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    A l'aube d'une troisième guerre mondiale ?
    http://regardsurlarealite.centerblog.net/103-a-aube-une-troisieme-guerre-mondiale.
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    La 3e guerre mondiale a déjà commencé
    par eva R-sistons
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    La 3e guerre mondiale a commencé, d'ailleurs depuis plusieurs années. Et pourtant, qui s'en doute ? L'économie américaine est exsangue (seule le complexe militaro-industriel se porte bien) : Comment masquer sa décrépitude ? Comment détourner l'attention de l'Opinion ? Et la dépression a contaminé l'Europe vassale. Dans le même temps, la population croit, la pollution aussi, les ressources s'épuisent, et des puissances émergent.
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    L'Empire anglo-saxon moribond est dangereux. L'hégémonie qu'il ne peut maintenir par le business, il va la perpétuer par la guerre. D'ailleurs, un capitalisme aux abois surmonte ses échecs en mettant le feu à la planète. Et c'est radical pour la surpopulation ! Cette fois, il ne s'agira plus de millions mais de milliards de victimes. La route sera libre pour les prédateurs en quête de nouvelles terres, de nouvelles ressources, de nouvelles exploitations.  Et les industriels de la Reconstruction se partageront les dépouilles. La machine économique pourra repartir !
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    La crise couve depuis des années. Des pays ont émergé, et puis la Russie a commencé à panser ses plaies et à redresser la tête. L'Empire tremble. Il faut disloquer le puissant allié slave, yougoslave, sur le continent européen.  De surcroît, ce territoire est encore communiste : Deux bonnes raisons pour l'attaquer, puis le morceler, le soustraire à l'allié russe ! Des massacres ethniques sont mis en scène, encore et toujours, l' Opinion gobe tout. Une fois la Yougoslavie divisée, l'Empire peut régner sur la région tout en affaiblissant la Russie. Et dans la foulée, l'OTAN (bras armé de l'Empire) installe dans le Kosovo mafieux désormais indépendant, sa plus grosse base militaire en Europe. 
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    Après la Yougoslavie de Tito le communiste, voici l'Irak du laïc Saddam Hussein. Accusation d'"armes de destruction massive" infondées, et que dire du faux témoignage des "couveuses sanglantes" imputées au régime irakien au Koweït ? Elles ont là aussi servi à justifier l'entrée en guerre des Occidentaux. Et l'Irak tombe rapidement, avec en partie la légendaire garde du dictateur qui ne résiste même pas... car elle a été, au préalable, soudoyée par l'argent américain qui achète tout !
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    Suivent plusieurs autres guerres géostratégiques (notamment en Afghanistan, maintenant au Soudan, au Mali...), et voici la charge menée contre la Libye par un faux philosophe au service d'Israël, BHL, et par  Sarkozy "l'Américain". Tout est mensonge, mise en scène, propagande, et Celui qui a promu un étonnant "socialisme vert" (logement offert aux familles, eau et électricité gratuites, produits de première nécessité subventionnés..) et qui a fait en 7 ans de la Libye (Etat le plus arriéré du continent, sans dispensaire, sans école..) un pays moderne (notamment pour les femmes), un "pays de cocagne", le plus prospère d'Afrique (pas de dette, importantes réserves d'or, revenu élevé des habitants, pas de chômage, Système de Santé et d'Education performants, emploi de plus de 2 millions d'Africains..), Celui-là, donc, en l'occurrence Kadhafi, est torturé et assassiné au nom de nos grandes démocraties... Et le pays est disloqué, ravagé, ruiné et pillé par les multinationales occidentales, et puis les réserves d'or sont partagées entre les envahisseurs anglais, américains, israéliens, français, alors que le Système capitaliste financier est imposé au pays, avec ses exigences, ses rackets, ses taux usuriers, ses dettes, ses pillages, ses privatisations... Et tandis que les partisans du Colonel Kadhafi (qui avait réussi à débarrasser la Libye de ses potentats corrompus sans verser le moindre sang) sont impitoyablement traqués jusque chez eux, torturés, liquidés, tandis que le "socialisme vert" est aboli, tandis que le pays jusqu'alors uni derrière son dirigeant laïc est désormais en proie aux luttes claniques, ethniques... une fausse démocratie s'installe avec des élections bidons (faible taux de participation, aucun représentant de l'ancien Régime, victoire des "Libéraux" à la solde de l'Etranger) et des marionnettes islamistes de l'Occident dont le premier acte est d'ailleurs d'instaurer la Charia ! Qu'importe, les Médias claironnent partout que la démocratie a triomphé, et que cette démocratie-là sera bientôt instaurée en Syrie. Et dans cette nouvelle "démocratie" dessinée par les BHL, les Netanayahu, les Obama-Cameron, les Sarkozy-Fabius, prospèrent désormais les Islamistes les plus radicaux qui vont faire du pays une rampe de lancement des attaques contre l'Etat laïc syrien soutenu par les Chrétiens !
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    Et maintenant, c'est au tour de la Syrie d'être attaquée par la Coalition impériale de l'Occident, dotée d'une caution "arabe" avec les laquais du Qatar et d'Arabie Saoudite et tous les Islamistes fanatiques adversaires des Régimes laïcs.
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    Grâce à la Russie de Poutine plaidant contre l'ingérence dans les affaires intéreures des nations, et pour un monde multilatéral et de paix, grâce aussi à son allié chinois, les résolutions de ce faux organisme de Paix qu'est l'ONU sont bloquées, mais la guerre est menée de l'intérieur par un Occident qui arme, forme, soutient les Islamistes radicaux  opposés aux laïcs et aux Chrétiens du Régime syrien. Et les mêmes recettes sont employées : Faux massacres attribués aux soldats de Bachar-el-Assad (en réalité tournés dans les studios du Qatar, ou utilisation d'anciennes images de la guerre d'Irak, ou atrocités commises par l'Armée Syrienne dite "libre"), faux Observateurs des Droits de l'Homme, propagande de guerre, média-mensonges... la panoplie habituelle !
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    Après avoir promis "Le changement, c'est maintenant", François Hollande, via son Ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius au service des intérêts d'Israël, poursuit la politique de son prédécesseur, et la France continue sa sale croisade contre un Etat souverain soutenu par 80 % de sa population ! Pouvons-nous nous prévaloir de tels pourcentages en France ??? En tous cas, on se doute de la suite qui ressemblera étrangement à la situation  qui prévaut en Irak, en Libye... pays désormais soumis aux "démocrates irréprochables" de l'Occident !
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    Après la Syrie, on conditionne déjà l'Opinion à la guerre contre l'Iran. Tandis que nous sommes amenés à verser des larmes, encore et toujours, sur les sempiternels malheurs de la Communauté juive (encore ce 21 août avec un reportage sur les rafles du Vel d'Hiv), sans aucune preuve les dirigeants israéliens accusent les Iraniens de l'attentat en Bulgarie et maintenant aussi le Hezbollah... comme par hasard les deux derniers dirigeants de la région à refuser l'hégémonie de l'Occident, ses diktats, ses lois, son Nouvel Ordre Mondial dictatorial monstrueux !
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    Lorsque la Syrie sera domptée et qu'elle servira à son tour de base contre l'Iran, l'Occident "démocrate" s'attaquera aux derniers non-alignés : l'Iran et le Liban (du Hezbollah) d'abord, puis à la Russie et enfin à la Chine. Parallèlement, des coups d'Etat feutrés sont menés contre des Etats progressistes d'Amérique Latine (Honduras, Paraguay pour commencer), en attendant les gros morceaux vénézuelien, bolivien, cubain, etc, qu'il faudra de force aligner, soumettre au Nouvel Ordre Mondial anglo-saxon et israélien.
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    La suite, on la devine : La guerre mondiale pleine et entière,  peut-être 5 milliards de morts, une partie de l'humanité ruinée (et les Industriels de la Reconstruction aux mains des Cheney et Co à l'oeuvre), les ressources accaparées, des dirigeants et des Médias aux ordres, le Nouvel Ordre Mondial et son contrôle total des individus. 
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    Mais la guerre mondiale a commencé en Europe avec l'attaque de la Yougoslavie communiste et souveraine, elle se poursuit discrètement aujourd'hui avec la Syrie, et lorsque l'Iran sera ciblé à son tour, nous aurons tout à craindre. 
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    Et pourquoi l'Occident a-t-il lancé cette guerre contre l'humanité ? Exsangue économiquement parlant, maintenu sous perfusion sur le plan financier, confronté au boom démographique, à l'épuisement des ressources surexploitées par lui, obsédé par le besoin de dominer et de contrôler tout (Nations, Pouvoirs, Médias, peuples... de manière anti-démocratique), et soucieux de vendre au maximum ses armes de destruction massive de plus en plus sophistiquées comme de les "rentabiliser" sur les populations (pour des raisons de profit, de dépopulation et de manifestation de sa puissance), cet Occident s'est lancé dans une folle fuite en avant pour l'accaparement des terres, des ressources vitales, des zones stratégiques notamment pour le passage des pipe-line... et il installe partout des bases militaires à son service. Il tient aussi à imposer au monde son Système capitaliste anglo-saxon générant des profits insensés pour les uns, la misère pour les autres.
    Au final, tout doit aboutir au Nouvel Ordre Mondial, au Pouvoir unique orchestré par les Grandes banques sur le dos des peuples, en spoliant les Nations de leurs réserves d'or, de leurs richesses, de leurs ressources, de leurs libertés, de leurs droits, de leurs protections sociales, de leurs services publics, de leur patrimoine.... comme en Grèce, d'abord en privant peu à peu les pays émergents (la Russie, la Chine..) de leurs zones d'influence, ensuite en attaquant les non-alignés, les pays réfractaires à cette gouvernance mondiale inique et dangereuse.
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    Sans une réaction rapide, globale et concomitante des populations de la planète à cette menace totale, nous nous dirigeons vers l'apocalypse nucléaire décrétée par les apprentis sorciers à Londres, à Washington, à Tel-Aviv, à Paris, qui se sont arrogés droit de vie et surtout de mort sur les peuples conditionnés par les Médias prostitués.
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    Eva R-sistons

