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    L'arche de Noé
     
    Est-ce que la Russie, qui reproduit exactement ce que les États-Unis ont déjà commencé il y a quelques années, se prépare elle aussi à une réinitialisation de l'humanité devant l'imminence programmée d'une extinction de masse ? 
     
    L’université d’Etat de Moscou vient de se voir remettre la seconde subvention publique la plus importante de tous les temps : 194 millions de dollars, pour recueillir l’ADN de tous les êtres vivants et les conserver dans une banque de données unique en son genre, une « arche » de 430 km2 qui trouvera place sur le campus de l’université.
     
    Les matériaux cellulaires y seront conservés par cryogénation, et devront pouvoir servir à la reproduction ; l’« arche » conservera aussi des systèmes d’information.
     
    Le projet rassemblera des matériaux en provenance du Jardin botanique, du Musée zoologique et même du Musée anthropologique.
     
    Traduction trouvée sur:
     
    Article original:
     
    * L’État veut votre ADN: des "enquêtes de santé" sont effectuées par Statistiques Canada à des citoyens "pigés au hasard"...
     
    Prélèvements d'ADN, dossier de santé centralisé, adresse IP, GPS, micropuce: les ingrédients d'une recette orwellienne!
     
    "Vitamine K" ou prélèvement d'ADN sur les talons des bébés pendant leur séjour à l'hôpital?
     
    98% des nouveau-nés subissent un prélèvement d'ADN dans leur première semaine de vie
     
    Des biologistes créent un ADN synthétique capable d'évoluer
     
    Le FBI investi 1 milliard de dollars dans un système de reconnaissance faciale pour une base de données nationale
     
    Les bases de données d'ADN nationales 
     
    Le "Projet génographique"
     
    How the Mark of the Beast Will Rewrite the Human Genome (part three) Corrupting the Image
     
    Le projet INDECT (Europe 2014)
     
    Des entrepôts géants d'entreposage de nourriture en Alaska, juste au cas où!
     
    Chambre forte mondiale de graines du Svalbard: le grenier de l'Apocalypse!
     
    Bunkers souterrains de luxe pour l'élite: repartir l'humanité...
     
    L'Institut du futur de l'humanité

    La Commission Européenne va criminaliser presque toutes les semences et plantes non

     

    enregistrées auprès des gouvernements - MOINS de BIENS PLUS de LIENS

     

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    Article à lire et à diffuser SVP Mike Adams, éditeur du site NaturalNews dont vous lisez régulièrement des articles nous prévient, nous habitants de l'Union Européenne, du grand danger qui n...

     

    guerre

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    Russie :


    Qu’est ce que Poutine a dit ? La Russie gagnera la Troisième Guerre Mondiale avant 2017 ? + lien

     

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    Lâchez-nous avec la valeur travail !

    Opinions Diana Filippova, Connector OuiShare. / DR Diana Filippova, Connector OuiShare. / DR Diana Filippova, OuiShare  |  24/07/2014, 6:05  -  1063  mots

     

     

    Lettre ouverte aux élus, dirigeants, syndicats, philosophes, économistes et tous les autres. Par Diana Filippova,

     

     

    Voici venu le temps des contradictions. Entre les discours sur le travail que vous - élus, dirigeants, syndicats, prétendants au pouvoir - proférez et les preuves objectives, un gouffre s'est creusé. Les tâches les plus variées nous échappent chaque jour au profit des machines, et pourtant vous érigez encore l'emploi en garant de tous nos droits - santé, vieillesse, citoyenneté - et de notre bonheur.


    Vous affirmez que le travail est la voie de conquête de notre liberté et de notre indépendance. Nous constatons que les conditions du travail s'améliorent uniquement pour une mince couche de super héros.

    Vous expliquez que notre graal est le CDI garanti à vie, adossé à un salaire décent et à un prêt immobilier. Nous cherchons en vain autour de nous les quelques survivants de ce paradis perdu du siècle dernier.

    Vous dites que le travail est la clef de notre épanouissement et du vivre-ensemble. Nous ne parvenons pas à trouver le moindre signe de bonheur dans l'enchaînement des tâches répétitives, la pression hiérarchique et l'insécurité psychologique latente.

    Vous dégainez la méritocratie et le niveau de diplôme pour justifier des inégalités sur le marché du travail. Nous nous efforçons à trouver une corrélation dans nos vies et celles des autres : sans succès.

    Laissez-moi vous le dire crûment : vous ressemblez de plus en plus à des professeurs de morale, qui espèrent cacher la vacuité de leur pensée par l'invocation quotidienne des grands principes de l'humanisme. Aux citoyens, aux employés, au peuple, vous n'avez d'autre vision à offrir que ce plus petit dénominateur que vous avez en commun : la valeur travail.

    Une valeur morale au travail ?

    Nous ne sommes ni n'avons jamais été dupes de votre rhétorique supposément éthique. Si le peuple a jamais attribué une quelconque valeur morale au travail, c'est qu'il en tirait un profit pécuniaire et des avantages bien réels.

    Durant les deux siècles derniers, l'entreprise individuelle et l'emploi salarié ont été deux modalités plutôt efficaces pour franchir quelques barreaux de l'échelle sociale. Nous étions bien conscients, au fond, qu'en signant ce CDI, nous renoncions à une grande partie des fruits de notre travail, mais la promesse des protections sociales diverses et variées suffisait à dissiper nos quelques doutes.

    Les femmes avaient beau se plaindre que leur travail domestique en était un et qu'il n'était toujours pas reconnu comme tel malgré sa pénibilité, la grande majorité d'entre nous en avait plutôt pour son compte et ne l'ouvrait pas trop.

