• Grand marché transatlantique

    Traités de commerce et d’investissement : les États européens paient déjà le prix fort

    19 décembre 2014 par Ivan du Roy, Nathalie Pedestarres


     

     

    Dans le cadre du débat public sur le projet de traité commercial Europe-États-Unis (connu sous l’acronyme TAFTA ou TTIP), il est beaucoup question des mécanismes de protection des investisseurs que celui-ci pourrait inclure. Ces mécanismes – dits ISDS – pourraient donner aux multinationales le pouvoir de poursuivre des gouvernements devant des tribunaux privés lorsque ces derniers adoptent des législations nuisibles à leur taux de profit. Comme le révèle une étude approfondie des Amis de la terre Europe, des dispositifs de ce type sont déjà en vigueur en Europe. Et des entreprises – parmi lesquelles EDF, GDF, Vivendi, Servier ou Orange - y ont déjà eu recours pour obliger des gouvernements, principalement en Europe de l’Est, à leur verser de copieuses compensations financières.


    L’équivalent du salaire annuel de 230 000 infirmières : c’est ce qu’a dû payer la Pologne en compensations financières à de gros investisseurs s’estimant lésés. Soit 2,2 milliards d’euros en tout. En 2010, un chèque de 219,9 millions a d’abord été signé à l’industrie pharmaceutique française. En cause : une réforme de l’autorisation de mise sur le marché de médicaments qui a entraîné l’interdiction de plusieurs molécules commercialisées, d’où une plainte de plusieurs sociétés françaises, dont les laboratoires Servier, tristement célèbres depuis l’affaire du Mediator. Le comble est que cette réforme mise en œuvre en 2001 était exigée par la Commission en vue de l’adhésion de la Pologne à l’Union européenne. En 2003, c’est la compagnie d’assurance néerlandaise Eureko qui attaque la Pologne pour son refus de privatiser totalement l’ancienne compagnie d’assurance publique PZU. Varsovie a dû s’acquitter d’un chèque de 2,19 milliards d’euros à Eureko, qui souhaitait devenir l’actionnaire majoritaire de l’assureur polonais.


    Ces exemples, et quelques autres en Allemagne, en République tchèque ou en Roumanie, sont détaillés dans un rapport publié le 4 décembre par les Amis de la Terre Europe, réseau indépendant qui rassemble une trentaine d’organisations écologistes. Ce rapport, intitulé « les coûts cachés des traités commerciaux européens », illustre très concrètement les effets pervers des « règlements des différends » entre investisseurs et États.


    Ces dispositifs, associés à un accord commercial entre États, permettent à une multinationale ou à un fonds d’investissement d’exiger des compensations financières en cas de réformes, de nouvelles législations sociales et environnementales, ou de refus de privatiser certains secteurs. Ces « différends » sont jugés devant un tribunal d’arbitrage privé, à l’aune des traités commerciaux bilatéraux qui ont été conclus (voir notre dossier). Ce sont ces mêmes dispositifs qui sont tant décriés pour les traités commerciaux en cours de négociation entre l’Union européenne et les États-Unis en vue d’un grand marché transatlantique (Tafta/TTIP) ou avec le Canada (Ceta). En France, sénateurs et députés ont voté fin novembre des résolutions invitant le gouvernement à renoncer à ce type de mécanismes (lire ici).

    Dans une affaire sur cinq, le jugement n’est même pas rendu public !

    Le rapport des Amis de la Terre Europe recense, sur les 20 dernières années, 127 conflits commerciaux de ce type, concernant vingt pays, au sein de l’Union européenne. Les demandes de compensation formulées par les investisseurs dépassent les 30 milliards d’euros. L’Europe de l’Est est particulièrement touchée : les trois-quarts des demandes de compensations sont adressés aux nouveaux pays membres. Sur ces 127 affaires, 60 % concernent le secteur de l’environnement : énergies fossiles et nucléaire, recyclage des déchets, agriculture… Et représenteraient au moins 12 milliards d’euros de demande de compensation. Le dossier à suivre de près est l’action intentée en 2012 contre l’Allemagne par l’énergéticien suédois Vattenfall. L’entreprise demande 4,7 milliards d’euros de compensation à l’Allemagne pour avoir décidé de sortir du nucléaire et de fermer progressivement ses centrales, dont deux appartiennent à Vattenfall (lire notre article).