     


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    Syrie : La vraie nature de l’opposition

    Il existe encore des journalistes,
    de vrais journalistes,
    au service de l' Information,
    comme Charlie Skelton de The Guardian (GB),
    saluons-les ! (Chantal Dupille)


    Charlie Skelton - The Guardian (UK)


    Les médias ont été trop passifs
    au sujet des sources de l’opposition syrienne,
    sans s’intéresser à leur nature
    et à leurs affiliations politiques.
    Il est temps d’y regarder de plus près…

    16 juillet 2012

    C’est un cauchemar qui se déroule en Syrie, dans les maisons d’al-Heffa et dans les rues de Houla. Et nous savons tous comment l’histoire va finir : avec des milliers de soldats et de civils tués, des villes et des familles détruites, et le président Assad battu à mort dans un fossé.


    C’est l’histoire de la guerre en Syrie, mais une autre histoire doit être dite. Une histoire moins sanglante, mais néanmoins importante. C’est une histoire des faiseurs de contes : les portes paroles, les « spécialistes de la Syrie », les « militants démocrates. » Les faiseurs de déclarations. Les gens qui « exhortent, » et « avertissent »et « appellent à l’action. »


    C’est une histoire sur les membres les plus cités de l’opposition syrienne et leur connexion au business anglo-américain de fabrication d’oppositions. Les médias d’information grand public ont été, pour l’essentiel, remarquablement peu regardants au sujet des sources syriennes : en les présentant simplement comme « portes parole officiels » ou « militants pour la démocratie » sans, en général, examiner leurs déclarations, leurs trajectoires ou leurs affiliations politiques.


    Il est important de le souligner : enquêter sur la trajectoire d’un porte-parole Syrien ne revient pas à mettre en doute la sincérité de son opposition à Assad. Mais une passion haineuse contre le régime Assad n’est en rien une garantie d’indépendance. En fait, in certain nombre de personnalités importantes du mouvement syrien d’opposition sont des exilés de longue date qui étaient subventionnés par le gouvernement US pour affaiblir le gouvernement Assad bien avant le déclenchement du Printemps arabe.


    Même si la déposition du président Assad par la force n’a pas encore été ouvertement affichée par le gouvernement des Etats Unis, ces portes parole plaident ouvertement pour une intervention militaire en Syrie et sont de ce fait des alliés naturels pour les néoconservateurs US bien connus qui avaient soutenu l’invasion de l’Irak par Bush et font maintenant pression sur l’administration Obama pour qu’elle intervienne. Et comme nous le verrons, plusieurs de ces portes parole ont trouvé un soutien auprès de ceux qui, des deux côtés de l’Atlantique, sont en faveur d’ une intervention militaire, et dans certains cas, ils ont développé d’anciennes et lucratives relations avec eux.


    « Le temps est compté » [Le sable s’écoule dans le sablier] a déclaré Hillary Clinton dimanche. Il est donc grand temps, au moment où les combats en Syrie s’intensifient, et où des bateaux de guerre russes font route vers Tartous, de regarder de plus près ceux qui parlent au nom du peuple syrien.

     

    Le Conseil National Syrien


    Les portes-parole d’opposition les plus cités sont les représentants officiels du Conseil National Syrien (CNS). Le CNS n’est pas la seule organisation d’opposition – mais il est généralement considéré comme « la principale coalition d’opposition » (BBC). Le Washington Times le décrit comme « une organisation qui coordonne des factions rivales basées hors de Syrie. » Le CNS est certainement l’organisation d’opposition qui a les relations les plus étroites avec les puissances occidentales et qui a appelé à une intervention étrangère dès les premières phases du soulèvement. En février de cette année, à l’ouverture du sommet des Amis de la Syrie en Tunisie, William Hague [ministre britannique des affaires étrangères, NdT] avait déclaré : « Je rencontrerai les dirigeants du Conseil national Syrien d’ici quelques minutes… Nous, ainsi que d’autres nations, les traiterons et les reconnaîtrons en tant que représentants légitimes du peuple syrien. »

    Le plus haut porte-parole officiel du SNC est l’universitaire syrienne établie à Paris, Bassma Kodmani.

     

    Bassma Kodmani §


    Kodmani est membre du bureau exécutif et chargée des affaires étrangères au Conseil National Syrien. Kodmani est proche du centre de la structure de pouvoir du CNS, et elle est un des porte-paroles du CNS les plus actifs. « Aucun dialogue n’est possible avec le régime en place. Nous ne pouvons discuter que de la manière d’aller vers un système politique différent, » a-t-elle déclaré cette semaine. On la retrouve, citée par l’AFP : « L’étape suivante requiert une résolution sous le chapitre VII [de la charte de l’ONU] qui autorise l’usage de tous les moyens légitimes, de moyens coercitifs, d’un embargo sur les armes ainsi que l’usage de la force pour obliger le régime à se conformer » [à la résolution].


    Cette déclaration a été titrée de la manière suivante : « Les Syriens appellent à une force armée de maintien de la paix » (Herald Sun, Australie). Quand il est fait appel à une action militaire internationale de grande ampleur, il semble tout simplement raisonnable de demander : qui exactement fait cet appel ? Nous pouvons dire simplement, « un porte-parole officiel du SNC, » ou nous pouvons regarder d’un peu plus près.


    Cette année, c’était le deuxième Bilderberg pour Kodmani. A la conférence de 2008, Kodmani était inscrite en tant que française ; en 2012 sa francité avait disparu et elle était inscrite simplement comme « internationale » - sa patrie était devenue le monde des relations internationales.


    Quelques années en arrière, Kodmani travaillait pour la Ford Foundation au Caire, où elle était directrice de son programme de gouvernance et de coopération internationale. La Ford Foundation est une vaste organisation dont le siège est à New York et Kodmani avait déjà un rang assez haut placé. Mais elle était sur le point de monter d’une division.