    L'assimilation que vous faisiez entre travail, effort et emploi salarié nous semblait bien trop rapide, certes, mais tant qu'il y avait un salaire et des perspectives de devenir soi-même boss, on n'ergotait pas trop sur vos erreurs conceptuelles.

    Travailler à tout prix

    Aujourd'hui, votre discours a perdu le ton enjoué du siècle dernier et s'est teinté d'intonations culpabilisantes, moralisatrices, prescriptrices. Il faut travailler à tout prix, dites-vous, car l'effort mène au salut psychologique et social tandis que l'inactivité condamne notre société à l'assistanat permanent. Vous avez d'ailleurs pris soin de créer une distinction claire entre le bon élève - celui qui travaille même lorsque sa qualification n'a rien à voir avec le poste - et l'outsider-marginal qui doit pointer à Pôle Emploi tous les mois pour percevoir son maigre pécule.

    Votre voix devient rauque lorsque vous nous rappelez publiquement que nous devons purger notre dette à l'égard de la société et de l'État - dette originelle dont nous avons hérité dès notre naissance. Vous vous indignez devant les courbes qui ne fléchissent pas et signez des pactes de responsabilité qui vous fournissent une poignée d'éléments de langage exploitables pendant quelques mois. Au fond, vous vous réjouissez de savoir que faire travailler les autres coûte de moins en moins cher tandis que ces autres produisent de plus en plus.

    Votre jeu est vieux comme le monde et il est si simple d'y voir clair : la moralisation du travail est - et a toujours été - le meilleur instrument de contrôle physique, psychologique et social des hommes. Vous vantez l'effort dans la tradition judéo-chrétienne : l'effort soigne la paresse, détourne des tentations et enseigne l'humilité. L'érection du plein emploi en objectif millénaire vous permet de rationaliser le déséquilibre des rapports de force entre employeur et employé, tout en fournissant un formalisme juridique à l'aliénation des moyens de production.

    L'emploi à repenser

    L'étendue du champ couvert par le concept « travail » est ainsi réduite à son expression la plus simpliste : l'emploi comptabilisé par les statistiques nationales. Tout le reste - de la pratique des artistes aux corvées domestiques - n'en fait pas partie puisqu'il ne rentre pas dans l'une des cases prévues par l'INSEE, Pôle Emploi ou le Bureau International du Travail.

    Arrêtez votre cinéma, car nous ne croyons plus à vos discours et vous dénions toute autorité morale. Nous avons la mémoire suffisamment longue pour nous méfier de toute prescription sociale qui érige le travail - arbeit, rabota ("travail" en allemand et en russe) - en norme morale universelle. L'emploi salarié s'en est allé et nous avons tout le loisir de repenser par nous-mêmes ce que le travail signifie réellement pour nous, et comment il s'insère dans les modèles de société que nous souhaitons bâtir.

    Peut-être avons-nous un seul conseil à vous donner : laissez donc tomber la morale et préoccupez-vous plutôt de l'économie. À force de lui donner tour à tour les rôles les plus variés - du déterminant culturel à l'instrument de cohésion sociale - vous avez oublié son rôle premier de facteur de production.

    Or, la valeur purement économique du travail n'a jamais autant stagné, ravivant des inégalités que les sociétés occidentales n'ont pas connues depuis le début du siècle dernier. Aujourd'hui, nous avons besoin de vous pour définir un système satisfaisant de valorisation de notre production. Car si le travail n'est pas notre seul salut, il est encore notre principal gagne-pain.

    _____

    Diana Filippova est Connector OuiShare. Cet article est paru dans le numéro 4 de la revue Socialter 

     

    http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140723trib000841304/lachez-nous-avec-la-valeur-travail-.html

     

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    http://www.planetecampus.com/actu/66528-cdi-bientot-la-fin

    Le CDI en voie de disparition

    http://lesmoutonsenrages.fr/2014/01/26/le-cdi-en-voie-de-disparition/

     

     

    Une nouvelle étude publiée par le service rattaché au ministère du Travail, Dares, révèle que le taux des recrutements en Contrat à durée déterminée CDD, a augmenté de 3 points en 2012 tandis que le taux des CDI, Contrat à durée indéterminée recule.

    La « CDDisation » prend de l’ampleur

    Les résultats de Dares démontrent que presque toutes les entreprises ne recrutent plus en CDI. Par contre, le taux des CDD a atteint le record avec 81,2% des nouvelles embauches en 2012 comparativement à 2011 ; ce qui traduit une hausse de 3 points.

    A part les entreprises de 50 salariés ou plus, de la construction qui n’ont que 39,8% de taux de recrutements en CDD, tous les autres secteurs d’activités sont concernés.

    Le tertiaire englobe à lui seul 83% des embauches en CDD avec un repli considérable des CDI, la construction 61,6%, et l’industrie 68,5%.

    Tous sont concernés

    D’après Dares, le problème de la « CDDisation » ne se limite pas qu’aux jeunes.

     

    En 2012, chez les moins de 30 ans, le taux d’embauche en CDD, avait grimpé à 82,6% mais aussi chez les plus de 50 ans, ce taux était passé à 84,6%.

     

    Les femmes sont aussi plus touchées par le CDD plus que les hommes, 85 contre 76,6%.

    En vue de rehausser le taux des CDI, et de baisser celui des CDD, la contribution chômage qui était à 4% est ramenée à 7% pour les CDD de moins d’1mois, et de 5,5% entre 1 et 3mois.

    Les recrutements en CDI des moins de 26 ans ont été exonérés pendant une durée de 3 ou 4 mois de toutes cotisations.

