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    « Les Français ont soif de justice sociale »
     
    Cecilia Diwan
    Radio Nacional de Argentina
    lamrani salim

     

    Opinion de S. Lamrani, journaliste, écrivain,
    enseignant à la Sorbonne :
     

    Cecilia Diwan : Quel impact aura le choix de Hollande dans ces élections présidentielles en France, d’abord au niveau national et ensuite en Europe ?
     
    Salim Lamrani : Je crois que l’élection de François Hollande à la présidence de la République français revêt une importante primordiale pour plusieurs raisons. Elle marque sans aucun doute une rupture avec le gouvernement néolibéral précédent, qui s’en est pris aux acquis sociaux. Le bilan du gouvernement de Nicolas Sarkozy est désastreux à cet égard. Il est l’auteur du plus important plan social de la Ve République avec la suppression de 150 000 postes de fonctionnaires en 5 ans. Il a augmenté l’âge de départ à la retraite. Il a privatisé de nombreux services publics. Il a fermé des écoles et des hôpitaux. Il a offert des cadeaux fiscaux aux classes les plus aisées de la société. La dette française a explosé. Elle a été multipliée par deux en l’espace de cinq ans. Elle s’élève désormais à 2 000 milliards d’euros. Par ailleurs, il y a près de 10% de la population française active qui se trouve sans emploi. Il y a également plus de 8 millions de citoyens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté dans un pays qui est la cinquième puissance mondiale et qui est deux fois plus riche qu’il y a 20 ans.

    Le grand problème en France n’est pas le manque de richesse mais sa mauvaise répartition. Ceux qui ont voté pour François Hollande attendent de lui qu’il résolve cette situation. De fait, Hollande a parlé de justice lors de son premier discours, car les Français, après cinq ans de gouvernement néolibéral, ont soif de justice sociale et ils l’ont démontré lors de cette élection. Il convient de rappeler que la devise officielle de notre République est « liberté, égalité, fraternité ». Ceci est un premier point.

    Au niveau européen, l’élection de Hollande est importante car pour la première fois depuis la crise financière de 2008 et l’application de mesures d’une austérité extrême, un candidat de gauche remporte des élections présidentielles. Dans toute l’Europe, il y a une majorité de gouvernements conservateurs, partisans de l’application de plans d’ajustement sévères. Avec l’élection de Hollande, une brèche est ouverte en Europe en faveur d’une alternative politique qui ne soit pas cette vague néolibérale qui est en train de détruire tous les acquis sociaux. L’axe Sarkozy-Merkel est ainsi rompu. Désormais, l’Allemagne d’Angela Merkel, favorable à l’austérité, se trouve isolée. Hollande a déclaré lors de son premier discours que « l’austérité ne peut pas être une fatalité en Europe ». Il s’agit d’une rupture très importante.

    Le nouveau président français semble avoir compris que les politiques actuelles d’austérité promues par les institutions financières internationales et la Banque Centrale Européenne, et qui s’appliquent en Europe, ont exactement l’effet inverse de ce qu’elles prétendent susciter. En effet, la réduction des coûts, la diminution des salaires et des pensions de retraites – au-delà des conséquences sociales et humaines qu’elles entraînent – conduisent inévitablement à la récession, à une contraction de l’économie.

     
    CD : Quelles mesures peut-on espérer donc suite à cette rupture ? Il affirme qu’il va rompre avec cette voie de l’austérité. Quelles mesures peut-on espérer de Hollande, surtout si l’on prend en compte que Merkel n’est pas disposée à renégocier ce pacte budgétaire (le traité européen) qui est en train d’être appliqué en Europe ?
     
