• France-Irak Actualité

    La France en guerre de religion

    Gilles Munier

     

    Lundi 26 janvier 2015


    Dans quelques semaines, le porte-avions Charles de Gaullebien mal nommé en la circonstance – sera en position dans le Golfe pour bombarder l’Irak et tuer inévitablement des milliers de pauvres gens qui avaient « une certaine idée de la France ».


    La guerre contre l’Etat islamique va provoquer de nouveaux exodes de population, achever de détruire une région à bout de souffle. Et tout cela parce que les Etats-Unis ont besoin de la caution de la France pour reprendre pied dans un pays que ses troupes ont dû quitter précipitamment en 2011, et pour se positionner pour « la guerre d’après », sans doute contre l’Iran.


    Les bombardements français feront des victimes parmi les djihadistes, mais moins qu’on ne le prétendra, car si les bilans égrènent les pertes invérifiables de l’adversaire, ils se gardent bien de donner celles, plus nombreuses, des victimes dites collatérales. Les tués et blessés seront donc, comme d’habitude et dans leur majorité, de paisibles citoyens musulmans dont les parents et les proches, exaspérés, crieront vengeance et iront grossir les rangs des partisans d’Abou Bakr al-Baghdadi. Déjà alimentée par la publication des caricatures provocatrices du Prophète Muhammad, les massacres à venir de civils légitimeront dans l’esprit de très nombreux musulmans, les attaques de djihadistes contre des objectifs en France. Voilà où la politique de François Hollande, après celle de Sarkozy, a conduit notre pays.


    Ce n’est peut-être pas un hasard si l’attentat à Charly Hebdo a été commis peu après l’annonce de l’envoi du porte-avions Charles de Gaulle au Proche-Orient et juste avant le vote par l’Assemblée nationale et le Sénat de la poursuite de l’opération Chammal, décidée en août dernier… «à la demande du régime de Bagdad».


    Le fait rédhibitoire que le gouvernement irakien est l’émanation d’un parlement élu dans des conditions fort peu démocratiques, que le régime ne respecte pas – loin s’en faut - les droits de l’homme et est un des plus corrompus au monde, n’a pas été pris en considération. Comme il fallait le craindre, la reconduction de Chammal s’est faite dans l’émotion provoquée par les attentats, à la quasi-unanimité des parlementaires, et les voix qui s’élevaient depuis son lancement ont été étouffées.


    En septembre dernier, commentant la visite effectuée à Bagdad par François Hollande, Dominique de Villepin a affirmé sur BFM TV que l’engagement français dans le 3ème guerre d’Irak est « absurde et dangereux », que ce n’est pas en envoyant des militaires français là-bas que l’on endiguera l’afflux de djihadistes (1).


    C’est également l’avis d’Alain Marsaud, ancien chef du Service central de lutte antiterroriste du parquet de Paris. Intervenir en Irak est une « erreur ». La France, disait-il au quotidien Le Figaro, devient « la cible n°1 » des djihadistes. « Ce sont les Américains qui sont responsables de cette situation, ils ont la capacité eux de faire le travail tout seuls », et il ajoutait : « On ne réglera pas ce problème de l'Etat islamique sans engagement de troupes au sol quoiqu'on nous raconte! On ne va quand même pas aller faire tuer des soldats français en Irak » (2).


    Après l’attentat à Charly Hebdo, Alain Marsaud – député UMP des Français de l’étranger - a expliqué sur France 24 pourquoi il ne voterait pas la reconduction de l’opération Chammal (3). Et, il ne l’a pas votée : Chapeau !


    Le Charles de Gaulle et son escadre rejoignent en ce moment la frégate anti-aérienne Jean Bart. Ils seront intégrés, comme elle, au sein du groupe aéronaval américain constitué autour du porte-avions USS Carl Vinson. Le maître américain, grand prince, laissera à l’Etat-major français – dit-on - le choix de ses cibles. Billevesée… Que le missile soit américain, britannique ou français, il sème la mort indistinctement.


    La France est entrée dans une nouvelle croisade contre l’islam. Personne n’en connait l’issue, si ce n’est qu’elle sera calamiteuse.


    La 3ème guerre d’Irak est perdue d’avance, même si la coalition occidentale et ses alliés régionaux parviennent à détruire l’Etat islamique.


