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    « L’Homme de l’année 2014 » : le soldat russe & le volontaire de Novorussia  

     


    Par le Saker

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    C’est à cette période de l’année que les médias dominants s’engagent stupidement, une nouvelle fois, dans leur exercice de nomination de l’ « Homme de l’année », et que je propose moi-même mes propres nominations en guise de petit signe de défiance lancé à la propagande impériale. L’année dernière, j’ai décidé que le titre d’ « homme de l’année » décerné par le Saker devait revenir au soldat syrien, sans lequel ni la Russie, ni l’Iran, ni le Hezbollah n’auraient pu sauver la Syrie de l’agression de l’Axe OTAN-Wahhabisme. J’avais également proposé Vladimir Poutine comme finaliste, et Sayed Hasan Nasrallah avait été honoré par une « mention spéciale ». Rétrospectivement, je dirais que c’étaientde très bonnes nominations, et j’espère que cette année encore, je vais faire les bons choix. Je me lance.


    La nomination « Saker » pour l’homme de l’année va au soldat russe masqué, à savoir les « Hommes polis vêtus de vert », ainsi qu’au volontaire de Novorussia.


    J’ai considéré que plus que tout autre, l’ « Homme poli vêtu de vert » méritait cet honneur en raison de la manière absolument brillante dont il a libéré la Crimée et protégé le peuple de Crimée pendant le référendum, tandis que le volontaire de Novorussia a mérité cette distinction par la façon non moins brillante avec laquelle il a vaincu des forces ukrainiennes bien plus importantes.


    L’Homme poli vêtu de vert


    On oublie souvent que les Ukrainiens avaient des forces très importantes sur la péninsule de Crimée, composées de leurs unités les mieux formées et les mieux équipées. L’opération visant à les désarmer tous avec un minimum de violence était loin d’être sans risque. Bien sûr, les Ukrainiens n’avaient aucune chance de l’emporter face aux forces spéciales russes, mais ils avaient très certainement le personnel et les ressources nécessaires pour opposer une résistance farouche et de sérieux combats. Ce qui les a empêchés de le faire est la vitesse-éclair de l’opération russe, ainsi que la force écrasante que représentait clairement ce grand nombre d’agents Spetsnaz en tenue complète de combat. En bref, les Ukrainiens ont compris qu’ils n’avaient aucune chance, pas la moindre, contre un ennemi si redoutable. Le comportement calme mais très confiant de ces « Hommes polis vêtus de vert » a psychologiquement écrasé toute velléité ukrainienne de résistance.

     

     

     


    Mais ce n’est pas pour cette raison que j’ai souhaité rendre hommage à ces hommes. Après tout, il y a beaucoup de soldats d’élite de par le monde. Non, la raison principale pour laquelle j’ai estimé que ces hommes méritaient une telle reconnaissance est parce qu’ils furent véritablement des libérateurs, dans le sens le plus noble du terme. L’Empire Anglo-Sioniste et le chef de la junte nazie à Kiev avaient déjà décidé que la Crimée était à eux, la marine américaine ayant même élaboré des plans pour construire des installations spéciales sur la péninsule, et ils étaient tous convaincus que ses habitants ne pourraient absolument rien faire à ce sujet, qu’ils ne comptaient même pas. L’ « Homme poli vêtu de vert » leur a donné tort : il les a libérés et leur a donné une chance de décider librement de leur avenir par eux-mêmes, et il leur a redonné une dignité dont Nikita Khrouchtchev les avait dépossédés.


     

    Le volontaire de Novorussia

     


    Là encore, j’honore un « Homme » collectif, à savoir tous ceux qui n’ont pas attendu un ordre venant d’en haut ou que quelqu’un d’autre fasse leur devoir à leur place, et qui ont pris cette résolution : « je ne vais pas rester inactif et je vais me battre contre le régime nazi qui essaye d’opprimer mon peuple. »

     

     



    Contrairement à l’ « Homme poli vêtu de vert », le volontaire de Novorussia avait toutes les chances contre lui, et même l’espoir que la Fédération de Russie ferait pour Novorussia ce qu’elle avait fait pour la Crimée s’est rapidement dissipé : aucun « Homme poli vêtu de vert » n’a été envoyé en Novorussia (ou très peu). Les nazis avaient un avantage écrasant en puissance de feu, en blindés, en artillerie et en armes lourdes, et ils avaient un contrôle total de l’espace aérien, mais contrairement aux soldats ukrainiens en Crimée le bénévole de Novorussia ne laissa pas sa volonté de résistance être écrasée. Il a combattu et tenu bon, très habilement, et a non seulement vaincu son ennemi, mais il a même lancé une contre-offensive avec un grand succès, celle-ci ayant été arrêtée pour des motifs politiques, mais elle aurait pu être poursuivie bien plus avant – mais probablement pas aussi loin que certains le pensent.

     

    Ensemble, l’ « Homme poli vêtu de vert » et le volontaire de Novorussia résistent à l’Empire et à ses alliés nazis, tout comme le soldat syrien confronte l’Empire et ses alliés wahhabites. Tous ont prouvé, encore une fois, que l’arme la plus puissante dans tout conflit reste encore l’esprit de combat et le courage individuel du combattant.