    Vers cette époque, février 2005, les relations syro-étatsuniennes s’étaient gravement détériorées, et le président Bush avait rappelé son ambassadeur à Damas. De nombreux projets d’opposition datent de cette période. « L’argent US pour des personnalités de l’opposition syrienne a commencé à affluer sous le président George W. Bush après qu’il a effectivement gelé les relations politiques avec Damas en 2005, » explique le Washington Post.


    En septembre 2005, Kodmani a été nommée directrice exécutive de l’Arab Reform Initiative (ARI)- un programme de recherche initié par une puissante organisation de lobbying, le Council on Foreign Relations (CFR).


    Le CFR est un think tank d’élite en matière de politique étrangère, l’Arab Reform Initiative est présenté sur son site web comme un « projet du CFR. » Plus précisément, l’ARI a été lancée par une organisation interne au CFR appelée le US/Middle East Project" – un groupe de diplomates de haut niveau, de financiers et d’officiels du renseignement, dont l’objectif affiché est d’entreprendre une « analyse politique » régionale de sorte « à prévenir les conflits et à promouvoir la stabilité. » L’ US/Middle East Project poursuit ces objectifs sous la supervision d’un conseil international présidé par le général en retraite Brent Snowcroft.

    Brent Snowcroft (président émérite) est un ancien conseiller pour la sécurité nationale du président des Etats Unis – il avait succédé dans ce rôle à Henry Kissinger. A côté de Snowcroft dans le bureau international, nous trouvons son collègue en géostratégie Zbigniew Brzezinski qui lui avait succédé comme conseiller pour la sécurité nationale, et Peter Sutherland, le PDG de Goldman Sachs International. Donc, dès 2005, nous avions une partie du gratin de la banque et du renseignement en occident qui sélectionnait Kodmani pour diriger un projet de recherche sur le Moyen Orient. En septembre de cette année là, Kodmani avait été nommée directrice à plein temps du programme. Plus tôt en cette année 2005, le CFR avait assigné le « contrôle financier » du projet au Centre for European Reform (CER). C’est là que les Britanniques entrent en scène.


    Le CER est supervisé par Lord Kerr ; le vice président de Royal Dutch Shell. Kerr est un ancien chef du service diplomatique et est conseiller principal à Chatham House (un think tank qui réunit les meilleurs cerveaux de l’establishment diplomatique britannique).


    En charge de la gestion au jour le jour du CER, nous avons Charles Grant, ancien rédacteur en chef de la rubrique défense de The Economist, et membre en ce moment de l’ European Council on Foreign Relations (ECFR), un « thinktank paneuropéen » rempli de diplomates, d’industriels, de professeurs et de premiers ministres. Dans la liste de ses membres, vous trouverez le nom : « Bassma Kodmani (France/Syrie) – Directrice Exécutive, Arab Reform Initiative. »


    Autre nom sur la liste : George Soros – le financier dont l’organisation à but non lucratif ‘Open Society Foundations » est une des principales sources de financement de l’ECFR. A ce niveau, les mondes de la banque, de la diplomatie, de l’industrie, du renseignement et les divers fondations et instituts de stratégie politique se retrouvent tous ensemble et, là, au milieu de tout ça, se trouve Kodmani.


    Ce qu’il faut relever, c’est que Kodmani n’est pas une quelconque « militante pro-démocratie » qui s’est retrouvée par hasard devant un microphone. Elle dispose de références diplomatiques impeccables : elle a le statut de directrice de recherche à l’Académie Diplomatique Internationale – « une institution indépendante et neutre qui a pour vocation de promouvoir une diplomatie moderne ». L’Académie est présidée par Claude Cousseran, un ancien chef de la DGSE – le service de renseignements extérieurs français.


    L’image qui se forme est celle de Kodmani comme fidèle lieutenant de l’industrie anglo-américaine de promotion de la démocratie. Sa « province d’origine » (d’après le site internet du CNS) est Damas, mais elle a des relations professionnelles étroites et anciennes avec précisément ces mêmes puissances qu’elle appelle à intervenir en Syrie.


    Et nombre de ses collègues porte-paroles ont également de bonnes relations.


    Radwan Ziadeh


    Un autre représentant du SNC souvent cité est Radwan Ziadeh – directeur des relations extérieures du Conseil National Syrien. Ziadeh a un CV impressionnant : senior fellow d’un think tank de Washington financé par le gouvernement fédéral, l’US Institute of Peace (le conseil d’administration de l’USIP est plein d’anciens du Département de la Défense et du National Security Council ; son président est Richard Solomon, ancien conseiller de Kissinger au National Security Council).


    En février de cette année, Ziadeh s’est associé à un groupe de faucons de l’élite de Washington pour signer une lettre appelant Obama à intervenir en Syrie : parmi ses cosignataires figurent James Woolsey (ancien chef de la CIA), Karl Rove (le mentor de Bush junior), Clifford May (Committee on the Present Danger) et Elisabeth Cheney, ancienne directrice de l’ Iran-Syria Operations Group au Pentagone.


    Ziadeh est un organisateur infatigable, un parfait initié de Washington en relation avec certains des plus puissants think tanks de l’establishment. Les connections de Ziadeh s’étendent jusqu’à Londres. En 2009, il est devenu chercheur invité à Chatham House, et en juin de l’année dernière, il était présent dans le groupe d’experts d’un de leurs évènements – « Imaginer l’avenir politique de la Syrie » - partageant le plateau avec un autre porte-parole du CNS, Ausama Monajed (des informations sur Monajed ci-dessous) et un membre du CNS, Najib Ghadbian.


    Le Wall Street Journal a identifié Ghadbian comme un des premiers intermédiaires entre le gouvernement US et l’opposition syrienne en exil : « Un premier contact entre la maison Blanche et le Front du Salut national (FSN) avait été assuré par Najib Ghadbian, un politologue de l’université de l’Arkansas. » C’était en 2005. Une année qui a marqué un tournant.


    En ce moment, Ghadbian est membre du secrétariat général du CNS, et est au conseil de surveillance d’une organisation politique basée à Washington, le Syrian Center for Political and Strategic Studies (SCPSS) – une organisation dont il est le co-fondateur.


    Ziadeh construit ce genre de relations depuis des années. En 2008, Ziadeh avait participé à une réunion avec des personnalités d’opposition dans des locaux gouvernementaux à Washington : une mini-conférence intitulée « Syria In-Transition ». La réunion avait été co-sponsorisée par un organisme basé aux USA appelé le Democracy Council et une organisation basée au Royaume Uni appelée le Movement for Justice and Development (MJD). Ce fut un grand jour pour le MJD – son président, Anas Al-Abdah, s’était déplacé de Grande Bretagne aux Etats Unis pour l’occasion avec son directeur des relations publiques. Ci-après, une description de cette journée tirée du site internet du MJD : « La conférence a vu une affluence exceptionnelle puisque la salle était bourrée à craquer d’invités de la Chambre des représentants et du sénat, ce représentants de centres d’études, de journalistes et dde Syriens expatriés aux USA. »


    La journée avait débuté par un discours inaugural de James Prince, directeur du Democracy Council. Ziadeh participait à un groupe d’experts présidé par Joshua Muravchik (l’auteur ultra-interventionniste de la lettre ouverte « Bomb Iran » en 2006). Le thème de la discussion était « l’émergence d’une opposition organisée. » Assis à côté de Ziadeh danns ce groupe de discussion, se trouvait le directeur des relations publiques du MJD – un homme qui deviendra plus tard son collègue porte-parole au CNS – Ausama Monajed.


    Ausama Monajed


    Avec Kodmani et Ziadeh, Ausama (ou parfois Osama) Monajed est un des plus importants porte-paroles du CNS. Il y en a d’autres, bien sûr – le CNS est une structure énorme qui comprend les Frères Musulmans. Le spectre de l’opposition à Assad est très large, mais ce sont là quelques voix essentielles.