    Photo : La Tour Eiffel sous haute protection militaire


    Notes :


    (1) Bourdin direct – BFM TV (12/9/14)

    (2) Irak: l'intervention est une "erreur" (Le Figaro 23/9/15)

    (3) Attentat à Charlie Hebdo : "Nous faisons la guerre, on nous fait la guerre !", Alain Marsaud sur France 24


    Sur le même sujet, lire aussi :


    Vers une 3ème guerre d’Irak ? (Interview à l’hebdomadaire 7 Jours – 5/12/14)

    La fin de la politique arabe de la France ? par Gilles Munier (10 décembre 2006)

     

    Vidéos des interventions de Dominique de Villepin et d’Alain Marsaud :

     

    les vidéos ici :

     

    La France en guerre de religion
    Palestine Solidarité- Il y a 1 jour

    Article de Gilles Munier. La France en guerre de religion.

     

     

    © G. Munier/X. Jardez
    Publié le 26 janvier 2015 avec l'aimable autorisation de Gilles Munier

     

    La France en guerre de religion - France-Irak Actualité 

     

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    Encore une bombe, qui n’intéresse pas nos médias : le gouvernement nous a juste menti pour déclencher une guerre… (ce qui devrait nosu occuper bien plsu que de savoir si le MH-17 a été accidentellement descendu par des Ukrainiens pro-Kiev ou des Ukrainiens pro-Dontesk par exemple…)


    Nos dirigeants, nains intellectuels et/ou moraux, aveuglés par 20 ans de manipulations à succès, ont oublié que l’Histoire, ça pouvait être “grave”.

    Le réalité devrait hélas bientôt les (et nous…) rattraper et leur rappeler ce principe…

    Le livre français, les chemins de Damas, publié il y a quelques jours, provoque un scandale en révélant des éléments secrets sur la manière dont la présidence française a forcé le corps diplomatique et les services secrets français à se soumettre à la décision politique de renverser Assad et à manipuler les rapports sur les armes chimiques et la réelle puissance du régime syrien.

    Un livre publié à Paris il y a quelques jours et intitulé Les chemins de Damas, Le dossier noir de la relation franco-syrienne, par les journalistes français Georges Malbrunot et Christian Chesnot, donne de précieuses informations sur les coulisses de la relation entre Paris et Damas au cours des 40 dernières années. Ce livre d’investigation contient des informations et des interviews avec des personnalités étroitement impliquées dans le dossier syrien, des années 1980 à nos jours.

    En passant des sommets présidentiels aux confrontations politiques et meurtrières, et des tensions diplomatiques aux périodes de lune de miel et à la coordination secrète des deux capitales, le livre s’attaque aux “dossiers noirs” et autres événements cachés qui caractérisent la relation décrite comme “quasi-schizophrène” entre les deux pays.

    Selon le synopsis qu’en propose l’éditeur Robert Laffont, Les chemins de Damas montre que les présidents français successifs ont agi avec la Syrie “souvent de manière émotionnelle, avec précipitation ou avec improvisation, ce qui a conduit à l’impasse que nous observons aujourd’hui (dans les relations)“.

    Les auteurs relatent un incident qui a suivi immédiatement l’assassinat de l’ancien premier ministre Rafik Hariri : “Au moment même où Jacques Chirac, après l’assassinat de son ami Rafik Hariri, voulait “faire rendre gorge” à Bachar el-Assad, la France livrait à Assad dans le plus grand secret, deux hélicoptères Dauphin et fournissait à son entourage un système pour sécuriser leurs communications.”

    Quant aux présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande “ils ont fait tour à tour les mêmes erreurs par méconnaissance de la réelle capacité de survie du régime syrien,” concluent les auteurs.

    La presse française a publié quelques extraits du livre, notamment Le Point du 9 octobre. Le magazine a écrit que le livre était “exceptionnel,” et a publié des morceaux du livre qui contiennent des détails importants sur les discussions qui se tenaient dans les couloirs du ministère des Affaires Etrangères, de l’Elysée, des services secrets et des services de sécurité français sur la crise syrienne.

    (Sous Sarko) Altercation au ministère des Affaires étrangères

    Un chapitre du livre intitulé “Bagarre au Quai d’Orsay” fait état d’une violente querelle sur la Syrie qui s’est produite dans un bureau du ministère des Affaires Etrangères à Paris au printemps 2011. A cette époque, Alain Juppé était le ministre des Affaires Etrangères. L’altercation a eu lieu dans le bureau d’Hervé Ladsous, le chef de cabinet du ministre des Affaires Etrangères, entre Eric Chevallier, l’ambassadeur de France à Damas, et Nicolas Galey, le conseiller du président (Nicolas Sarkozy à l’époque) pour le Moyen-Orient. Etaient aussi présents Patrice Paoli, directeur, à l’époque, du département du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord et aujourd’hui ambassadeur de France au Liban, et Joseph Maila, le directeur de la prospective au ministère des Affaires étrangères, ainsi que des diplomates responsables des affaires syriennes.

