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La Shoah : Pompe à finance et religion planétaire
C’est la gauche antiraciste qui a fait de la Shoah la religion suprême de la République…»
Diana Johnston
On connaît tous le terme «génocide» inventé par Raphaël Lemkin un ancien juif déporté, à propos des massacres de masse à l’endroit des juifs. Au cours de ces vingt dernières années, le mot génocide est devenu une marque déposée qui ne peut être utilisée que pour désigner la tragédie des Juifs sous le troisième Reich Pendant près de trente ans, l’instrumentalisation de la douleur des déportés était limitée et les compensations faites par l’Allemagne et d’autres pays n’avaient pas atteint les proportions actuelles d’autant que les survivants des camps de la mort n’en profitent pas directement ce qui a fait écrire à Norman Finkielstein: «L’industrie de l’holocauste». Dans cette contribution nous voulons insister justement sur cette pompe à finances qu’est devenue la douleur des juifs déportés et rescapés; mais aussi sur la fausse singularité de la Shoah qui est devenue un horizon indépassable, une religion planétaire plus crainte- dans les pays occidentaux- que réellement respectée voire suivie.
La pompe à finances de l’exploitation de l’holocauste
Est-ce que les Allemands sont «toujours et à jamais redevables» pour les crimes commis pendant la Seconde Guerre mondiale? En fait, depuis l’Accord du Luxembourg de 1952, l’Allemagne a été le créancier attitré de cet état-voyou d’Israël, puis son soutien diplomatique n°2 après les USA. Au début des années 1950, des négociations sur les réparations d’après-guerre ont lieu entre le Premier ministre d’Israël, David Ben Gourion, le secrétaire général du Congrès juif mondial, Nahum Goldmann, et le chancelier de l’Allemagne de l’Ouest, Konrad Adenauer. En raison de la sensibilité du dossier, cette décision a été intensément débattue à la Knesset israélienne. En 1952, des accords de réparations sont signés. Dans l’ensemble, à partir de 2007, l’Allemagne avait versé 25 milliards d’euros en réparation à Israël et aux survivants de l’holocauste nazi.(1)
Dans le même ordre on apprend que les méthodes pour faire payer les Allemands sont multiples et l’imagination des demandeurs est débordante. Sur le site de langue anglaise du «Spiegel Online International», un article de David Gordon Smith à Berlin signale que, d’après Ingeburg Grüning, porte-parole du ministère des Finances allemand le gouvernement allemand, qui a déjà versé un total d’environ 64 milliards d’euros aux survivants de l’Holocauste, n’a pas l’intention de payer ces frais de traitements psychologiques. L’auteur de l’article, réaliste, ajoute que l’Allemagne pourra bien finir par être obligée de payer encore des millions pour ces traitements psychologiques. Les sommes en question ne seraient pas énormes, prétend Baruch Mazor, directeur général du Fonds Fischer: juste 10 à 20 millions de dollars par an…La technique est rodée. En cas de refus, la menace est là: «Si les négociations que nous menons en ce moment ne portent pas leurs fruits, alors il faudra s’attendre à des revendications soutenues à 100% par le public.» (2)
Les autres pays concernés par les indemnisations
A des degrés divers , tous les pays ont du à un moment ou un autre indemniser, les victimes de l’holocauste. Nous verrons plus loin avec Norman Finkielstein, que ce ne sont pas ,nécessairement les ayant droit qui en profitent. On apprend que Paris et Washington ont entamé des négociations sur d’éventuelles indemnisations des familles des victimes américaines de l’holocauste transportées par la Sncf entre 1942 et 1944, dossier sensible qui menace de priver le groupe ferroviaire français de contrats aux Etats-Unis. (… En 2011, le groupe avait reconnu avoir été un «rouage de la machine nazie d’extermination»). Dans le Maryland, deux élus ont présenté une proposition de loi restreignant l’accès de la Sncf aux marchés publics tant qu’elle n¹aura pas versé d¹indemnités pour son rôle dans la déportation des juifs. Après plusieurs rencontres informelles en 2013, des diplomates des deux pays ont entamé ces négociations, le 6 février 2014, à Paris, ont indiqué, le 21 février 2014, à l’AFP l’avocat des familles des victimes, Stuart Eizenstat et l’ambassade de France à Washington confirmant le Washington Post.
