• Pas de vraie réforme bancaire, contrairement à ce que Hollande a promis

    http://www.france.attac.org/articles/reforme-bancaire-le-projet-de-loi

     

     

    La dérisoire réforme bancaire de François Hollande, suite


    Posted: 19 Feb 2013 10:55 PM PST

     

    Hier, le Parlement a adopté la première mouture du projet de loi de réforme bancaire du gouvernement. Un texte qui démontre l’inutilité complète du PS qui a proposé une loi moins ambitieuse encore que celles passées aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne, des pays pourtant guère interventionnistes.

    Beaucoup de bruit pour rien

    On se souvient que, pendant la campagne électorale, François Hollande avait fait, le temps d’un discours, de la finance son ennemi. Mais, dans une logique toute sarkozyste, il était allé quelques jours après dire le contraire absolu au Guardian, vantant alors toutes les réformes néolibérales menées par de précédents gouvernements socialistes, comme si les Français et les journalistes ne lisaient pas la presse internationale, ce qui avait déclenché une belle polémique.

    Du coup, il n’y avait pas grand chose à attendre. Et de facto, comme avec Sarkozy, la France est en retard dans la réforme de la finance. Alors que Berne ou Londres imposent des normes prudentielles plus sévères que Bâle 3 (malheureusement assouplies) pour tenir compte de la crise, le projet de loi français n’aborde même pas le sujet… Bref, sous Hollande comme sous Sarkozy, comme le soulignent beaucoup, Paris se montre moins contraignant que Londres. Un comble !

    Le refus du Glass Steagall Act

    L’élément le plus emblématique est clairement le refus de couper les banques en deux, comme l’avait fait Franklin Roosevelt après la Grande Dépression. Pourtant, l’ensemble du Glass Steagall Act, qui avait influencé les lois du monde entier, avait assuré des décennies de stabilité financière et son démantèlement a immédiatement provoqué de nouvelles crises. Mais comme souvent, les socialistes restent sourds aux leçons de l’histoire. Leur cerveau est encore débranché.

    La simple séparation dans des filiales différentes ne changera rien en cas de panique car il est bien évident qu’une filiale peut en couler une autre et que les déposants pourront toujours craindre la faillite de leur banque, ce qui n’aurait pas été le cas avec une stricte séparation. Mais le comble du ridicule a été atteint lors des auditions en commission des finances quand le président de la Société Générale a admis que moins d’1% de son activité serait touchée par le projet
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    La colère des économistes

    Le plus extraordinaire est que depuis quatre ans, d’innombrables économistes ont fait des propositions de véritables réformes du système financier : Frédéric Lordon, Jacques Sapir ou Jean-Luc Gréau, dans son dernier livre, absolument excellent (et bientôt en résumé dans le blog). Bref, ce ne sont pas les idées qui manquent et la grande majorité des économistes sérieux (de droite comme de gauche) soulignent la nécessité de couper les banques, a minima en deux.

    Certains, proches des théories du 100% monnaie, proposent même de les couper en trois : dépôt, prêt et investissement. Olivier Berruyer, sur son très recommandable blog, a publié un papier très critique du projet gouvernemental et les économistes atterrés ont qualifié la loi de « dangereuse et inapplicable ». Bref, de droite, de gauche, des fédéralistes ou des souverainistes, les critiques sont sévères à l’égard du projet gouvernemental. Il est désolant que le PS fasse si peu.

    Bien sûr, le lobby bancaire a sans doute eu une grande influence, mais cela n’a été possible que parce que les socialistes ont arrêté de réfléchir sur la question, alors qu’une simple analyse des carences actuelles, puis la définition des principes d’une réforme aurait permis de présenter une réforme bien plus solide.
     
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