    C’est l’une des 46 affaires encore en cours sur 127. Les autres ont donné lieu à un arbitrage en faveur de l’investisseur dans 18 % des cas, à un règlement à l’amiable – une compensation est cependant payée par le pays à l’investisseur – dans 16 % des affaires et à une victoire de l’État dans 17 % des dossiers. Qu’en est-il des autres ? Dans un cas sur quatre, la procédure a été interrompue. Et dans 20 % des affaires, le résultat de l’arbitrage n’a pas été rendu public ! Ce qui révèle le niveau de transparence de cette « justice » commerciale…


    Ce dispositif de règlement des différends « compromet la capacité des autorités nationales et locales de réglementer dans l’intérêt général et constitue une attaque inacceptable et inutile contre la démocratie », alerte le rapport. (« Et ce sont les contribuables eux-mêmes qui devront payer la facture pour les risques pris par les investisseurs privés »). Privatisation des profits, socialisation des pertes


     

    - Pour télécharger le rapport (en anglais)
    - Lire aussi la présentation de Mediapart

     


    http://multinationales.org/Traites-de-commerce-et-d?__tw_private=2037147007

     

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    Avec la victoire de l’austérité,

    l’Europe tiers-mondisée

    Eric BerrReduce text size


    Un SDF près des grands magasins, à Paris, en décembre 2012 (PRM/SIPA)

     

    C’était en 1982. Une grave crise de la dette débutait en Amérique latine, avec le Mexique comme première victime, et allait se propager à de nombreux pays en développement.

    Elle était la conséquence d’un laxisme certain de la part des créanciers quant aux prêts accordés et d’une utilisation trop souvent inefficace des sommes reçues par certains dirigeants de pays en développement, peu soucieux de démocratie (parfois avec la bénédiction des créanciers eux-mêmes).

    Mais elle n’aurait pu prendre une telle ampleur sans la mise en œuvre de politiques anti-inflationnistes au début des années 80 par les pays occidentaux, entraînant une forte hausse des taux d’intérêt et un ralentissement économique mondial, ouvrant ainsi une période d’austérité (déjà !).

    Le Consensus de Washington
    Forgé en 1989 par l’économiste américain John Williamson, le Consensus de Washington regroupe les mesures de politique économique partagées par le gouvernement américain, la banque centrale des Etats-Unis (la FED), le FMI et la Banque mondiale.

    Cette crise fut gérée, avec l’accord des créanciers et dans leur intérêt (et parfois aussi dans celui des élites collaboratrices des pays en développement), par les institutions financières internationales. Ainsi, dans un contexte de retour au libéralisme, le Fonds monétaire international (FMI) conditionna toute restructuration de dette à la mise en place de politiques économiques reposant sur les dix commandements de la bible économique néo-libérale fondant le Consensus de Washington (voir encadré).

    Suprématie du marché

    Il s’agissait d’instaurer la suprématie du marché, de favoriser les activités privées en libéralisant tout ce qui pouvait l’être et de limiter le rôle de l’Etat en lui imposant une cure d’austérité.

    L’objectif avoué de ces politiques était d’« assainir » les économies des pays endettés afin d’assurer leur insertion sur le marché mondial et leur permettre de développer des activités exportatrices générant les devises nécessaires au remboursement de leur dette.

    Dans les faits, loin de favoriser un rattrapage des pays en développement, ces politiques conduisirent à un accroissement des inégalités de revenus entre pays de plus de 20% au cours des trente dernières années tandis que les inégalités entre riches et pauvres d’un même pays explosaient dans nombre de pays en développement.

    Aujourd’hui, 2,2 milliards de personnes sont pauvres ou vivent dans le quasi-dénuement et 80% de la population mondiale ne bénéficie pas d’une couverture sociale.

    « Réformes structurelles »

    C’était en 2008. La crise des subprimes, déclenchée aux Etats-Unis par l’incurie d’un système bancaire jouant à l’apprenti sorcier spéculateur, diffusait son venin à l’ensemble de la planète.

    Contraints de voler au secours de banques irresponsables, incapables de sortir de la récession, de nombreux Etats virent leur déficit budgétaire s’accroître et leur dette fortement augmenter ce qui, pour les pays de la zone euro, les plaçait en porte-à-faux au regard de leurs engagements :

    • un déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB,
    • une dette publique inférieure à 60% du PIB.

