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    2 textes importants :

     

    Business_alliance_visual_Small_Corporate Europe Observatory (CEO) a publié aujourd’hui une version « fuitée » d’un document exposant les positions de la Commission européenne en matière de coopération réglementaire dans le cadre du futur « marché transatlantique » (TTIP).  Le document est destiné à la réunion d’aujourd’hui à Washington.

     

    Traduction de l’article publié aujourd’hui sur le site de Corporate Europe Observatory.

    Une proposition fuitée de la Commission augmente

    la puissance de l’entreprise dans la prise de décision

    Une nouvelle fuite relative à l’accord commercial UE-États-Unis révèle les plans de la Commission européenne visant à modifier fondamentalement la façon dont les règlements seront adoptés à l’avenir. Ces réformes, si elles sont adoptées, pourraient gravement compromettre les règles actuelles de l’UE sur la sécurité alimentaire, la protection des consommateurs, de l’environnement et de nombreux autres domaines.   En effet,  les propositions de la Commission donnent de nouveaux pouvoirs aux entreprises qui pourront mettre un terme à un projet de loi qui porte atteinte à leurs intérêts, ou re- négocier des règlements existants.


    Comme la troisième série de négociations pour un partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP) commence aujourd’hui à Washington (États-Unis), la fuite d’un document, destiné à la réunion d’aujourd’hui, montre les détails de ce qu’on appelle « la coopération réglementaire » pour être inclus dans l’accord.


    Article dans son intégralité.....


    Publié par : http://www.contrelacour.fr

     

     

     

     

     

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     NOUVELLE OFFENSIVE DE L’UNION EUROPÉENNE CONTRE LA SÉCURITÉ SOCIALE

    Par le Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP).

    Le 17 décembre 2013.


    Le 3 octobre 2013, un jugement de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a confirmé que la Sécurité sociale française est illégale au regard du droit européen [1] ! Aux naïfs qui fantasment une « Europe sociale », ce jugement sonne la fin de la rêverie : la mort programmée de la Sécurité sociale est proche.


    Le programme du Conseil national de la Résistance (CNR), mis en œuvre à la Libération en 1945, a sanctuarisé l’économie de la Santé en la plaçant – comme l’Éducation et la Culture – en dehors de la sphère marchande. C’est de cette volonté qu’est née la Sécurité sociale française, une forme d’assurance socialisée basée sur la solidarité.

    Depuis cette époque, banquiers et assurances n’ont eu de cesse de tenter de la briser, car son existence les empêche de développer le vaste marché de la santé auquel ils rêvent. Leurs complices actifs sont les partisans du libéralisme (UMP, PS, EELV, FN, MoDem). Leurs leviers d’action sont l’Union européenne et l’euro. Depuis une vingtaine d’années, la violence de leurs attaques a été grandissante ; attaques menées concomitamment sur trois fronts :

    −* sur le front idéologique ; −* sur le front de la gestion ; −* sur le front de la législation et du droit.

     Attaques sur le front idéologique

    Des campagnes de désinformation et de manipulation sont régulièrement menées à travers les grands médias – qui presque tous sont aux mains des classes dirigeantes - pour culpabiliser les usagers. Les Français se soigneraient trop et il y aurait d’innombrables abus expliquant le « déficit » de la Sécurité sociale ; celle-ci irait donc à la catastrophe sur le plan financier.

    Au prétexte de « boucher le trou de la Sécu », la logique progressiste qui fondait cette dernière à la Libération (« chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ») est méthodiquement détricotée : ticket modérateur, franchises médicales, autorisation des dépassements d’honoraires, « déremboursement » des médicaments, hausse régulière du forfait hospitalier, forfait sur les transports sanitaires, etc. Il s’agit – nous dit-on - de « responsabiliser » les malades en leur faisant mettre la main à la poche.

    Mais comment « responsabiliser  » un cancéreux ou un dialysé, par exemple ? Cette logique inhumaine conduit une part croissante de la population à renoncer aux soins, faute de moyens, sans que jamais n’en soit évalué le coût pour la société.

    La « couverture médicale universelle » (CMU) créée en 1999 par un gouvernement « socialiste » vise quant à elle à légitimer le recul de l’accès aux soins pour ceux qui sont un peu plus pauvres que les moins pauvres. Selon un principe qui a davantage à voir avec la charité qu’avec l’esprit universel de la Sécurité sociale, les personnes qui ont accès à la CMU sont un peu moins impactés que les autres usagés par les diverses taxations énumérées plus haut. La CMU est le moyen utilisé pour diviser la population : ceux qui sont juste au-dessus des critères d’accès à la CMU accusent les autres de profiter du système.

     Attaques sur le front de la gestion

    « Déficit » : le vocabulaire employé en dit long. En réalité on parle de déficit pour une entreprise car elle doit faire des gains. Par ailleurs, lorsqu’on parle de trésorerie, on doit parler des dépenses ET des recettes, ce que ne font jamais les « boucheurs de trou de la Sécu ».