    La conviction de l’ambassadeur Chevallier était la suivante : “Le régime d’Assad ne tombera pas, Assad est fort” et il se maintiendra au pouvoir. C’est ce qu’il avait écrit dans ses dépêches diplomatiques depuis Damas, raison pour laquelle il avait été rappelé à Paris. Chevallier “a redit aux personnes présentes à cette réunion qu’il était “proche du terrain”, et qu’il avait “visité diverses régions de la Syrie et qu’il n’avait pas le sentiment que le régime en place était en train de s’effondrer“.

    Arrêtez de dire des bêtises !” l’a interrompu Galey, le représentant de Sarkozy. “Il ne faut pas s’en tenir aux faits, il faut voir plus loin que le bout de son nez.” a-t-il ajouté. La remarque de Galey était d’une “hostilité sans précédent” selon une des personnes présentes. Même Ladsous “a été choqué de la détermination de Galey,” quand il est apparu que Galey “n’était pas venu prendre part aux délibérations mais remplir une mission spécifique : imposer l’idée que la chute d’Assad était inévitable,” et faire comprendre à tout le monde qu’aucune opinion divergente ne serait tolérée dans le corps diplomatique français.

    Mais Chevallier a défendu sa position qui différait de celle que l’Elysée voulait imposer. Il a dit qu’il avait rencontré l’opposition syrienne régulièrement, “mais qu’il continuait à penser que le régime avait la capacité de survivre ainsi que des soutiens étrangers“. On se moque de vos informations !” a réitéré Galey, ce à quoi l’ambassadeur a répondu : “Vous voulez que j’écrive autre chose mais mon travail comme ambassadeur est de continuer à dire ce que j’ai écrit, c’est à dire ce qui est réellement arrivé. “Vos informations ne nous intéressent pas. Bachar el-Assad doit tomber et il tombera,” a rétorqué Galey d’une voix coupante. La querelle s’est alors envenimée, ce qui a forcé Ladsous à intervenir plusieurs fois pour mettre fin à cette “bataille verbale”.

    (Sous Hollande) Un rapport étrange sur les attaques aux armes chimiques en Syrie

    Une autre section du livre traite des actions du président François Hollande en août 2013, quand il a ordonné la déclassification du document de synthèse des rapports de la Sécurité Extérieure et du Renseignement militaire sur les attaques aux armes chimiques dans la région de Ghouta près de Damas, au moment où il tentait de rallier un soutien international en faveur d’une frappe pour punir ceux “qui empoisonnaient des innocents.” Le livre révèle que la conclusion du rapport conjoint avait été “élaguée” par le conseiller spécial du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, d’une manière qui d’une certaine façon faisait du tort aux informateurs.

    Les informateurs avaient soulevé plusieurs questions dans leurs rapports concernant des événements qu’ils n’avaient pas pu vérifier comme l’utilisation de gaz sarin. Une des hypothèses faite par les informateurs dans leurs rapports était la suivante : “Il est possible que des bombardements classiques de l’armée syrienne sur un laboratoire clandestin des rebelles ait provoqué une fuite de gaz.” Mais cette conclusion a été “purement et simplement coupée” du texte du rapport final.

    Nous avons fait des erreurs en ce qui concerne la Russie

    Claude Guéant, l’ancien ministre de l’Intérieur et Secrétaire Général sous Sarkozy, dit que la manière dont Juppé a traité la Russie fut une grave erreur ; il souligne que la Russie n’aurait pas dû être marginalisée mais qu’au contraire, on aurait dû en tirer partie. Il a ajouté : “Si nous avions mis de côté notre égoïsme, notre prestige et notre amour du pouvoir et dit aux Russes qu’ils étaient les plus à même de concourir à trouver une solution en Syrie, ils auraient été heureux d’apporter un soutien positif. Ils étaient les seuls à pouvoir faire quelque chose.”


