l’hostilité que génère le traitement infligé aux palestiniens. Mais la religion de l’holocauste a un autre impact politique plus profond qui n’a pas de relation directe avec le destin des Juifs.

    Plus que toute autre chose, Auschwitz a été interprété en tant que symbole de ce à quoi mène le nationalisme. La référence à Auschwitz a servi à donner mauvaise conscience à l’Europe, et notamment aux Français si on tient compte du fait que leur rôle relativement marginal dans cette affaire [Auschwitz] avait été une conséquence de la défaite militaire et de l’occupation du pays par l’Allemagne nazie. Bernard-Henri Lévy, l’écrivain dont l’influence s’est accrue dans des proportions grotesques ces dernières années (il a poussé la président Sarkozy à la guerre contre la Libye), avait commencé sa carrière en soutenant que le « fascisme » est l’authentique « idéologie française ». Culpabilité, culpabilité, culpabilité. En faisant d’Auschwitz l’événement le plus significatif de l’histoire contemporaine, un certain nombre d’écrivains et de personnages publics justifient par défaut le pouvoir croissant de l’Union Européenne en tant que remplacement indispensable des nations européennes intrinsèquement « mauvaises. » Plus jamais Auschwitz ! Dissoudre les Etats nations dans une bureaucratie technocratique libérée de l’influence émotionnelle de citoyens qui pourraient ne pas voter correctement. Vous vous sentez français ? Ou allemand ? Vous devirez en éprouver de la culpabilité – à cause d’Auschwitz.

    Les Européens sont de moins en moins enthousiastes devant l’UE car elle ruine leurs économies et leur retire tout contrôle démocratique sur elles. Ils peuvent voter pour le mariage gay, mais pas pour la moindre mesure keynésienne et encore moins socialiste. La culpabilité pour le passé est néanmoins supposée maintenir leur fidélité à l’égard du rêve européen. Les fans de Dieudonné, si on en juge par les photos, semblent être en majorité des hommes jeunes, âgés entre 20 et 30 ans. Ils sont nés deux bonnes générations après la seconde guerre mondiale. Ils ont passé leurs vies à entendre parler de la Shoah. Plus de 300 écoles parisiennes arborent une plaque commémorant le sort funeste d’enfants juifs déportés dans les camps de concentration nazis. Quel peut bien être l’effet de tout ça ? Pour beaucoup de ceux qui sont nés longtemps après ces terribles événements, il semble que tout le monde est supposé se sentir coupable – si ce n’est pas pour ce qu’ils n’ont pas fait, alors c’est pour ce qu’ils auraient été supposés avoir fait s’ils en avaient eu la possibilité [s’ils avaient vécu à l’époque, NdT].

    Quand Dieudonné a transformé Chaud Cacao, une vielle chanson « tropicale » un peu raciste, en Shoah Ananas, le refrain a été repris en masse par les fans de Dieudonné. J’ose croire qu’ils ne se moquent pas de la véritable Shoah mais plutôt de ceux qui leur rappellent tout le temps des événements qui sont supposés les faire se sentir coupables, insignifiants et impuissants. Une bonne partie de cette génération en a assez d’entendre parler de la période 1939 – 1945 alors que son propre avenir est sombre.


    Personne ne sait quand s’arrêter


    Dimanche dernier, Nicolas Anelka, un footballeur très connu d’origine afro-belge [la famille d’Anelka est en fait originaire des Antilles, NdT] qui évolue en Angleterre a fait une quenelle après avoir marqué un but – en signe de solidarité avec son ami Dieudonné M’Bala M’Bala. Suite à ce geste simple et à la base insignifiant, le tumulte a atteint de nouveaux sommets.