    Finalistes : Vladimir Poutine et Xi Jinpin

     

     



    Pour la deuxième fois, je vais choisir Vladimir Poutine comme le finaliste en tant qu’ « Homme de l’année 2014 », mais cette fois avec Xi Jinpin. Ensemble, ces deux hommes ont pris la décision sans précédent de créer quelque chose de beaucoup plus complexe qu’une simple alliance stratégique : ils ont décidé d’intégrer leurs deux nations dans une véritable relation symbiotique qui va effectivement les transformer en une sorte de « jumeaux siamois », sauf qu’ils partageront la plupart de leurs « organes vitaux » tout en gardant deux « têtes » séparées. Grâce à une série d’énormes contrats de plusieurs milliards de dollars dans des domaines clés tels que l’énergie et la défense (et bien d’autres comparativement plus petits), les dirigeants russe et chinois ont véritablement décidé de « marier » leurs deux pays pour un avenir commun. Non seulement cela, mais en ne suivant pas le modèle américain de domination totale hégémonique et planétaire, la Russie et la Chine offrent maintenant un nouveau modèle de relations internationales dans lequel la multipolarité est activement recherchée, la sécurité considérée comme collective et la souverainisation, non pas l’assujettissement du reste du monde, est promue. Grâce à Vladimir Poutine et Xi Jinpin, nous finirons probablement avec un nouvel ordre mondial, mais certainement pas celui envisagé par les impérialistes Anglo-Sionistes, et pour cette raison, je pense qu’ils méritaient très certainement d’être reconnus.



    Mention spéciale : Ramzan Kadyrov


    Depuis de nombreuses années déjà, Ramzan Kadyrov a été la force motrice derrière le miracle tchétchène. Souvenons-nous de ce à quoi ressemblait la Tchétchénie en 2000 : Grozny était dans un tel état de ruines que nombreux étaient ceux qui prônaient d’abandonner complètement la ville et de relocaliser la capitale de la Tchétchénie. Tous les « experts » occidentaux avaient prédit que l’insurrection tchétchène ne serait jamais vaincue. Plus important encore, il semblait manifestement que Russes et Tchétchènes se haïssaient mutuellement d’une passion sombre et brûlante. Quinze ans plus tard, Grozny s’est transformée en une ville superbe, avec le taux de criminalité le plus bas de Russie, l’insurrection wahhabite a été entièrement défaite et l’Islam traditionnel sunnite est triomphant sur wahhabisme qui a été complètement éradiqué. Quant à la menace terroriste, elle est devenue si faible que lorsque dans le récent incident, un groupe de terroristes wahhabites a pénétré profondément à l’intérieur de Grozny, le monde a découvert que la ville n’avait même pas de postes de contrôle ou de barrages routiers, ceux-ci ayant été enlevés par les autorités il y a bien longtemps.

     

     



    En outre, Ramzan Kadyrov a pleinement endossé le rôle de « protecteur du peuple russe » non seulement sur le plan politique, mais en s’impliquant personnellement dans le conflit en Novorussia : beaucoup de gens savent que des volontaires tchétchènes y combattent les forces nazies, mais la plupart ignorent que la Tchétchénie accueille également de nombreux réfugiés ukrainiens qui y trouvent un havre sûr et, pour beaucoup, une nouvelle maison dans cette petite République.


    Et à travers cela, Ramzan Kadyrov a certainement accompli son miracle le plus étonnant : alors qu’en 2000, le peuple russe haïssait et méprisait les Tchétchènes qu’il considérait comme des ennemis cruels et malfaisants, de nos jours, la Russie considère les Tchétchènes comme ses alliés les plus courageux et les plus fidèles. Ce n’est pas une exagération que de dire que Ramzan Kadyrov a restauré l’honneur du peuple tchétchène dans un laps de temps spectaculairement court.


    Inutile de dire que c’est précisément pour toutes ces raisons que Kadyrov est absolument détesté par l’Empire et par sa machine de propagande, et qu’il est présenté comme un criminel sanguinaire. À vrai dire, Kadyrov s’est certainement déjà rendu coupable de comportements criminels, en particulier par le passé, mais il y a beaucoup plus en cet homme que sa jactance naturelle : c’est un leader profondément éthique, religieux et patriotique qui a démontré dans de nombreuses circonstances difficiles qu’il avait pleinement hérité de la sagesse de son père et de son courage personnel.

    Maintenant c’est à votre tour. Qui sont vos hommes / femmes de l’année 2014 ?


    Amitiés,


    Le Saker

     

     

     

    Voir également :

     

    Vladimir Poutine : Discours présidentiel à l'Assemblée fédérale – 4 décembre 2014 (Section internationale)

    Discours de Vladimir Poutine sur le Nouvel ordre mondial – 24 octobre 2014

    L’Ukraine, la Russie et le monde : cinq questions à trois analystes

    Géopolitique du conflit ukrainien : le dessous des cartes

    Crimée : Vladimir Poutine raille l'absurdité des sanctions américaines contre la Russie

    Discours du Président Vladimir Poutine sur l’intégration de la Crimée à la Fédération de Russie – 18 mars 2014

     



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    « L’art de la guerre »

    Le nouveau grand défi de Cuba

     

    Pour Manlio Dinucci, il suffit de lire le document officiel de la Maison-Blanche annonçant le rétablissement des relations diplomatiques avec Cuba pour constater que rien n’a changé sur le fond : les États-Unis entendent toujours détruire l’État cubain, mais par des méthodes plus douces que le terrorisme d’État et l’embargo. La prochaine étape sera donc une tentative de « révolution » colorée.

    | Rome (Italie) | 23 décembre 2014
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    Ernesto "Che" Guevara, Raúl Castro, Fidel Castro

    Après qu’en 1959 la révolution cubaine eut mis fin à la domination états-unienne, commencée avec la guerre hispano-US de 1898, les USA ont essayé pendant plus d’un demi siècle de reconquérir Cuba en ayant recours à tous les moyens : de l’invasion au terrorisme d’État, de l’isolement à l’embargo. Mais la résistance du peuple cubain, organisé en « État socialiste de travailleurs, indépendant et souverain » (Art. 1 de la Constitution), a fait échouer la tentative. Le président Barack Obama a été obligé d’en prendre acte, en rétablissant les relations diplomatiques et en allégeant partiellement l’embargo.

