Jean Bricmont a été, comme d'autres intellectuels et militants comme Michel Collon, calomnié lors d'un article intitulé "Les soutiens bruns à Assad" paru dans le numéro du 8 août de Charlie Hebdo. Il répond aux accusations fallacieuses dont il fait l'objet et déconstruit l'idéologie qui se trouve derrière Charlie Hebdo ainsi que la "gauche" autoproclamée en général.
Voir la lettre de Maxime Vivas lui aussi calomnié :
http://bernard-gensane.over-blog.com/...
Plus d'info ici :
http://www.cercledesvolontaires.fr
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Pour Hollande le gouvernement « INVENTE » des terroristes (2009)
jan 17, 2015
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La face cachée de François Hollande
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Lundi 19 janvier 2015
Dans cet article, Norman Finkelstein fait des rappels historiques et éthiques fondamentaux, mais impensables dans une scène médiatique française encrassée d'aveuglement, d'ignorance et de lâcheté (cf. cet échantillon, qui veut notamment nous faire croire que la France est plus libérale que les Etats-Unis en matière de liberté d'expression). La France en est réduite à recevoir d'Outre-Atlantique des leçons indispensables sur sa propre histoire.
Norman Finkelstein, Professeur de science politique de renommée mondiale déclare qu’il n’éprouve « aucune sympathie » pour le personnel de Charlie Hebdo
Dans l’Allemagne nazie, il y avait un journal hebdomadaire antisémite appelé Der Stürmer.
Dirigé par Julius Streicher, il était réputé comme l’un des défenseurs les plus virulents de la persécution des Juifs pendant les années 1930.
Tout le monde se souvient des caricatures morbides de Der Stürmer sur les Juifs, le peuple qui était alors confronté à une discrimination et à une persécution généralisées.
Ses représentations validaient tous les stéréotypes communs sur les Juifs – nez crochu, avarice, avidité.
« Imaginons qu’au milieu de toute cette mort et de toute cette destruction, deux jeunes juifs aient fait irruption dans le siège de la rédaction de Der Stürmer, et qu’ils aient tué tout le personnel qui les avait humiliés, dégradés, avilis, insultés », se demande Norman Finkelstein, un professeur de sciences politiques et auteur de nombreux ouvrages dont L’industrie de l’Holocauste. Réflexions sur l’exploitation de la souffrance des Juifs et Méthode et démence [consacré aux agressions israéliennes contre Gaza].
« Comment réagirais-je à cela ? » se demanda Finkelstein, qui est le fils de survivants de l’Holocauste.
Finkelstein dressait ainsi une analogie entre une attaque hypothétique contre le journal allemand et l’attaque mortelle du 7 janvier au siège parisien du magazine satirique Charlie Hebdo qui a causé la mort de 12 personnes, dont son éditeur et ses principaux dessinateurs. L’hebdomadaire est réputé pour sa publication de contenus controversés, y compris des caricatures dégradantes sur le prophète Mahomet en 2006 et en 2012.
L’attaque a déclenché un énorme tollé mondial, avec des millions de personnes en France et dans le monde qui ont défilé dans les rues pour soutenir la liberté de la presse derrière le cri de ralliement « Je suis Charlie » ou « I am Charlie ».
Ce que les caricatures du Prophète Mahomet par Charlie Hebdo ont réalisé « n’est pas de la satire », et ce qu’ils ont soulevé n’était pas des « idées », a soutenu Finkelstein.
La satire authentique est exercée soit contre nous-mêmes, afin d’amener notre communauté à réfléchir à deux fois à ses actes et à ses paroles, soit contre des personnes qui ont du pouvoir et des privilèges, a-t-il affirmé.
« Mais lorsque des gens sont misérables et abattus, désespérés, sans ressources, et que vous vous moquez d’eux, lorsque vous vous moquez d’une personne sans-abri, ce n’est pas de la satire », a affirmé Finkelstein.
« Ce n’est rien d’autre que du sadisme. Il y a une très grande différence entre la satire et le sadisme. Charlie Hebdo, c’est du sadisme. Ce n’est pas de la satire. »
La « communauté désespérée et méprisée » d’aujourd’hui, ce sont les musulmans, a-t-il déclaré, évoquant le grand nombre de pays musulmans en proie à la mort et à la destruction, comme c’est le cas en Syrie, en Irak, à Gaza, au Pakistan, en Afghanistan et au Yémen.
« Donc deux jeunes hommes désespérés expriment leur désespoir contre cette pornographie politique qui n’est guère différente de celle de Der Stürmer, qui, au milieu de toute cette mort et de toute cette destruction, a décrété qu’il était en quelque sorte noble de dégrader, d’avilir, d’humilier et d’insulter les membres de cette communauté. Je suis désolé, c’est peut-être très politiquement incorrect de dire cela, mais je n’ai aucune sympathie pour [le personnel de Charlie Hebdo]. Est-ce qu’il fallait les tuer ? Bien sûr que non. Mais bien sûr, Streicher n’aurait pas dû être pendu. Je ne l’ai pas entendu dire par beaucoup de personnes », a déclaré Finkelstein.