    Il y a d’autres porte-paroles officiels qui ont une longue carrière politique, comme George Sabra du Parti Démocratique Populaire Syrien – Sabra a subi l’arrestation et un long séjour en prison pour son combat contre le « régime répressif et totalitaire en Syrie. » Et il existe d’autres voix d’opposition en dehors du CNS comme l’écrivain Michel Kilo, qui parle avec éloquence de la violence qui ravage son pays. « La Syrie est en cours de destruction – rue après rue, ville par ville, village après village. Qu’est-ce que ce genre de solution ? Pour le maintien au pouvoir d’un petit groupe, tout le pays est détruit. »


    Mais il est hors de doute que la principale organisation d’opposition est le CNS et on constate que ce sont souvent Kodmani, Ziadeh et Monajed qui le représentent. Monajed apparaît souvent comme commentateur sur les chaînes télévisées d’informations. On le voit ici s’exprimant depuis son bureau à Washington. Monajed n’édulcore pas son message : « Nous voyons tous les jours à la télévision des civils assassinés et des enfants assassinés et tués, et des femmes violées »


    Dans le même temps, sur Aljazeera, Monajed parle de « ce qui se passe vraiment, en réalité, sur le terrain, » des « miliciens d’Assad » qui « viennent et violent les femmes, tuent les enfants et les personnes âgées. » Monajed est devenu, depuis seulement quelques jours, blogueur sur le Huffington Post UK, où il explique en long et en large ; « Pourquoi le monde doit intervenir en Syrie » - appelant à une « assistance militaire directe » et à une « aide militaire étrangère. » Une fois de plus, la bonne question pourrait être : qui est ce porte-parole qui appelle à une intervention militaire ?


    Monajed est membre du CNS où il est conseiller du président et il est, selon sa biographie au CNS, « le fondateur et directeur de Barada Television, » une chaîne satellitaire basée à Vauxhall, Londres sud. En 2008, quelques mois après avoir assisté à la conférence Syria In-Transition, Monajed était reparti pour Washington, invité à dîner avec George W. Bush avec d’autres dissidents bien en cour (on peut voit Monajed sur la photo souvenir, le troisième à partir de la droite, cravate rouge, non loin de Condoleeza Rice –à l’opposé de Garry Kasparov).


    A cette époque, en 2008, le Département d’Etat US connaissait Monajed en tant que « directeur des relations publiques pour le Mouvement pour la Justice et le Développement (MJD) qui dirige la lutte pour un changement démocratique et pacifique en Syrie. »


    Examinons de plus près le MJD. L’an dernier, le Washington Post a sélectionné une information de Wikileaks qui a publié des quantités de communications diplomatiques piratées. Ces communications montrent qu’un important flux financier va du Département d’Etat US au Mouvement pour la Justice et le Développement dont le siège se trouve en Grande Bretagne. Selon l’article du Washington Post : « Barada TV est étroitement affiliée au Mouvement pour la Justice et le Développement, un réseau d’exilés Syriens établi à Londres. Les câbles diplomatiques américains classifiés montrent que le Département d’Etat a donné pas moins de 6 millions de dollars à cette organisation depuis 2006 pour qu’elle fasse fonctionner la chaîne satellitaire et pour financer d’autres activités à l’intérieur de la Syrie. »


    Un porte-parole du Département d’Etat avait réagi à cet article en déclarant : « Essayer de promouvoir une transformation vers un processus plus démocratique dans cette société ne porte pas nécessairement atteinte au gouvernement en place ». » Et ils ont raison, « pas nécessairement. »


    Questionné au sujet de l’argent du Département d’Etat, Monajed dit lui-même « ne pas pouvoir confirmer » un financement du Département d’Etat US pour Barada TV, mais déclare : « Je n’ai personnellement pas reçu un centime. » Malik al -Abdeh, tout récemment encore chef de la rédaction à Barada TV insiste : « Nous n’avons pas eu de liens directs avec le Département d’ Etat US. » La signification de cette phrase tourne autour du mot « directs ». Il convient de noter que Malik al -Abdeh, se trouve aussi être un des fondateurs du Mouvement pour la Justice et le Développement (destinataire de 6 millions de dollars du Département d’Etat selon le câble rendu public). Et il est le frère du président de la chaîne, Anas Al-Abdah. Il est aussi copropriétaire de la marque déposée du MJD : ce que Malik al Abdeh reconnaît, c’est que Barada TV reçoit une bonne part de ses financements d’une fondation américaine : le Democracy Council. Un des co-sponsors (avec le MJD) de la mini-conférence Syria In-Transition. Donc, ce que nous avons en 2008, lors de cette même réunion, ce sont précisément les dirigeants de des organisations identifiées dans les câbles Wikileaks comme étant le canal (le Democracy Council) et le bénéficiaire (le MJD) de grosses sommes d’argent du Département d’Etat.


    Le Democracy Council (un pourvoyeur de subventions basé aux Etats Unis) cite le Département d’Etat comme étant une de ses sources de financement. Il travaille ainsi : le Democracy Council sert d’intermédiaire pour gérer des subventions en tant qu’intermédiaire entre la "Middle East Partnership Initiative" du Département d’Etat et des « partenaires locaux » (comme Barada TV). Comme l’explique le Washington Post :

    « Plusieurs câbles diplomatiques émanant de l’ambassade à Damas révèlent que les exilés Syriens reçoivent de l’argent d’un programme du Département d’Etat appelé la Middle East Partnership Initiative. Selon ces câbles, le Département d’Etat a fait transiter l’argent à l’organisation en exil via le Democracy Council, une fondation dont le siège se trouve à Los Angeles. »


    Le même article attire l’attention sur un câble de 2009 émis par l’ambassade US en Syrie qui indique que le Democracy Council a reçu 6,3 millions de dollars du Département d’Etat pour réaliser un programme concernant la Syrie, la "Civil Society Strengthening Initiative". Le câble la décrit comme « un discret effort de collaboration entre le Democracy Council et des partenaires locaux » dans le but de produire, entre autres choses, « divers concepts de diffusion [des idées]. » Selon le Washington Post : « D’autres câbles indiquent clairement qu’un de ces concepts était Barada TV. »


    Il y a encore quelques mois, la Middle East Partnership Initiative (MEPI) du Département d’Etat était supervisée par Tamara Cofman Wittes (elle est maintenant à la Brookings Institution – un thinktank influent de Washington). Selon elle, la MEPI a « créé une ‘image’ positive des efforts des USA pour promouvoir la démocratie. » Quand elle travaillait sur ce dossier, elle avait déclaré : « Il y a de nombreuses organisations en Syrie et dans d’autres pays qui veulent des changements dans leurs gouvernements… C’est un agenda auquel nous croyons et nous allons le soutenir. » Et par soutien, elle veut dire financier.


    L’argent


    Ce n’est pas nouveau. Revenez un moment au début 2006, et vous avez une annonce par le département d’Etat d’une nouvelle « opportunité de subventionnement » appelée le « Syria Democracy Program. » Avec une offre de subventions d’un montant de « 5 millions de dollars sur l’année fiscale fédérale 2006. » Le but de ces subventions ? « Accélérer le travail des réformateurs en Syrie. »


    En ce moment, l’argent afflue encore plus vite que jamais (Cf le 18.7.12, attentat du "garde du corps" de Bcahar-el-Assad, grassement payé, note de CD). Au début juin 2012, le Syrian Business Forum a été lancé à Doha par des dirigeants de l’opposition, dont Wael Merza (secrétaire général du CNS). « Ce fonds a été établi pour soutenir toutes les composantes de la révolution en Syrie, » avait déclaré Merza. Le niveau de ce fonds ? Quelque 300 millions de dollars. La provenance de l’argent n’est pas claire du tout, quoique Merza « a fait allusion à un puissant soutien financier des Etats arabes du Golfe pour le nouveau fonds » (al Jazeera). A son lancement, Merza avait dit que quelque 150 millions de dollars avaient déjà été dépensés, en partie pour l’Armée Syrienne Libre (ASL).