    Un salarié moyen dépense entre 18% et 20% de son salaire indirectement en cotisation-santé. Les revenus du capital sont bien moins soumis à cotisation que les revenus du travail. Philippe Seguin, un gaulliste, reconnaissait que si les « stock-options » étaient mises à contribution comme le sont les salaires, elles rapporteraient 3,5 milliards d’euros à la Sécurité sociale (mais il faut supprimer les stock-options !). En l’état actuel des choses, les « comptes de la Sécu » reposent donc pour l’essentiel sur les salariés. Or, comble de l’injustice, en l’espace de 25 ans, plus de 9% du PIB est passé du travail au capital par la pression exercée sur les salaires.

    On le voit bien, la Sécu ne souffre pas de « déficit » mais d’un manque de recettes. Un manque qui est du :

    • aux exonérations de cotisations sociales qui sont faites aux grandes entreprises au prétexte de leur permettre de créer des emplois – avec le résultat pitoyable que l’on sait ;
    • à la dette patronale impayée aux caisses de la Sécurité sociale depuis des décennies - qui représente des milliards d’euros ;
    • à la dette que l’État a contractée vis-à-vis de la Sécurité sociale - qui représente des milliards d’euros ;
    • à la pression exercée sur les salaires par le chantage au chômage ;
    • au chômage lui-même - dont le taux est trente fois plus élevé que lors de la création de la Sécu.

    On comprend aisément que jamais les « franchises médicales » et autres « déremboursement  » ne compenseront un tel manque de recettes. Mais tel n’est pas le but recherché. En réalité, ces mesures visent à démontrer que bien qu’on lui injecte de l’argent, le système par solidarité « ne marche pas » et qu’il serait plus efficace et moins coûteux de passer au privé.

    Cette « démonstration » coûte de plus en plus cher aux cotisants, dans le même temps que la qualité du service public de la santé, soumis aux politiques d’austérité, se dégrade. Il n’est donc pas surprenant que ceux qui en ont les moyens se tournent vers le secteur privé de la santé et consentent à payer une assurance-maladie pour couvrir les soins qu’ils reçoivent. Cette partie de la population perçoit donc de moins en moins l’intérêt pour elle de continuer à cotiser à la Sécurité sociale. Si la loi lui permettait de ne plus le faire, ça serait la fin de la Sécu, car elle ne peut pas se passer de 10 ou 20% de ses cotisants.

     Attaques sur le front de la législation et du droit

    Or cette permission, l’Union européenne vient de leur accorder, à l’issue de la bataille juridique qui s’est déroulée en marge de la scène médiatique.

    En signant le traité de Maastricht en 1992, François Mitterrand a abrogé le « monopole » de la Sécurité sociale, c’est-à-dire l’obligation pour tous de cotiser. Cependant, en 1996, la Cour de cassation, organe judiciaire suprême au niveau national, s’est opposée à l’application de la primauté du droit communautaire sur le droit national en termes de protection sociale. La Cour européenne avait répondu en 1999 par un arrêt condamnant la France « pour avoir manqué aux obligations qui lui incombent en vertu des directives de 1992 », et par celui du 25 mai 2000 définissant les régimes français de Sécurité sociale comme des régimes professionnels, donc soumis à concurrence. En 2005, une directive européenne portant sur les pratiques commerciales a été transposée dans le droit français sous le nom de loi Chatel II, faisant du droit communautaire un droit français à part entière.

    Dernier épisode en date, l’arrêt du 3 octobre 2013 de la Cour de justice de l’Union européenne qui a condamné - au nom de la directive de 2005 - une caisse d’assurance-maladie du régime allemand de sécurité sociale pour « pratiques commerciales déloyales vis-à-vis des consommateurs ». Un nouvel épisode du principe de « concurrence libre et non-faussée » inscrit dans le traité de Lisbonne, honteusement ratifié en 2007 par le Congrès français contre l’avis du peuple exprimé par référendum le 29 mai 2005.


    Cette affaire pourrait sembler éloignée de la problématique française. Comme la Sécurité sociale française, cette caisse allemande est un organisme de droit public ne poursuivant aucun but lucratif, mais un objectif exclusivement social. C’est ce jugement qui va faire jurisprudence, car les décisions de la Cour européenne concernent par définition tous les États de l’Union.

    Le jugement de la CJUE éclaire donc d’une lumière crue la situation de la Sécurité sociale française vis-à-vis du droit européen. Dans toute l’Union européenne, les caisses sociales faisant de l’assurance sont donc considérées comme des entreprises soumises à concurrence et relèvent du droit privé. Les caisses sociales faisant de l’assurance sont considérées comme des entreprises et leurs affiliés comme des consommateurs.

    Dans un communiqué daté du 29 octobre 2013 [2], la Direction de la Sécurité sociale prétend que l’arrêt du 3 octobre 2013 « ne change rien à l’obligation de cotiser auprès de la Sécurité sociale française ». Communiqué qui ne cite malheureusement jamais la loi Chatel II, loi pourtant majeure dans le droit français importé du droit européen.

    La bataille juridique n’est donc pas terminée. Mais ce jugement fragilise plus que jamais le statut de la Sécu. Lorsqu’une entreprise privée ou un lobby de « défenseurs des consommateurs » portera plainte contre la Sécurité sociale française pour « concurrence ou publicité déloyale », le jugement de la CJUE ne pourra pas être différent de celui du 3 octobre 2013.