Par ailleurs, selon des révélations du Spiegel, Berlin a effectivement livré à l’État hébreu des sous-marins pouvant être dotés d’une capacité nucléaire. Au sein de l’opposition, les sociaux-démocrates et les écologistes multiplient les critiques contre le gouvernement d’Angela Merkel. Israël, qui n’a pas signé le traité de non-prolifération nucléaire (TNP), n’a jamais confirmé ni démenti ses capacités nucléaires. L’État hébreu est cependant largement considéré comme étant la seule puissance nucléaire de la région. Israël maintient une politique d’ambiguïté sur son programme atomique et refuse de signer le traité de non-prolifération nucléaire et de soumettre sa centrale de Dimona à un contrôle international.» (3)
Le Spiegel a révélé qu’Israël est en train d’équiper les sous-marins fournis par l’Allemagne de missiles de croisière à têtes nucléaires. Les sous-marins allemands deviennent ainsi une pièce maîtresse dans la dissuasion face au régime iranien, Berlin a constamment nié que ces sous-marins puissent faire partie de l’arsenal nucléaire israélien. L’Allemagne a livré trois de ces sous-marins et trois autres seront livrés d’ici à 2017. Selon des experts militaires étrangers, Israël dispose d’un arsenal nucléaire de plus de 200 ogives.» (3).
Les chevaux de Troie
Mon attention a été attirée aussi par une information anodine. Jugez-en plutôt: les ambassades allemandes seront au service des citoyens israéliens dans les pays hostiles. A priori cela n’a rien d’exceptionnel. Beaucoup de pays qui n’ont pas de relations diplomatiques avec d’autres pays ont la possibilité d’être représentés par d’autres pays qui se chargent de transmettre ou de recevoir les doléances de part et d’autre. Cependant, là où c’est singulier, il s’agit de trois acteurs dont deux sont en théorie adversaires (Israël et les pays musulmans) et d’un autre partenaire l’Allemagne. Lisons la dépêche: «Un nouvel accord sera signé en début de semaine à Jérusalem, par la chancelière allemande Angela Merkel. L’Allemagne assurera aux Israéliens des services consulaires dans des pays comme l’Indonésie, la Malaisie, l’Arabie Saoudite, etc. où Israël n’a pas de représentation diplomatique. Selon l’ambassadeur israélien en Allemagne, Yaakov Hadas-Handelsman, cette proposition allemande révèle l’importance des relations qui lient Berlin à Tel-Aviv.
Dans un extrait du site web lemondejuif.info nous lisons : «Sur le fond de leur histoire très douloureuse, Allemands et Israéliens ont accompli un miracle dans la construction de leur amitié. Nous voulons élargir et approfondir cette amitié, même en ce qui concerne les questions concrètes de la vie quotidienne» indique l’ambassadeur de l’Allemagne en Israël, Andreas Michaelis. (4)
Les ambassades d’Allemagne deviendront ainsi en quelque sorte des chevaux de Troie en ‘instaurant du fait de ce futur accord” officiellement la représentation diplomatique d’une ‘ambassade bis de l’état d’Israël”. L’Allemagne deviendra en signant cet accord avec Israël complice et cautionnaire de la politique d’occupation sioniste. Dans le même ordre et dans le cadre d’une visite de trois jours en Israël, François Fillon déclare en substance: «J’ai toujours été passionné par le destin d’Israël (..) Je me souviens de la guerre des Six-Jours. J’avais 13 ans. L’oreille collée à la radio, je suivais les événements où l’on parlait d’un chef militaire à l’oeil bandé – Moshé Dayan – et je sentais que l’Histoire était là-bas brûlante. (…) Pendant la guerre du Kippour, j’ai tremblé pour Israël. Le souvenir de la Shoah fait partie de votre âme, mais elle fait aussi partie de notre conscience européenne, et même universelle. Ce qui vous touche nous touche, ce qui vous tourmente nous tourmente, car il existe entre Israël et la France, entre Israël et l’Europe, un lien moral et historique.»(5)