    A l’Assemblée Nationale française, Meyer Habib représente les « Français de l’étranger » – dont 4 000 Israéliens d’origine française [plus de 78 000 inscrits sur les registres électoraux en réalité, NdT]. Lundi dernier, il a twitté « La quenelle d’Anelka est intolérable ! Je vais déposer une proposition de loi pour punir ce nouveau salut nazi pratiqué par les antisémites. »

    La France a adopté des lois pour « punir l’antisémitisme ». Le résultat est à l’opposé. De telles dispositions tendent simplement à confirmer la vieille idée selon laquelle « les juifs dirigent le pays » et participent à la montée de l’antisémitisme. Quand de jeunes français voient un Franco-israélien essayer de transformer en délit un simple geste, quand la communauté juive se mobilise pour interdire leur humoriste préféré, cela ne peut que faire monter l’antisémitisme et même encore plus rapidement.

    Il reste que dans cette escalade le rapport de forces est très inégal. Un humoriste n’a pour armes que des mots et des fans qui pourraient bien se disperser quand la situation va se corser. De l’autre côté se trouvent l’idéologie dominante et le pouvoir de l’Etat.

    Dans ce genre de conflit, la paix civile dépend de la sagesse et de la capacité de ceux qui ont le plus de pouvoir à faire montre de retenue. S’ils n’agissent pas en ce sens, alors cela pourrait être un jeu sans vainqueurs.


    Diana Johnstone


    Counter Punch (USA), 1er janvier 2014
    Traduit de l’anglais par Djazaïri

    Source :
    http://mounadil.wordpress.com/2014/01/02/la-campagne-contre-dieudonne-vue-par-diana-johnstone-pour-le-magazine-americain-counter-punch/

    Article en anglais :
    http://www.counterpunch.org/2014/01/01/the-bete-noire-of-the-french-establishment/

    Publié par : http://www.silviacattori.net


     

    Dieudonné et Tony Parker
    Tony Parker et Dieudonné font une "quenelle'

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    France 2 toujours à la pointe de la désinformation

     

     

    Qui est Mikhaïl Khodorkovski ?

     

    2782617-20131220-101711-3Pour rappel et alors que  Mikhaïl Khodorkovski vient d’être libéré, un texte de William Engdahl.

    William Engdahl est économiste et écrivain diplomé des université de Princeton et de Stockholm. Il publie depuis plus de 30 ans sur les questions énergétiques, la géopolitique et l’économie, et intervient dans les conférences internationales. Il est conseiller indépendant pour plusieurs grandes banques d’investissement.


    www.warandpeace.ru — 31 décembre 2011


    Le verdict définitif, prononcé par le tribunal russe à l’issu du procès de l’ancien oligarque du pétrole Mikhaïl Khodorkovski, a soulevé de vives protestations de la part de l’administration Barak Obama et d’autres gouvernements du monde entier. Tous se sont empressés de qualifier le système judiciaire russe de tyrannique et pire encore. Mais la véritable raison, pour laquelle Poutine a fait arrêter et emprisonner l’ancien patron de la plus importante compagnie pétrolière géante privée IOUKOS, est toujours soigneusement passée sous silence lorsqu’on évoque l’histoire de l’oligarque. Car, en réalité, le véritable crime de Khodorkovski n’est pas de s’être approprié frauduleusement une part des actifs de la Russie en échange d’une somme dérisoire à l’époque d’Eltsine où se sont faits les partages crapuleux. En réalité, le vrai crime, reproché à Mikhaïl Khodorkovski, est d’avoir été un élément clé dans une opération lancée par les services de renseignement occidentaux qui visait au démantèlement et à la destruction complète du dernier atout qui faisait encore de la Russie un état en mesure de fonctionner. Si l’on prend ces faits en considération, on peut dire que la justice russe a été, en l’occurrence, beaucoup plus clémente envers l’oligarque qu’on ne le sont les USA ou la Grande Bretagne quand ils condamnent leurs propres criminels jugés pour haute trahison. La prison d’Obama à Guantanamo, où se pratique la torture n’est qu’un exemple parmi d’autres du double langage de Washington.


    Si l’on se réfère à l’article «politiquement correct » contenu dans Wikipédia, la compagnie pétrolière IOUKOS était une compagnie implantée en Russie sous le contrôle de l’oligarque russe Mikhaïl Khodorkovski depuis 2003. Khodorkovski avait été condamné et envoyé en prison.