     Saloperie euro-libérale à tous les étages

    Pour combattre le système libéral européen et ainsi défendre la Sécurité sociale, il faut avoir à l’esprit que le système social français, dans son ensemble, est triplement victime de l’Union européenne :

    • il est victime du libre-échange qu’organisent les traités européens. Ces derniers suppriment toutes les barrières douanières et instaurent la « libre » circulation des marchandises et des capitaux entre les pays de l’Union. Ils mettent donc en concurrence les salaires, le droit du travail et les lois sociales des travailleurs français avec ceux - plus avantageux pour le patronat - des salariés d’autres pays.
    • il est victime des institutions européennes qui le harcèlent juridiquement. Outre la Sécu, les services publics tombent juridiquement sous le coup de la directive « Services » qui ne reconnaît pas les services publics français et les assimile à des entreprises de droit privé.
    • il est victime de l’euro, pour la survie duquel sont menées des politiques d’austérité budgétaire qui le ruinent, comme elles ruinent les peuples de la zone euro et détruisent les nations.

     L’insulte faite aux Résistants

    Le système américain du chacun pour soi, négation même du système social, et qui laisse des millions d’individus crever sans assistance, doit-il faire référence au détriment du système français par solidarité ?

    Lors de l’Université d’automne du M’PEP qui s’est tenue début novembre 2013, Léon Landini, Résistant, membre des Francs-tireurs et partisans, rappelait que les hommes qui se sont battus pour chasser l’occupant durant la Seconde Guerre mondiale l’ont également fait pour que vive le programme du CNR, un programme porteur d’espoir pour l’émancipation humaine et pour que viennent des jours heureux.

    Les financiers, les affairistes et les membres de la classe sociale dominante tentent donc à travers l’Union européenne de reprendre ce que le Front populaire, la Résistance, la Libération et les luttes victorieuses des travailleurs leur ont arraché au prix du sang et des larmes au cours du XXème siècle. Ils progressent, pas-à-pas, lentement mais sûrement depuis quarante ans, masqués derrière un projet de prétendue « Union européenne », qui n’est que l’union de leurs intérêts contre ceux des travailleurs.


    Pour sauver la Sécurité sociale, il faut que la France sorte de l’Union européenne. Réclamer plus de justice sociale pour que vive le système social français, comme le fait depuis toujours le monde syndical et politique de gauche ne suffit plus. Il faut d’abord remettre des barrières douanières au niveau national – ce qu’interdisent les traités européens – pour mettre à bas le libre-échange. Libre-échange dans le cadre duquel toute mesure de justice sociale se traduit fatalement par un exode du capital et des entreprises. Un chantage auquel la France n’a que trop cédé jusqu’à maintenant.

     

     

    http://www.m-pep.org/spip.php?article3500


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    Le vrai visage de l'Europe qu'on nous impose :

     

    Elle sacrifie les Européens à l'avidité des banksters, des gangsters des Grandes Banques !


    eva r-sistons 

     

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    "Dans la plus grande opacité, sans tambour, sans trompette, les fonctionnaires européens viennent d’instituer la possibilité et même l’obligation de spolier les déposants auprès des banques en cas de faillite ou de difficultés. La difficulté se définissant comme une crise systémique. Par exemple, une chute de 40% des marchés financiers comme celle que l’on a connue en début de crise pourra, et même peut-être devra, déclencher le processus.

     


    michel-barnier-spoliation-deposants

     

    C’est en effet un accord historique infâme et scélérat. Il a été obtenu sous la conduite du Français « de droite » Michel Barnier ; lequel Michel Barnier est assisté de son conseiller spécial, l’ancien communiste rédacteur du Programme Commun de la Gauche, l’économiste communiste Philippe Herzog. Comme quoi il y a quand même des convergences qui ne sortent pas simplement du cerveau embrumé des commentateurs.


    Cette coterie se gargarise de l’accord qui a été obtenu la nuit dernière. Pour eux, c’est un accord historique qui garantit qu’à l’avenir, les pertes des banques enregistrées au cours des mauvais jours (rainy days) ne seront plus supportées par les contribuables. Quel culot ! Comme si tous les contribuables n’avaient pas un compte en banque. Et comme si tous les gens qui ont un solde significatif sur leurs comptes n’étaient pas contribuables. En réalité, ce sont les mêmes qui paient mais avec un chapeau différent, ce sont les classes moyennes, bien évidemment.


    Voici le contenu de l’accord scélérat :


    1) Cet accord dit de résolution des crises bancaires prendra effet en 2015

    2) Le bail-in, c’est-à-dire le prélèvement sur les porteurs d’obligations bancaires et les créanciers des banques, prendra effet en 2016

    3) Un fonds de résolution sera créé. Il devrait représenter, dans dix ans, 1% des dépôts garantis, ce qui représenterait environ 70 milliards sur les bases actuelles

    4) A partir de 2016, la procédure du bail-in sera obligatoire. Cette procédure du bail-in consiste dans l’ordre à faire payer les actionnaires, puis à faire payer les détenteurs d’obligations bancaires, puis à faire payer les déposants qui ont un crédit supérieur à 100.000€. Nous vous rappelons, pour ceux qui ne le sauraient pas, que si vous avez de l’argent en banque, c’est-à-dire de l’argent en dépôt, vous n’êtes pas propriétaire de cet argent, vous êtes simplement créancier de la banque et, comme tel, vous serez victime du prélèvement.