    Cette décision est accueillie avec joie par les Cubains et par ceux qui les ont soutenus, en tant que fruit de leur lutte. Mais on assiste en même temps à une vaste campagne qui exhausse aux honneurs de l’Histoire le président Obama, comme s’il avait opéré une coupure nette dans l’agressive politique états-unienne envers Cuba. Interprétation démentie par la Maison-Blanche même. « Des décennies d’isolement de Cuba par les États-Unis —lit-on dans le document officiel— ne sont pas parvenues à réaliser notre objectif : aujourd’hui, comme en 1961, Cuba est gouverné par les Castro et par le Parti communiste ». En rétablissant les relations diplomatiques, « les USA concentrent leurs efforts dans la promotion de l’indépendance du peuple cubain, afin que celui-ci n’aient pas à se fier à l’État cubain ».

    L’administration Obama, donc, ne change pas la stratégie visant à la destruction de l’État cubain. Elle ne change que la façon de la réaliser. Il n’y aura pas de nouveau débarquement type celui de la Baie des Cochons, effectué en 1961, sous la présidence du démocrate Kennedy, par des contre-révolutionnaires cubains entraînés et financés par la CIA. Il y aura, sous la présidence du démocrate Obama, un débarquement d’organisations « non-gouvernementales » (émanation de la CIA et du département d’État), envoyées par Washington pour « des projets humanitaires de soutien au peuple cubain ». Le Congrès des États-Unis —souligne le document de la Maison-Blanche— a attribué d’importants « fonds pour la programmation de la démocratie à Cuba, finalisés pour fournir de l’assistance humanitaire, promouvoir les droits humains et les libertés fondamentales, soutenir le libre flux d’informations, encourager les réformes dans nos contacts à haut niveau avec des fonctionnaires cubains ». Seront en particulier financées « les activités de fondations privées et d’instituts de recherche et d’instruction ».

    Avec les organisations « non-gouvernementales » aux poches pleines de dollars, débarqueront les multinationales étasuniennes qui, écrit le New York Times, sont en train de constituer une « tête de pont » pour pénétrer avec leurs capitaux dans l’économie cubaine, en visant le secteur des biotechnologies (très développé à Cuba), celui des mines (surtout de nickel dont Cuba possède une des plus grandes réserves du monde), le secteur hôtelier et touristique aux grosses potentialités. Le défi qu’a devant lui le peuple cubain est comment empêcher que les conquêtes de la révolution ne soient annulées par la nouvelle offensive menée par Washington avec des outils non moins dangereux que les précédents. Aujourd’hui la situation est plus favorable pour Cuba : une grande partie de l’Amérique latine n’est plus « l’arrière-cour des États-Unis » et Cuba, avec le Venezuela (objet de nouvelles sanctions états-uniennes) et d’autres pays, a donné vie à l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba).

    Décisive sera donc une nouvelle génération qui, à Cuba, continue la révolution, en faisant échouer le plan de Washington de démolir l’État socialiste au nom d’une « indépendance du peuple cubain », qui serait une nouvelle dépendance à l’impérialisme états-unien.

    Traduction
    Marie-Ange Patrizio

    Source
    Il Manifesto (Italie)

     

     

    Voir aussi:

    [Vidéo] Pourquoi l’Amérique a-t-elle besoin d’une grande guerre en Europe ?

     

     

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    Voir aussi mon article :

    Ukraine,ce qu'on vous cache. Le rôle d'Israël, de Soros. Crimée et Ukraine

     

    Le projet secret d’un « deuxième Israël »

    en Ukraine

     

    Le rôle joué par les personnalités juives et l’État d’Israël dans la crise ukrainienne n’est pas passé inaperçu, sachant que cette communauté représente moins d’un pour cent de l’ensemble de la population. Cependant, l’administration Netanyahou a en sa possession un rapport confidentiel confirmant que les juifs ashkénazes ne sont pas originaires du Levant, mais sont les descendants des Khazars, ce peuple mal connu fondateur d’un empire juif au dixième siècle sur les rives de la mer Noire. Ceci explique pourquoi certains sionistes voient en l’Ukraine un possible second Israël.

    | Washington D. C. (États-Unis) | 28 décembre 2014
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    Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk (Thetan opérant de niveau 6 au sein de l’Église de scientologie) en pleine discussion avec le mafieux Ihor Kolomoïsky, qu’il a nommé gouverneur de l’oblast de Dnipropetrovsk. Ce dernier est impliqué dans le massacre d’Odessa du 2 mai 2014 à la tête de sa propre armée, le bataillon Dnipro-1. Il s’est attaché les services de R. Hunter Biden (fils du vice-président états-unien Joe Biden) et de Devon Archer (président du Comité de soutien à la campagne présidentielle de l’actuel secrétaire d’État, John Kerry) en tant que membres du conseil d’administration de sa holding d’infrastructures gazières.

    Le Times of Israel, journal israélien indépendant dont le comité de rédaction compte des anciens journalistes du quotidien Ha’aretz, a publié un papier passionnant qui n’a pourtant pas fait grand bruit. L’article en provenance de Jerusalem et Zhitomir, daté du 16 mars 2014 et écris par Hirsh Ostropoler et I. Z. Grosser-Spass, correspondants russes et ukrainiens du journal, fait mention d’un rapport confidentiel remis au gouvernement israélien [1]. Ce rapport, établi par un comité d’experts en histoire juive et reposant sur des sources universitaires, parvient à la conclusion que les juifs européens descendent en réalité des Khazars, peuple guerrier d’origine mongole et tatare ayant dominé l’Ukraine et la Russie méridionale et s’étant converti en masse au judaïsme au VIIIè siècle.