    L’organisation d’hommes d’affaires Syriens de Merza était présente à une conférence du Forum Economique Mondial intitulée « Plateforme pour la coopération internationale » qui s’est tenue à Istanbul en novembre 2011. Tout cela s’inscrit dans le processus par lequel le SNC a grandi en réputation, pour devenir selon les propres termes de William Hague, « un représentant légitime du peuple syrien » et être capable de gérer ouvertement ces sommes énormes.


    Construire la légitimité – de l’opposition, de sa représentation, de l’intervention – est l’essentiel de bataille propagandiste.

     

    Dans une lettre ouverte publiée en février de cette année par USA Today, l’ambassadeur Dennis Ross déclarait : « Il est temps de rehausser le statut du Conseil national Syrien. » Ce qu’il voulait, urgemment, était « la création d’une aura d’inévitabilité du CNS comme alternative à Assad. » L’aura d’inévitabilité. Gagner la bataille à l’avance.


    Un combattant essentiel dans cette bataille pour les esprits et les cœurs est le journaliste Américain et blogueur pour le Daily Telegraph, Michael Weiss.


    Michael Weiss


    Un des experts de la Syrie les plus cités dans les médias occidentaux – et un enthousiaste d’une intervention occidentale – Michael Weiss fait écho à l’ambassadeur Ross quand il dit : Une intervention militaire en Syrie n’est pas tant une question de préférence que d’inévitabilité. »


    Certains écrits interventionnistes de Weiss peuvent être trouvés sur le site web beyrouthin pro-Washington appelé ‘NOW Lebanon’ – dont la section ‘NOW Syria’ est une source importante d’actualités syriennes. NOW Lebanon a été créé en 2007 par Eli Khoury, un cadre de Saatchi & Saatchi. Khoury est présenté dans l’industrie publicitaire comme « un spécialiste de la communication stratégique, spécialisé dans le développement de l’image de marque des entreprises et des gouvernements. »


    En mai dernier, Weiss avait déclaré à NOW Lebanon que grâce à la fourniture d’armes aux rebelles Syriens, « nous avons déjà commencé à voir quelques résultats. » Il avait montré une approbation semblable pour les développements militaires quelques mois auparavant dans un article pour le New Republic : « Au cours des dernières semaines, l’Armée Syrienne Libre et d’autres unités rebelles indépendantesont fait de gros progrès – à la suite de quoi, comme tout blogueur peut le faire, il avait présenté son « Plan d’action pour une intervention militaire en Syrie. »


    Mais Weiss n’est pas seulement un blogueur. Il est aussi le directeur de la communication et des relations publiques de la Henry Jackson Society, un thinktank de politique étrangère ultra-ultra-belliciste.


    Parmi les parrains de la Henry Jackson Society à l’international, figurent : James "ex-CIA boss" Woolsey, Michael "secrétaire à la sécurité intérieure" Chertoff, William "PNAC" [Project for a New American Century] Kristol, Robert "PNAC" Kagan’, Joshua "Bomb Iran" Muravchick, et Richard "Prince des Ténèbres" Perle. La société est dirigé par Alan Mendoza, conseiller en chef du groupe parlementaire interpartis sur la sécurité internationale et transatlantique.


    La Henry Jackson Society est intransigeante sur sa « stratégie avancée » pour la démocratie. Et Weiss est chargé du message. La Henry Jackson Society est fière de la grande influence de son chef des relations publiques : « Il est l’auteur de l’influent rapport « Intervention en Syrie ? Une évaluation de la légalité, de la logistique et des risques, » qui a été repris et approuvé par le Conseil national Syrien. »


    Le rapport original de Weiss a été rebaptisé "Safe Area for Syria" – et a fini sur le site web officiel syriancouncil.org, comme pièce de la littérature stratégique de leur bureau militaire. La reprise du rapport de la Hery Jackson Society a été orchestrée par le fondateur et directeur exécutif du Strategic Research and Communication Centre (SRCC) – un certain Ausama Monajed.


    Donc, le fondateur de Barada TV, Ausama Monajed, a édité le rapport de Weiss, l’a publié via sa propre organisation (le SRCC) et l’a transmis au Conseil national Syrien avac le soutien de la Henry Jackson Society.


    La relation ne pouvait pas être plus étroite. Monajed en vient même à traiter des demandes pour des « interviews de la presse avec Michael Weiss. » Weiss n’est pas le seul stratégiste à avoir esquissé une feuille de route pour cette guerre (de nombreux thinktanks y ont réfléchi, de nombreux faucons en ont parlé), mais certains des aspects les plus saillants sont le produit de sa réflexion.


    L’Observatoire Syrien pour les Droits de l’Homme


    La justification pour « l’inévitable » intervention militaire est la sauvagerie du régime du président Assad : les atrocités, les bombardements, les violations des droits de l’homme. L’information est cruciale ici, et une source domine toutes les autres quant à la fourniture d’informations sur la Syrie. Elle est citée à chaque fois : « Le directeur de l’Observatoire Syrien pour les Droits de l’Homme (OSDH) a déclaré à la Voice Of America que les combats et les bombardements avaient tué au moins 12 personnes dans la province de Homs. »


    L’OSDH est communément utilisé comme unique source pour d’informations et de bilans statistiques. Cette semaine, par exemple, l’AFP a publié cette dépêche : « Les forces syriennes ont bombardé les provinces d’Alep et de Deir Ezzor et au moins 35 personnes ont été tuées dimanche dans tout le pays, dont 17 civils, a annoncé un organisme d’observation. » Différentes atrocités ainsi que des chiffres de pertes sont énumérés, tous en provenance d’une seule source : « Rami Abdel Rahman, le directeur de l’Observatoire a déclaré par téléphone à l’AFP. »


    Des statistiques plus horribles les unes que les autres émanent en nombre de « l’Observatoire Syrien pour les Droits de l’Homme » (AP). Il est difficile de trouver une information de la presse sur la Syrie qui ne le cite pas. Mais qui sont-ils à l’OSDH ? « Ils », c’est Rami Abdulrahman (ou Rami Abdel Rahman), qui réside à Coventry.


    Rami Abdullrahman chez lui à Coventry


    Selon une dépêche Reuters de décembre de l’an dernier : « Quand il ne répond pas aux appels téléphoniques de la presse internationale, Abdulrahman n’est qu’à quelques minutes, plus bas dans la rue, dans son magasin de vêtements qu’il gère avec sa femme. »

    Quand le blog Middle East live du Guardian avait cité « Rami Abdul-Rahman de l’ Observatoire Syrien pour les Droits de l’Homme, » il avait aussi proposé un lien vers un article sceptique du Modern Tokyo Times, un article qui invitait les organes d’information à être un peu « plus objectifs quant à leurs sources » quand ils citent « cette soi-disant entité, » qu’est l’OSDH.


    Ce nom, « Observatoire Syrien pour les Droits de l’Homme », sonne si respectable, si inattaquable, si objectif. Et pourtant, quand Abdulrahman et son « ONG basée en Grande Bretagne » (AFP/NOW Lebanon) sont la seule source pour de nombreuses informations sur un sujet aussi important, il pourrait sembler raisonnable de soumettre cet organisme à un examen un peu plus approfondi que ce qui a été fait jusqu’à présent.


    Cet Observatoire n’est en aucun cas la source syrienne d’informations à qui on peut faire confiance aveuglément ou presque…


    Hamza Fakher


    La relation entre Ausama Monajed, le CNS, les faucons de la Henry Jackson Society et un média accepté sans condition peut s’observer dans le cas de Hamza Fakher. Le 1er janvier, Nick Cohen écrivait dans l’Observer : « Pour avoir un aperçu du niveau de la barbarie, écoutez Hamza Fakher, un militant pour la démocratie qui est une des sources les plus fiables sur les crimes que cache le blackout du régime sur l’information. »


    Il poursuit en reprenant les horribles récits de Fakher de tortures et de massacres. Fakher parle à Cohen d’une nouvelle technique de torture dont il a entendu parler, la plaque brûlante : « imaginez toute la chair fondant jusqu’à l’os avant que le prisonnier tombe sur la plaque. » Le lendemain, Shamik Das, écrivant sur la « base de preuves » dans le blog progressiste Left Foot Forward, cite la même source : « Hamza Fakher, un militant pour la démocratie, décrit l’affligeante réalité… » - répète le compte rendu de Cohen sur les atrocités.