    Il est prévu que les petits dépôts et les PME, sans être exemptés, bénéficieront d’un statut spécial. Nous nous interrogeons en effet sur le sens de l’expression qui est utilisée : "les petits bénéficieront d’un statut préférentiel."

    5) Le bail-in devra être effectué jusqu’à 8% du passif des banques, ce n’est qu’après que l’on pourra utiliser le fonds de résolution des crises bancaires

    6) Après le bail-in ainsi décrit, deux options seront possibles. Soit on pourra taper dans le fonds de résolution, soit on pourra faire appel à des ressources d’Etat pour être recapitalisé. L’intervention de l’Etat sera plafonnée à 5% du passif des banques et elle sera soumise à l’approbation des autorités européennes


    La nationalisation ne sera possible qu’après que le bail-in de 8% ait été mis en place.


    Barnier a déclaré : « les bails-out publics sont maintenant une pratique du passé ».


    Il est évident que cet accord est infâme. Pourquoi ?


    1) Considérer que les gens qui déposent leur argent en banque sont responsables est une imbécillité. Il est obligatoire de disposer d’un compte bancaire, donc on ne choisit pas. Par ailleurs, il est impossible d’obtenir la vérité sur la santé des banques tant leur comptabilité est trafiquée avec la complicité de l’Etat et des organismes de contrôle. Ceci signifie que le client d’une banque n’a pas le choix. Et s’il n’a pas le choix, il ne peut être tenu responsable. L’une des règles de la vie, c’est que l’on est responsable de ce que l’on choisit de faire.


    2) Cet accord infâme ne tient pas compte du passé et de toute la classe sociale de gens et des institutions qui se sont enrichis pendant la période de vaches grasses de la kleptocratie dominante. Le mécanisme ne prévoit nulle obligation de « rendre » l’argent que l’on a touché indûment, nulle obligation de souscription forcée au capital, nulle obligation pour les banques d’émettre du nouveau capital avant 2016. Or, depuis la crise, avec l’aide de la BCE, les banques ont réduit les risques de leurs très gros apporteurs de capitaux, soit par le biais de manipulations du capital, soit par le jeu sur les passifs obligataires de différentes catégories. On a en quelque sorte, au plus haut niveau, fermé les yeux sur des distributions, remboursements ou conversions iniques qui réduisaient le risque des très gros et augmentaient le risque des petits.


    3) Un tel système n’est défendable moralement et économiquement que si la transparence bancaire est totalement assurée d’ici l’entrée en vigueur du mécanisme de résolution. Les déposants doivent avoir une connaissance claire des résultats de l’Asset Quality Review (AQR) auquel les autorités européennes sont en train de procéder. Ils doivent connaître les fragilités de leur banque. Ils doivent savoir exactement quels sont les actifs risqués qu’ils ont dans leur bilan. Ils doivent connaître tout aussi exactement les risques qui se trouvent au passif du fait des mismatch de durée entre les ressources et les emplois. Tout cela doit faire l’objet d’une communication claire, certifiée, que n’importe qui doit pouvoir comprendre.


    Par cette mesure de résolution des crises, se révèle au grand jour ce que nous ne cessons de proclamer depuis 2008, à savoir que le traitement de la crise consiste à protéger au maximum ceux qui se sont enrichis pendant la période de kleptocratie dominante et à faire payer ceux qui, non seulement n’en ont pas profité, mais ont été spoliés.


    Cyniquement, l’ancien patron de la Fed, Alan Greenspan, a déclaré en 2010, devant le Congrès, que l’une des causes majeures de la crise financière était le fait que le risque "n’avait pas été assez disséminé". En clair, il voulait dire que la crise, c’était parce que les banques avaient gardé le risque pour elles, au lieu de le refiler au public et à ses caisses de prévoyance. Ici, le cynisme est à son comble puisque la dissémination qui n’a pas eu lieu avant 2008, on prévoit de la faire autoritairement après 2016. L’opération de bail-in consiste à faire porter le risque ultime, là où Greenspan voulait le faire porter : sur ceux qui sont le moins à même de le supporter : les petits.


    Greenspan MarketAutre remarque, on définit généralement une crise systémique comme une chute de 40% des marchés financiers. Pourquoi ? Tout simplement parce que, en cas de chute de 40% des marchés financiers, aussi bien les prêteurs que les débiteurs deviennent insolvables. La baisse de la bourse ampute ce que l’on appelle les collatéraux, c’est-à-dire les valeurs que l’on donne en gage pour obtenir des crédits.


    Depuis l’an 2000, il y a eu 2 fois des chutes supérieures à 50%. Cela veut dire que le phénomène n’est pas rare ; nous considérons que la probabilité de chute de 40% des bourses est très élevée. Pourquoi ? Tout simplement parce que la politique monétaire de la Fed et de la BCE a pour objectif de surévaluer les actions et les obligations.

     

    Leur politique vise à gonfler artificiellement les cours pour gonfler les actifs des banques. Si les cours sont, comme beaucoup le pensent, surévalués de 40 à 50%, cela veut dire qu’une chute de 40% est tout à fait dans l’ordre des choses. Pour certains, c’est à peine une probabilité, c’est une certitude. Donc, les gouvernements et les Banques Centrales se donnent la possibilité de faire payer la chute de la bourse aux petits déposants et aux classes moyennes alors même que, d’une part les cours sont artificiels, et d’autre part ces couches sociales n’ont pas bénéficié de la hausse.