    Les sionistes prétendent depuis longtemps que la terre revendiquée d’Israël revient de droit au peuple juif, que les conquêtes successives de différents empires ont évincé et dispersé, ce que l’on a appelé la diaspora. Apporter la preuve que les ashkénazes, qui forment l’essentiel de la population israélienne, ne sont pas historiquement liés à la Palestine remettrait en question le principe même d’Israël comme étant la patrie millénaire du peuple juif.

    Les journalistes israéliens ont souligné que toute discussion entre Khazars et l’État d’Israël avait toujours été méprisée par les responsables israéliens. Ils citent ainsi le Premier ministre Golda Meir, qui aurait déclaré : « Khazar, Schmazar. Il n’y a pas de peuple khazar. Je ne connais pas de Khazars à Kiev. Ni à Milwaukee. Montrez-les moi, ces Khazars dont vous parlez. » Les preuves génétiques d’une population khazare migrante venue d’Europe et qui revendique aujourd’hui des origines ancestrales en Palestine disqualifient sérieusement les prétentions sionistes sur cette terre.

    L’établissement du fait que les juifs d’Europe centrale et d’Europe de l’est n’ont pas de légitimité historique en ce qui concerne leurs revendications sur la Palestine a créé bien des remous en Israël et ailleurs. La Knesset se prépare à voter une loi présentée par le gouvernement faisant d’Israël une « nation » juive. Le Premier ministre, Benyamin Netanyahou, après avoir lu le rapport confidentiel au sujet des Khazars, a déclaré qu’Israël était « l’État nation du peuple juif. » Les prétentions ashkénazes en Israël étant diminuées, pour ne pas dire plus, Netanyahou, ses amis du Likoud, ses alliés du parti orthodoxe juif comme les colons de Cisjordanie n’ont pas d’autre choix que de jouer la carte de la revendication nationaliste, non seulement pour Israël, mais aussi pour la Cisjordanie (ou « Judée-Samarie », comme l’appelle les nationalistes juifs).

    Toutefois, certains juifs, en Israël comme ailleurs, ne souhaitent pas prendre de risques. Une des raisons principales pour qu’Ihor Kolomoïsky —le richissime magnat juif ukrainien et gouverneur de la province de Dnipropetrovsk, qui est aussi citoyen israélien et chypriote— dépense des dizaines de millions de dollars pour recruter des nationalistes ukrainiens de droite et des néo-nazis venus d’ailleurs en Europe pour combattre la majorité russophone de la région du Donbass en Ukraine orientale, c’est la peur de voir capoter le projet de transformation de l’Ukraine en « Israël-bis ». Les mesures de protection prises par la Russie vis-à-vis de la région du Donbass, tout comme son intégration à la Crimée par voie référendaire (cette région étant convoitée par les nationalistes khazars juifs renaissants) menacent la transformation de l’Ukraine en deuxième patrie pour les juifs ashkénazes qui, déjà, s’inquiètent au sujet de leur emprise sur la terre d’Israël.

    Le papier retentissant du Times of Israel à propos des origines khazares des juifs ashkénazes a aussi mis en lumière qu’Israël, ayant conscience qu’un État palestinien est inévitable compte tenu des pressions européennes en ce sens, se prépare à déplacer ses colons ashkénazes de Cisjordanie en Ukraine. La recherche de pointe dans le domaine de la génétique en Israël a permis d’établir un lien direct entre les ashkénazes d’Israël et les Khazars qui se sont jadis dispersés en Europe de l’est et en Europe centrale après la conquête de l’empire khazar par la Russie au XIè siècle.

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    Les Israéliens et leurs alliés sionistes du monde entier ont toujours accusés les tenants du lien génétique entre ashkénazes et Khazars d’antisémitisme primaire. Cependant, les éléments de recherche génétique contenus dans le rapport confidentiel israélien ne font que confirmer ce qu’avait révélé l’historien juif Shlomo Sand dans son livre Comment le peuple juif fut inventé. Le concept de descendance khazare, lui, avait été pour la première fois évoquée en 1976 par l’historien hongrois Arthur Koestler dans son livre La Treizième tribu.

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    Les journalistes du Times of Israel relayent les révélations d’un assistant anonyme de Netanyahou au sujet des projets d’émigration israélienne vers l’Ukraine. « Nous avons d’abord pensé que reconnaître être des Khazars serait une façon pour nous de contrer l’inflexibilité d’Abbas (le président de l’autorité palestinienne) sur l’impossibilité d’une présence juive dans un État palestinien. Nous tentions sans doute ce faisant de nous raccrocher à ce que nous pouvions. Mais son incapacité à accepter la chose nous a poussés à chercher des solutions plus ingénieuses. L’invitation au retour des juifs en Ukraine fut une véritable aubaine. Mais le déplacement rapide de tous les colons d’Israël n’irait pas sans poser problème au niveau logistique et économique, et Il va de soi que nous ne souhaitons pas revivre une expulsions des colons semblable au plan de désengagement de Gaza. »

    Ostropoler et Grosser-Spass rapportent aussi les propos d’une source israélienne anonyme selon laquelle « Il ne s’agit pas de renvoyer tous les ashkénazes en Ukraine. Cela n’est, de toute évidence, pas faisable. Comme souvent, les médias exagèrent et font dans le sensationnel… C’est bien pourquoi il faudrait une censure militaire. »