    Toutefois, il existe encore des employés qui profitent encore d’un contrat en CDI. Vers la fin de l’année 2011, ils étaient 84,1% des effectifs du privé.

     

    Source: Radins.com via Fortune

     

    http://lesmoutonsenrages.fr/2014/01/26/le-cdi-en-voie-de-disparition

     

     

    Sur ce site,

    Manuel Valls souhaite encadrer Twitter … et la liberté d’expression

    Pour sa sixième édition, le Forum International de la Cybersécurité (FIC), organisé à Lille par la Gendarmerie Nationale, a été inauguré le 21 janvier par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls. Dans son discours, le ministre a brièvement rappelé que l’Etat était là pour protéger la liberté d’expression sur Internet, puis il a longuement expliqué comment il allait la réduire.

    Revenant sur l’un de ses sujets de prédilection depuis des semaines, il a explicitement mentionné l’affaire Dieudonné, pour réaffirmer son « refus de la banalisation des discours de haine », et sa volonté d’intensifier la lutte contre la diffusion de messages racistes et antisémites. Devant une audience composée en bonne partie de gendarmes, il a rappelé le travail effectué par les autorités françaises en direction des réseaux sociaux, en prenant l’exemple de Twitter: « grâce à la concertation conduite avec cet opérateur, des engagements de sa part ont pu être obtenus, concernant la suppression des contenus illicites. Twitter a mis en place des techniques permettant de restreindre l’affichage de contenus prohibés dans les seuls pays où ils sont illicites – je pense aux contenus xénophobes et discriminatoires, illicites en France, mais pas aux Etats-Unis. »

    Le ministre de l’Intérieur a ajouté que le réseau social américain avait accepté de collaborer activement avec les autorités françaises en matière de surveillance : « Twitter s’engage à procéder au gel des données d’enquête sur simple courriel, sans aviser les utilisateurs si les enquêteurs demandent expressément à ce que ces mesures restent confidentielles » . Si cet accord est effectivement mis en pratique, il s’agit d’une avancée importante pour la police française, car aux Etats-Unis, Twitter s’est battu contre ce type d’injonctions, avec succès. Après un long combat judiciaire dans le cadre de l’affaire WikiLeaks, il a obtenu le droit de prévenir ses utilisateurs quand le FBI saisit leurs données personnelles, même si les policiers auraient préféré que la saisie reste secrète. Une fois prévenu, l’internaute visé peut ainsi préparer sa défense plus efficacement.

    En outre, Manuel Valls a précisé que la police française allait pouvoir obtenir ces données personnelles très facilement , « sur simple réquisition, pour les affaires (…) d’une particulière gravité, qualifiées de « serious crime » (en anglais dans le discours). Il a également annoncé que Twitter acceptait d’exercer directement une forme de censure partielle : « le déréférencement des hashtags à succès, mais illicites, quand ils apparaissent dans les « Tendances » de sa page d’accueil – l’objectif étant de « limiter leur résonance (…) De telles mesures ont déjà été prises à la demande des autorités ou d’associations françaises telles que SOS Homophobie. »

    Enfin, Manuel Valls a fait savoir que le « formulaire de signalement public » , permettant à n’importe qui de dénoncer un contenu considéré comme indésirable, serait rendu plus facile d’accès.

     

    Via Sott.net


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    par Bernard Dugué (son site) vendredi 20 décembre 2013 - 19 réactions  

    2014, déclaration de conflit mondial et durable

     

    La guerre est déclarée ! C’est cette une qu’on pouvait lire sur tous les journaux un jour d’été en 1914. Pourquoi cette formule ? Parce qu’à cette époque, la guerre se faisait avec des règles et un protocole. Les choses étaient cadrées, nettes, avec des frontières, autant spatiales que temporelles. Quand c’était la guerre, les Etats envoyaient les soldats au front et quand c’était pas la guerre, eh bien c’était la paix. Cette grande guerre fut causée par des tensions économiques, des querelles politiques et notamment la question coloniale, avec une Allemagne devenue grande puissance industrielle et affichant quelques velléités sur des régions d’Afrique. On connaît la suite. En France, cette guerre a ressoudé l’unité nationale et permis de réconcilier à peu près un pays déchiré après l’affaire Dreyfus alors qu’une portion non négligeable des élites et des populations n’avaient pas accepté la république, lorgnant vers un passé monarchique révolu.


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    2014. Plus aucun risque de guerre entre pays européens. De plus, la période est devenue liquide, pour reprendre une formule du sociologue Zygmunt Bauman. Il n’y a plus vraiment de guerre. On parle de conflit. Qui peuvent se déclencher entre parties dans quelques pays, genre Syrie, Mali, Centrafrique… Ces conflits n’ont pas une origine datée ni de front bien déterminés. On sait juste qu’il y a deux camps, des combattants disséminés qui s’entretuent, en faisant au passage beaucoup de victimes civiles. L’autre terme en vigueur dans le domaine géopolitique, c’est l’intervention. En ce cas, une puissance militaire conséquente intervient dans un pays à la demande de ses dirigeants, avec l’autorisation de l’ONU, pour mettre un terme à un conflit. La France n’est pas en guerre ni en conflit contre le Mali ou la Centrafrique. Elle intervient. En ce cas, cette action se situe à mi-chemin entre une guerre et une opération de police. Dans la forme, cela ressemble plus à une guerre, dans le fond et les intentions, c’est plus une opération de maintien de l’ordre et donc de police.