    IOUKOS était une des compagnies les plus importantes et les plus prospères dans les années 2000-2003. En 2003, à la suite d’un redressement d’impôts, le gouvernement de Russie a présenté à IOUKOS une série d’avis d’imposition qui se montaient à 27 milliards de dollars. Dans la mesure où, dans le même temps, les actifs d’IOUKOS étaient bloqués, la compagnie n’était pas en mesure de payer ces impôts. Le 1° août 2006, le tribunal russe déclarait IOUKOS en faillite. La majorité des actions du géant était vendue à bas prix aux compagnies pétrolières appartenant au gouvernement russe. Le parlement Européen avait condamné la campagne dirigée alors contre IOUKOS et ses dirigeants, arguant qu’elle était montée de toutes pièces pour des raisons politiques et portait atteinte aux droits de l’homme. (1)


    Mais si nous essayons de creuser un peu plus en profondeur, nous découvrons une toute autre réalité. Khodorkovski a été arrêté en Sibérie en octobre 2003 alors qu’il descendait de son avion personnel. Il a été arrêté parce qu’il s’était soustrait au paiement des impôts comme l’affirme très justement Wikipédia. Mais Wikipédia omet de dire qu’à l’âge de 40 ans, l’oligarque était devenu, en un tour de main, l’homme le plus riche de Russie (avec une fortune évaluée à environ 15 Milliards de dollars) après s’être approprié par escroquerie de biens de l’Etat, à l’époque d’Eltsine où étaient commises ces exactions. A la vente aux enchères, organisée par sa propre banque,


    Khodorkovski avait payé, pour Ioukos, la somme dérisoire de 309 Millions de dollars. En 2003, la même compagnie était déjà estimée à 45 Milliards de dollars et cette augmentation n’était pas due à la gestion géniale de Khodorkovski.


    En 1998, Khodorkovski avait été acquitté par un tribunal américain lors d’un procès où il était accusé de complicité pour le blanchiment d’argent sale, au sein de sa propre banque et à la « Bank of New-York ». Visiblement, il avait des amis très influents aux USA. Quelques mois plus tard, le directeur de la « Bank of New-York » était assassiné dans son appartement de Monaco par les membres d’une soi-disant, selon les bruits qui ont couru à l’époque, « mafia russe » qu’il aurait trompée dans le scénario du blanchiment d’argent provenant de la drogue. (2) Mais il y a mieux encore. Khodorkovski avait réussi à construire en Occident un tissu de relations tout à fait impressionnant. Avec ses nouveaux milliards, volés en définitive au peuple russe, il avait pu s’acheter quelques amis influents. Sur le modèle du fameux fond « Société Ouverte » du milliardaire américain George Soros, il avait créé un fond baptisé « Russie Ouverte ». Il avait placé au Conseil d’administration de ce fond deux représentants occidentaux influents : Henry Kissinger et Lord Jacob Rothschild. Ensuite, il s’était appliqué à développer ses relations avec les membres de plusieurs cercles de Washington parmi les plus puissants. Il avait été nommé au Conseil Consultatif de la Compagnie privée très fermée d’actionnaires « Carlyle Group » et il assistait aux réunions du Conseil à côté d’autres consultants comme George Bush sénior et James Baker III. (3)


    Néanmoins, le véritable crime de Khodorkovski, celui qui l’a envoyé derrière les barreaux, était le fait qu’il se trouvait au centre d’un complot de coup d’Etat, soutenu par les USA, pour s’emparer du poste de Président de Russie au moment des élections à la Douma prévue pour 2004. Khodorkovski utilisait méthodiquement son immense fortune pour acheter un nombre suffisant de places de députés aux futures élections à la Douma et obtenir ainsi la possibilité de changer les lois russes relatives au droit d’acquisition de gisements pétroliers et de pipe-lines.


    En outre, il projetait de se présenter en tant que concurrent de Poutine aux futures élections et de devenir président de Russie. Dans le cadre de l’entente politique qui avait apporté à Poutine le soutien discret de ceux qu’on appelle les riches oligarques russes, Poutine avait conclu à l’époque un accord selon lequel les oligarques pourraient conserver leur fortune (s’ils en ramenaient une partie en Russie) à condition qu’ils ne se mêlent pas, avec leur argent, de politique intérieure russe. La majorité des oligarques était d’accord, tout comme Khodorkovski à l’époque. La majorité d’entre eux sont restés des businessmen russes mais pas Khodorkovski.