     

    C’est du vol pur et simple. Les taux d’intérêt sont actuellement voisins de zéro. Cela signifie que tous les actifs financiers sont surévalués ; un jour ou l’autre, il faudra remonter les taux. Une hausse des taux jusqu’au niveau normal, compris entre 4 et 6%, balaierait les valeurs boursières, et ce faisant, provoquerait la fameuse crise systémique qui est évoquée dans le mécanisme. En clair, nous soutenons que les gouvernements et les Banques Centrales se donnent la possibilité de ratisser l’argent du public le jour où ils devront monter les taux d’intérêt. C’est une opération complexe, mais qui, en dernier ressort, s’analyse exactement comme nous le disons.

     

    Pour résumer, pour traiter la crise, on met les taux à zéro, on surévalue les actions et les obligations ; on met en place un mécanisme pour ratisser l’argent du public en cas de baisse de la bourse, puis on monte les taux et on ramasse.

    Cela dit, nous sommes persuadés qu’un tel mécanisme est inapplicable en France car il est évident que toucher à l’argent des déposants pour un pouvoir quelconque serait prendre le risque de se retrouver la tête au bout d’une pique.


    En attendant, vous avez évidemment compris ce qu’il fallait faire. Les dépôts au-dessus de 100.000€ ne sont pas assurés et risquent au minimum un prélèvement de 8% ; les dépôts inférieurs à 100.000€ ne sont pas totalement garantis. C’est ce qui ressort d’une lecture attentive du texte. Si vous avez de l’argent à la banque, on vous compte un taux d’intérêt négatif par le biais des frais qui sont prélevés sur votre solde moyen ; vous n’avez évidemment aucun intérêt positif. Conclusion : il est déraisonnable de laisser s’accumuler de l’argent sur son compte bancaire. Cash is king.

     


    Nous avons développé récemment une idée très riche, à savoir qu’il y avait maintenant plusieurs monnaies et qu’un euro, à un endroit, n’était pas équivalent à un euro à un autre endroit. Un euro bancaire n’est qu’une créance sur la banque et ne vaut pas un euro. Ce qui vaut un euro, c’est la monnaie Banque Centrale, celle qui est en billet et chez vous. Nous allons de plus en plus vers une segmentation de l’univers des monnaies, à la fois en fonction des lieux où elle est détenue, en fonction des institutions, en fonction des régimes fiscaux, en fonction de la situation économique et financière du pays d’accueil, etc. On maintient la fiction d’une monnaie unique au prix d’un éclatement réel de ce qu’est la monnaie. Ce sont ce que nous appelons les germes de la destruction".

     

    Bruno Bertez, Le blog à Lupus, le 12 décembre 2013

     

     


    Rappels :

     


    - L’UE travaille sur une directive qui limitera les retraits des clients de banques en faillite à 100 ou 200 euros par jour

    - Comment les créanciers vont réussir à se protéger des faillites bancaires (Ph. Herlin)

    - Confiscation des dépôts bancaires, la France en (presque) première ligne (B. Bertez)

    - L’Allemagne veut sauver les banques en difficulté en opérant une ponction de 8% sur les dépôts et les actifs

    - Spoliation des comptes bancaires : Vous aurez été prévenus

    - Klaas Knot (BCE) confirme la fin de l’inviolabilité des comptes bancaires en Europe

    - Chypre, le danger se précise… pour les autres Européens (B. Bertez)

     

    Publié par : http://olivierdemeulenaere.wordpress.com

     

     

     

    Sur ce blog luttant contre la désinformation,

     

     

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    Mercredi 18 décembre 2013

     Suisse : la banque la plus puissante au monde annonce « le crash »


    Que je vous dise d’abord ce qu’est la BRI (Banque des règlements internationaux). La BRI,c’est en quelque sorte la banque des banques centrales, la banque de toutes les banques, la banque en chef. Une sorte de Météo France du vrai climat de la finance, mais au niveau mondial, et en beaucoup plus secret. Et ses dernières prévisions sont des plus alarmistes.

    L’alerte que vient de lancer la BRI la semaine passée dans un rapport signé de son chef  Jaime Caruana est rouge cramoisi. Une vague immense, un véritable mur de dette, en train de se ruer sur nous. Un véritable crash cyclonique à nos portes.

    Et ce n’est pas le recul mortifié de Ben Bernanke, patron de la Fed américaine, renonçant mercredi à limiter comme promis l’injection massive de 85 milliards de dollars chaque mois pour soutenir l’économie défaillante de son pays, qui va arranger quelque chose.

    Célébrée par toutes les places boursières en état hallucinatoire avancé, cette annonce n’a pourtant rien de reluisant : elle reconnaît l’impuissance de l’ex-puissance américaine à redresser sa situation économique compromise sans injections permanentes de stimulants artificiels. Parallèlement, et malgré ces injections massives de liquidités, la Fed revoit une nouvelle fois à la baisse sa prévision de croissance pour 2013.