    En 2014, le monde n’est pas en guerre mais il est traversé par de nombreux conflits. Les médias en parlent quand il y a beaucoup de mort ou alors deux morts quand ce sont nos soldats qui tombent. Les officiels prononcent la formule républicaine, morts pour la France. Le mécréant pense aussitôt, morts pour des intérêts économiques. Les conflits sérieux, on en trouve non seulement en Syrie, au Mali et en Centrafrique, sans oublier l’Afghanistan, mais aussi au Nigeria, au Soudan. Alors que nombre de pays sont miné par des factions rebelles et des conflits intercommunautaires, parfois religieux, avec souvent des facteurs économique. En Chine, des dizaines de morts chaque mois dans des régions reculées comme le Sichuan connu pour son poivre très odoriférant. Les pays émergents ne sont pas épargnés. Inde, Indonésie. Le monde est violent. Est-ce parce que l’information est plus accessible ou est-ce une réalité ? Ce qui sous-entend un monde moins violent, par exemple dans les années 1970.


    L’année 2014 devrait être désignée comme année des conflits. Et la paix décrétée comme cause internationale. A la mémoire de qui vous savez. Pour les amnésiques, en 2014 sera célébré le centenaire de la mort de Jaurès. 2014, le conflit mondial n’est que la mondialisation des conflits. La propagation des informations, des marchandises, de l’argent et des armes accroît l’entropie et suscite un état global dont la règle générale est l’instabilité. Aux pays en conflits, s’ajoutent les pays en état de crise sociale et politique, parfois intense, comme en Egypte, en Libye ou Tunisie, parfois latent et masqué, avec des formes très diverses, en Turquie ou même aux Etats-Unis et en France avec des manifestations de plus en plus nombreuses mais réunissant de moins en moins de monde. Chaque camp défend ses intérêts. Quand c’est une région, ça fait quand même du monde, coiffé d’un bonnet rouge. En France, on peut parler d’une violence sociale et même d’une sorte de conflit entre la classe dirigeante et la population, comme du reste aux Etats-Unis. Avec une police pas très tendre et…


    Des systèmes de surveillance. En France, une loi dite « militaire » facilite la géolocalisation et l’interception des communications. C’est justifié pour lutter contre le terrorisme. Que dire sinon que la France avec ses deux interventions visant des groupes d’obédience islamique se trouve en première ligne et que les points de passage vers le territoire sont nombreux. Ces interventions ont placé la France dans une « sale position ». Les officiels racontent des mensonges. Dans dix ans, la France sera encore en conflit avec les mêmes groupuscules ou même des nouveaux. Le monde est instable et dangereux. Ne pas oublier aussi les organisations du crime. Des mafias italiennes aux cartels sévissant au Mexique. Sans compter les nombreuses spécialités mafieuses qu’on trouve dans les pays du sud-est européen et notamment les Balkans.


    2014, c’est aussi la prise de conscience que la situation ne peut pas s’améliorer, que les conflits vont perdurer, la corruption se stabiliser ou s’étendre, comme le crime organisé et les désordres sociaux. Aucune perspective pour la croissance et un chômage massif qui va perdurer avec un délitement des programmes sociaux et un accroissement des inégalités. Chacun pense sauver sa situation. Nul ne sait où vont conduire les dix ou vingt prochaines années si un changement de société n’est pas décidé rapidement. 2014, les conflits sont bien installés et sans doute, durablement. Le stoïcisme semble alors tout indiqué pour passer cette période.


    Les dirigeants et les peuples ne semblent pas prendre la mesure des conséquences de leurs actes, que ce soit en économie ou dans les conflits. Il est beaucoup plus difficile de reconstruire des emplois que de les détruire. La France avec ses syndicats complices applique la politique de destruction, préférant la charrette de licenciement à une négociation pour sauver le plus d’emploi. Quant aux conflits, observons ce qui se passe au Soudan du sud. Les haines issues des conflits passés ressurgissent et le pays est dans un état de chaos. Partout où les communautés se battent, les haines s’enracinent en obérant les possibilités d’un avenir partagé. 2014 sera comme 1914, un moment où les conflits sont déclarés. Tout le monde veut la paix mais personne ne veut la faire. Passez quand même de bonnes fêtes.


     

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    Russie vs Occident : Antagonisme structurel ou fatalité géopolitique ? par Léon Camus

    Russie vs Occident : Antagonisme structurel ou fatalité géopolitique ? par Léon Camus  
    IRIB-Quels que soient les accommodements diplomatiques, les statu quo,
    les modus vivendi passés et à venir entre Russes et thalassocraties – peuples de l’Hinterland contre peuples de la Mer - rien ne pourra à court terme changer les données structurelles conditionnant l’antagonisme qui opposent en ce moment même la Fédération de Russie et l’Union européenne… (appendice1) sur le Vieux Continent de la superpuissance nord-américaine. Une rivalité qui se situe bien au-delà du simple contrôle des ressources pétrolières du Bassin de la Mer Caspienne où de la mise sous tutelle de ces corridors de transit énergétiques que sont l’Ukraine et la Géorgie. Raison élémentaire qui en font a priori les sujets de cette intense concurrence qui réunit sur ces territoires Fédération de Russie et Alliance euratlantique. Deux blocs qui s’affrontent selon des stratégies indirectes, révolutions colorées, menées subversives et autres dirty trickstout au long d’une ligne de séparation géostratégique partant de la Méditerranée et débouchant sur la Caspienne via la Mer Noire.