    SL : Effectivement, le principal problème est celui de la dette. Il y a deux options : le statut quo que préconise Angela Merkel ou une réforme de la Banque centrale européenne afin de lui permettre de prêter directement aux Etats.
    Le cas emblématique de la crise financière en Europe est le cas de la Grèce. Nous savons que la crise grecque aurait pu être évitée. Il aurait suffi que la Banque centrale européenne prête directement à la Grèce, à Athènes, les sommes nécessaires, avec le même taux d’intérêt que celui réservé aux banques privées, c’est-à-dire entre 0% et 1%. Cela aurait empêché toute spéculation sur la dette de la part de la finance. Mais le problème est que le Traité de Lisbonne, qu’Angela Merkel veut maintenir à tout prix, et que – soit dit en passant – le peuple français a rejeté par référendum en 2005, mais que le président Sarkozy a imposé par voie parlementaire trois ans plus tard contre la volonté des citoyens, interdit la possibilité que la BCE prête directement aux Etats.
    Je crois que Hollande peut convaincre les autres nations parce que d’abord, les politiques d’austérité sont économiquement inefficaces, et ensuite il est difficile de construire l’Europe sans la France qui est la seconde puissance, tout comme il serait difficile d’édifier une Amérique latine unie sans l’Argentine qui en est la troisième puissance.
     
    CD : Nous sommes en train de parler de ce qui va se passer en Europe après le triomphe de Hollande. Que peut-on espérer en France en tenant compte du fait qu’en général quand un président gagne les élections, il dispose de 100 jours d’état de grâce ? Ensuite les exigences se font sentir. Mais Hollande devra faire face en juin à des élections législatives. Qu’attend-t-on de ces élections en prenant en compte le fait que l’extrême droite a obtenu un grand pourcentage des votes au premier tour ?
     
    SL : Il est vrai que l’extrême droite a obtenu 17,9%. Mais si l’on compare ce résultat à celui des élections de 2002, nous constatons que le pourcentage de l’extrême droite a baissé. En réalité, le niveau de l’extrême droite s’est plus ou moins maintenu.

    La nouvelle force politique qui a émergé du premier tour électoral en France est le Front de Gauche qui a obtenu 11%, c’est-à-dire 4 millions de voix, lesquelles ont permis l’élection de François Hollande au second tour. 82% de ceux qui ont voté pour le Front de Gauche ont opté ensuite pour François Hollande.

    Il est évident que le nouveau président français souhaite une majorité au Parlement. Mais il doit axer sa politique sur le social, améliorer les conditions sociales du peuple français. A l’évidence, cela doit passer par l’augmentation du salaire minimum (SMIC), ce qui est indispensable. Dans l’histoire française, dans l’histoire politique française, à chaque fois que la gauche l’emporte, on augmente le salaire minimum.

    Il faut augmenter le salaire minimum parce que c’est logiquement ce qui est le plus adapté d’un point de vue économique. En effet, lorsque l’on augmente le salaire minimum, on stimule la consommation. Si on stimule la consommation, les entreprises produisent davantage pour répondre à cette nouvelle demande. Pour ce faire, elles devront embaucher et le chômage baissera. L’Etat est, bien sûr, gagnant car il dépensera moins en termes d’allocations chômage et récoltera des impôts de ces nouveaux salariés. Je crois que le chemin viable est l’augmentation du salaire minimum.

     

    SALIM LAMRANI, écrivain
     
     
    Docteur ès Etudes Ibériques et Latino-américaines de l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, Salim Lamrani est enseignant chargé de cours à l’Université Paris Sorbonne-Paris IV, et l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée, et journaliste, spécialiste des relations entre Cuba et les Etats-Unis.

    Son dernier ouvrage s’intitule État de siège. Les sanctions économiques des Etats-Unis contre Cuba, Paris, Éditions Estrella, 2011 (prologue de Wayne S. Smith et préface de Paul Estrade).

    Page Facebook : https://www.facebook.com/SalimLamraniOfficiel

     

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    Assad restera au pouvoir (renseignements étrangers)

     

    Etranger : Info SYRIE,

     

    Syrie: Pas de "Révolution", mais du banditisme - et de la désinformation

     

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  • Les complots terroristes déjoués sont des fictions pour nous préparer au prochain "vrai complot terroriste" qui viendra justifier l'entrée en Iran

     

    Propagande médiatique, politique, idéologique
       
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    Avec les manoeuvres militaires extraordinaires, et jamais vues, qui se déroulent en ce moment à Chicago pour le sommet de l'OTAN, il y a lieu de se demander si tous ces complots déjoués auront préparé la voie pour le prochain "false flag" (attentat sous faux drapeau, note d'eva). nécessaire pour entrer en Iran...