    En outre, au moment de son arrestation, Khodorkovski avait engagé des pourparlers avec son ami Georg Bush sénior, le père du président de l’époque Georg Bush, sur la vente de 40% des avoirs d’Ioukos soit à l’ancienne compagnie de Condi Rice « Chevron », soit à « Exon Mobil », geste qui aurait porté un coup fatal à l’atout russe essentiel que la Russie et Poutine s’apprêtaient à utiliser dans le but de redresser l’économie russe moribonde : le pétrole et l’exportation en dollars vers l’Ouest par des pipe-lines d’état.

     

    Au cours de l’enquête qui a suivi pour l’affaire Ioukos, il s’est avéré de surcroit que Khodorkovski avait conclu un accord secret avec Lord Rothschild de Londres mais pas seulement pour le développement de la culture russe via le fond « Russie Ouverte » (4). En cas d’échec et d’arrestation (Khodorkovski savait parfaitement qu’il jouait avec le feu et essayant de faire un coup d’état contre Poutine) 40% de ses actions à Ioukos devaient passer dans les mains de Lord Rothschild. (5)


    Les larmes de crocodile d’Hillary Clinton et de Barak Obama sur les atteintes aux droits de la personne de Khodorkovski cachent une strate bien plus profonde dont ils préfèrent ne pas parler à haute voix. Washington a utilisé l’oligarque russe pour essayer d’atteindre son objectif qui était de détruire définitivement l’unique puissance du globe possédant une puissance militaire suffisante capable de s’opposer à la stratégie du Pentagone basée sur un Spectre de domination totale et de contrôle sur toute la planète. Si l’on considère les évènements de ce point de vue, les beaux discours sur les « droits de l’homme » prennent alors une toute autre signification.


    (1) Wikipedia, Yukos, accessed in http://en.wikipedia.org/wiki/Yukos
    (2) David Kohn, Murder In Monaco: An American On Trial Is Ted Maher Guilty Of Arson?, February 4, 2003
    (3) Dateline D.C., Soros and Khodorkovsky, TribLiveNews, November 16, 2003
    (4) AFP, Arrested oil tycoon passed shares to banker, November 2, 2003, The Washington Times
    (5) F. William Engdahl, Full Spectrum Dominance: Totalitarian Democracy in the New World Order, edition.engdahl, 2009, pp. 58-60.

     

    http://alexandrelatsa.ru/2013/12/quy-a-t-il-derriere-laffaire-khodorkovski/#more-7117

     

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    Khodorkovski : l’oligarque juif qui voulait piller la Russie

     

    http://breizatao.com/?p=16694#.Urc7qmozRaI.twitter

     

     

     

     

     

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    Par Yann de Kerguezec


    BREIZATAO – ETREBROADEL (21/12/2013) Il n’est que de lire la presse française, et singulièrement le journal Le Monde – il est vrai détenu par le banquier juif Pigasse – pour constater la désinformation massive en faveur de l’oligarque juif Khodorkovski que Vladimir Poutine vient de faire libérer après que ce dernier ait demandé sa grâce et donc reconnu sa culpabilité.

     

    Comment ne pas sourire lorsque cette presse acquise aux intérêts d’Israël et du judaïsme international se fait cyniquement l’avocate du « respect des droits de l’homme » quand une des figures de la mafia juive russe est jugée et condamnée pour des faits extrêmement graves ? Comme de juste, on ne dit rien de ce qui a valu à Khodorkovski dix ans de prison, les médiats dominants préférant vendre aux foules l’image d’un “dissident” persécuté ! A en croire cette presse, Khodorkovski serait le digne successeur de Soljenitsyne…

     

    L’ascension du juif Khodorkovski : un empire mafieux bâti sur le démantèlement de l’Etat Russe


    Khodorkovsky est né le 26 juin 1963 à Moscou dans une famille juive appartenant à la classe moyenne, diplômé du Mendeleev Institute of Chemical Technologies en 1986, il a connu une ascension fulgurante en devenant le 16ème plus riche milliardaire au monde en 2004 alors même qu’il était en prison.