    C’est suivant ce schéma qu’il nous faut comprendre et interpréter les conflits gaziers qui ont mis aux prises Kiev et Moscou de 2006 et 2008. Des crises successives à placer au rang des séquelles à la fois mécaniques et politiques qui accompagnaient à cette époque la rupture d’alliance entre Kiev et Moscou. Divorce qui n’était au final que l’une des manifestations, parmi d’autres, de la politique d’endiguement de la Russie menée par les États-Unis et d’élargissement de sa sphère d’influence et de dominance2, dans le contexte d’un monde temporairement unipolaire. Politique de containment qui s’est accentuée à partir de 2004, au moment où la Russie commençait à se relever des années sombres au cours desquelles son économie fut mise au pillage par les oligarques, au lendemain de l’effondrement de l’empire soviétique. Une inversion de tendance identifiable dans l’amorce d’une restauration - sensible depuis une petite décennie - des capacités militaires de la Fédération.


    Les conséquences du divorce russo-ukrainien


    Une révision des relations russo-ukrainiennes impliquait de facto un changement de statut commercial des échanges entre les deux pays, Moscou souhaitant alors l’alignement des prix du gaz vendu à Kiev sur ceux pratiqués avec les Vingt-Sept ! Il s’agissait malgré tout d’un retour au réel difficile à admettre pour des gouvernants ukrainiens résolument atlantistes mais habitués de longue date à des tarifs “soviétiques”. Ce contentieux gaziers – et accessoirement territoriaux - opposant la Russie à l’Ukraine et à la Géorgie, ne sont donc au fond que l’expression d’un différend Russie/États-Unis enraciné dans l’histoire contemporaine et dont les effet pervers reprennent maintenant, au fil des ans, force et vigueur …

    C’est à cette aune qu’il faut apprécier l’offensive géorgienne du 8 Août 2008 sur Tchinkvali, capitale de l’Ossétie du Sud, et la guerre de soixante-douze heures qui s’en suivit. Ou encore la crise commerciale bilatérale Russie versus Ukraine qui éclata entre 2 et le 20 janvier 2009. Des événements majeurs aujourd’hui oubliés ou escamotés, qui ont au demeurant substantiellement modifié les relations Russie/Europe… suivant parfois une dialectique assez déconcertante. Ainsi après l’affaire d’Ossétie du Sud, l’Europe centrale et orientale - y compris Berlin, attentiste jusque-là - réclama à cor et à cris l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine à l’Otan. Mais après le dur avertissement gazier de l’hiver suivant, la question fut aussitôt renvoyée aux calendes grecques, les européens venant de découvrir à leurs dépends, les risques et périls de la dépendance énergétiques.


    Il est vrai que l’Union européenne, dogmatique autant qu’acéphale, n’a pris que tardivement conscience qu’il pouvait y avoir un prix à payer, et peut-être élevé, pour faire entrer l’Ukraine dans l’Otan, autrement dit pour provoquer la Russie sur ses propres frontières. Ou pour avoir, avec trop de hâte, joué une partition écrite à Washington par des hommes non fiables car servant une Administration lointaine, régulièrement désavouée dans ses entreprises par les événements et par la morale collective. Pourtant ce n’est peut-être pas tout à fait sans raison que l’expression de “nouvelle guerre froide” a fait son apparition en 2006. Une évolution non démentie à l’heure actuelle, cela quelque soit la table des négociations autour de laquelle se retrouveront l’Est et l’Ouest pour régler la question du dossier nucléaire iranien ou la révolution en passe d’avorter dans la République arabe syrienne.


    Le Grand Échiquier


    En dépit de tout cela, il ne faut pas oublier, pour comprendre du mieux possible, les troubles qui paralysent l’Ukraine en ce moment précis que l’ancien conseiller du Président Carter, Zbigniew Brzezinski et mentor “behind the curtain” du président Obama, soulignait dans « Le Grand échiquier » [1997p.140] : « … Dés 1994, Washington accorde la priorité aux relations américano-ukrainiennes. Sa détermination à soutenir l’indépendance du pays est généralement perçue à Moscou – y compris par les “modernisateurs“ – comme une intrusion dirigée contre les intérêts vitaux de la Russie ». Onze ans plus tard, le même homme, mettant en évidence la rigoureuse continuité de la pensée géostratégique animant les cercles dirigeants américains, insistait sur la nécessité pour les États-Unis « de saisir l’occasion du “moment unipolaire” né de l’effondrement de l’Union soviétique » pour consolider les positions des États-Unis en Mer noire3 [Washington Post 30 mars 2008]… No comment !


    Au demeurant, il est certain que le temps n’est plus où les deux Blocs se menaçaient mutuellement de vitrification. La Russie, dont le classement économique [Pib] vient au huitième rang derrière Brésil [6e rang, la France étant au 5e], ne menace plus vraiment le camp atlantique de représailles meurtrières… encore que le recours à l’usage de l’arme atomique ait été plusieurs fois évoqué ces dernières années mais en réponse, par exemple, aux propos déplacés du sénateur John MacCain fin décembre 2011. Propos selon lesquels « le Printemps arabe s’approche irrésistiblement de la Russie » [almanar.com.lb30déc11]4. Plus récemment, le 7 juin 2012, ce sont deux missiles balistiques à têtes multiples – vraisemblablement un Boulava tiré depuis un sous-marin d’attaque en Méditerranée et un Topol lancé depuis un silo de la Mer Caspienne - qui ont traversé le ciel du Proche-Orient de l’Arménie à Israël. Un coup de semonce qui aura refroidi les ardeurs de Washington… si l’on en croit les dernières évolutions.