    Le livre traite aussi de la fragile relation entre les diplomates français et les services secrets et du conflit entre le Renseignement Intérieur et le Renseignement Extérieur sur la question syrienne. L’antipathie entre les deux agences a commencé au début de la crise syrienne et s’est prolongée même après que les deux agences se soient installées à Amman. Les rapports venant des deux agences semblaient contradictoires en 2011. Un diplomate qui était en contact avec les deux agences a expliqué que toutes les deux étaient convaincues que Assad ne tomberait pas rapidement mais que le Renseignement Intérieur a vite noté le rôle des salafistes et des djihadistes dans la rébellion, tandis que le Renseignement extérieur continuait d’envoyer des rapports diabolisant le régime de Assad.


    Sabah Ayoub

    Source : Al-Akhbar

    Traduction : Dominique Muselet

     

    64 réponses à [Bombe] “Les chemins de Damas” : Comment l’Elysée a manipulé les rapports sur les armes chimiques

    http://www.les-crises.fr/les-chemins-de-damas-comment-lelysee-a-manipule-les-rapports-sur-les-armes-chimiques/

     

     

    La politique de la France,

    en jaune, une bombe !

     

     

    Le nouveau record du chômage rappelle l’urgence de faire sortir la France de l’Union européenne et de l’euro + liens

     

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    Les Rothschild infestent toutes les sphères de pouvoir. Et Macron ose se prétendre de Gauche ! Quel imposteur, comme Valls ! Ces gens sont là pour tuer tout ce qui reste de Gauche ! eva R-sistons

    Pourquoi la déclaration de patrimoine de Macron peut faire jaser à gauche

    Challenges.fr

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    Publié le 23-12-2014 à 12h40Mis à jour le 24-12-2014 à 14h48

    La Haute autorité pour la transparence de la vie publique a publié à la veille des vacances de Noël, la déclaration du ministre de l'Economie, ancien banquier d'affaires chez Rothschild & Cie.


    Les ministres dévoilent leur patrimoine (c) AFP Les ministres dévoilent leur patrimoine (c) AFP
     

    À lire aussi

    Enfin! La Haute autorité pour la transparence de la vie publique a publié le 19 décembre, en toute discrétion, les déclarations d'intérêts et d'activités des ministres arrivés fin août suite aux départs de Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti et Benoît Hamon. Celle du patron de Bercy, Emmanuel Macron, était très attendue par ses détracteurs. Depuis sa nomination surprise, il ne cesse d'essuyer les critiques sur son passé de banquier d'affaires chez Rothschild & Cie, peu socialo-compatible selon certains. 


    La déclaration très détaillée de ses revenus et de son patrimoine a le mérite de la clarté. Emmanuel Macron apparaît comme l'un des ministres les plus aisés du gouvernement même s'il ne paie pas l'ISF. Une situation confortable qu'il doit effectivement à ses quatre années au sein de la banque Rothschild & Cie, d'abord comme directeur puis comme gérant et associé. D'après la déclaration signée de sa main le 24 octobre, Emmanuel Macron a reçu 2,885 millions d'euros en salaires et en participation aux bénéfices entre 2008 et 2012. 


    Par la suite, en tant que secrétaire général adjoint à la présidence de la République, poste qu'il a occupé de mai 2012 à juin 2014, le patron de Bercy a empoché 262.931 euros, soit 14.910 euros bruts par mois. En entrant au gouvernement, Emmanuel Macron a donc aussi accepté de réduire de façon substantielle son train de vie. Il ne gagne "plus que" 9.940 euros bruts par mois, soit près de 5.000 euros de moins que lorsqu'il était à l'Elysée. 

    Un appartement qui vaut presque 1 million 

    Côté patrimoine, Emmanuel Macron, 37 ans, possède un appartement de 83m² avec terrasse et parking dans le XVème arrondissement de Paris acheté en 2007, 890.000 euros. Avec son épouse (son ancienne professeur de français) il  a ensuite réalisé pour 70.000 euros de travaux. Au prix du marché actuel, le bien est ainsi estimé à 935.000 euros. Par contre, il n'est pas fait mention de la résidence secondaire qu'on lui attribue au Touquet, une station balnéaire chic de la Côte d'Opale... Il roule également avec une voiture de marque allemande achetée 40.000 euros en 2005.