     

    Quand le dirigeant de l’Union Soviétique, Mikhail Gorbachev , a commencé à libéraliser l’économie soviétique en 1986, Khodorkovsky était alors sous chef du comité local de la Ligue de Jeunesse Communiste à Moscou. Les entreprises privées se développant peu à peu, le jeune communiste s’est transformé en jeune entrepreneur libéral trafiquant de jeans, brandy, et d’ordinateurs. Alors que l’ex-Union Soviétique s’effondrait, il s’est rapidement enrichi grâce notamment à ses liens avec la mafia juive de Russie. Le blanchiment d’argent et le trafic de femmes faisaient également partie de ses autres activités très lucratives.

     

    Avec la bénédiction de Gorbachev, Khodorkovsky et ses partenaires en affaires tous aussi véreux les uns que les autres ont crée la Menetep Bank en 1988 l’une des premières banques privées de l’Union Soviétique dont il est devenu le président de 1989 à 1993. L’une de ses premières tâches a été de s’occuper des indemnités versées aux victimes de la catastrophe nucléaire de Chernobyl. Par la suite Menetep est devenue Rosprom, une société d’investissement qui a géré et modernisé des centaines de sociétés de l’aire post soviétique et qu’il a dirigé de 1994 à 1996. Grâce au capital de cette société et ses liens politiques croissants, notamment avec le président Boris Yeltsin dont il a financé la campagne, il a acheté Yukos Oil Corporation, une Compagnie pétrolière, pour une bouchée de pain – cadeau de Yeltsin – se plaçant lui même à la tête de cette entreprise qu’il va diriger de 1996 à 2003. Grâce à des acquisitions et surtout en utilisant des méthodes agressives parfois illégales dans la plupart des pays, Yukos est rapidement devenue la deuxième plus grande entreprise pétrolière russe.

     

    Comme les autres oligarques russes, pour la plupart juifs, tels Boris Berezovsky et le magnat des médias, Vladimir Gusinsky, Khodorkovky a principalement utilisé des méthodes de gangsters pour évincer ses adversaires en affaires et s’enrichir dans la Russie de l’alcoolique invétéré, Boris Yeltsin.

     

    L’homme qui voulait livrer les ressources russes aux Etats-Unis


    Devenu le défenseur du libéralisme en Russie il a commencé à financer des partis d’opposition politiques laissant entendre qu’il pourrait se présenter lors des élections de 2008. Ce qui lui a immédiatement attiré la sympathie des élites dirigeantes libérales occidentales qui ont vu en lui un futur président russe à leur botte très coopératif pour livrer les ressources énergétiques russes au pillage des multinationales. Khodorkovski avait d’ailleurs l’intention de vendre 51% des parts de Yukos à l’américain Exxon Mobil.

     

    L’arrivée au pouvoir de Vladimir Poutine, désigné par Boris Yeltsin pour son apparente soumission aux oligarques désirant démanteler la Russie, va changer la donne. Poutine entreprend de redonner au peuple russe le contrôle de l’Etat en restaurant sa souveraineté. Pour les Occidentaux, Américains en tête, c’est la fin d’opportunités colossales en matière d’énergie. Dès lors, la presse aux ordres d’Europe de l’Ouest et d’Amérique n’aura de cesse de présenter les procès contre les oligarques, majoritairement juifs, comme une “atteinte aux droits de l’homme”.

    Le passé  criminel de Khodorkovski rejaillit donc à la faveur d’enquête d’une ampleur jamais en Russie sur les fortunes accumulée par nombre d’oligarques juifs ayant prospéré sur le démantèlement de l’Etat Russe. Après des mois d’enquête Khodorkovsky est arrêté en Octobre 2003 puis condamné à 8 ans de prison pour détournement de fonds, vol et évasion fiscale.