    Le Projet conjoint d’Israël et de l’Ukraine consiste à déplacer les colons de Cisjordanie en République Autonome de Crimée (Russe), et ce après une éventuelle rétrocession de la péninsule à l’Ukraine, comme ils l’espèrent. Pour les sionistes ukrainiens comme Kolomoïsky, ou leurs alliés états-uniens tels que Victoria Nuland (secrétaire d’État adjointe, déléguée aux Affaires européennes et eurasiennes) et Geoffrey Pyatt (ambassadeur US en Ukraine), l’objectif ultime consiste à établir une région juive autonome en Crimée et à redonner à la péninsule son nom khazar d’origine, Chazerai. Comme les Tatars qui vivent aujourd’hui en Crimée, et ailleurs, sont en majorité musulmans, le projet de création d’une nation khazare en Ukraine reposerait aussi probablement sur un fort prosélytisme de la part des Israéliens et des Ukrainiens déterminés à réinstaurer la Khazarie comme alternative à l’État d’Israël. Le prosélytisme juif (qui se concentre actuellement sur les « crypto-juifs » métis catholiques au Mexique, les chrétiens, hindous et bouddhistes en Inde, les orthodoxes russes et les bouddhistes de Birobidjan en Sibérie, les musulmans du Pakistan et d’Afghanistan, les chrétiens, musulmans et animistes d’Ouganda, du Ghana, du Mali du Nigeria du Zimbabwe, du Mozambique et du Malawi et sur quelque groupes de descendants juifs supposés en Chine, à Sao Tomé-et-Principe, à Tahiti, au Suriname, au Vietnam, au Brésil et au Pérou) traduisent la volonté d’Israël de renforcer la présence juive dans un but de colonisation en dehors des territoires illégalement occupés que sont le Cisjordanie et le plateau du Golan. Outre l’Ukraine, le nord de l’Irak, l’est de la Libye, la ville d’Alexandrie en Égypte, certaines parties de la Turquie, la Patagonie en Argentine ainsi que l’Ouganda sont tous des territoires qui ont été envisagés comme colonies juives en remplacement ou en complément de la Cisjordanie. Les Bnei Menashe des États de Manipour et de Mizoram au nord-est de l’Inde, ces soi-disant « tribus perdues d’Israël », sont considérées par la majorité des Indiens, non comme des juifs, mais comme des migrants économiques à la recherche d’une vie meilleure en Israël. Les expansionnistes israéliens veulent tellement gonfler leurs rangs et développer leurs prétentions territoriales qu’ils ont fait réaliser des études génétiques douteuses en vue de classer comme « tribus perdue » d’Israël les Sorbes d’Allemagne de l’est, l’ethnie Bantou Lemba (au Zimbabwe, Malawi et Mozambique) et aussi certains Italiens du sud, certains Arméniens, et certains Grecs.

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    Carte de l’empire khazar au Xè siècle tirée du livre de Koestler.

    En Ukraine, ce prétendu « deuxième Israël », Kolomoïsky et le pouvoir de Kiev ont enrôlé des ex-membres des Forces de défense israéliennes dans leurs bataillons de volontaires, notamment le bataillon Azov. Une des unités israéliennes, commandée par un certain « Delta » est connue sous le nom des « Casques bleus de Maidan » [2]. Si Israël n’avait pas un intérêt direct à développer son influence en Ukraine, le pays pourrait facilement empêcher ces unités de se rendre sur place.

    On trouve aussi en Cisjordanie des colons juifs sépharades qui sont les descendants des juifs Marranos d’Espagne sous domination musulmane, qui furent chassés de la péninsule ibérique au cours de l’inquisition espagnole et portugaise du XVè siècle et qui n’ont aucun lien avec les ashkénazes ou les khazars. Récemment, dans une démarche similaire à l’invitation des ashkénazes de Cisjordanie à venir s’installer en Ukraine, l’Espagne et le Portugal ont promulgué des lois permettant aux juifs sépharades du monde entier en mesure d’attester de leurs origines Marranos d’acquérir la nationalité dans les deux pays.

    Certains russophones du Donbass en ont assez des intentions des pro-Israéliens au sein du gouvernement de Kiev. Curieusement, Kolomoïsky a fait appel à un certain nombre de néo-nazis d’Ukraine occidentale et d’Europe pour rejoindre les rangs de ses bataillons et il faut savoir que les organisations droitistes auxquelles ils appartiennent ont toujours défendu l’idée d’une « mêlée générale » opposant la Russie aux descendants des Khazars d’Israël, d’Ukraine, de Pologne et de Géorgie pour venger la victoire de l’Empire Russe sur l’empire khazar au XIè siècle.

    Israël a mis à disposition du gouvernement géorgien de Mikheil Saakachvili (dont un certain nombre de représentants ont la double nationalité israélo-géorgienne et sont d’origine khazare) une aide au niveau militaire comme au niveau du renseignement dans la guerre de 2008 contre l’Ossétie du sud et L’Abkhazie. Les Israéliens ont également tissé des liens étroits avec l’Azerbaïdjan, pays qui, à l’instar de la Géorgie et de l’Ukraine, est historiquement lié à la Khazarie par le biais des Subbotniks, un groupe indigène de juifs azéris.

    Les journalistes du Times of Israel racontent aussi pourquoi, selon l’assistant anonyme de Netanyahou, le gouvernement israélien s’efforce de mettre en place une implantation israélienne massive en Ukraine : « Comme l’a dit le Premier ministre, personne ne saurait dire aux juifs où ils doivent vivre en tant que peuple souverain. Il est prêt à faire d’importants sacrifices au nom de la paix, même si cela implique de renoncer à notre terre biblique de Judée-Samarie. Par contre, il faut s’attendre à ce que nous fassions valoir nos droits historiques ailleurs. Nous avons décidé que cela se ferait sur les rives de la mer Noire, là où nous fûmes un peuple autochtone pendant plus de 2 000 ans. L’historien non-sioniste Simon Dubnow lui-même a déclaré que nous étions en droit de coloniser la Crimée. Tous les livres d’histoire en parlent. Vous pouvez vérifier par vous-même. »

    Cet anonyme a aussi révélé aux deux journalistes que Netanyahou avait beaucoup d’estime pour la vigueur des anciens Khazars et rapporte ces propos, qu’il aurait tenu : « Nous sommes un peuple ancien et fier dont l’histoire remonte à 4 000 ans. » Mais l’assistant ajoute : « On peut dire la même chose des Khazars… en Europe, mais pas sur une période aussi étendue. Mais jetez un œil à la carte : les Khazars n’ont pas eu à vivre dans les « frontières d’Auschwitz »....