    Voici un excellent article d'un blogger qui fait réfléchir sur cette éventualité.

     De nos jours, la principale activité du FBI consiste à démasquer des complots terroristes aux Etats-Unis. Et quand le FBI ne parvient pas à trouver suffisamment de complots pour justifier son existence… et bien le « Bureau » les fabrique ! Pour ensuite parader devant la presse avec ses trophées… … mais même la presse la plus veule finit par se rendre compte de quelque chose.

     Ainsi, dans un article publié la semaine dernière, le New York Times ose écrire :
    « Ces dernières années, les Etats-Unis ont été préservés d’un certain nombre d’attentats meurtriers, planifiés par des terroristes sur notre sol et détectés à temps par les agents fédéraux du gouvernement…. c’est du moins ce que l’on a voulu nous faire croire… » (1).

    Ces derniers mois nous avons ainsi eu droit :
    - à un kamikaze, intercepté alors qu’il allait faire sauter le Capitole;
    - à de dangereux individus à Newburgh, dans l’Etat de New York, qui ont été mis hors d’état de nuire alors qu’ils se préparaient à lancer une vague d’attentats à la bombe contre des synagogues;
    - à des radicaux qui projetaient de tirer des missiles sol-air Stinger contre des avions militaires.
    Plus fantaisiste encore au Massachusetts
    - un projet de lancer des maquettes d’avions téléguidés, bourrés d’explosifs, contre le Pentagone et le Capitole a été stoppé à la dernière minute.

    Malheureusement, à y regarder de plus près, il apparaît que tous ces attentats sont été planifiés et encouragés par le FBI, dont les agents se sont fait passer pour des terroristes et ont fourni là un missile factice, ici de faux explosifs C-4 ou encore une veste-kamikaze désarmée voire des stages de formation à la préparation d’attentats.

     Les « vrais-faux » terroristes ainsi recrutés ont naïvement cru participer à un complot djihadiste, jusqu’à ce que la police vienne défoncer leur porte au petit matin et les parader devant les caméras de télévision.

    Le journal britannique The Guardian a récemment publié un article qui souligne cet aspect, se demandant si la grande majorité des « succès » claironné par le FBI dans la lutte anti-terroriste de ces dernières années n’était pas tout simplement des complots fabriqués par le FBI lui-même.

    Selon les défenseurs des droits civiques aux Etats-unis, le FBI mène, depuis l’époque Bush et sous consigne directe de l’administration d’alors (notamment le Vice Président et son conseiller Richard Pearle, expert en manipulations) une vaste campagne d’infiltrations dans toute l’Amérique, ciblant prioritairement la communauté musulmane et consistant à attirer les gens dans de faux complots terroristes.

    L’analyse des documents qui ont pu être obtenus sous couvert de la loi FOIA (Freedom of Information Act) montre que le FBI pratique ce qu’elle appelle la « pèche au chalut » dans les communautés musulmanes, envoyant des infiltrés fréquenter des mosquées et des centres communautaires pour y tenir un discours islamiste radical et identifier les personnes perméables à ce discours et pouvant être recrutées comme terroristes.

    Le FBI fait également feu de tout bois, y compris les informateurs les plus étranges. Ainsi, dans les années 2000, ils ont été contactés par un homme affirmant avoir connu le chef terroriste Ayman al-Zawahiri quand celui-ci vivait dans le nord de la Californie dans les années 1990. L’homme a immédiatement été embauché en tant qu’informateur et s’est vu remettre une forte somme d’argent en échange de ses informations. Il a continué à fournir des informations sur de prétendues « cellules dormantes » islamiques en Californie et en Arizona, déclenchant plusieurs raids sur des mosquées à travers le pays – menés sous l’oeil de caméras opportunément prévenues.