    Le compteur affolé

    William White, ancien économiste en chef de la BRI, confirme les prévisions sinistres de Caruana. Nous sommes retournés à une situation pire que celle qui prévalait à la veille de l’effondrement de Lehman Brothers en 2008, affirme-t-il.
    Toutes les déséquilibres antérieurs sont toujours là. Les niveaux
    d’endettement public et privé ont augmenté de 30 % par rapport à ce
    qu’ils étaient alors.
    Au final, selon le compteur affolé de The Economist, la dette mondiale court à grand pas vers le chiffre totalement extravagant de 52 mille milliards de dollars (51,594,469,960,484 $ – Dette publique mondiale au 21 septembre 2013).
    C’est dire le poids des chaînes qui nous lient à nos prêteurs. C’est dire encore plus l’hécatombe qui menace ces derniers quand déferlera sur eux le tsunami impitoyable de cette dette infernale.

    Fuite en avant éperdue

    En plein débat mouvementé sur un plafond de la dette une nouvelle fois pulvérisée (au 15 octobre, c’est plié, selon leurs propres spécialistes), le Congrès US va probablement voter un nouveau déplafonnement de dernière minute. Que peut-il faire d’autre, sinon exploser instantanément ? Pas grave, même si, aux dires de William White, cette politique de folie scie les pieds aux pays émergents :
    Nous avons ajouté un tout nouveau problème avec des bulles sur les marchés émergents qui ponctuent un cycle d’expansion-récession.
    Le Japon va poursuivre son hara-kirienne fuite en avant. Endetté à 211 % de son PIB, il doit consacrer plus de la moitié de ses rentrées fiscales à rembourser les seuls intérêts de sa dette actuelle. Et 46 % de son budget 2013 ne peut être financé que par de la dette supplémentaire. Mais pas grave tant que les médias fermeront les yeux sur le seul résultat probant de cette politique : une augmentation conséquente du déficit commercial.

    En Chine, les dettes privées sont passées de 8 à 23 milliards de dollars depuis 2008. Mais pas grave, tant que les ex-apparatchiks communistes pourront nous refourguer des chiffres de croissance que plus personne n’est en mesure de valider.

    En Europe, le ratio d’endettement a augmenté en un an de 88,2 à 92,2 %. Mais pas grave tant que chanteront les sirènes ridicules de quelque président français claironnant que la crise est derrière nous.

    Menace sur les comptes des particuliers

    Bref, devant nos pieds, des gouffres en pagaille sont en train de s’ouvrir. Les acteurs sont tétanisés, dépassés depuis belle lurette. Que vont-ils faire ? Rien. Rien d’autre que d’assister impuissants au passage du cyclone dévastateur en tentant juste de reculer en catastrophe l’inéluctable trépas de leur système.

    Rien d’autre que de se donner le droit, comme vient de le proposer une directive de l’Union européenne dans le plus assourdissant des silences médiatiques, de saisir d’autorité les comptes bancaires des particuliers pour combler, en vain, ses trous béants (la garantie des 100.000 euros a bon dos).

    Sauf que désormais, cette issue fatale n’est plus seulement annoncée par quelques observateurs esseulés, mais par les plus hauts responsables au coeur même de leur empire condamné.
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     Traduction par yetiblog.org
    Notes :
    La Banque des règlements internationaux (BRI pour Bank for International Settlements en anglais ou BIS) a été créée en 1930. C’est la plus ancienne organisation financière internationale. Son statut juridique est celui d’une société anonyme, dont les actionnaires sont des banques centrales. Elle est située à Bâle en Suisse, et surnommée la «banque centrale des banques centrales ».
    Le capital de la BRI est composé d’actions appartenant à 60 banques centrales, son capital étant divisé en 600.000 actions, dont la moitié appartiennent aux banques centrales d’Allemagne, d’Angleterre, de Belgique, de France, d’Italie et des États-Unis d’Amérique. Ce sont les gouverneurs de ces six banques centrales qui se partagent la direction de la BRI, avec les gouverneurs des banques centrales du Canada, de Chine, du Japon, du Mexique, des Pays-Bas, de Suède et de Suisse, et le président de la Banque centrale européenne (wiki).

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    .http://cequelesmediasnenousdisentpas.over-blog.com/article-2008-en-pire-un-tsunami-de-dette-est-en-train-de-se-ruer-sur-nous-121655257.html
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    "Bolkestein", l'avenir social de l'Europe.

    "Bolkestein", l'avenir social de l'Europe.

    La Directive services dite « Bolkestein » a été récusé par les électeurs français et néerlandais en 2005 lors d’une consultation par référendum. Giscard et son projet de constitution ont fait long feu.
     
    Peu à peu elle a été réintroduite dans le jeu logique de l’Europe des marchés libéralisés, sous le vocable « travailleurs détachés » et contribue à sa manière au démantèlement, presque achevé dans certains pays, d’un droit du travail dont les premiers jalons ont été – au prix fort – échafaudés au début du XIXème siècle.
     
    L’Europe n’est plus un modèle de progrès. Elle n’a plus à offrir que des murs d’illusions contre lequel viennent se fracasser des milliers de malheureux dont on détruit les pays et leurs économies.
     
    Car, regardons autour de nous, il ne reste plus grand chose de nos butins de guerre : les trois quart des travailleurs de la terre sont au noir (foncé) et l’Etat laisse la place, non au « privé imaginatif, adaptable, créateur de richesses et de valeurs ajoutées mondialement négociable » comme l’ânonnent les théoriciens à la manque, mais offre le pays aux trabendistes qui achèvent de transformer l’économie en gigantesque bazar informel, pendant que les petits futés continuent tranquillement à siphonner la rente, tant qu’il y a encore des richesses à piller.
     