    Pour les personnes mal renseignées, dont font apparemment partie le président Barack Obama et son secrétaire d’État John Kerry, l’actuelle volonté de créer une nouvelle identité nationale israélienne est directement liée aux activités des dirigeants ukrainiens (Petro Porochenko, Arseni Iatseniouk, Ihor Kolomoïsky) et à celles de leurs soutiens états-uniens (Victoria Nuland et Geoffrey Pyatt), occupés à préparer une terre d’accueil, temporaire ou pas, pour les ashkénazes de Cisjordanie. Grâce aux révélations du Times of Israel au sujet du rapport confidentiel sur les Khazars et l’Israël contemporain, les manœuvres des États-uniens et de l’Union Européenne visant à déstabiliser l’Ukraine sont à présent on ne peut plus évidentes.

    Traduction
    Erwann

    Source
    Strategic Culture Foundation

    [1] “Leaked report : Israel acknowledges Jews in fact Khazars ; Secret plan for reverse migration to Ukraine”, Jim Wald, The Times of Israel, March 16, 2014.

    [2] « Des soldats israéliens étaient camouflés place Maidan », Réseau Voltaire, 3 mars 2014. Et « Le nouveau Gladio en Ukraine », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie), Réseau Voltaire, 18 mars 2014.

     

    http://www.voltairenet.org/article186319.html

     


    Le projet secret d’un « deuxième Israël » en Ukraine

     

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    De Thierry Meyssan aussi :

     

     

    L’incroyable plan de « paix » US pour la Syrie

    Le peuple syrien a gagné deux guerres successives en quatre ans. Pourtant, il ne parvient pas à connaître la paix. Non seulement à Washington, les « faucons libéraux » font tout ce qui est en leur pouvoir pour faire durer la crise, mais ils ont imaginé un plan pour préparer une troisième guerre. Thierry Meyssan révèle ici la manière dont ils entendent utiliser à leur profit la conférence de paix, prévue à Moscou fin janvier 2015.

    | Damas (Syrie) | 29 décembre 2014
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    Ancien commandant des Forces de l’Otan en Afghanistan, le général John R. Allen complota avec le général David Petraeus pour saboter le plan de paix en Syrie lors de la conférence de Genève 1. Le président Barack Obama le fit placer sous surveillance et parvint à empêcher sa nomination à la tête de l’Otan. Cependant, il réussit à se maintenir en fonctions malgré les charges retenues contre lui (tandis que Petraeus fut contraint de démissionner de la direction de la CIA). Devenu commandant de la Coalition militaire anti-Daesh, il soutient les manigances que le général Petraeus dirige depuis le Kohlberg Kravis Roberts Global Institute. Il est administrateur du Center for a New American Security (CNAS), le think tank des « faucons libéraux ».

    Lorsqu’en, en 2001, le président George W. Bush décida de placer la Syrie dans sa liste de cibles à détruire, il poursuivait trois objectifs :
    - briser « l’Axe de la Résistance » et favoriser l’expansion israélienne ;
    - faire main basse sur les gigantesques réserves de gaz ;
    - remodeler le « Moyen-Orient élargi ».

    Les projets de guerre échouèrent en 2005 et en 2006, pour finalement prendre la forme du « printemps arabe », en 2011 : une guerre de 4ème génération devait porter les Frères musulmans au pouvoir. Cependant, à l’issue d’une année de manipulations médiatiques, le peuple syrien sortit de sa torpeur et soutint son armée. La France se retira du jeu après la libération de Baba Amr, tandis que les États-Unis et la Russie se partageaient la région à la conférence de Genève 1 (juin 2012). Mais, à la surprise générale, Israël parvint à renverser la table de négociations en s’appuyant sur le nouveau président français, François Hollande, la secrétaire d’État US Hillary Clinton et le directeur de la CIA David Petraeus. Une seconde guerre, de type nicaraguayen cette fois (c’est-à-dire alimentée par la venue continuelle de nouveaux mercenaires) ensanglanta à nouveau la région. Quoi qu’il en soit, cette seconde guerre a également échoué sans pour autant déboucher sur une paix durable. Au contraire, John Kerry modifia deux jours avant le format de la conférence de Genève 2 et tenta de la transformer en une tribune pro-Saoudienne. Dans ce désordre survint la troisième guerre, celle de Daesh : soudain un groupuscule de quelques centaines de jihadistes se transforma en une vaste armée de plus de 200 000 hommes, bien équipés, et sa lança à l’assaut de la partie sunnite de l’Irak et du désert syrien.

    Il y a plusieurs mois, j’expliquais que le projet de Daesh correspond à la nouvelle carte US du partage du Moyen-Orient, publiée par Robin Wright dans le New York Times, en 2013 [1]. Dans le prolongement des accords Sykes-Picot, l’état-major états-unien envisageait de réduire encore drastiquement la Syrie. Aussi, lorsque les USA —après avoir attendu que Daesh termine en Irak le nettoyage ethnique pour lequel ils l’avaient créée— commencèrent à bombarder les jihadistes, la question se posait de savoir si les zones libérées de Daesh seraient ou non restituées à Bagdad et à Damas.

    Alors que les États-Unis ont refusé de coordonner leur action militaire contre Daesh avec la Syrie, et que la Russie prépare une conférence de paix, les « faucons libéraux » de Washington ont fixé de nouveaux objectifs.