    D’une crise ukrainienne à l’autre


    Pour nous résumer, la crise ukrainienne avec la Russie, qui hier encore prenait la forme d’une crise “gazière” - alors qu’il ne s’agissait de prime abord que d’aligner les prix des fournitures à l’Ukraine sur les tarifs pratiqués avec l’UE et par conséquent de mettre fin à un système préférentiel n’ayant plus lieu d’être - n’est dans la durée ni un épiphénomène ni un simple accident. À telle enseigne que Berlin, d’abord réservée quant à l’adhésion de l’Ukraine à l’Otan – un point de vue explicitement partagé avec Paris au sommet de l’Otan le 4 avril 2008 à Bucarest - change son fusil d’épaule après la décision d’indépendance de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie, et exige une accélération de la procédure d’intégration. Changement d’attitude qui signale des divergences notables au sein de l’Union, en particulier dans l’analyse des situations et dans la défense des intérêts collectifs européens… surtout lorsqu’ils entrent en conflit avec des intérêts nationaux immédiats. Paradoxalement, M. Sarkozy qui assurait alors la présidence tournante de l’Union, ne fut nullement – comme l’on aurait pu s’y attendre en raison de ses amitiés néoconservatrices – celui qui se montra le plus intransigeant au cours de la crise d’août 2008.


    Cependant il est indéniable que l’élection en 2007 de M. Sarkozy, atlantiste convaincu, refermait la parenthèse souverainiste ouverte avec l’avènement de la Ve République. Clôture scellée par le retour de la France dans le giron du commandement intégré de l’Otan au sommet de Baden-Baden au mois d’avril 2009. Or il est à rappeler que l’une des missions officieuses assignée à l’Union - notamment par le truchement de l’Otan - est d’isoler la Russie dans ses frontières et de neutraliser son influence dans le Caucase et en Asie centrale. Une stratégie qui a atteint hier ses limites en Géorgie, mais qui aujourd’hui réapparaît en Ukraine et dans toute sa clarté.

     

    Maintenant jusqu’où ira la crise ? Une voyante égyptienne de grande renommée, Joy Ayyad6, astrologue, numérologue et francophone, n’a-t-elle pas annoncé qu’en 2014 la Russie étendrait son territoire ? Quant à nous, nous resterons très réservé sur le pronostic. Attendons et nous verrons !

    Léon Camus 16 décembre 2013


    Notes :


    1 – À l’heure où les manifestants s’affrontent à Kiev aux forces de police, l’UE négocie avec les É-U un « Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement ». En un mot l’établissement ou plutôt l’institutionnalisation d’une zone de libre échange qui existe déjà dans les faits… mais qui, si l’accord est adopté, permettra à l’Amérique du Nord (Alena) d’inonder le marché européen de produits frelatés à bas prix lesquels, par exemple, mettront à et en terre notre secteur agricole : poulets chlorés, bœufs poussés aux hormones, céréales génétiquement modifiées et tutti quanti.

    2 - Dans son « Grand échiquier », publié en 1997, Zbigniew Brzezinski avance que « la priorité géostratégique [des États-Unis] est de gérer l’émergence de nouvelles puissances mondiales de façon qu’elles ne mettent pas en péril la suprématie américaine ». Puissances émergentes concentrées sur le « continent eurasien » entre Lisbonne et Tokyo via Berlin, Moscou, Tachkent, Pékin, New Delhi. Là, au sein de quatre grandes aires géopolitiques, Europe de l’Ouest, Russie, Balkans asiatiques (Caucase et Ukraine), Asie (Chine, Japon, Inde), se joue la suprématie des États-Unis. Suivant ce schéma, « l’Europe deviendrait, à terme, l’un des piliers vitaux d’une grande structure de sécurité et de coopération, placée sous tutelle américaine et s’étendant à toute l’Eurasie... Si l’Europe s’élargissait, cela accroîtrait automatiquement l’influence directe des États-Unis… l’Europe de l’Ouest reste dans une large mesure un protectorat américain et ses États rappellent ce qu’étaient jadis les vassaux et les tributaires des anciens empires ».

    3 - La guerre entre la Russie et la Géorgie en Ossétie du Sud, a mis en évidence la nouvelle importance stratégique de la mer Noire et à ce titre, des six États riverains, Turquie, Bulgarie, Roumanie, Ukraine, Russie, Géorgie et Moldavie, situés sur une ligne de démarcation séparant l’Europe orientale, la Méditerranée et le Caucase. Plusieurs conflits gelés affectent la région : Transnistrie, Abkhazie, Ossétie du Sud et Haut-Karabakh. Or la Mer noire est devenue, à l’instar de la Méditerranée, une mer américaine, un pont maritime entre la Mer Caspienne (et ses précieux gisements d’hydrocarbures) et la Mare vestrum [Méditerranée] sous contrôle de la VIe Flotte. D’où l’empressement de Washington à intégrer dans son dispositif géostratégique les corridors énergétiques que sont l’Ukraine et la Géorgie, c’est-à-dire dans l’Otan et accessoirement dans l’UE dont 21 membres sur 28 sont membres de l’Alliance atlantique (25 pays européens sur 28 membres de l’Alliance).

    4 – McCain aurait récidivé le 6 nov. 2013 dans un twitt adressé personnellement à Vladimir Poutine « Cher Vlad le “printemps arabe” est proche de vos frontières » [americanews.ru/fr].

    5 - En décembre 2011 le chef d’état-major russe le général Nicolaï Makarov évoquait le recours à l’armement nucléaire en cas de conflit sur les territoires de l’ex-Union soviétique. La Komsomolski Pravda précisait que cette éventualité pourrait intervenir en cas d’ingérence extérieure… en Ukraine ou en Asie centrale, ceci en cohérence avec la doctrine d’emploi de l’armement nucléaire en vigueur dans les armées de la Fédération. En novembre la Russie achevait l’installation de sa base militaire “102” en Arménie. Le mois suivant, au moment où le général Makarov faisait le déclaration susmentionnée, les forces russes étaient mises en alerte dans leurs bases d’Ossétie et d’Abkhazie alors que des navires de guerre patrouillaient en Mer, preuve s’il en est que ce secteur géographique est et reste considéré comme ultra “sensible”.