    Dans un contexte récessif, il fut alors demandé aux pays de l’Union européenne de mettre en œuvre des « réformes structurelles » et « d’assainir leurs finances publiques ».

    Malgré un échec patent dans les pays en développement, le consensus de Washington se vit relégitimé par une Troïka (FMI, Banque centrale européenne et Commission européenne) qui inocule aujourd’hui encore le poison de l’austérité en Europe sous couvert de promotion de politiques d’offre.

    Aujourd’hui comme hier, les pays surendettés le sont pour des raisons qui leur échappent pour une bonne part. Aujourd’hui en Europe, comme hier dans le tiers-monde, ils sont pourtant jugés comme étant les seuls responsables de leur situation alors que l’endettement des uns n’est que la conséquence du désir des autres d’accumuler des richesses (hier les pays de l’Opep, aujourd’hui la Chine ou l’Allemagne).

    Et c’est à partir de ce diagnostic erroné que des mesures drastiques, que l’on croyait jusque-là réservées aux pays pauvres du tiers-monde, sont imposées aux pays européens les plus fragilisés (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne, stigmatisés au travers de l’acronyme anglais Pigs) et essaiment dans le reste de l’Union européenne.

    Ravages au cœur de l’Europe

    Sous couvert de compétitivité, les pays européens sont conviés à se livrer une guerre économique les conduisant à une course au moins-disant fiscal et à la baisse des coûts de main-d’œuvre.

    Les coupes sombres dans les dépenses publiques ne servent qu’à offrir à l’appétit des marchands des pans de l’économie qui leur échappaient jusqu’à maintenant (santé, éducation, protection sociale). Les dégâts d’une telle approche sont connus. Ils étaient visibles hier dans les pays du tiers-monde, nous nous décidons à les voir maintenant qu’ils font des ravages au cœur de l’Europe :

    • plus d’inégalités ;
    • des services privatisés dont la qualité baisse à mesure que leur coût augmente ;
    • une demande atone qui exclut tout succès des politiques d’offre, entretient le chômage et fragilise l’investissement ;
    • des solidarités qui s’effritent à mesure que la loi du plus fort gangrène nos sociétés.

    Aujourd’hui comme hier, l’austérité est un remède qui aggrave le mal qu’il est supposé combattre.

     

    Eric Berre, écoomiste atterré

     

    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/chez-les-economistes-atterres/2014/10/18/avec-la-victoire-de-lausterite-leurope-tiers-mondisee-233662

     

    Ils oublient de dire que la dette (entraînant l'austérité et la souffrance des peuples pour le seul profit de quelques-uns), c'est le Système Rothschild !  eva R-sistons

     

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    La ruine du Mexique par le traité nord-américain PREFIGURE les effets du futur traité transatlantique

    décembre 17, 2014 dans Mexique, USA par 13P11

    source: http://www.vineyardsaker.fr/2014/12/16/la-ruine-du-mexique-par-le-traite-nord-americain-prefigure-les-effets-du-futur-traite-transatlantique/


     

    Selon les affirmations de ses élites, relayant celles des États-Unis, le Mexique devrait jouir des bienfaits de l’Accord de libre-échange nord-américain (Nafta ou Alena) [1], qu’il a signé il y a 20 ans avec les États-Unis et le Canada. Mais la réalité, c’est que le Mexique est devenu un État failli, dont les autres pays d’Amérique centrale et d’Amérique du sud fuient  l’exemple. Les administrations centrales et locales sont inefficaces et souvent corrompues, les inégalités ont explosé et les gangs omniprésents font près de 2 000 victimes chaque mois [2]. Au point que la population mexicaine cherche depuis longtemps à émigrer, principalement vers les États-Unis, rencontrant la mort à la frontière, dans le désert, sous les coups de la garde nationale américaine et des narco-trafiquants mexicains et américains bien établis aux États-Unis même [3]. Mais le gouvernement mexicain essaie de maintenir le cap, soumis en permanence aux pressions de Washington

    Les Républicains veulent fermer la frontière, et le Mexicain pense "Il veut me voler mon job aux USA". Les Démocrates veulent mettre fin au traité Nafta, et le Mexicain pense "Ils veulent me voler mon job au Mexique".Les Républicains veulent fermer la frontière, et le Mexicain pense « Il veut me voler mon job aux USA ». Les Démocrates veulent mettre fin au traité Nafta, et le Mexicain pense « Ils veulent me voler mon job au Mexique ».