     

    Alors, qui est exactement le « militant pour la démocratie » Hamza Fakher ?


    Il se trouve que Fakher est le co-auteur de Revolution in Danger, un « briefing de le Henry Jackson Society » publié en février 2012. Il a co-rédigé ce document avec Michael Weis, le directeur de la communication de la Henry Jackson Society. Et quand il ne co-écrit pas des briefings de la Henry Jackson Society, Fakher est le directeur de la communication du Strategic Research and Communication Centre (SRCC) basé à Londres. Selon leur site web, « Il a rejoint le centre en 2011 et a été chargé de la stratégie et des produits de communication du centre. »


    Comme vous vous en souvenz sans doute, le SRCC est dirigé par Ausama Monajed : « M. Monajed a fondé le centre en 2010. Il est largement cité et interviewé dans la presse et les médias internationaux. Il travaillait auparavant comme consultant en communication en Europe et aux Etats Unis et a été directeur de Barada Television… »


    Monajed est le patron de Fakher.


    Si ce n’était pas suffisant, pour la touche finale de Washington, on trouvera au conseil d’administration du Strategic Research and Communication Centre, Murhaf Jouejati, profeseur à la National Defence University, à Washington – « la première institution de formation militaire interarmes (JPME oint Professional Military Education) qui est « sous l’autorité de son président, le chef d’état-major inter armes. »


    Si vous aviez envie d’aller faire un tour au "Strategic Research and Communication Centre" de Monajed, vous le trouverez à cette adresse : Strategic Research & Communication Centre, Office 36, 88-90 Hatton Garden, Holborn, London EC1N 8PN.

     

    Office 36 à 88-90 Hatton Garden est aussi l’endroit où vous trouverez le siège londonien de The Fake Tan Company, Supercar 4 U Limited, de Moola loans (une société de crédit), d’Ultimate Screeding (for tous vos besoins de nivelage), and The London School of Attraction – « un centre de formation londonien qui aide les hommes à développer les compétences et la confiance pour rencontrer et attirer les femmes. » Et encore une autre centaine d’entreprises. C’est un bureau virtuel. Il y a d’ailleurs quelque chose d’étrangement approprié dans tout ça. Un « centre de communication » - qui n’a même pas de local – au nom pompeux mais sans substance concrète.


    C’est la réalité de Hamza Fakher. Le 27 mai, Shamik Das de Left Foot Forward a cité à nouveau un récit d’atrocités relaté par Fakher qu’il présente cette fois comme « le récit d’un témoin oculaire » (ce que Cohen n’a jamais affirmé) et qui maintenant s’est cristallisé comme étant « le dossier du régime Assad. »


    Ainsi, un rapport sur des atrocités fourni par un stratégiste de la Henry Jackson Society qui est le responsable de la communication du service des relations publiques de Mosafed a pris l’envergure d’un « dossier » historique.


    Je ne veux pas dire que les récits d’atrocités sont forcément faux, mais combien parmi ceux qui les prennent pour argent comptant s’intéressent à leurs origines ?


    Et n’oublions pas, la déstabilisation qui a été entreprise dans le domaine de l’information et de l’opinion publique l’est encore plus sur le terrain. Nous savons déjà que (au minimum) « la CIA et le Département d’Etat… aident l’Armée Syrienne Libre de l’opposition à développer des routes logistiques pour acheminer des fournitures à l’intérieur de la Syrie et donnent une formation dans le domaine des [télé]communications. » (Comme la France de Fabius, note de C D)


    Les soutes à bombes sont ouvertes. Les plans ont été préparés.


    Ces choses étaient en préparation depuis longtemps. L’énorme énergie et la planification méticuleuse qui ont été investies dans ce changement de régime – c’est à vous couper le souffle. La force de persuasion et les entrées politiques des grandes fondations et des think tanks politiques sont considérables, mais l’examen des sources ne se contente pas de titres pompeux, de bourses de recherche et de « briefings de stratégie. » On doit demander : directeur exécutif de quoi exactement. Le fait d’avoir les mots « démocratie » ou « droits de l’homme » dans l’intitulé de votre job ne vaut pas dispense de ce contrôle.


    Et si vous êtes un « responsable de la communication, » cela implique que vos paroles doivent être accueillies avec une prudence extrême. Weiss et Fakher, tous deux responsables de communication sont des professionnels des relations publiques. Lors de l’évènement de Chatham House en juin 2001, Monajed était inscrit en tant que « directeur de la communication de la National Initiative for Change » et il était directeur des relations publiques pour le Mouvement pour la Justice et le Développement (MJD). Le craéteuutr du site web d’informations NOW Lebanon, Eli Khoury, est un cadre publicitaire de Saatchi. Ces responsables de la communication travaillent dur pour créer ce que Tamara Witts appelait une [image de] « marque positive. »


    Ils vendent l’idée d’une intervention militaire et d’un changement de régime, que la presse grand public est pressée d’acheter.

     

    Beaucoup de « militants » et de porte-paroles de l’opposition syrienne sont étroitement liés (souvent financièrement) aux Etats Unis et à Londres : à ceux-là mêmes qui feraient l’intervention. Ce qui veut dire que les informations et les chiffres donnés par ces sources ne sont pas nécessairement de la pure information ; ce sont des arguments de vente dans une campagne de relations publiques.


    Mais il n’est jamais trop tard pour poser des questions, pour examiner des sources. Poser des questions ne fait pas de vous un admirateur d’Assad ; c’est un argument spécieux. Cela vous rend seulement moins susceptible d’être induit en erreur par la propagande.

     

    La bonne nouvelle, c’est qu’il nait un sceptique par minute.


    Charlie Skelton - The Guardian (UK)
    12 juillet 2012



     

     

    Charlie Skelton est un de ces journalistes atypiques dont la Grande Bretagne semble avoir le secret, qui associe l’excentricité à la culture générale et à la rigueur professionnelle.


    Pour Bassma Kodmani: « Le Conseil national syrien souhaite aussi impliquer les voisins arabes de la Syrie, qui ont un rôle important à jouer.» Crédits photo : NOUVELOBS/SIPA/SIPA

     

    http://www.lefigaro.fr/international/2011/10/03/01003-20111003ARTFIG00775-bassma-kodmaniil-faut-asphyxier-le-regime-syrien.php/

    La controverse à propos de Basma Kodmani

    Une caution moderniste à une alliance rétrograde

    (..) Mais la propulsion au poste de porte-parole de l’opposition syrienne de cette chercheuse à l’IFRI (Institut Français de Relations Internationales), le fortin atlantiste de la pensée stratégique de la diplomatie française, de surcroît ancienne directrice de la branche régionale de la Ford Foundation au Caire, et auditrice assidue au Forum de Bilderberg, la plateforme décisionnelle des cosmocrates de la trilatérale (Etats-Unis, Europe, Japon) a été perçue par des franges de l’opinion arabe comme une volonté de conférer un halo de modernité à une opposition largement dominée par les «Frères Musulmans».


    Un effet d’image destiné à gommer dans l’opinion le congrès de juillet 2011, tenu à Paris par les Frères Musulmans, sous l’égide de Bernard Henry Levy, le plus en vue des intellectuels français pro-israéliens, désastreux pour la crédibilité de l’opposition syrienne. Une opération de ravalement cosmétique à une alliance rétrograde, boudée d’ailleurs à ce titre par d’authentiques résistants de l’intérieur.