La Shoah: religion d’Etat? Le blasphème en France laïque
C’est par ces mots que Diana Johnston s’interroge sur l’instrumentalisation par le sionisme du malheur des juifs. La campagne du gouvernement français, des grands médias et des organisations influentes pour faire taire l’humoriste Dieudonné M’Bala M’Bala ne cesse de révéler une coupure radicale dans la perception que les Français ont du comédien mais aussi sur d’autres questions. (…) Exprimant son commentaire sur l’affaire le 10 janvier sur RTL, Eric Zemmour a tancé Valls pour avoir oublié la liberté d’expression tout en se présentant comme un homme de gauche. «C’est la gauche qui nous a appris depuis mai 68 qu’il est interdit d’interdire, c’est la gauche artistique qui nous a enseigné qu’il fallait choquer le bourgeois. C’est la gauche antiraciste qui a fait de la Shoah la religion suprême de la République…» Produit de la gauche, Dieudonné provoque, d’après Zemmour, la «bourgeoisie bien-pensante de gauche». Rappeler la Shoah sert indirectement à justifier le rapprochement toujours plus fort entre la France et Israël en ce qui concerne la politique au Moyen-Orient. (…) Comme s’ils voulaient confirmer cette impression, le parquet de Paris et le Mémorial de la Shoah ont conclu une convention le 9 janvier selon laquelle tout auteur d’une infraction antisémite âgé d’au moins 13 ans pourra désormais être condamné à effectuer un stage de sensibilisation à l’histoire de l’extermination des juifs. L’étude des génocides est censée inculquer «les valeurs républicaines de tolérance et de respect pour autrui».(4)
«Et si c’était le contraire de ce qu’il faudrait faire? Le procureur de Paris ignore peut-être les jeunes qui prétendent avoir subi trop, au lieu de pas assez, d’éducation sur la Shoah? Exceptionnellement, un article du Monde du 8 janvier a cité des opinions qu’on peut facilement entendre de la part de jeunes, si l’on veut bien les écouter. Ils font remonter la «sacralisation» de la Shoah à leurs cours d’histoire à l’école, dont ils gardent un souvenir pesant. (..)Guillaume, également âgé de 20 ans, se plaint: «La Shoah, on en a mangé jusqu’à la terminale. Je respecte ce moment de l’histoire, mais pas plus que d’autres.»(4)
« Récemment, la France a accueilli à bras ouverts le groupe ukrainien des «Femen», Le 20 décembre dernier elles ont envahi l’Eglise de la Madeleine en plein Paris pour y mimer «l’avortement de Jésus» avant d’uriner sur l’autel. On n’entendit pas de cri d’indignation des ministres du gouvernement. L’Eglise Catholique se plaint, mais l’écho en est faible.» (4)
Pas étonnant que dans le même ordre on va jusqu’à nier les autres génocides. Le dernier exemple a été donné par l’avocat Maitre Jacubowicz dans l’émission courageuse de Frédéric Taddeï. Maitres Jacubowicz en fin d’émission a signifié a Frédéric Taddei qu’il n’entendait pas qu’on relègue l’antisémitisme au rang d’un crime parmi d’autres, mais qu’il fallait l’élever au rang de crime numéro 1, une nouvelle religion en somme. Que fait-on des génocides Arméniens alors ? le genocide Rwandais ? On mesure la portée d’un génocide en fonction du nombre de mort ? Etre gazé et brulé est-il pire que d’être découpé vivant à la machette a cause de son origine ? Nous n’aurons pas la réponse.
Pourquoi la Shoah est devenue sacrée?