    A l’occasion de ce vingtième anniversaire du Nafta, des bilans peuvent être tirés. Loin d’évoluer vers la prospérité, la société mexicaine compte encore 45 % de pauvres, soit 53 millions de personnes [4]. En une vingtaine d’années, le pourcentage de pauvres  a baissé de 2 %. Ce n’est pas le signe d’une amélioration foudroyante du niveau de vie de la population, comme le laissent entendre les protagonistes du traité, pour en vanter les bienfaits.


    Le mic mac de l’import-export avec les États-Unis…


    Un deuxième argument en faveur du Nafta est l’explosion des exportations mexicaines, qui ont doublé, alors que celles du Canada et des États-Unis n’ont augmenté que de 30 % durant cette même période. Le traité aurait donc été beaucoup plus favorable au Mexique qu’à ses deux partenaires. Mais, comme l’explique un article publié par Marianne hier 15 décembre [5], de telles statistiques doivent être examinées en détail. Elles montrent bien leur caractère trompeur.


    En effet, en 2013, les trois-quarts du volume des exportations mexicaines sont composés de biens eux-mêmes importés précédemment par le Mexique, notamment des États-Unis ! C’est que le Mexique héberge sur son territoire un nombre important de sociétés de commerce nord-américaines, qui y bénéficient, grâce aux détaxations et déréglementations autorisées par le Nafta, de facilités leur permettant de réexporter vers les États-Unis, et plus largement vers le monde, une grande partie de leurs produits importés au Mexique. La valeur ajoutée par l’économie mexicaine, c’est-à-dire par le travail des citoyens mexicains, est infime. En effet, il ne s’agit pas d’un pays en développement qui installerait sur son territoire des usines de fabrication filiales de maisons-mères, lesquelles font appel à un fort emploi local.


    … et l’effet Wallmart


    L’article de Marianne évoqué ci-dessus parle de l’effet Walmart. Walwart est une chaine américaine tentaculaire de distribution, installée au Mexique dès 1991. Sa prospérité doit beaucoup au Nafta et au libre-échange, le Mexique l’ayant rapidement exemptée de taxes à l’importation. Walmart a par ailleurs largement utilisé la corruption pour s’implanter dans tous les lieux urbains et touristiques jusque là interdits au commerce. Ses produits, tous généralement importés des États-Unis, sont vendus sur le marché mexicain à des prix légèrement inférieurs à ceux vendus aux États-Unis, mais le modeste gain de pouvoir d’achat en résultant pour les consommateurs du pays est compensé par le fait que la plupart de ces produits, échappant au minimum de réglementation imposée aux États-Unis pour la protection des consommateurs, encouragent l’obésité, l’alcoolisme et l’empoisonnement par les composés chimiques.


    Le Nafta concoure à appauvrir le peuple mexicain…


    Le Nafta bénéficie aux grands groupes américano-mexicains. Et il accélère le mécanisme d’expropriation des cultivateurs pauvres, la sur-exploitation des ressources naturelles et plus généralement l’exploitation capitaliste des travailleurs et des petits artisans.


    L’agriculture traditionnelle, considérée (y compris à travers les westerns hollywoodiens) comme faisant partie de la civilisation mexicaine, est désormais anéantie sans ménagement. Il en est de même des petits commerces. Certes, les intérêts financiers mexicains installés à Wall Street en tirent des bénéfices croissants, mais ils utilisent ces bénéfices pour spéculer sur les marchés financiers au lieu d’investir au Mexique même pour développer la production locale.


    … qui cherchent à émigrer aux États-Unis


    Il ne reste plus aux victimes de cette américanisation forcée qu’à tenter de s’expatrier illégalement aux États-Unis. Au cours de ce processus, ils tombent aux mains, comme rappelé ici en introduction, des réseaux de narco-traficants et de prostitution. Certains parlent même de trafics d’organes. Aux États-Unis, sur onze millions de clandestins présents sur le territoire américain, six millions seraient mexicains. Au Mexique même, l’on compterait désormais 90 000 victimes des gangs, sans mentionner 300 000 disparus, que l’on ne retrouvera jamais. A ce nombre viennent de s’ajouter les 43 étudiants d’Iguala, venus sous le feu de l’actualité ces derniers jours [6]. Sans être prophète de mauvais augure, on peut penser qu’eux-aussi ne seront jamais retrouvés.