    Cet informateur est notamment à l’origine d’une séquence qui fit grand bruit auprès des « Tea-Party » (et qui est régulièrement citée par la droite US). On y voit le FBI fouiller un campement dans le désert d’Arizona, un soi-disant « point de passage » pour les immigrés clandestins passant la frontière depuis le Mexique. Dans ce camp, la caméra nous montre une « tente mosquée » (reconnaissable aux soi-disant inscriptions en Arabe sur la toile) et des « tapis de prière abandonnés », preuve que Al-Qaïda infiltre effectivement ses djihadistes via la frontière poreuse avec le Mexique.
    Il s’est avéré ensuite que les inscriptions en Arabe étaient en fait des inscriptions en Thai (vu que la tente était constituée de vieux sacs de riz) et que les tapis de prière étaient des tapis de sol de camping standard. Mais le mythe perdure, c’est ce qui compte…

    Ensuite, une fois les suspects appropriés identifiés, des agents du FBI montent une fausse opération de complot terroriste, mobilisant les personnes, suggérant l’idée, fournissent les armes et désignant la cible. Quand tout est en place, on appelle la presse et on monte des arrestations spectaculaires suivies de conférences de presse et de procès avec condamnations à de longues peines.

    « Dans toutes ces affaires » écrit le Guardian, « on ne nous dit jamais combien de vrais terroristes ont été appréhendés (une fois enlevés du lot les policiers infiltrés) ».
    Pour Anthony Newell, avocat des droits civiques au Chicago Community Project :
    « La presse « mainstream » a vite fait de hurler au « complotisme » quand on ose parler de ces opérations comme n’étant rien d’autre que des provocations policières… mais il semblerait bien qu’un certain nombre des personnes qui se sont fait piéger de cette manière par le FBI prévoient de contre-attaquer devant les tribunaux en accusant le FBI de les avoir incités à commettre ces actions.
    Bien sûr, vrai ou faux, il sera difficile aux plaignants de faire croire qu’ils sont de pauvres victimes innocentes, étant donné que – jusqu’à ce que la police vienne les cueillir – elles étaient persuadées de préparer un vrai attentat terroriste. Mais si l’intégralité de l’opération terroriste s’avère être en fait un scénario soigneusement orchestré par le FBI, celui-ci fournissant l’argent, les armes, les explosifs et désignant la cible… alors il va être difficile de ne pas se poser des questions.
     Et la première de ces questions sera de savoir pourquoi le FBI utilise ce genre de méthodes. On a presque l’impression qu’ils se sentent obligés de « fabriquer » de faux complots terroristes pour – entre autres – justifier leur existence ainsi que leur (très très importants) budgets.”

    (1) Terrorist plots helped along by the FBI, par David K. Shipler (New York Times – 29/4/12)

    Titre original : La majorité des attentats terroristes sont fabriqués par la police
     

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  • http://louisvandeskelde.biz/?p=19846
    Le drame européen

    L'impasse est totale
    avec une Grèce en plein chaos,
    avec un Président français déterminé à affirmer sa différence
    face à l'Allemagne conquérante, colosse reposant cependant
    sur les pieds d'argile d'une pauvreté croissante :

    2 visions de l'Europe : L'Allemande (austérité) et la française (la croissance). La politique d'austérité détruit la croissance. L'Allemagne ne transigera pas sur le Pacte budgétaire qui paralyse la politique économique.

    On va nécessairement vers un clash aux conséquences incalculables d'autant que (..) "le chaos politique en Grèce, entre paralysie et rejet du plan d'austérité par une bonne partie de l'électorat, risque de faire voler en éclats ce bel ordonnancement. Pas d'état de grâce pour Hollande sur la scène européenne." (http://www.lepoint.fr)

    Pour sortir de l'impasse, "il faut sortir de l'euro, sortir de l'Europe" (François Asselineau)

    Le courage de l'audace, l'Islande et l'Argentine l'ont eu. Pourquoi pas nous ? 