C’est un fait que la saturation est atteinte.. « Trop d’impôt , tue l’impôt » disait Jacques Chirac. Mutatis mutandis , « trop de Shoah , tue la Shoah » L’auteur de la contribution poursuit: «Le rappel constant de la Shoah, dans les articles, les films, les discours, ainsi qu’à l’école, loin d’empêcher quoi que ce soit, crée une sorte de fascination morbide pour les «identités». Il encourage la «compétition victimaire». (…) Cette commémoration sert en tout cas Israël, qui entame actuellement un programme de trois ans pour encourager un nombre croissant des quelques 600 000 juifs de France à partir pour Israël. L’année dernière, plus de 3000 Juifs ont fait leur Aliyah, une tendance attribuée par l’European Jewish Press à «la mentalité de plus en plus sioniste de la communauté juive française, surtout parmi les jeunes, et une manifestation des efforts de l’Agence juive, du gouvernement israélien et des ONG, pour cultiver l’identité juive en France.» Une façon d’encourager l’Aliyah est d’effrayer les juifs en brandissant la menace de l’antisémitisme, en prétendant que les nombreux admirateurs de Dieudonné sont tous des nazis en herbe.» (6)
«Les déclarations de «singularité» de l’holocauste judéo-nazi (HJN) écrit James Petras, se basent sur quelques arguments fragiles. Ils basent leurs arguments sur la quantité de victimes:
6 millions de juifs]. C’est exactement dans le même temps que les nazis et leurs alliés ont exterminé 20 millions de civils soviétiques, en majorité russes. De la même façon, les Japonais ont exterminé 10 millions de Chinois, disparus entre 1937 et 1942. Environ 11 millions de personnes furent tuées: handicapés, témoins de Jéhovah et autres. Heinrich Himmler dit: «Tout le peuple polonais disparaîtra du monde [...]» Il ne parle pas de juifs en tant que tels. 2 millions de Tziganes furent tués. Par ailleurs, dans l’histoire, il y eut plusieurs génocides que certains appellent d’ailleurs holocaustes ainsi parlant des méfaits de la colonisation belge sous Léopold II, Hochschild écrit:«De 1880 à 1920, le Congo est le théâtre d’un des plus grands holocaustes de l’histoire: la moitié d’un peuple de vingt millions de personnes est exterminée.» (7) Qui s’en souvient?
Dans un ouvrage aussi courageux que percutant, Norman Finkelstein dont la famille mourut en déportation , dénonce à la fois l’instrumentalisation politique et l’exploitation financière de la souffrance des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. Finkelstein distingue l’holocauste nazi, événement historique au cours duquel des millions de Juifs furent exterminés, et l’Holocauste avec un H majuscule, son exploitation idéologique. «L’industrie de l’Holocauste, explique-t-il, transforme la mémoire d’Auschwitz en caution idéologique et en marchandise rentable. Il consacre tout un développement aux méthodes utilisées, qui relèvent du chantage aux bons sentiments, appuyé par l’artillerie lourde des pressions économiques américaines. L’autre volet de cette double extorsion est que l’argent ainsi obtenu, au lieu d’aller aux véritables victimes survivantes – ou à leurs héritiers – part dans les caisses des organisations juives liées aux Etats-Unis ou à Israël.» (8)
Israël se fait de plus en plus d’ennemis dans le monde à cause de sa politique de colonisation et d’expulsion, transgressant toutes les dispositions de l’Onu. Rappelons que sur proposition de l’Arabie Saoudite,( l’initiative de Ryad en 2002) les pays arabes étaient prêts à développer des relations normales avec Israël pour peu que le problème palestinien puisse trouver une issue honorable qui préserve la dignité des Palestiniens qui, faut-il le rappeler, acceptent de vivre en paix sur moins de 20% de la Palestine originelle. La paix du monde est à ce prix.
Professeur Chems eddine Chitour
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
1.histoire des relations germano-israélienne Encyclopédie Wikipédia
2. David Gordon Smith :Children Holocaust survivors sue Germany 13 july 2007
3. http://www.lefigaro.fr/international/2012/ 06/05/01003-20120605ARTFIG00694-ces-sous-marins-livres-a-israel-qui-genent-berlin.php
4. http://www.lemondejuif.info/lallemagne-propose-ses-services-aux-ressortissants-israeliens-dans-les-pays-hostiles/
5. http://www.blog-fillon.com/article-la-france-face-aux-defis-du-proche-et-moyen-orient-122322639.html
6. Diana Johnstone http://www.mondialisation.ca/la-shoah-religion-detat/5366671
7. James Petras: L’holocauste: Traduit par Maria Poumier Samedi 26 Août 2006 Alter Info