Streicher fut l’un de ceux qui furent accusés et jugés au procès de Nuremberg, après la Seconde Guerre mondiale. Il a été pendu pour ses caricatures.
Finkelstein a également fait référence au fait que certaines personnes soutiendront qu’elles ont le droit de se moquer de tout le monde, même des gens désespérés et démunis, et elles ont probablement ce droit, a-t-il concédé. « Mais vous avez aussi le droit de dire : ‘Je ne veux pas publier ça dans mon journal…’ Lorsque vous le publiez, vous en prenez la responsabilité. »
Finkelstein a comparé les caricatures controversées de Charlie Hebdo à la doctrine des « propos incendiaires », une catégorie de propos passibles de poursuites dans la jurisprudence américaine.
Cette doctrine se réfère à certains propos qui entraîneraient probablement la personne contre qui ils sont dirigés à commettre un acte de violence. C’est une catégorie de propos qui n’est pas protégée par le Premier Amendement.
« Vous n’avez pas le droit de prononcer des propos incendiaires, parce qu’ils sont l’équivalent d’une gifle sur le visage, et ça revient à chercher des ennuis », a déclaré Finkelstein.
« Eh bien, est-ce que les caricatures de Charlie Hebdo sont l’équivalent des propos incendiaires ? Ils appellent cela de la satire. Ce n’est pas de la satire. Ce ne sont que des épithètes, il n’y a rien de drôle là-dedans. Si vous trouvez ça drôle, alors représenter des Juifs avec des grosses lèvres et un nez crochu est également drôle. »
Finkelstein a souligné les contradictions dans la perception occidentale de la liberté de la presse en donnant l’exemple du magazine pornographique Hustler, dont l’éditeur, Larry Flynt, a été abattu et laissé paralysé en 1978 par un tueur en série suprématiste blanc, car il avait publié des illustrations de sexe interracial. « Je n’ai pas le souvenir que tout le monde l’ait glorifié par le slogan « Nous sommes Larry Flynt » ou « Nous sommes Hustler », a-t-il souligné. Est-ce qu’il méritait d’être attaqué ? Bien sûr que non. Mais personne n’a soudainement transformé cet événement en un quelconque principe politique. »
L’adhésion occidentale aux caricatures de Charlie Hebdo est due au fait que les dessins visaient et ridiculisaient les musulmans, a-t-il affirmé.
Le fait que les Français décrivent les musulmans comme des barbares est hypocrite au regard des meurtres de milliers de personnes durant l’occupation coloniale française de l’Algérie, et de la réaction de l’opinion publique française à la guerre d’Algérie de 1954 à 1962, selon Finkelstein.
La première manifestation de masse à Paris contre la guerre « n’a eu lieu qu’en 1960, deux ans avant la fin de la guerre », a-t-il rappelé. « Tout le monde soutenait la guerre française annihilatrice en Algérie. »
Il rappela que l’appartement du philosophe français Jean Paul Sartre a été bombardé à deux reprises, en 1961 et en 1962, ainsi que les bureaux de son magazine, Les Temps Modernes, après qu’il se soit déclaré absolument opposé à la guerre.
Finkelstein, qui a été décrit comme un « Radical Américain », a déclaré que les prétentions occidentales sur le code vestimentaire musulman révèlent une contradiction remarquable lorsqu’on les compare à l’attitude de l’Occident envers les indigènes sur les terres qu’ils occupaient durant la période coloniale.
« Lorsque les Européens sont arrivés en Amérique du Nord, ce qu’ils ont déclaré à propos des Amérindiens, c’est qu’ils étaient vraiment barbares, parce qu’ils marchaient tout nus. Les femmes européennes portaient alors trois couches de vêtements. Puis ils sont venus en Amérique du Nord, et ont décrété que les Amérindiens étaient arriérés parce qu’ils marchaient tous nus. Et maintenant, nous marchons tout nus, et nous proclamons que les musulmans sont arriérés parce qu’ils portent tant de vêtements », a-t-il affirmé.
« Pouvez-vous imaginer quelque chose de plus barbare que cela ? Exclure les femmes qui portent le voile ? », a-t-il demandé, faisant référence à l’interdiction du voile dans les emplois de service public français promulguée en 2004.
Les travaux de Finkelstein, accusant les Juifs d’exploiter la mémoire de l’Holocauste à des fins politiques et dénonçant Israël pour son oppression des Palestiniens, ont fait de lui une figure controversée même au sein de la communauté juive.
Sa nomination en tant que Professeur à l’Université De Paul en 2007 a été annulée après une querelle très médiatisée avec son collègue académique Alan Dershowitz, un ardent défenseur d’Israël. Dershowitz aurait fait pression sur l’administration de De Paul, une université catholique de Chicago, afin d’empêcher sa nomination. Finkelstein, qui enseigne actuellement à l’Université de Sakarya en Turquie, affirme que cette décision fut fondée sur des « motifs politiques transparents. »
Voir également :
Norman Finkelstein réagit à l’affaire « Charlie Hebdo » : « Je suis… Gaza ! » Norman G.Finkelstein, de la culpabilité en politique Le spectaculaire échec médiatique à propos de Charlie Hebdo Terrorisme « islamiste » : à qui la faute ? .