    Eva

     

     

     

    Les Grecs votent (de peu) pour l’euro austérité

    Posted: 08 May 2012 01:28 AM PDT

     

    Dimanche, nous n’étions pas les seuls à être appelés à voter. Après les ratés honteux de l’automne, c’était le tour des Grecs pour des élections législatives anticipées. Malgré la très forte poussée des partis opposés aux plans européens, les partis qui y sont favorables restent légèrement majoritaires.
    Un bouleversement politique
    En introduction, je vous conseille le papier très fouillé du blog Mes élucubrations, qui propose l’analyse la plus complète que j’ai pu trouver sur cette élection. Il y a trois ans, les socialistes du PASOK de Papandréou avaient battu le parti de droite Nouvelle Démocratie (ND). Mais la grave crise économique que traverse le pays, et le choix de rester dans l’euro avec des plans d’aide aux créanciers a imposé un gouvernement d’union nationalel’automne dernier.
    Le gouvernement socialiste avait été remplacé par le gouvernement technique de Papademos, rassemblant la quasi-totalité des partis au Parlement (PASOK, Nouvelle Démocratie mais aussi le LAOS d’extrême droite). Devant le désastre économique que traverse le pays, ces partis ont été très largement sanctionnés lors du scrutin de dimanche. C’est ainsi que le PASOK et ND, qui réunissaient 77% des suffrages en 2009, en ont obtenu moins de la moitié cette fois-ci.
    ND a obtenu 19% des voix et 109 sièges. Le PASOK s’effondre avec 13% des voix seulement, devancé par SYRIZA, un parti proche du Front de Gauche, et opposé au mémorandum européen, qui dépasse 16%. Suit le nouveau parti de droite Grecs Indépendants, opposé au mémorandum (issu d’une scission de ND), avec 10%. Puis vient le Parti Communiste KKE, avec 8%, le parti néonazi l’Aube Dorée, avec 7% et enfin le DIMAR, un parti de gauche entre le PASOK et le SYRIZA.
    L’impasse de l’euro
     
    Toute la question est de savoir comment va s’organiser le gouvernement de la Grèce. Les partis qui soutiennent le mémorandum européen sont encore majoritaires à l’Assemblée Nationale puisque ND et le PASOK ratent la majorité absolue pour un seul siège et qu’ils pourraient éventuellement s’entendre avec la Gauche Démocratique du DIMAR. Mais les deux premiers ont annoncé qu’a priori, ils ne gouverneraient pas ensemble donc l’incertitude continue à régner à Athènes.
    Il est probable à court terme que la Grèce continue à appliquer les politiques absurdes demandées par la troïka, d’autant plus que les éléments rebelles des deux anciens grands partis sont allés dans de nouveaux groupes. Du coup, le supplice de l’euro pourrait se poursuivre, ce qui est proprement effarant étant données les immenses souffrances infligées au peuple grec pour rester dans la zone euro. Bref, le pays suit la voie de l’Argentine, en tardant à sortir de sa camisole monétaire.
    Pourtant, de plus en plus d’économistes soulignent que le maintien dans la zone euro est une calamité économique. Patrick Artus a récemment expliqué que la baisse du taux de change (et donc, la sortie de l’euro pour la Grèce) était largement préférable à une dévaluation interne par la baisse des salaires. Malheureusement, une majorité des Grecs ne veulent toujours pas dire non à l’Europe et acceptent encore l’euro austérité, mais cela ne devrait pas durer.
    Même si ce résultat est décevant, notamment pour le peuple grec, qui aurait besoin de passer à un plan B, la très forte avancée des partis opposés au mémorandum européen est porteuse d’espoir pour l’avenir. Malheureusement, une somme énorme de souffrances aura été imposée, pour rien.
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    Voir aussi :

     


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  • préparatifs

    chouchou valise sarkozy carla.jpg

    8 mai : Les arrières-pensées de l'UMP

    Par eva R-sistons

     

     

    Terrible épreuve pour Sarkozy ! Il a du se plier à la "cohabitation" avec François Hollande le 8 mai, pour honorer la sacrifice de tous ceux qui sont morts pour la France. Terrible épreuve parce qu'il a perdu, parce qu'il va céder la place à son adversaire politique, parce qu'il a du composer avec son rival, et parce qu'il devait s'incliner devant les Français qu'il n'aime pas et ne comprend pas lui l'Américain. Et il était tendu parce que la Justice attend qu'il règle à la Nation ses comptes. François Hollande aussi était tendu, car cette mise en scène était totalement artificielle, et parce qu'il sait que Merckel comme les Marchés feront tout pour l'empêcher de gouverner comme il l'entend. 