8. Norman Finkelstein: L’industrie de l’holocauste 2001
.http://www.mondialisation.ca/la-shoah-pompe-a-finance-et-religion-planetaire/5371156
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Souffrance des Palestiniens, suite sans fin, dans l'indifférence générale. Le renseignement israélien menace les malades palestiniens pour en faire des mouchards | |
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http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=158563&frid=18&seccatid=22&cid=18&fromval=1#.UxOKzgLkpvc.twitter Fadi al-Katshan, de la bande de Gaza, a subi une opération chirurgicale vasculaire critique à l’hôpital israélien Tel Hashomer en mai 2013. Un dispositif d’assistance ventriculaire (VAD) a été installé dans son cœur, et il devait revenir plus tard pour une consultation médicale. L’opération a été un succès, et Katshan est revenu dans sa famille dans la bande de Gaza en bonne santé. Puis à quatre reprises il a essayé d’obtenir un permis de circuler des autorités israéliennes pour une consultation médicale, mais en vain. Peu de temps après, le 16 novembre, il a commencé à sentir de fortes douleurs thoraciques et il est décédé à l’âge de 26 ans. L’histoire de Katshan est semblable à celles des dizaines de patients qui meurent à cause du blocus sur les passages frontaliers de Gaza. Pourtant, son histoire se distingue des autres car un officier du renseignement israélien avait appelé Katshan après que la première demande de permis de circuler ait été rejetée. L’officier avait dit : « Fadi , nous savons qu’il y a un appareil dans ton cœur qui pourrait s’arrêter dans la minute. C’est pourquoi nous ne te donnerons pas de permis, sauf si tu coopères avec nous ». Ali al-Katshan a raconté l’histoire de l’épreuve vécue par son fils et le chantage exercé par les services de sécurité israéliens. Dans une interview avec Al -Monitor dans la maison modeste de la famille dans le camp de réfugiés de Nuseirat dans la bande de Gaza, il a déclaré que son fils avait été diagnostiqué avec la maladie de Takayasu, une maladie cardiaque grave. Katshan a été transféré à l’hôpital Al-Maqased à Jérusalem en décembre 2012. Après que le diagnostic ait été rendu, il a été transféré à l’hôpital Al-Mizan à Hébron, puis à l’hôpital de Tulkarem et est finalement arrivé à l’hôpital Tel-Hashomer. Son père a ajouté : « Il a subi une opération chirurgicale qui a réussi [à Tel Hashomer ] et ensuite il a passé du temps à récupérer en Cisjordanie. Puis, il est retourné à Gaza en meilleure santé, avec un VAD dans son cœur. Sa consultation médicale était prévue pour le 5 juillet 2013, mais l’occupation a refusé de lui donner un permis pour entrer et circuler en Israël. » À ce moment-là, Hanine, la jeune sœur de Fadi nous a interrompus pour préciser qu’une semaine après le refus, il avait reçu un étrange appel téléphonique. « Mon frère a parlé au téléphone en face de nous, et l’appelant s’est présenté comme un agent du renseignement israélien. Il a dit qu’ils savaient qu’il y avait un dispositif dans le cœur de Fadi, et qu’il pourrait exploser à tout moment. Il a aussi dit à mon frère qu’ils ne lui permettraient pas de retourner à l’hôpital pour sa consultation s’il ne coopérait avec eux et ne les rencontre au passage d’Erez. Puis l’officier a dit, ’Rendez-vous à Tel Aviv’ », a-t-elle expliqué. La mère de Fadi Zana a ajouté : « J’ai entendu l’officier qui parlait. Il parlait très bien l’arabe et il connaissait l’état de santé de mon fils. Il a déclaré à Fadi qu’il pouvait l’appeler à tout moment pour accepter l’offre, comme son numéro apparaissait sur son téléphone mobile. Il a déclaré à Fadi que sinon, il n’obtiendrait pas le permis de passage. Fadi a raccroché et a effacé le numéro ». Elle a noté que lorsque son fils a effacé le numéro, elle avait le sentiment de le voir mourir lentement sous ses yeux. Il demanda le permis d’entrée en "Israël" trois fois et toujours sans succès. L’hôpital lui a donné trois rendez-vous différents, mais il n’a pu se rendre à aucun d’eux. Le père de Fadi a continué, « Nous avons alors compris que l’officier israélien a mis en œuvre sa menace, et mon fils savait qu’il ne pourrait plus [entrer en Israël] pour une consultation. Il était difficile à un hôpital local de faire le suivi de son état, car trop critique ». Puis la mère de Fadi a commencé à pleurer et a dit : « Il aimait la vie et avait eu l’espoir d’une brillante carrière. Il