• Les Commissaires de Police rompent avec le Ministre de l'Intérieur (+ mot d'eva)

     

    Comment Guéant s'est mis les commissaires à dos

    Frédéric Ploquin - Marianne | Lundi 25 Juillet 2011



    Pour la première fois depuis des décennies, les commissaires de police rompent avec le Ministre de l'Intérieur. La secrétaire général du SCPN, vient d'applaudir au rapport de la Cour des Comptes qui tirait un bilan plus que négatif de la politique de sécurité depuis dix ans.





    Comment Guéant s'est mis les commissaires à dos
    La rupture entre le syndicat des commissaires (le SCPN) et la Place Beauvau est consommée. Majoritaire chez les « patrons » de la police, l’organisation vient de dire tout le bien qu’elle pensait du dernier rapport la Cour des Comptes, un bilan très critique de la politique menée depuis dix ans en matière de sécurité. Les commissaires, par la voix de leur secrétaire générale, Sylvie Feucher, applaudissent des deux mains une enquête largement fustigée par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, qui n’a eu de cesse de dénoncer la partialité des magistrats de la Cour des comptes et leurs approximations. Pour ceux qui ont la mémoire de l’institution, il s’agit d’une rupture sans précédent : voilà des décennies que les commissaires sont les alliés fidèles des gouvernements les plus conservateurs.

    Le syndicat des commissaires approuve la plupart des observations des magistrats de la Cour des Comptes. Il partage leur analyse quant aux dérives de la politique du résultat instaurée à marche forcée par Nicolas Sarkozy à partir de 2002. Principale « dérive » pointée, « la multiplication des objectifs et leur extrême centralisation ». « Ceci peut démotiver en brisant l’initiative et en rendant les tâches administratives omniprésentes, le plus souvent d’ailleurs sans retour d’information, écrit Sylvie Feucher. Quel sens donner à 48 actions prioritaires imposées ? »
     
    La baisse des moyens humains ? Les commissaires « partagent » là encore l’analyse de ces magistrats tant décriés au sommet de l’Etat (le premier président de la Cour des Comptes, Didier Migaud, nommé par Nicolas Sarkozy, est socialiste). Des effectifs ont bel et bien été affectés à la seine Saint-Denis, département test du sakozysme policier, mais ils bénéficient aux unités départementales et très peu aux commissariats. Les moyens budgétaires ? « Il est exact qu’ils ont subi une raréfaction », écrivent les commissaires, disant tout haut ce que seuls affirmaient jusque-là les organisations syndicales représentant la « base » policière, à commencer par Unité Sgp Police. Et de déplorer « l’absence d’étude d’impact de la diminution des crédits de fonctionnement et d’équipement sur l’activité opérationnelle des services », soulignée par la Cour. Une spirale qui se traduit par une paupérisation générale dont les commissaires sont les témoins impuissants et attristés. Comme ils sont inquiets, eux aussi, devant le « rôle grandissant » des polices municipales, pointant plusieurs dangers : une sécurité à plusieurs vitesses selon que les communes sont riches ou pauvres, une rupture du contact de la police nationale avec la population…

    Une attaque aussi virulente qu’argumentée qui a dû en désarçonner plus d’un Place Beauvau. La totale, comme on dit, pour un ministre de l’Intérieur en train de rôder son discours en vue des prochaines échéances électorales ! Les commissaires allant jusqu’à compatir avec les magistrats de la Cour des Comptes qui ont du rencontrer bien des difficultés pour mener leurs enquêtes sur le terrain… On n’ose imaginer les prochaines réunions paritaires, quand le ministre, de retour d’une délicate intervention chirurgicale, retrouvera les « patrons » face à lui…
     
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    " une rupture du contact de la police nationale avec la population"
    Le commentaire d'eva R-sistons

    Concernant ce fait, je voudrais dire que le contact direct avec la population est non seulement bénéfique, mais nécessaire. C'est ce que l'on appelle la "Police de proximité", de prévention finalement ! Je suis d'autant plus sensible à la question, que j'avais dans les années 81 réalisé pour une chaîne de télévision française un reportage élogieux sur cette police de proximité, très exactement sur les "îlotiers" qui venaient d'être mis en place. En supprimant ou en restreignant ce type de Police, le Gouvernement fait fausse route: Au détriment de la qualité des services, de l'efficacité, du lien avec la population. De plus en plus, le Gouvernement privilégie la répression, et la Police, amère, constate le désamour dont elle est victime de la part de la population. Cette politique est insensée pour tous, pour la lutte contre "la délinquance", pour la Police, pour les populations elles-mêmes !

    eva R-sistons


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