    Pour financer ses achats, Emmanuel Macron s'est endetté à plusieurs reprises. A ce jour, le ministre rembourse trois prêts dont les mensualités s'élèvent, au total, à 6.047 euros. Par ailleurs, il a placé près de 75.000 euros dans divers placements financiers et a souscrit à une assurance-vie au Crédit Mutuel d'un montant de 86.344 euros. Un peu plus de 50.000 euros figurent sur ses livrets (LDD, CEL, Livret Bleu), un montant équivalent à l'argent qui transite actuellement sur son compte courant.

     

    http://linkis.com/www.challenges.fr/po/QJeto

     

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    C’est évident, mais heureusement qu’il y a les vieux pour dire un peu la vérité…

    L’ancien ministre de François Mitterrand et ex-président du Conseil constitutionnel livre à Sihem Souid sa vision de la France. Entretien.


    Sihem Souid : Que pensez-vous de la politique étrangère menée par François Hollande depuis son élection ?

    Roland Dumas : Le général de Gaulle tenait à ce que la France soit indépendante. Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing (VGE) et Mitterrand ont été dans cette ligne de conduite qui donnait satisfaction à tout le monde, dire oui avec des réserves mais ne pas entrer dans le commandement intégré de l’Otan. Avec Chirac, des discussions ont eu lieu pour une réintégration, mais les contreparties qu’il voulait n’ont pas été acceptées (le commandement de la zone sud – la Méditerranée). Sarkozy a annoncé que la France réintégrait le commandement intégré de l’Otan. Avec l’arrivée de François Hollande au pouvoir, la politique étrangère a entériné ce changement de cap avec peu de débats internes et pas de débat public en réintégrant définitivement le commandement intégré de l’Otan, et cela, sans vraie contrepartie. En réalité, aujourd’hui, ceux qui commandent sont les États-Unis et Israël. Aujourd’hui, nous sommes dans une alliance où la France n’a plus rien à dire. Nous n’avons plus de politique étrangère indépendante.


    Quel œil portez-vous sur le travail mené par Laurent Fabius au Quai d’Orsay ?

    Il a été mon Premier ministre, donc je ne peux pas en dire du mal (sourires). Vous connaissez le proverbe anglais “right or wrong, my country is my country”. Il a été un très bon Premier ministre, mais il est un moins bon ministre des Affaires étrangères car il ne pousse pas les idées que je viens de vous exposer qui sont les idées traditionnelles de la France. La France a perdu son indépendance en matière de politique étrangère !

     

    Croyez-vous en l’avenir du Parti socialiste ?

    Je suis très frappé de voir avec quelle dextérité les partis de droite changent de label, contrairement au Parti socialiste qui n’a changé qu’une seule fois d’étiquette (SFIO). Il est le seul à incarner le socialisme et c’est une grande idée, ce n’est pas quelque chose que l’on change en lisant Marie Claire. C’est une philosophie politique. Le Parti socialiste a deux tendances et elles subsisteront. Une tendance conservatrice et une tendance progressiste. Manuel Valls représente tout ce qu’il y a de plus conservateur dans le Parti socialiste. Manuel Valls est un bon gestionnaire, mais ce n’est pas ma tasse de thé. François Hollande comme Manuel Valls représentent la tendance droitière. Je n’oublie pas qu’il y a 20 ans François Hollande était le précurseur de la droite du Parti socialiste. Il appelait ça l’intercourant. C’est la droite du Parti socialiste qui gouverne et qui trouve son aise et ses habitudes dans son alliance avec l’Amérique.


    Selon vous, François Mitterrand a été le président de la République le plus à gauche ?

    Le plus à gauche de tous les hommes politiques qui ont gouverné est le général de Gaulle. Sur le plan de la politique étrangère, il a créé avec la Russie l’escadrille de chasse Normandie-Niemen, il fallait du culot tout de même de sa part ! C’est quand même lui qui a fait la paix pour la guerre d’Algérie. On peut raconter ce que l’on veut, mais à l’époque, c’est lui qui a fait la paix et les socialistes qui ont fait la guerre. Il y a des moments où je me sens mal à l’aise !

     

    Nous sommes à la mi-mandat de François Hollande. Quelle différence voyez-vous entre les deux premières années de François Mitterrand et celles de François Hollande ?

    Elle est très grande ! François Mitterrand avait créé l’Union de la gauche, c’est moi-même qui avais négocié avec le Parti communiste. Le Front de gauche est un adversaire du gouvernement. Hollande ne sait pas rassembler les gauches et je considère qu’il a du courage, mais pour une mauvaise politique.


    Que feriez-vous aujourd’hui si vous étiez encore ministre des Affaires étrangères ?