voulait nous sauver de notre pauvreté, surtout depuis qu’il était le seul parmi mes fils à terminer ses études universitaires. Je pense au jour où il est mort. Il venait de rentrer de la ville de Gaza où il était à la recherche d’un emploi. Il sentit un pincement aigu dans son cœur et nous dit que le dispositif apparemment ne fonctionnait pas bien. Puis il a vomi, pencha légèrement sa tête en arrière et il est mort brutalement. C’était le 16 novembre 2013 ». Concernant le chantage exercé par les forces d’occupation sur les malades, l’avocat Mohammed al-Elmi, du Centre palestinien pour les droits de l’homme, a déclaré que le passage d’Erez était devenu quelque chose qui ressemble un piège à chantage pour les patients ou leurs compagnons qui ont obtenu une recommandation médicale du ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. Cette recommandation est appelée un « Modèle 1 » et préconise un traitement médical en Cisjordanie ou en Israël. « Le centre a enregistré plusieurs cas de patients qui ont été détenus par les services secrets israéliens pour interrogatoire au passage d’Erez et qui ont été soumis à un chantage pour fournir des informations sur leurs parents ou sur d’autres personnes », a ajouté Elmi. S’adressant à Al-Monitor, il explique que lorsque le patient dépose une plainte, le centre prend des mesures avec les autorités - et avec le centre humanitaire au passage d’Erez en particulier - pour suivre l’état du patient ou faire lever l’interdiction de circuler au cas où le passage est refusé . Elmi a confirmé que dans le cas de l’arrestation d’un patient, le Centre palestinien pour les droits de l’homme adresse des plaintes aux services des prisons israéliennes, à l’Association des Médecins pour les droits de l’homme, au Comité populaire contre la torture et au procureur général israélien. Ces plaintes incluent des informations sur l’ état de santé du patient et une demande de libération ou de transfert dans un lieu qui convient à son état. Il y a des patients qui ont été immédiatement transférés par le renseignement israélien du terminal d’Erez à la prison, comme cela s’est produit avec Iyad Dallas. Achraf, le frère de Iyad, a déclaré à Al-Monitor que Iyad avait été « diagnostiqué avec un cancer dans les os du pied, et qu’’il avait voulu quitter la bande de Gaza pour recevoir des soins à l’hôpital Al Maqased à Jérusalem le 24 novembre 2011. Le renseignement israélien l’a retenu pour interrogatoire au passage d’Erez, et il est depuis derrière les barreaux à la prison militaire de Ramon. » Ashraf Dallas a dit également qu’ils parlent avec Iyad environ une fois par mois, et qu’il leur a dit que les forces d’occupation ne lui permettent pas de voir un médecin et que son état de santé se dégrade. Ashraf Dallas a dit que son frère emprisonné a neuf enfants et que l’avocat a réussi à réduire la peine de Iyad Dallas 15 à 3 ans et demi. Iyad al-Bazam, directeur du Bureau de l’information au ministère de l’Intérieur [du gouvernement de Gaza], a confirmé à Al -Monitor que l’occupation israélienne tire profit des difficultés de prise en charge [des maladies graves] par les hôpitaux dans la bande de Gaza, en essayant de piéger les patients dans de la collaboration. « Quand un citoyen va au passage d’Erez pour la première fois, il doit répondre à aux services israéliens de renseignement, où il peut faire face, lui avec ses accompagnants, à des tentatives de chantage », a ajouté Bazam. Bazam a indiqué que le ministère de l’Intérieur dans la bande de Gaza se réunit avec les patients et leurs compagnons avant et après leurs voyages dans le but de les sensibiliser. Il a ajouté : « Il y a un petit pourcentage [des habitants de Gaza qui deviennent] des collaborateurs en tombant dans ce piège ». Le Centre palestinien pour les droits de l’homme dit que huit patients ont été arrêtés à la frontière d’Erez entre janvier et mi-novembre 2013. Il s’agit d’une violation de la liberté de circuler, et d’une peine cruelle, selon un communiqué du centre. L’occupation israélienne a des obligations en vertu du droit international humanitaire, en particulier l’article 56 de la Quatrième Convention de Genève, qui stipule : « La puissance occupante a le devoir d’assurer et de maintenir avec le concours des autorités nationales et locales, les établissements médicaux et hospitaliers, et les services de la santé et de l’hygiène dans le territoire occupé». Source: Info-Palestine |
| Source: Agences | 02-03-2014 - | |