    C’est un peu aussi cela le bilan du nabab qui trône selon ses humeurs entre El Mouradia et Val de Grâce.
     
    Le commissionnaire français est pitoyable. Outre que l’inspection du travail de son propre pays n’est plus en état de mener correctement ses missions ordinaire, Barnier sait que jamais les Européens (commission, parlement et puissants lobbys) ne permettront la moindre réglementation, le moindre contrôle et encore moins des sanctions dans ce qui fait l’ordinaire des intérêts de ceux qui ont voulu et obtenu que l’Europe devienne ce qu’elle : un marché lucratif aux esclaves. C’est pourquoi il esquisse cette proposition improbable qui redore son blason de commissionnaire inutile.
     
    S’il songe à la présidence de la commission en remplacement du très fidèle atlantiste Barroso, il peut toujours courir : l’Allemagne se souvient du tir de barrage réservé l’an dernier par la France à Wolfgang Schäuble, s’opposant avec une opiniâtreté suspecte à sa candidature à la présidence de l’Eurogroupe. Merkel a choisi le futur et ce sera sûrement Jean-Claude Junkers (dorénavant totalement « libéré » de ses obligations luxembourgeoises).
     
    La « guerre franco-allemande » encore et depuis longtemps confinée dans les coulisses, nous réserve des épisodes épicés. Chaud devant !
     
    C’est désormais cela la distraction favorite des politiques : un simple jeu de com’ qui n’engage que ceux qui le subissent.
     
    Djeha,


     
     
    Barnier propose une agence européenne d'inspection du travail
    Emmanuel Jarry et Yves Clarisse, Reuters le mardi 03/12/2013 à 18:32
     
    PARIS (Reuters) - Michel Barnier propose la création d'une agence européenne pour veiller au respect des droits des salariés "détachés" dans un autre pays européen et l'établissement d'une "liste noire" des entreprises contrevenant à ces règles.
     
    Dans un entretien accordé à Reuters, le commissaire européen au marché intérieur souhaite que l'UE aille au-delà de la révision en cours de la directive de 1996, dont les failles provoquent la colère des autorités françaises.
     
    "On devrait aller plus loin, par exemple en imaginant une liste noire publique des entreprises qui ne respectent pas les règles", explique l'ancien ministre français, quelques jours avant une réunion européenne consacrée à ce dossier.
     
    Pour lui, il faudra aussi, "un jour ou l'autre, créer une agence de contrôle (européenne) pour coordonner et renforcer la mission des inspecteurs du travail" au niveau de l'Union.
     
    "On devrait avoir un corps minimal d'investigation", explique-t-il, tout en précisant s'exprimer à titre personnel.
     
    Cette agence permettrait notamment de suppléer au défaut de contrôle dans les pays qui ne disposent pas d'une administration structurée en matière d'inspection du travail.
     
    "Même en France, on voit bien qu'il y a des faiblesses liées aux restrictions budgétaires", souligne Michel Barnier, selon qui c'est aussi cette agence qui gèrerait la "liste noire".
     
    "S'agissant de la liberté et de la mobilité des salariés, il faut que les droits sociaux soient respectés", insiste-t-il. "Sinon vous allez avoir des réactions de repli, de fermeture et de protectionnisme contraires au marché intérieur, sous l'effet des mouvements populistes."
     
    DYSFONCTIONNEMENTS
     
    Le commissaire, qui fait figure de candidat potentiel à la présidence de la Commission européenne, admet que la création d'une telle agence et d'une liste noire est un sujet pour les institutions qui sortiront des élections de juin 2014.
     
    Sans attendre, il estime comme la France que l'Union doit réviser la directive de 1996, dont les détournements ont fait renaître le spectre du "plombier polonais".
     
    Ce texte permet aux entreprises d'envoyer leurs salariés partout dans l'UE à condition de respecter le droit du travail des pays hôtes, notamment en matière de salaire minimum, tout en versant leurs cotisations sociales dans les pays d'origine.
     
    Quelque 165.000 salariés français sont ainsi "détachés" dans d'autres pays de l'UE. Inversement, 145.000 travailleurs d'autres pays européens sont déclarés sous ce régime en France.
     
    Ces derniers seraient en réalité plus du double, selon les autorités françaises, qui dénoncent les abus et la "concurrence déloyale" auxquels donnent lieu l'application imparfaite et les détournements ou contournements de la directive de 1996.
     
    Les règles actuelles interdisent par exemple de créer une entreprise dans l'unique but de détacher des travailleurs, en imposant au moins 25% d'activité dans le pays d'origine. Mais cette obligation est rarement contrôlée.
     
    "La Commission est consciente de ces dysfonctionnements", déclare pour sa part Michel Barnier.
     
    C'est pourquoi elle a proposé en mars 2012 d'en préciser les modalités d'application dans une nouvelle directive.
     
    BRAS DE FER
     
    Ce texte, au menu du conseil des ministres européens du Travail des 9 et 10 décembre, est l'objet d'un bras de fer entre un groupe d'Etats conduits par la France, qui le jugent trop faible, et un bloc hostile à son durcissement, formé notamment du Royaume-Uni et de pays d'Europe orientale comme la Pologne.
     