     

    Pour un duo qui se veut représentatif de la future Syrie libre, moderne, démocratique et indépendante, son placement sous tutelle de l’ancien pouvoir colonial, un des grands soutiens aux dictateurs arabes déchus (Egypte, Tunisie), artisan du démembrement de leur pays d’origine, la Syrie, au bénéfice de la Turquie, par détachement du district d’Alexandrette, et, maitre d’œuvre du blocus de Gaza sous la mandature Sarkozy, pouvait difficilement se percevoir comme une marque de génie politique, nonobstant les effets corrosifs de cette servilité sur la crédibilité du leadership de l’opposition.

     

    Sans charisme, sans relief, sans véritable marge de manœuvre, le noyau français au sein de l’opposition syrienne est apparu, neuf mois après son lancement, comme tributaire de ses commanditaires, à la merci de leur agenda diplomatique, oubliant ou feignant d’oublier que la stratégie occidentale de la dernière décennie a visé à sanctuariser Israël et à ostraciser l’Iran en vue de consacrer une mise sous tutelle durable du monde arabe à l’hégémonie israélo-américaine.

     

    Nicolas Sarkozy, le pivot européen de l’axe israélo-américain, Alain Juppé, le ministre gaulliste néo atlantiste concédant arbitrairement et unilatéralement à Israël, en pleine bataille de Syrie, le droit de se dégager de ses obligations internationales concernant les territoires palestiniens de 1967, assurant de surcroit se ranger du côté d’Israël en cas de guerre régionale, la Turquie, l’autre manche de la tenaille qui étrangle, avec Israël, leur pays d’origine, l’Emir du Qatar, l‘artisan de la désarticulation de la Libye et Youssef al Qardawi, l’ancienne bête noire de l’Occident reconverti dans l’honorabilité par le fait des royalties princiers …on aurait rêvé meilleure caution morale à une entreprise d’une telle ampleur, la transformation démocratique de la Syrie, et, au-delà du Monde arabe.

     

    Circonstance aggravante, le précédent géorgien de Salomé Zoubachvili, binationale franco-géorgienne, nommée ministre des Affaires étrangères de Géorgie après avoir été ambassadeur de France, a pointé la nature hybride du duo et joué en sa défaveur en ce qu’elle a posé le problème du bien-fondé d’une décision visant à confier la direction de l’opposition syrienne à des membres de la fonction publique française, c’est-à-dire à des salariés de l’ancien pouvoir colonial.

     

    Pour rappel à l’ordre, à l’intention du lecteur arabophone, le code de conduite édicté par Nasser à l’égard des menées impérialistes:http://www.youtube.com/watch?v=DdgivvmnZGA&feature=youtu.be


    Et pour le lecteur francophone le résumé suivant:


    Répliquant à une menace américaine de lui couper l’assistance financière, Nasser a proclame «Les Américains menacent de nous affamer. Eh bien on mangera quatre jours sur sept, un jour sur deux, un repas sur deux. (..)

     

    En la imagen, Bassma Kodmani, representante del Consejo Nacional Sirio (CNS). EFE/Archivo

      http://www.que.es/ultimas-noticias/internacionales/fotos/imagen-bassma-kodmani-representante-consejo-f523645.html

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    Voir aussi :

    France Syrie : les mercenaires inféodés à la France soutenus par ...

    saidabiida.blog.fr/.../france-syrie-les-mercenaires-infeodes-a-la-franc...
    20 févr. 2012 – Bassma Kodmani qui est aussi agent de la DGSE et opère au ... ce qui devrait selon le contexte justifier la présence d'Israël parmi eux ( !) ...

    L'opposition n'a pas transformé l'essai de Damas - InfoSyrie

    www.infosyrie.fr/.../lopposition-na-pas-transforme-lessai-de-damas/
    20 févr. 2012 – Bassma Kodmani participant à un débat télévisé dans lequel elle exprime son admiration pour « Israël » et les Israéliens et estime que « les ...
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    detricote-17-juillet-2012.jpg

    http://perrico.over-blog.com/article-hollande-detricote-sarkozy-108249185.html

     

    Fiscalité : Hollande détrictote à raison Sarkozy

    (Blog Gaulliste Libre)

    Posted: 17 Jul 2012 02:26 AM PDT

     

    Europe, austérité, mondialisation, libre-échange, défense de l’euro payée par les peuples : sur de nombreux sujets, notamment économiques, le changement a été marginal le 6 mai. En revanche, sur les questions de fiscalité, François Hollande défait une partie importante des erreurs de Nicolas Sarkozy.


    Ci git le paquet fiscal


    La loi TEPA a été la première loi poussée par Nicolas Sarkozy, une loi paradoxale car elle privait l’Etat de 10 à 15 milliards d’euros de recettes et creusait par conséquent les déficits publics, qui n’étaient pas la préoccupation d’alors. Elle comportait l’éxonération de charges sociales sur les heures supplémentaires (le « travailler plus pour gagner plus »), l’abaissement du bouclier fiscal à 50%, la déduction des intérêts d’emprunts immobiliers ou la baisse des impôts sur la succession.

    Mais ce paquet fiscal a coûté cher à Nicolas Sarkozy, représentant une forme de péché législatif originel, dont les bénéfices revenaient largement aux ménages les plus aisés (heures supplémentaires mis à part). Avec les erreurs de communication de début de mandat, cela a contribué à donner au président élu en 2007 l’image de président des riches. Il faut dire qu’il a persévéré en réduisant très largement l’impôt sur la fortune en 2011 (même s’il a sacrifié le bouclier fiscal à l’occasion).

    D’ailleurs, la critique permanente du paquet fiscal a fini par faire reculer en partie le gouvernement précédent qui est revenu sur la déduction des intérêts d’emprunts immobiliers et le bouclier fiscal à 50%. L’équipe de Jean-Marc Ayrault a décidé de revenir sur les deux dernières grandes mesures symboliques de cette loi (les heures supplémentaires et l’impôt sur les successions) ainsi que sur d’autres mesures phares du gouvernement précédent (l’ISF et la TVA sociale).


    Un 180° globalement juste

     

    Même s’il reste dans ce logiciel mondialiste et néolibéral, le gouvernement Ayrault a raison de démanteler les dernières survivances fiscales de l’équipe précédente, d’autant plus qu’il a renoncé à le faire de manière rétroactive, ce qui était choquant. La baisse de l’ISF dans le contexte actuel étant proprement sidérante quand on constate que toutes les études démontrent que les populations qui paient cet impôt ont vu leurs revenus croître plus vite que la moyenne depuis longtemps.

     

    Ensuite, la suppression de la déficalisation des heures supplémentaires est une bonne décision car on peut tout simplement se demander pourquoi les heures supplémentaires ne devraient pas contribuer comme les autres heures travaillées à la solidarité nationale. Et cela est d’autant plus vrai que cela introduisait une concurrence déloyale avec de nouveaux emplois. En outre, cela accentuait la complexité de notre fiscalité tout en creusant un nouveau trou dans notre gruyère fiscal.


    Même s’il est positif que François Hollande défasse quelques mauvaises décisions de l’équipe précédente, cela ne change rien au jugement global que je porte sur lui. La direction prise d’un point de vue économique reste une impasse antisociale dont le plan de PSA est malheureusement une bonne illustration.
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    Pour Barclays, qui a trouvé un accord amiable, le coût devrait être moins élevé
    Pour Barclays, qui a trouvé un accord amiable, le coût devrait être moins élevé
    Reuters/Olivia Harris
    Explicateur 10/07/2012 à 18h11

    Banques : le scandale du Libor 

     

     

    Le nuage toxique du « scandale du Libor » contournera-t-il la France ? Le commissaire européen au Marché intérieur, Michel Barnier, a confirmé que les banques françaises entraient dans le champ de l’enquête visant à déterminer qui avait participé à la manipulation de ce taux d’intérêt interbancaire. Mais a précisé qu’il n’avait pas connaissance d’une éventuelle implication d’une banque française...