    Je serais déjà toujours resté fidèle à la pensée socialiste. J’aurais rétabli une vraie politique française avec la Russie ! La France doit rétablir une relation privilégiée avec la Russie. Nous traitons mal les Russes, contrairement à ce qui peut se dire dans le monde ! Nous ne tenons compte d’aucun des engagements qui ont été pris, notamment avec Gorbatchev concernant la conférence de Moscou. L’alliance outre-Atlantique n’a pas tenu ses engagements envers Moscou. Je suis contre l’injustice même en politique internationale.


    Pensez-vous que la montée des extrêmes est plutôt due à une crise du politique ou de la démocratie ?

    Les hommes politiques ont moins d’influence que l’on croit sur la politique, mais ils incarnent à un moment une situation. Le Front national surfe sur la crise économique concernant la politique intérieure et surfe sur la politique étrangère en prenant le relais du nationalisme.


    Pourquoi faut-il reconnaître l’État palestinien ? Selon vous, la reconnaissance de l’État palestinien est-elle suffisante pour relancer un processus de paix ayant des chances d’aboutir ?

    C’est une question qui n’est pas neuve. La question se pose déjà depuis la fin de la guerre. Ce qui me navre, c’est qu’elle se pose avec répétition et un peu de naïveté, car tous les jours on entend dire où en est le processus de paix, mais tout le monde sait que le processus de paix est mort. Il ne faut pas demander des nouvelles d’un mort, mais ça amuse la communauté internationale. En réalité, les protagonistes de ce conflit ne souhaitent pas la paix, ils veulent le processus de paix, ce qui est différent. La reconnaissance de l’État palestinien n’est pas négligeable, mais tout cela finira dans le ridicule. La France vient de se prononcer avec courage sur cette question, mais un courage qui tape dans un édredon de plumes. Les jeux sont faits de telle façon que ça ne bouge pas, on voit bien que, dès qu’il y a une décision de prise qui condamne Israël, il y a le veto américain ou un autre veto. Les grandes puissances ne veulent pas que ça avance. Aujourd’hui, la Russie est quand même un peu affaiblie et n’a pas le pouvoir qu’elle pouvait avoir autrefois pour peser dans le conflit israélo-palestinien. On se dirige vers une situation qui n’est pas très originale.

     

    Sihem Souid -  chargée de mission au ministère de la Justice.


    Source : Le Point

    50 réponses à [Reprise] “Nous n’avons plus de politique étrangère indépendante ; ceux qui commandent sont les États-Unis et Israël”, par Roland Dumas

    http://www.les-crises.fr/nous-n-avons-plus-de-politique-etrangere-independante-ceux-qui-commandent-sont-les-etats-unis-et-israel-par-roland-dumas/

     

    « La France outragée, la France brisée, la France martyrisée et la France dégradée… !! »

     


    LA FRANCE EST RUINEE PAR UNE CLASSE POLITIQUE VEULE ET LACHE (LIESI)

     


    Patrimoine De Manuel Valls : 93 000 Euros Déclarés 2 Millions Légalement Camouflés!


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    Adressée à Monsieur le President de la Republique 
    Cette pétition sera remise à:
    Monsieur le President de la Republique

    Décidez le retrait de la France de la structure militaire intégrée de l'OTAN

    A Monsieur Le Président de la République,

    Au moment où la Crise Ukrainienne entre OTAN et Russie nous replonge dans les dédales d’une nouvelle Guerre Froide, au moment où les tensions économiques, énergétiques et sociales peuvent à tout moment allumer la mèche d’une bombe infernale, il importe à la France de montrer un autre chemin que celui de la confrontation et de faire entendre une autre voix que celle de l’OTAN et des USA.

    A l’orée de la Grande Guerre, c’est cette voix là qu’avait voulu porter Jaurès dans son dernier discours de Vaise du 25 juillet 1914 ; il alertait ainsi le monde sur la mécanique infernale des Traités qui allait plonger l’Europe dans d’innommables charniers :

    « A l’heure actuelle, nous sommes peut-être à la veille du jour où l’Autriche va se jeter sur les Serbes et alors l’Autriche et l’Allemagne se jetant sur les Serbes et les Russes, c’est l’Europe en feu, c’est le monde en feu. »

     

    Deux guerres plus tard, à la Libération, le Général de Gaulle ne voulut pas se ranger dans une politique d’alignement atlantique systématique. Pour lui, la France, entre l'Amérique et la Russie, devait être « un lien et non pas un enjeu ». Il précisa dans un message public du 17 novembre 1945 qu'il fallait mener : « une politique française d'équilibre entre deux très grandes puissances, politique que je crois absolument nécessaire pour l'intérêt du pays et même pour celui de la paix. »

     

     

    C’est cette vision là du rôle de la France, qui le conduisit à décider en 1966 le retrait de la structure militaire de l’OTAN.