    Le Canada tire aussi les marrons du Nafta


    Dans cette lutte entre le pot de fer et le pot de terre n’oublions pas les grands intérêts canadiens, originaires de ce pays si propre et si honnête [7]. Ils viennent s’ajouter à leurs homologues nord-américains pour pressurer la population et l’économie mexicaine.


    Le futur Tafta européen, réplique à grande échelle du Tafta


    Le traité Nafta, dont les mérites avaient été annoncés à grand bruit dès son origine, en 1994, et qui ont été vantés depuis lors à répétition, devrait servir de modèle aux accords équivalents que Washington voudrait imposer aux États européens, sous le nom de Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (également connu sous le nom de Traité de libre-échange transatlantique Tafta), comme aux États du Pacifique sous le nom de Partenariat transpacifique (TPA).


    Les groupes de pression qui militent, au sein de la Commission européenne comme dans les gouvernements nationaux, en vue d’une approbation rapide du Tafta, ne peuvent évidemment ignorer ce côté peu reluisant du Nafta. Mais ils espèrent en tirer des avantages analogues.


    Au moment où l’Europe s’engage, bien lentement d’ailleurs, dans des procédures d’harmonisation fiscale afin d’essayer d’éviter les abus de ce qui a été nommé le Luxleaks, c’est-à-dire l’attribution aux multinationales américaines d’une exemption d’impôts quasi-totale, dès lors qu’elles installent des filiales au Luxembourg, nous pouvons nous préparer, dans le cadre du Tafta, à la reconduction de cette impunité scandaleuse, mais cette fois à l’échelle de l’Atlantique nord tout entier. S’y ajoutera, dans le cadre du pivot organisé par Obama en direction de l’Asie Pacifique, un élargissement de l’espace ouvert européen vers une partie de l’Asie et du Pacifique.

     

    Jean-Paul Baquiast


    Notes

    [1] L’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA, en anglais, North American Free Trade Agreement, NAFTA, en espagnol Tratado de Libre Comercio de América del Norte, TLCAN) est un traité, entré en vigueur le 1er janvier 1994, qui crée une zone de libre-échange entre les États-Unis, le Canada et le Mexique. (Wikipédia, français)

    [2] Mexique : une faillite planifiée de l’État et 1 700 homicides par mois (vineyardsaker.fr, français, 26-10-2014)

    [3] La chute du Mur de Berlin et la multiplication des murs occidentaux (vineyardsaker.fr, français, 28-11-2014)

    [4] La pauvreté au Mexique (coneval.gob.mx, espagnol)

    [5] Avec le NAFTA, le Mexique devait connaître la prospérité… (marianne.net, français, 15-12-2014)

    [6] Mexique: l’ombre de l’armée sur Ayotzinapa (tlaxcala-int.org, français, 14-12-2014)

    [7] Affaire de Margerie, accident ou attentat ?, parties 1, 2 et 3 (vineyardsaker, français, 20-11-2014 & 01-12-2014)

     

    http://axedelaresistance.com/la-ruine-du-mexique-par-le-traite-nord-americain-prefigure-les-effets-du-futur-traite-transatlantique/


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    Photo d'Alexander MercourisL’Union européenne est punie pour le désastre ukrainien et l’Amérique se marre…

     

     

    Au lieu d’ajouter un vaste territoire (plus grand que la France) à leur empire sans que ça ne leur coûte un sou, les Européens doivent maintenant déverser de l’argent dans un panier sans fond.


    L'union européenne étranglée par le gazoduc, entre la Russie et l'UkraineL’Union européenne étranglée par le gazoduc, entre la Russie et l’Ukraine

     

    Milan est venu, Milan est reparti [1] [2]. En dépit des déclarations des politiciens sur un accord sur les paramètres, aucune vraie solution à la crise du gaz en Ukraine n’a été trouvée.


    Et la neige a commencé à tomber à Moscou. Dans une semaine ou deux sans doute, l’Ukraine suivra.


    Voici un résumé de la situation : depuis juin, les Russes disent que le tarif du gaz est de 485 dollars pour 1000 m3, mais qu’ils sont prêts à offrir une remise de 100 dollars, à condition que l’Ukraine commence par payer ses factures de gaz en souffrance. Et il est certain que, vu la manière dont les Ukrainiens se sont comportés dans le passé, les Russes ne leur fourniront à nouveau du gaz que s’il est prépayé. Les Ukrainiens rejettent ces demandes et exigent le juste prix, qui est, selon eux, de 269 dollars (pour les dettes comme pour la future livraison), comme cela avait été négocié en décembre avec le président déchu Viktor Ianoukovytch.