    Bob Diamond part avec 3,1 millons de dollars
    La banque Barclays a annoncé que son patron démissionnaire, Bob Diamond, partira avec 12 mois de salaires et autres avantages, soit environ 3.1 millions de dollars (2,5 millions d’euros) . De quoi se retourner ? Il renonce toutefois à 31 millions de dollars de bonus.

    L’affaire est en tout cas assez grave pour que le commissaire parle de « trahison aux conséquences potentiellement systémiques ». Du fait de ces manipulations, des millions d’emprunteurs ont payé un taux d’intérêt faussé entre 2005 et 2009. Un tel scandale a au moins une vertu pédagogique : il vient rappeler qu’aucune réforme sérieuse n’a été engagée depuis la crise financière de 2008 pour mettre au pas la finance.

    Pour la Grande-Bretagne, qui tire une grande fierté des activités financières de la City, cette affaire est vécue comme une catastrophe : elle révèle que le cœur de la City est pourri, que la cathédrale de la finance globale repose sur des mensonges. Le parlement britannique a ouvert une enquête et interroge depuis la semaine dernière les différents responsables.

    Jusque-là, seule la banque Barclays a été directement impliquée dans le scandale : ses principaux dirigeants ont dû démissionner début juillet, à commencer par le patron Bob Diamond, un Américain. D’autres établissements européens pourraient être concernés. Une enquête a été ouverte en Allemagne par l’autorité allemande de régulation des marchés, la BaFin. La Deutsche Bank est dans le viseur des autorités.

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    1 Qu’est-ce que le Libor ?

     

    Le Libor, pour « London interbank offered rate » (« taux interbancaire proposé à Londres »), est le taux d’intérêt de référence auquel les banques, sur le marché de Londres, se prêtent entre elles (pour des prêts sans garantie et d’une durée de moins d’un an).

    On parle du Libor, mais on devrait dire « les » Libor : il existe en effet des Libor pour dix devises différentes et, pour chacune d’entre elles, de quinze durées différentes, de un jour à douze mois. Il existe donc 150 taux Libor.

    Ces taux sont publiés une fois par jour, à 11h45, par l’Association des banquiers britanniques. Ils sont calculés en fonction de ce qui se pratique dans un groupe de 18 banques, le « panel ». Le Libor est donc une moyenne, calculée à partir de transactions réelles réalisées par ces 18 banques et après avoir éliminé les taux les plus bas et les taux plus élevés, pour éviter les anomalies.

    La fraude porterait sur le Libor mais aussi sur l’Euribor, un taux similaire calculé pour la zone euro, sur la base d’un panel de 57 banques.

    .

    2 En quoi consistait la manipulation ?

     

    Certaines banques du panel, à commencer par la Barclays, ont menti sur les taux pratiqués, faussant donc le Libor.

    La Barclays a commencé en 2005, pour des raisons qui restent à élucider. Il s’agirait d’une fraude pure et simple, visant à générer des taux favorables aux positions prises par les traders de la banque.

    En 2008, la manipulation a eu lieu pour cacher les fragilités de certaines banques.

    Les conditions des prêts à court terme (« liquidités ») que s’accordent entre elles les banques dépendent de nombreux facteurs ; l’un d’entre eux est la confiance que l’on place dans la solidité financière de la banque emprunteuse. Si celle-ci présente un risque, le taux exigé d’elle est plus élevé. Pendant la crise financière, certaines banques ont vu leurs conditions d’accès aux liquidités interbancaires se durcir.

    C’était le cas de la banque Barclays. Mais pour que ça ne se sache pas, elle a fait de fausses déclarations au panel du Libor, affirmant avoir obtenu des taux de refinancement plus faibles que dans la réalité.

    La Barclays a agi au lendemain d’un coup de téléphone entre le patron de la banque Bob Diamond, et le numéro deux de la Banque d’Angleterre, Paul Tucker. Interrogé par la commission d’enquête parlementaire, lundi, ce dernier a nié vigoureusement avoir conseillé à Barclays de tricher, comme un document interne à Barclays peut le laisser penser. Selon ce document, Tucker aurait déclaré à Diamond qu’il n’était « pas toujours nécessaire » que Barclays affiche des taux « aussi élevés ».

    A l’époque des faits (fin 2008), Barclays était si fragilisée que le gouvernement songeait à la nationaliser.

    Mais elle n’est visiblement pas la seule banque du panel à avoir menti : l’enquête vise d’autres banques du cartel, qu’elles soient britanniques (Royal Bank of Scotland, Lloyds Bank...) allemande (Deutsche Bank...) américaines (Citigroup, JPMorgan Chase...), suisse (UBS)... en attendant d’éventuelles banques françaises.

    .

    3  Quelles sont les conséquences de la fraude ?

     

    Le Libor, c’est le cœur de la finance : il sert de référence à de très nombreuses transactions : prêts à la consommation, épargne, swaps, crédits immobiliers... Au total, la valeur des produits indexés sur le Libor se chiffrerait à plus de 350 000 milliards d’euros.

    Si le Libor, censé être déterminé dans la transparence, est faussé, cela signifie que l’ensemble de la finance mondiale repose sur du sable. Et que les bilans des banques, leurs comptes de résultats, sont biaisés.

    « Certaines banques manipulaient le thermomètre et se débrouillaient pour qu’il n’indique jamais de fièvre », résume Rama Cont, directeur de recherche au CNRS, spécialiste des marchés financiers, dans une interview au Monde.

    Cette fois-ci, c’est à Londres qu’éclate ce scandale, avec des preuves tangibles que le cœur du système est corrompu. Il y a dans ce scandale de quoi conduire à l’effondrement de la confiance entre les acteurs du système. D’où le « risque systémique » évoqué par Michel Barnier.

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    4  Que risquent les banquiers ?

     

    Les banques risquent d’être sanctionnées par des amendes : les autorités américaine et britannique ont déjà infligé la semaine dernière à la banque Barclays une amende de 350 millions d’euros.

    Les dirigeants des banques, eux, risquent la démission forcée s’il est prouvé qu’ils ont trempé dans ces manipulations. Mais au-delà ? Théoriquement, des poursuites pénales sont possibles puisque, un peu tardivement certes, le Serious Fraud Office britannique a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête criminelle.

    Mais il n’est pas certain que cette enquête débouchera sur des inculpations. Depuis le début de la crise de 2008, aucun patron de grande banque n’a encore été condamné au pénal, malgré les irrégularités qui ont été découvertes.


    http://www.rue89.com/2012/07/10/banques-le-scandale-du-libor-explique-aux-nuls-233739


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    L’Espagne passe sous la tutelle de la TROIKA… un pays de plus

    La crise poursuit sa chute de dominos. Mariano Rajoy, à la tête du gouvernement espagnol, promettait de maintenir l’indépendance de l’Espagne et de ne pas permettre à Bruxelles de rejouer le scénario grec avec lui. Il assurait que les fonds viendraient d’Europe sans aucune contrepartie.

     

    Eh bien, les Espagnols apprennent que si Madrid va recevoir  30 milliards d’euros pour recapitaliser les banques espagnoles, il va falloir relever la TVA, faire travailler plus les fonctionnaires et réduire les salaires des banquiers.

     

    Une austérité qui, bien sûr, n’a rien à voir avec tout processus de tutelle.

     

    Pourtant, les mesures que le gouvernement espagnol va annoncer ressemblent à s’y méprendre à celles dictées aux pays européens placés sous tutelle internationale (Grèce, Portugal, Irlande).

     


    La tactique politicienne consiste à faire croire au citoyen que le gouvernement espagnol, en toute indépendance, a décidé cette cure d’austérité de son plein gré ! Quid des visites de la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) ?

     

    Et pour finir, Madrid va bien perdre le contrôle de la régulation de ses propres banques…


    On voit donc l’intérêt de cette crise chirurgicale pour le moment sous contrôle : pousser les Etats nationaux à accepter de plus en plus d’intervention supranationale dans le domaine macro-économique ; la perte graduelle de toute souveraineté nationale.



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