    Le 7 mars 1966, Maurice Couve de Murville remit à l'ambassadeur américain Charles Bohlen une lettre manuscrite du général de Gaulle au président Johnson. Il lui annonçait que la France, sans dénoncer le traité instituant l'Alliance atlantique, avait décidé « de recouvrer sur son territoire l'ancien exercice de sa souveraineté, actuellement entamée par la présence permanente d'éléments militaires alliés ou par l'utilisation habituelle qui est faite de son ciel, de cesser sa participation aux commandements intégrés et de ne plus mettre de forces à la disposition de l'OTAN. » États-majors, services et forces de l'OTAN avaient un an pour évacuer leurs 30 bases militaires, leurs 27 000 soldats et leurs 37 000 employés civils.

     

     

    Le retour de la France dans les structures militaires de l’OTAN n’a été décidé que très récemment par le Président Sarkozy et n’a pas fait l’unanimité au sein de sa majorité.

    Cette décision a fait l’objet d’une question de confiance à l’Assemblée Nationale le mardi 17 mars 2009, quarante trois ans –à 10 jours près-après la décision souveraine du Général De Gaulle.

    Le Premier Ministre François Fillon justifiait ainsi ce retour de la France dans le Commandement intégré de l’OTAN :

    « Il y a quarante ans, le général de Gaulle se retirait d'une organisation compacte, dressée face au pacte de Varsovie, et exclusivement dirigée par les États-Unis. Depuis, c'est la notion de coalition d'États volontaires à participation variable qui s'est imposée au détriment des schémas rigides de la guerre froide.

    En 1966, mesdames et messieurs les députés, la logique des blocs réglait la géopolitique mondiale.

    Rester dans les structures intégrées de l'OTAN, c'était aliéner les choix politiques de la France à cette logique binaire que le général de Gaulle voulait justement transcender.

    En 1966, les États-Unis imposaient la doctrine de la riposte graduée à l'OTAN et ils n'y prévoyaient aucun partage des responsabilités. Rester dans les structures intégrées, c'était prendre le risque de nous retrouver engagés dans des conflits qui n'étaient pas les nôtres… »


    Voici le résultat du scrutin :

    Nombre de votants 567

    Nombre de suffrages exprimés 567

    Majorité absolue 284

    Pour l’approbation 329

    Contre 238.

     

     

    La logique parlementaire du vote de confiance l’a donc emporté sur la volonté géopolitique d’indépendance et de souveraineté voulue par le Général De Gaulle.

    Malheureusement, les évolutions géopolitiques actuelles nous conduisent à une situation de crise encore plus dangereuse que la Guerre Froide des années 60-80. Comme l’énonçait fort justement François Fillon le 17 mars 2009 : « Rester dans les structures intégrées, c'était prendre le risque de nous retrouver engagés dans des conflits qui n'étaient pas les nôtres »


    Monsieur Le Président de la République, vous pouvez vous inscrire dans le chemin tracé par Jaurès et De Gaulle et redonner à la France son indépendance, sa volonté d’équilibre, de paix entre l’Amérique et la Russie.

     

     

    Nous, citoyens du Monde, nous vous demandons de décider le retrait de la France des structures militaires intégrées de l’OTAN et de porter ainsi le message d’une France souveraine, indépendante, ouverte au dialogue Est-Ouest et désireuse de promouvoir une diplomatie d’équilibre et de compromis à l’opposé des logiques guerrières d’affrontement actuellement à l’œuvre.

     

     

     

    Adressée à
    Monsieur le President de la Republique
    Décidez le retrait de la France de la structure militaire intégrée de l'OTAN

    https://www.change.org/p/monsieur-le-president-de-la-republique-d%C3%A9cidez-le-retrait-de-la-france-de-la-structure-militaire-int%C3%A9gr%C3%A9e-de-l-otan?recruiter=24584512&utm_source=share_petition&utm_medium=twitter&utm_campaign=share_twitter_responsive

     

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