    Mais ce prix avait été négocié à une époque où l’Ukraine faisait encore partie de la zone d’influence russe et était l’amie de la Russie. Elle est actuellement une colonie occidentale et les tarifs du gaz sont désormais ceux du marché. Sous la pression des Européens, les Ukrainiens ont offert de payer leur dette sur la base de 320 dollars, en attendant qu’on parvienne à un accord final. Mais les Ukrainiens veulent que ce paiement corresponde aux prochaines livraisons de gaz et non au remboursement de leur dette. Les Russes ont refusé et sont rentrés chez eux.


    Alors, que va-t-il se passer maintenant ? La température va chuter et l’Ukraine va souffrir. Ce n’est pas difficile de prévoir ce que le gouvernement ukrainien va faire : il va ponctionner illégalement le gaz destiné à l’Europe, comme il l’a fait en 2009, ce qui forcera les Russes à interrompre les livraisons de gaz à l’Europe, puisqu’elles passent par l’Ukraine. Et comme les Européens, sur ordre de Washington [3], ont stoppé la construction du South-Stream (après tout, on ne veut pas être trop dépendant de la Russie, n’est-ce pas ?), l’Europe dépend maintenant des gazoducs qui traversent l’Ukraine.


    Devinez ce qui va arriver ensuite ? L’Europe va être obligée de payer la note ukrainienne. Et c’est bien normal, non ? Il ne faut pas oublier que les politiciens de l’Union européenne, qui sont allés à l’euro-Maïdan jouer les porteurs d’eau de l’Empire étasunien, ont proclamé leur solidarité avec le peuple ukrainien. Eh bien qu’ils paient maintenant ! Et pour le plus grand malheur des contribuables européens !


    Au lieu d’ajouter un vaste territoire (plus grand que la France) à leur empire, sans que ça ne leur coûte un sou, les Européens doivent maintenant déverser de l’argent dans un désastre sans issue : la population ukrainienne est quatre fois celle de la Grèce et sa situation économique est bien pire encore. Nous leur souhaitons bonne chance ! D’autant plus que l’Union européenne a détruit ses relations avec la Russie, un de ses marchés les plus importants.


    Leurs maîtres américains n’en peuvent plus de rire !

     

    Alexander Mercouris
    Traduit par Dominique Muselet pour vineyardsaker.fr

    Notes

    [1] Putin’s Power Play : Why Russia Holds the Cards in the Ukraine Crisis (russia-insider.com, anglais, 22-10-2014)

    [2] Mini-sommet Asie-Europe à Milan : les pourparlers sur le gaz sont dans l’impasse (vineyardsaker, français, 20-10-2014)

    [3] McCain Visits Bulgaria (deepresource.wordpress.com, anglais, 09-06-2014)

    Source : America Laughs as EU Is Punished for Ukraine Disaster (russia-insider.com, anglais, 22-10-2014)

     

    http://www.vineyardsaker.fr/2014/10/23/lunion-europeenne-punie-desastre-ukrainien-lamerique-se-marre/

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    Voir aussi :

    La Russie vient de porter un coup dévastateur à l’avenir énergétique de l’UE

     

     

    Mon post, avec une super vidéo simulation d'une guerre Russie-USA  :

    Le discours de Vladimir Poutine, 1e partie (politique extérieure) - La Crimée

     

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    La Serbie dans l’engrenage européen
    par Karine Bechet-Golovko

    vendredi 21 novembre 2014, par Comité Valmy



    La Serbie dans l’engrenage européen

    La Serbie, officiellement candidate à l’entrée dans l’UE, est sommée par Johannes Hahn, commissaire européen chargé de la politique européenne de voisinage et des négociations d’élargissement, de choisir son camp. Soit l’entrée dans l’UE reste sa priorité, comme elle l’a déclarée, soit elle veut continuer à coopérer avec la Russie. C’est une certaine conception de la négociation. Autrement dit, en temps de guerre, la neutralité déclarée par la Serbie n’est pas de mise. Bref, L’UE reconnait que la Russie a officiellement obtenu le statut d’ennemi.