    6 – « En 2014, la carte mondiale changera et la Russie aura une plus grande influence que les États-Unis et la Chine. L’Arabie saoudite sera inondée dans un avenir proche… La Russie renforcera son influence. Plus que les États-Unis et la Chine. L’Égypte et la Russie créeront une union solide. Toutefois il y aura une deuxième révolution en Tunisie et un changement de pouvoir en Libye ». Ah mais ! Entretien accordé à La Voix de la Russie [ruvr.ru5déc13].

     

    http://french.irib.ir/analyses/chroniques/item/308001-russie-vs-occident-antagonisme-structurel-ou-fatalit%C3%A9-g%C3%A9opolitique-par-l%C3%A9on-camus?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

     

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    Le monde en 2030
    Ignacio Ramonet

    10 juin 2013

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    Tous les quatre ans, au début de chaque nouveau mandat présidentiel aux États-Unis, le National Intelligence Council (NIC), bureau d’analyse et d’anticipation géopolitique et économique de la Central Intelligence Agency (CIA), publie un rapport qui devient automatiquement une référence majeure pour toutes les chancelleries du monde. Bien qu’il s’agisse, évidemment, d’une vision très partielle (celle de Washington), élaborée par une agence (la CIA) dont la mission principale est de défendre les intérêts des États-Unis, le rapport stratégique du NIC présente un intérêt indiscutable : il résulte d’une mise en commun – révisée par toutes les agences d’intelligence américaines – d’études élaborées par des experts indépendants de plusieurs universités et de nombreux pays (Europe, Chine, Inde, Afrique, Amérique Latine, monde arabo-musulman, etc.).

     
     
    Le document confidentiel que le président Barack Obama a trouvé sur son bureau de la Maison Blanche le 21 janvier dernier lorsqu’il a entamé son second mandat vient de paraître sous le titre Global Trends 2030. Alternative Worlds (Tendances mondiales 2030 : nouveaux mondes possibles) [1]. Que nous dit-il ?

    Le constat principal est : le déclin de l’Occident. Pour la première fois depuis le XVe siècle, les pays occidentaux perdent du pouvoir face à la montée des nouvelles puissances émergentes. Commence la phase finale d’un cycle de cinq siècles de domination occidentale du monde. Même si les États-Unis demeureront l’une des principales puissances planétaires, ils perdront leur hégémonie économique en faveur de la Chine. Ils n’exerceront plus leur « hégémonie militaire solitaire » comme ils le font depuis la fin de la guerre froide (en 1989). Nous allons vers un monde multipolaire dans lequel les nouveaux acteurs (la Chine, l’Inde, le Brésil, la Russie, l’Afrique du Sud) ont vocation à constituer de solides pôles régionaux et à disputer la suprématie internationale à Washington et à ses alliés historiques (Royaume Uni, France, Allemagne, Japon). Pour avoir une idée de l’importance et de la rapidité du déclassement occidental qui s’annonce, il suffit de souligner ces chiffres : la part des pays occidentaux dans l’économie mondiale passera de 56% aujourd’hui à 25% en 2030... En moins de vingt ans, l’Occident perdra plus de la moitié de sa prépondérance économique... L’une des principales conséquences de cela c’est que les États-Unis et leurs alliés n’auront probablement plus les moyens financiers d’assumer le rôle de gendarmes du monde... De sorte que ce changement structurel (aggravé par la profonde crise économique actuelle) pourrait réussir là où l’Union soviétique et Al-Qaïda ont échoué : à savoir, l’affaiblissement durable de l’Occident.

    Selon ce rapport de la CIA, la crise en Europe durera au moins une décennie, soit jusqu’en 2023... Et, toujours selon cette étude, il n’est pas certain que l’Union européenne réussira à maintenir sa cohésion. Entre-temps, l’émergence de la Chine se confirme comme deuxième économie du monde qui deviendra bientôt la première. Simultanément, les autres pays du groupe BRICS (Brésil, Russie, Inde et Afrique du Sud) s’installent en deuxième ligne et entrent en compétition directe avec les anciens empires dominants du groupe JAFRU (Japon, Allemagne, France, Royaume Uni).

    En troisième ligne apparaissent désormais une série de puissances intermédiaires avec des démographies à la hausse et de forts taux de croissance économique, appelées à devenir également des pôles hégémoniques régionaux et avec tendance à se constituer en groupe d’influence mondiale, le CINETV (Colombie, Indonésie, Nigeria, Ethiopie, Turquie, Vietnam).

    Mais d’ici à 2030, dans le Nouveau système international, quelques unes de plus grandes collectivités du monde ne seront plus des pays mais de communautés rassemblées et reliées entre elles par Internet et les réseaux sociaux. Par exemple, « Facebookland » : plus d’un milliard d’usagers... ou « Twitterland » : plus de 800 millions... Dont l’influence dans le jeu de trône de la politique mondiale pourrait être décisif. Les structures de pouvoir vont se disséminer en raison de l’accès universel à la Toile et à l’usage des nouveaux outils numériques.

    A cet égard, le rapport de la CIA annonce l’apparition de tensions entre les citoyens et certains gouvernements ; tensions que plusieurs sociologues qualifient de « post-politiques » ou « post-démocratiques »... D’un côté, la généralisation de l’accès à Internet et l’universalisation de l’usage des nouvelles technologies vont permettre aux citoyens d’élargir le champ de leurs libertés et de défier leurs représentants politiques (comme ce fut le cas lors printemps arabes ou de la crise des indignés). Mais, en même temps, selon les auteurs du rapport, ces mêmes outils électroniques vont procurer aux gouvernements « une capacité sans précédent de surveiller leurs citoyens » [2].