    Puisque le peuple syrien n’a pas cru à la « révolution » mise en scène par al-Jazeera et consorts, puis qu’il a refusé de soutenir les Contras contre la République, il n’est pas possible de « changer le régime » à court terme. Force est de constater que la nouvelle constitution, bien qu’imparfaite, est à la fois républicaine et démocratique ; et que le président Bachar el-Assad a été réélu par 63 % du corps électoral (88 % des suffrages exprimés !). Aussi, les États-Unis doivent-ils adapter leur discours à la réalité.

    Le plan de « paix » des « faucons libéraux » consiste donc à parvenir aux objectifs initiaux en divisant la Syrie en deux : une zone gouvernée par Damas et une autre par les « rebelles modérés » (comprendre : par le Pentagone). À la République : la capitale et la côte méditerranéenne ; au Pentagone : le désert syrien et ses réserves de gaz (c’est-à-dire la zone libérée des incursions de Daesh par les bombardiers du général John Allen). Selon leurs propres documents, les « faucons libéraux » ne laisseraient que 30 % de leur territoire au Peuple syrien !

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    La carte du remodelage selon Robin Wright

    Le principe est simple : actuellement, la République contrôle toutes les grandes villes, sauf Rakka et une petite partie d’Alep, mais personne ne peut prétendre contrôler un vaste désert, ni le gouvernement, ni les jihadistes. Donc le Pentagone pose que ce qui n’est pas clairement gouverné par Damas revient de droit à ses mercenaires !

    Ce n’est pas tout. Puisque les Syriens ont élu Bachar el-Assad, il sera autorisé à rester au pouvoir, mais pas ses conseillers privés. En effet, chacun sait que l’État syrien a réussi à résister à l’agression étrangère parce qu’il comprend une partie secrète, difficile à identifier et donc à éliminer. Cette opacité avait été voulue par le fondateur de la Syrie moderne, le président Hafez el-Assad, pour résister face à Israël. La réforme constitutionnelle de 2012 ne l’a pas fait disparaître, mais en a rendu le président élu responsable devant la Nation. Même si l’on peut déplorer que, par le passé, certaines personnes aient abusé à leur profit de l’opacité de ce système, s’en séparer aujourd’hui reviendrait à renoncer à terme à l’indépendance du pays.

    Bien sûr, dira-t-on, les « faucons libéraux » ne peuvent espérer réaliser ce plan dans son ensemble. Mais n’en réaliser que le centième serait rendre inévitable une nouvelle guerre.

    C’est pourquoi, la Syrie doit poser comme condition préalable à toute nouvelle conférence de paix qu’il ne sera pas discuté de l’intégrité territoriale du pays.

    Source
    Al-Watan (Syrie)
    http://www.voltairenet.org/article186317.htm
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    Encore une bombe, qui n’intéresse pas nos médias : le gouvernement nous a juste menti pour déclencher une guerre… (ce qui devrait nosu occuper bien plsu que de savoir si le MH-17 a été accidentellement descendu par des Ukrainiens pro-Kiev ou des Ukrainiens pro-Dontesk par exemple…)


    Nos dirigeants, nains intellectuels et/ou moraux, aveuglés par 20 ans de manipulations à succès, ont oublié que l’Histoire, ça pouvait être “grave”.

    Le réalité devrait hélas bientôt les (et nous…) rattraper et leur rappeler ce principe…

    Le livre français, les chemins de Damas, publié il y a quelques jours, provoque un scandale en révélant des éléments secrets sur la manière dont la présidence française a forcé le corps diplomatique et les services secrets français à se soumettre à la décision politique de renverser Assad et à manipuler les rapports sur les armes chimiques et la réelle puissance du régime syrien.

    Un livre publié à Paris il y a quelques jours et intitulé Les chemins de Damas, Le dossier noir de la relation franco-syrienne, par les journalistes français Georges Malbrunot et Christian Chesnot, donne de précieuses informations sur les coulisses de la relation entre Paris et Damas au cours des 40 dernières années. Ce livre d’investigation contient des informations et des interviews avec des personnalités étroitement impliquées dans le dossier syrien, des années 1980 à nos jours.

    En passant des sommets présidentiels aux confrontations politiques et meurtrières, et des tensions diplomatiques aux périodes de lune de miel et à la coordination secrète des deux capitales, le livre s’attaque aux “dossiers noirs” et autres événements cachés qui caractérisent la relation décrite comme “quasi-schizophrène” entre les deux pays.

    Selon le synopsis qu’en propose l’éditeur Robert Laffont, Les chemins de Damas montre que les présidents français successifs ont agi avec la Syrie “souvent de manière émotionnelle, avec précipitation ou avec improvisation, ce qui a conduit à l’impasse que nous observons aujourd’hui (dans les relations)“.

    Les auteurs relatent un incident qui a suivi immédiatement l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafik Hariri : “Au moment même où Jacques Chirac, après l’assassinat de son ami Rafik Hariri, voulait “faire rendre gorge” à Bachar el-Assad, la France livrait à Assad dans le plus grand secret, deux hélicoptères Dauphin et fournissait à son entourage un système pour sécuriser leurs communications.”

    Quant aux présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande “ils ont fait tour à tour les mêmes erreurs par méconnaissance de la réelle capacité de survie du régime syrien,” concluent les auteurs.

    La presse française a publié quelques extraits du livre, notamment Le Point du 9 octobre. Le magazine a écrit que le livre était “exceptionnel,” et a publié des morceaux du livre qui contiennent des détails importants sur les discussions qui se tenaient dans les couloirs du ministère des Affaires Etrangères, de l’Elysée, des services secrets et des services de sécurité français sur la crise syrienne.