     

    La mise en scène était artificielle, certes. Mais parfaite. Car l'UMP a des arrières-pensées. Le parti est divisé, "serrant les dents et les rangs", mais il ne veut pas accepter l'alternance. Dit autrement, il veut garder le maximum de pouvoir en dépit de l'élection de F. Hollande. Comment ?

     

    La cérémonie du 8 mai, pour moi, relève d'une stratégie précise, subtile. La mise en scène de l'Unité veut préparer les esprits à une future cohabitation permettant à l'UMP de continuer sa politique anti-populaire. Les Médias aux ordres ont relayé les images et les discours de rassemblement, d'unité. Mme Pécresse a salué la présence de la Droite et de la Gauche en même temps, et l'on a entendu vanter les mérites d'un parti unique rassemblant tous les Français au moment où la Droite a été évincée.

     

    L'UMP laisse entendre que la Gauche ne peut avoir tous les pouvoirs en même temps - comprenez, qu'elle doit les partager. Avec qui ? Avec elle ! Et dès maintenant, tous les Médias collabos, aux ordres, commencent à entonner les refrains de la France unie, forte de toutes ses composantes travaillant ensemble à faire la même politique. Autrement dit, bonnes gens, préparez-vous à voter pour la Droite afin que la Gauche ne puisse pas faire la moindre politique de Gauche ; Par exemple, subissez la TVA anti-sociale contre votre pouvoir d'achat et acceptez les diktats de l'Allemagne austère et dominatrice. 

     

    Flanby face à la France forte, c'était l'image que l'on véhiculait. En réalité, la France de Sarkozy était couchée devant l'Allemagne redevenue forte, et Flanby incarne la force tranquille, apaisée. Mais paralysée face aux vrais changements ! 

     

    Et maintenant ? Pour les Législatives, tous les dirigeants UMP vont nous dire la même chose : "Pas tous les oeufs dans le même panier" ! 

     

    Espérons que le peuple qui a voté pour le changement ne reviendra pas en arrière, et que François Hollande appliquera au moins ce qu'il a promis - ce qui supposera que la France s'affirmera enfin face à nos cousins germains. Pour rapprocher l'Europe des idées keynésiennes (http://fr.wikipedia.org/wiki/Keyn%C3%A9sianisme), au minimum ! En effet, n'attendons pas de François Hollande d'oser sortir de l'Europe des Grandes banques, n'attendons pas qu'il fasse comme l'Islande ou l'Argentine pour privilégier les intérêts du peuple - et finalement, retrouver la croissance en s'émancipant des carcans internationaux comme le FMI, la BM, etc.

     

    Mais nous avons sorti Sarkozy. Nous pouvons respirer, au moins : La chape de l'affrontement, de la haine, de la répression (même contre les lycéens frondeurs), du mépris, de la violence, de l'imprévisible, etc, tout ça est derrière nous, au moins pendant cinq ans. Et comme nous avons frôlé le pire - un nouveau mandat de Sarkozy encore plus dur et plus américanisé que le premier -, ne boudons pas notre plaisir.

     

    Nous avons gagné une partie (évacuer le pire pour la France et pour les Français, donc Sarkozy), reste à obtenir le principal : Un véritable changement. Pas seulement dans la forme, mais sur le fond...

     

    eva R-sistons

     


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    Le générique du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
    2007 - 2012

     

    La défaite, enfin ! Et le générique du quinquennat de N. Sarkozy (vidéo)

     

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    A lire, GEAB :

     

    Pourquoi l'élection de Hollande est très importante sur le plan géopolitique

     

     

    On gagne un Gouvernement,
    pas le pouvoir !
    ...

    Quelques heures avant les élections présidentielles françaises, le Financial Times, le journal par excellence de l’establishment, publiait une tribune intitulée

    “N’ayez pas peur de la révolution française “.

     

    Cela signifiait-il que les jeux étaient faits ?