    « La technologie – ajoutent les analystes de Global Trends 2030 – continuera d’être le grand critère de différentiation des États, mais les futurs empereurs d’Internet, semblables à ceux de Google ou de Facebook, possèderont des montagnes entières de données et manipuleront en temps réel beaucoup plus d’informations que les États ». C’est pourquoi la CIA recommande à l’Administration des États-Unis qu’elle se prépare à affronter les grandes entreprise privées qui contrôlent Internet en activant le Special Collection Service, un service d’intelligence ultrasecret – qui dépend conjointement de la NSA (National Security Service) et le SCE (Service Cryptologic Elements) des Forces armées – spécialisé dans la captation clandestine d’informations d’origine électromagnétique. Si un groupe d’entreprises privées venait à contrôler la masse de données qui circule sur Internet, il pourrait conditionner le comportement d’une grande partie de la population mondiale, voire même des entités gouvernementales. La CIA craint aussi que le terrorisme djihadiste soit remplacé par un cyberterrorisme encore plus effroyable.

    Le rapport prend d’autant plus au sérieux ce nouveau type de menace que, en définitive, le déclin des États-Unis n’a pas été provoqué par une agression extérieure mais par une cause interne : la crise économique survenue en 2008 après la faillite de la banque Lehman Brothers. Les auteurs estiment que la géopolitique contemporaine doit prendre en compte des nouveaux phénomènes qui n’ont pas forcément de caractère militaire. Car, même si les menaces militaires n’ont pas disparu (cf. les affrontements armés en Syrie, les menaces concernant l’Iran ou la récente gesticulation nucléaire de la Corée du Nord), les dangers principaux que courent aujourd’hui les sociétés sont de type non-militaire : changement climatique, conflits économiques, crime organisé, guerres électroniques, nouvelles pandémies, épuisement des ressources naturelles...

    Sur ce dernier aspect, le rapport signale qu’une des ressources qui s’épuise le plus rapidement est l’eau douce. En 2030, 60% de la population mondiale connaîtra des problèmes d’approvisionnement en eau, ce qui pourrait donner lieu à des « conflits hydriques »... Concernant les hydrocarbures, en revanche, la CIA se montre beaucoup plus optimiste que les écologistes. Grâce aux nouvelles techniques (fort polluantes) de fracturation hydraulique, l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste devrait atteindre des niveaux exceptionnels. Les États-Unis seraient déjà autosuffisants en gaz, et ils le seront, en 2030, en pétrole. Ce qui fait baisser ses coûts de production manufacturière et encourage la relocalisation de ses industries de main d’œuvre. Mais si les États-Unis – principaux importateurs mondiaux d’hydrocarbures – cessent d’importer du pétrole, les prix du baril s’effondreront. Quelles seraient alors les conséquences pour les actuels pays exportateurs ?

    Dans le monde de demain, 60% des personnes vivront, pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité, dans les villes. D’autre part, conséquence de la réduction accélérée de la pauvreté, les classes moyennes deviendront dominantes et le nombre de personnes qui en feront partie sera multiplié par trois passant de 1 milliard à 3 milliards. C’est une révolution colossale. Qui provoquera, entre autres conséquences, un changement général des habitudes culinaires ; notamment une augmentation de la consommation de viande à l’échelle planétaire. Ce qui va aggraver la crise environnementale. Parce qu’il faudra augmenter considérablement l‘élevage (de bovins, d’ovins, de porcs et de volailles). Et cela supposera une explosion de la consommation d’eau (pour produire les fourrages), d’énergie et de l’usage de fertilisants. Avec des dérivations négatives en termes d’effet de serre et de réchauffement global...

    Le rapport prévoit également que, en 2030, les habitants de la planète seront 8,4 milliards, mais que l’augmentation démographique cessera partout à l’exception de l’Afrique. Il y aura donc un vieillissement général de la population mondiale. En revanche, la relation entre l’être humain et les « technologies prothétiques » va accélérer la mise au point de nouvelles générations de robots et l’apparition de « surhommes » capables de prouesses physiques et intellectuelles inédites.

    Le futur est rarement prévisible. Il ne faut pas pour autant cesser de l’imaginer en termes de prospective. Et de nous préparer à agir face à diverses circonstances possibles dont une seule se produira. Même si (nous l’avons déjà dit) la CIA possède son propre point de vue subjectif sur la marche du monde, et que ce point de vue est conditionné par l’impératif de la défense des intérêts des États-Unis, ce rapport constitue un outil de travail extrêmement utile. Sa lecture nous aide à prendre conscience des rapides évolutions en cours et à réfléchir sur la possibilité, pour chacun d’entre nous, d’intervenir et d’agir pour infléchir le cours des choses, afin de contribuer à construire un futur plus juste.
     
     
     


    Notes :
    [1] http://www.dni.gov/index.php/nation.... Paru en français sous le titre : Le Monde en 2030 vu par la CIA, Editions des Equateurs, Paris, 2013.
    [2] Dans ce même esprit de mise en garde, lire Julian Assange (avec Jacob Appelbaum, Aandy Müller-Maghun et Jérémie Zimmermann), Menace sur nos libertés. Comment Internet nous espionne ; comment résister (Robert Laffont, Paris, 2013). Lire aussi : Christophe Ventura, « Julian Assange et la surveillance de masse », Mémoire des luttes, 1er février 2013. http://www.medelu.org/Julian-Assang....

    http://www.michelcollon.info/Le-monde-en-2030.html


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