    (Sous Sarko) Altercation au ministère des Affaires étrangères

    Un chapitre du livre intitulé “Bagarre au Quai d’Orsay” fait état d’une violente querelle sur la Syrie qui s’est produite dans un bureau du ministère des Affaires Etrangères à Paris au printemps 2011. A cette époque, Alain Juppé était le ministre des Affaires Etrangères. L’altercation a eu lieu dans le bureau d’Hervé Ladsous, le chef de cabinet du ministre des Affaires Etrangères, entre Eric Chevallier, l’ambassadeur de France à Damas, et Nicolas Galey, le conseiller du président (Nicolas Sarkozy à l’époque) pour le Moyen-Orient. Etaient aussi présents Patrice Paoli, directeur, à l’époque, du département du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et aujourd’hui ambassadeur de France au Liban, et Joseph Maila, le directeur de la prospective au ministère des Affaires étrangères, ainsi que des diplomates responsables des affaires syriennes.

    La conviction de l’ambassadeur Chevallier était la suivante : “Le régime d’Assad ne tombera pas, Assad est fort” et il se maintiendra au pouvoir. C’est ce qu’il avait écrit dans ses dépêches diplomatiques depuis Damas, raison pour laquelle il avait été rappelé à Paris. Chevallier “a redit aux personnes présentes à cette réunion qu’il était “proche du terrain”, et qu’il avait “visité diverses régions de la Syrie et qu’il n’avait pas le sentiment que le régime en place était en train de s’effondrer“.

    Arrêtez de dire des bêtises !” l’a interrompu Galey, le représentant de Sarkozy. “Il ne faut pas s’en tenir aux faits, il faut voir plus loin que le bout de son nez.” a-t-il ajouté. La remarque de Galey était d’une “hostilité sans précédent” selon une des personnes présentes. Même Ladsous “a été choqué de la détermination de Galey,” quand il est apparu que Galey “n’était pas venu prendre part aux délibérations mais remplir une mission spécifique : imposer l’idée que la chute d’Assad était inévitable,” et faire comprendre à tout le monde qu’aucune opinion divergente ne serait tolérée dans le corps diplomatique français.

    Mais Chevallier a défendu sa position qui différait de celle que l’Elysée voulait imposer. Il a dit qu’il avait rencontré l’opposition syrienne régulièrement, “mais qu’il continuait à penser que le régime avait la capacité de survivre ainsi que des soutiens étrangers“. On se moque de vos informations !” a réitéré Galey, ce à quoi l’ambassadeur a répondu : “Vous voulez que j’écrive autre chose mais mon travail comme ambassadeur est de continuer à dire ce que j’ai écrit, c’est à dire ce qui est réellement arrivé. “Vos informations ne nous intéressent pas. Bachar el-Assad doit tomber et il tombera,” a rétorqué Galey d’une voix coupante. La querelle s’est alors envenimée, ce qui a forcé Ladsous à intervenir plusieurs fois pour mettre fin à cette “bataille verbale”.

    (Sous Hollande) Un rapport étrange sur les attaques aux armes chimiques en Syrie

    Une autre section du livre traite des actions du président François Hollande en août 2013, quand il a ordonné la déclassification du document de synthèse des rapports de la Sécurité Extérieure et du Renseignement militaire sur les attaques aux armes chimiques dans la région de Ghouta près de Damas, au moment où il tentait de rallier un soutien international en faveur d’une frappe pour punir ceux “qui empoisonnaient des innocents.” Le livre révèle que la conclusion du rapport conjoint avait été “élaguée” par le conseiller spécial du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, d’une manière qui d’une certaine façon faisait du tort aux informateurs.

    Les informateurs avaient soulevé plusieurs questions dans leurs rapports concernant des événements qu’ils n’avaient pas pu vérifier comme l’utilisation de gaz sarin. Une des hypothèses faite par les informateurs dans leurs rapports était la suivante : “Il est possible que des bombardements classiques de l’armée syrienne sur un laboratoire clandestin des rebelles ait provoqué une fuite de gaz.” Mais cette conclusion a été “purement et simplement coupée” du texte du rapport final.

    Nous avons fait des erreurs en ce qui concerne la Russie

    Claude Guéant, l’ancien ministre de l’Intérieur et Secrétaire Général sous Sarkozy, dit que la manière dont Juppé a traité la Russie fut une grave erreur ; il souligne que la Russie n’aurait pas dû être marginalisée mais qu’au contraire, on aurait dû en tirer partie. Il a ajouté : “Si nous avions mis de côté notre égoïsme, notre prestige et notre amour du pouvoir et dit aux Russes qu’ils étaient les plus à même de concourir à trouver une solution en Syrie, ils auraient été heureux d’apporter un soutien positif. Ils étaient les seuls à pouvoir faire quelque chose.”


    Le livre traite aussi de la fragile relation entre les diplomates français et les services secrets et du conflit entre le Renseignement Intérieur et le Renseignement Extérieur sur la question syrienne. L’antipathie entre les deux agences a commencé au début de la crise syrienne et s’est prolongée même après que les deux agences se soient installées à Amman. Les rapports venant des deux agences semblaient contradictoires en 2011. Un diplomate qui était en contact avec les deux agences a expliqué que toutes les deux étaient convaincues que Assad ne tomberait pas rapidement mais que le Renseignement Intérieur a vite noté le rôle des salafistes et des djihadistes dans la rébellion, tandis que le Renseignement extérieur continuait d’envoyer des rapports diabolisant le régime de Assad.


    Sabah Ayoub

    Source : Al-Akhbar

    Traduction : Dominique Muselet

     

    64 réponses à [Bombe] “Les chemins de Damas” : Comment l’Elysée a manipulé les rapports sur les armes chimiques

    http://www.les-crises.fr/les-chemins-de-damas-comment-lelysee-a-manipule-les-rapports-sur-les-armes-chimiques/

     

     

    La politique de la France,

    en jaune, une bombe !

     

     

    Le nouveau record du chômage rappelle l’urgence de faire sortir la France de l’Union européenne et de l’euro + liens

     

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