    Philip Stephens y affirmait qu’avec l’élection française, un vent révolutionnaire allait souffler sur l’Europe. «Mais ce serait une erreur de croire que la Ve République est sur le point d’élire un président révolutionnaire», affirmait-il. En dépit d’un changement de gouvernement, les élites au pouvoir «continueront à vénérer l’austérité. Personne n’osera remettre en cause le catéchisme de l’assainissement budgétaire», prédisait l’éditorialiste.

    Inutile de faire de longs commentaires : les mondialistes PS version Flamby sont comme les mondialistes UMP version Sarko : ils servent aux grands banquiers du mondialisme planétaire selon le scénario à appliquer. Le cartel bancaire imprime de temps à autre un coup de balancier à droite ou à gauche selon les nécessités du moment.


    DÉSORMAIS, MIEUX VAUT IMPOSER L’AUSTÉRITÉ

    AVEC LA GAUCHE CAVIAR…


    Ces deux partis sont donc toujours appelés à jouer le rôle de la thèse contre l’antithèse, mais la vérité élémentaire est que l’un (UMP) comme l’autre (PS) sont aux ordres du grand capital. Idem pour un Mélenchon, très lié aux plus gros capitalistes du pays: menteur et haineux. Lui, ce sera pour plus tard… espérons le plus tard possible, car le personnage est foncièrement abject et son parti n’a aucune raison d’être dans n’importe quelle démocratie, comme celui du Parti communiste d’ailleurs. Mais les tenants de cette idéologie infernale ont toujours eu les bonnes grâces des financiers de Karl Marx.

    Le Financial Times laissait donc entendre que Hollande servirait mieux, désormais, au programme de perestroïka de l’Occident (voir les derniers numéros de LIESI). Nous allons le voir à l’œuvre… et ce ne sera pas triste. Son choix est le suivant : servir les intérêts de ses électeurs ou les intérêts des financiers cosmopolites qui lui ont permis de bien gagner sa vie et de profiter largement des largesses des SCI, où les journalistes assurent qu’il a constitué un très gros magot… comme un bon socialiste qui se respecte.

    En conclusion, nous reprenons cette citation que nous avions publié sur ce blog :

    « Mai 1981 fut un mois de grande activité, car c’était la préparation de l’arrivée au pouvoir de François. J’essayais d’apporter tout ce qu’il y a de meilleur en moi, pour que ce rêve d’avoir une société socialiste, quoique à l’européenne, devienne réalité. Mais bien vite j’ai commencé à voir que cette France juste et équitable ne pouvait pas s’établir. Alors je  demandais à François : ‘‘Pourquoi maintenant que tu en as le pouvoir ne fais-tu pas ce que tu avais promis ?’’ Il me répondait qu’il n’avait pas le pouvoir d’affronter la Banque mondiale, le capitalisme, le néolibéralisme. Qu’il avait gagné un gouvernement mais non pas le pouvoir. J’appris ainsi qu’être le gouvernement, être président, ne sert pas à grand-chose dans ces sociétés sujettes, soumises au capitalisme. J’ai vécu l’expérience directement durant quatorze ans. Même s’il essayait d’éviter le côté le plus négatif du capitalisme, les rêves ont commencé à se briser très rapidement. […]

    […] Durant la célébration du Bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme – juillet 1989 – j’ai pu voir jusqu’à quel point nous étions soumis aux Etat-Unis. L’Etat français n’invita pas plusieurs dignitaires, en particulier des Latino-Américains. Comme par hasard, c’était ces pays-là que Washington voulait détruire. […] Je me rappelle avoir dit à François : ‘‘Jusqu’à quel point allons-nous être dépendants de l’humeur des Etats-Unis, ne pas pouvoir choisir nos invités pour nos festivités… ?’’ Ce fut une honte. […]

    En France, on élit et les élus font des lois qu’ils n’ont jamais proposées et dont nous n’avons jamais voulu. […] La France est-elle une démocratie ? Une puissance mondiale ? Je le dis en tant que Française : cela ne veut rien dire ».


     

    (Source: Quand Danielle Mitterrand avoue que le chef de l’Etat n’a pas LE pouvoir. A relire. Ainsi que  Les marionnettes et Le POUVOIR.)


    Danielle Mitterrand: "On (Hollande..) gagne un gouvernement, pas le pouvoir”


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