    La position de la Serbie est plus que délicate. D’autant plus que, comme le rappelle Le Parisien, les intérêts de la coopération avec la Russie revêtent un caractère vital pour le développement de l’économie de la Serbie.

    "La Russie a d’importants intérêts en Serbie. Son géant gazier et pétrolier Gazprom est le propriétaire majoritaire de la compagnie pétrolière serbe NIS avec 51% des parts.De plus, Belgrade et Moscou ont mis en place à l’aéroport de Nis (sud) un "Centre régional pour les situations d’urgences" où sont stationnés des avions russes prêts à intervenir dans la région, sur demande des pays concernés.Alors que la Serbie est à court d’argent, Moscou et Belgrade ont signé en janvier 2013 un accord sur un crédit de 800 millions de dollars destinés à la reconstruction de l’infrastructure ferroviaire. Puis en avril, Moscou a octroyé à son allié un autre prêt de 500 millions de dollars, destiné l’aider à faire face à son lourd déficit budgétaire."


    L’ultimatum de l’UE, pour sa part, sonne mal. Dans une interview, J. Hahn déclare de manière un peu trop péremptoire :

    "Dans le cadre des négociations concernant son entrée dans l’UE, la Serbie s’est engagée à mettre en accord sa position avec l’UE en ce qui concerne des questions aussi difficiles que celle des sanctions contre la Russie. C’est très important et nous espérons que Belgrade respectera ses obligations."


    La menace du commissaire européen est à peine voilée : la Serbie doit se soumettre et seule la soumission permettra de confirmer que le choix européen reste son choix. Autrement dit, elle doit faire un choix entre sont intérêt national et l’intérêt de l’UE.

    Et pour faire passer le message, les médias français lance un légère campagne de dénigrement de la Serbie. Voir par exemple le reportage, particulièrement mal fait, de France 24, que vous pouvez voir ici. Le journaliste y montre de manière absurde que, en raison de sa politique de neutralité, la Serbie est exclue des sanctions russes contre les pays européens. Elle peut donc exporter ses fruits et légumes en Russie, ce qu’elle fait par ailleurs. Mais selon le journaliste, non seulement cela ne sert à rien au pays car il ne produit pas suffisamment pour couvrir tout le marché russe (c’est un argument d’une rare stupidité), mais en plus les serbes osent faire passer en contrebande en Russie des produits européens sous étiquettes serbes. Bref, ce sont vraiment des gens infréquentables ...


    Plus généralement, en ce qui concerne l’évolution de l’UE, cette sortie assez maladroite du commissaire européen confirme certaines tendances :


    1.L’UE est dans une phase d’affaiblissement. Comment en est-on arrivé à menacer ouvertement dans la presse un Etat souverain ? A lui faire du chantage à l’entrée dans l’UE ? Cela veut dire que l’UE n’est plus aussi attractive, que sa propagande n’est plus aussi efficace et que les négociations/pressions de couloirs ne sont plus suffisantes. Mais la réaction ne s’est pas faite attendre. Le Premier ministre serbe a rappelé que la Serbie est un Etat souverain et qu’elle décidera seule de sa position concernant la Russie.
    2.L’UE se radicalise et considère la Russie comme un ennemi. Sinon, rien n’empêche un Etat souverain d’avoir des relations commerciales et politiques et avec l’UE et avec la Russie.
    3.Cela montre en conséquence l’hypocrisie du discours européen disant que l’Ukraine peut collaborer avec la Russie et que seule la Russie l’en empêche.
    4.L’UE n’est plus apte à intégrer des Etats souverains. Elle a besoin de "petits soldats obéissants", elle a besoin de soumission. Il n’y a plus de place pour l’intérêt national.
    5.L’intérêt de l’UE s’est totalement dissocié de la somme des intérêts des pays membres. La structure UE est donc autonome des pays qui la compose. Ce qui pose de sérieuses questions en terme de gouvernance, de démocratie et de liberté.

     

    Karine Bechet-Golovko
    jeudi 20 novembre 2014

    Russie politics

     

     

    La Serbie dans l’engrenage européen


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    Charles Gave :

    "Le mythe de la nation européenne"

     

    Ajoutée le 13 oct. 2014


    Le 13 octobre, Le mythe de la nation européenne

    a été un thème abordé par Charles Gave,

    dans les Experts présentés par Nicolas Doze,

    sur BFM Business.

     

     

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