    "Un accord au conseil des ministres la semaine prochaine est essentiel", souligne Michel Barnier.
     
    Faute d'accord, le dossier devra être traité par les chefs d'Etat et de gouvernement les 19 et 20 décembre à Bruxelles.
     
    "C'est un combat rude dont l'issue est incertaine mais je ne fléchirai pas", a déclaré lundi à l'Assemblée nationale le ministre français du Travail, Michel Sapin.
     
    Tout en se défendant d'empiéter sur les prérogatives du commissaire européen aux affaires sociales Laszlo Andor, Michel Barnier dit "comprendre" les propositions françaises.
     
    "La France, la Belgique et d'autres pays demandent plus de contrôle. Je pense qu'ils ont raison", explique-t-il, à sept mois d'élections européennes qui pourraient donner lieu à une percée des extrêmes et des europhobes.






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    Art. 35 - Union Européenne, l'escroquerie

    http://www.youtube.com/watch?v=WTnvUY_-_g0

     

     


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    B61-12

    L’Europe (dé)nucléarisée

    Mondialisation.ca, 12 novembre 2013

    Les projecteurs des médias son braqués sur Genève, où sont en cours des entretiens pour dénucléariser l’Iran, qui ne possède pas d’armes nucléaires et adhère au Traité de non-prolifération. Israël reste par contre dans l’ombre, bien que possédant des centaines d’armes nucléaires pointées sur l’Iran et d’autres pays, et n’adhérant pas au  Traité de non-prolifération. Plus encore dans l’ombre reste le fait que les États-Unis, tandis qu’ils sont engagés à Genève à dénucléariser l’Iran, nucléarisent l’Europe en potentialisant les armes conservées en Allemagne, Italie, Belgique, Hollande et Turquie.


    Ce sont environ 200 bombes B-61, qui s’ajoutent aux plus de 500 têtes nucléaires françaises et britanniques prêtes au lancement. Selon une estimation basse, il y en a  en Italie 70-90, stockées à Aviano (Frioul) et Ghedi Torre. Mais il pourrait y en avoir davantage, même dans d’autres sites. On ne connaît pas davantage le nombre d’armes nucléaires qui se trouvent à bord des unités de la Sixième flotte et autres navires de guerre qui jettent l’ancre dans nos ports. Ce qu’on sait officiellement c’est qu’à présent les B-61 seront transformées de bombes à chute libre en bombes « intelligentes » qui, grâce à un système de guidage satellite et laser, pourront être larguées à une grande distance de l’objectif.


    Les nouvelles bombes nucléaires à guidage de précision, dont le coût prévu est de 8-12 milliards de dollars pour 400-500 bombes, auront une puissance moyenne de 50 kilotons (environ quatre fois la bombe de Hiroshima). D’autres aspects, sortis d’une audition de la sous-commission du Congrès sur les forces stratégiques (29 octobre), éclairent de façon plus inquiétante encore toute l’affaire. Washington assure que « l’OTAN restera une alliance nucléaire » et que, «même si l’OTAN s’accordait avec la Russie pour une réduction des armes nucléaires en Europe, nous aurions toujours l’exigence de compléter le programme de la  B61-12 ». La nouvelle arme remplacera les cinq variantes de l’actuelle B61, y compris la bombe pénétrante anti-bunker B61-11 de 400 kilotons, et la maxi-bombe B83 de 1200 kilotons. En d’autres termes, elle aura la même capacité destructrice que ces bombes plus puissantes.


    En même temps, la B61-12 « sera intégrée avec le chasseur F-35 Joint Strike Fighter », fait doublement important car « le F-35 est destiné à devenir le seul chasseur à double capacité, nucléaire et conventionnelle, des forces aériennes des États-Unis et de nombreux pays alliés ». Celle qui va arriver bientôt en Italie et dans d’autres pays européens n’est donc pas une simple version modernisée de la B-61, mais une arme polyvalente  qui aura la fonction de plusieurs bombes, y compris celles projetées pour « décapiter » le pays ennemi, en détruisant les bunkers des centres de commandement et d’autres structures souterraines dans un first strike nucléaire. Comme les bombes anti-bunkers ne sont pas aujourd’hui déployées en Europe, l’introduction de la B61-12, qui accomplit aussi leur fonction, renforce la capacité offensive des forces nucléaires USA/OTAN en Europe. Les pilotes italiens – qui sont entraînés à l’utilisation des B-61 avec les chasseurs Tornado, comme cela s’est fait dans la manoeuvre « Steadfast Noon » qui s’est déroulée à Aviano et Ghedi dans la seconde moitié d’octobre, seront sous peu entraînés à l’attaque nucléaire avec les F-35 armés de B61-12. De cette façon l’Italie viole le Traité de non-prolifération qui l’engage à « ne pas recevoir de qui que ce soit des armes nucléaires ». Et les États-Unis le violent parce qu’ils se sont engagés à « ne pas transférer à qui que ce soit des armes nucléaires ni le contrôle sur de telles armes ».


    Mais tout cela ne se voit pas parce que les projecteurs des médias sont braqués sur le show de  Genève.

    Manlio Dinucci

    Édition de mardi 12 novembre 2013 de il manifesto

     

    Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio


    Copyright © 2013 Mondialisation.ca

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