     

    Après son emprisonnement Yukos a continué à prospérer et du fond de sa cellule Khodorkovsky a continué de s’enrichir grâce à la flambée des prix du pétrole en 2004. Mais les avoirs de Yukos ont été gelés par le gouvernement russe.

     

    En 2004, Khodorkovsky- juif communiste devenu par opportunisme capitaliste et utilisant des méthodes mafieuses pour s’enrichir sans scrupule sur le dos du peuple russe – était à la tête d’une fortune estimée à 15 milliards d e $ classé 16ème homme le plus riche du monde par le magazine Forbes alors qu’il occupait la 26ème place avec une fortune estimée à 8 milliards de $ en 2003.

     

    Khodorkovsky lors d’un deuxième procès vient d’être reconnu coupable de vol de pétrole et risque de passer 14 ans de plus en prison. A nouveau bien sûr les « élites » libérales occidentales dirigeantes crient au procès politique en brandissant leur épouvantail propagandiste de violations des droits de l’homme.

     

    Ses complices en fuite en Israël


    Leonid Nevzline, un de ses complices, a fui en Israël comme d’autres oligarches juifs car le parquet russe voulait le juger aussi pour une série de meurtres et pour évasion fiscale. Il vit depuis août 2003 en Israël. Leonid Nevzline est devenu, au fil des ans le chef de file des oligarques juifs de Russie en exil qui ont juré la perte de Vladimir Poutine.

    La fortune de cet exilé, évaluée en 2003 à 2 milliards de dollars par le magazine Forbes a subi le contrecoup des poursuites judiciaires et des saisies d’actifs visant Yukos, mais elle reste néanmoins importante et suffisamment conséquente pour financer des campagnes de soutien à Khodorkovsky.

     

    C’est lui qui tente de fédérer l’opposition au président russe Vladimir Poutine depuis l’étranger, coordonnant autour de lui les oligarques juifs déchus.

     

    Le “Madoff russe” selon Vladimir Poutine

    Lors d’un entretien, le président russe compara Khodorkovski à un autre juif, Bernard Madoff, désormais incarcéré aux USA pour une escroquerie colossale évaluée à 50 milliards de dollars.

     

    “Prenez Bernard Madoff aux Etats-Unis, il a reçu la perpétuité, et personne n’a bougé“, déclara un jour Vladimir Poutine, alors qu’il répondait à une question portant sur Mikhaïl Khodorkovski.

     

    “L’activité de ceux qui figurent dans ces affaires criminelles  a causé un préjudice à la Russie de milliards de dollars”, souligna-t’il, évoquant clairement l’affaire Ioukos. Le président russe avait également mentionné, pour étayer son propos, “d’atteintes à la vie et à la santé d’autres personnes dans le cadre de leurs prétendues activités commerciales”.


    “Comme vous le savez, dans les années 1930 aux Etats-Unis, al Capone a été jugé pour fraude fiscale, officiellement. Mais en pratique, pour tous les crimes qu’il avait commis. Dans le respect de la loi”, a ajouté le Premier ministre russe. “Tout ce qui se passe chez nous se fait dans le respect de la loi”, avait-il encore dit.

     

    Khodorkovski reconnait sa culpabilité


    En demandant sa grâce au président russe Vladimir Poutine, Khodorkovski met fin à dix ans de dénégations quant à sa culpabilité. Une grâce ne pouvant être obtenue que lorsque l’on se reconnait coupable.

     

    Selon le journal Kommersant, c’est la perspective d’un troisième procès, pour une série de meurtres, qui a convaincu l’oligarque juif déchu d’assumer sa culpabilité et – ce faisant – de se voir offrir le droit de quitter la Russie et d’abandonner toute ambition politique dans ce pays. Il a aussitôt rejoint l’Allemagne où certaines puissances d’argent l’ont soutenu, espérant de lui qu’il offre à Berlin d’énormes contrats pétroliers à bon marché, moyennant un soutien politique inconditionnel.

     

    Tel est le portrait réel de Khodorkovski, dépeint comme un “dissident persécuté” par la presse occidentale, Occident qui perd avec lui un de ses meilleurs agent contre la Russie.

     

     

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