• Samedi 30 juillet 2011

    Patrimoine
    La France veut-elle privatiser ses forêts, se débarrasser de l’ONF ?
    Par Raphaël Baldos (14 juillet 2011)

    dimanche 24 juillet 2011, par Comité Valmy



    Trois suicides en un mois ont endeuillé l’Office national des forêts (ONF), qui gère un quart des zones boisées. Un mal-être social se répand chez les gardes forestiers alors qu’une note de la direction générale du Trésor suggère de privatiser en partie le service public de la forêt. Objectif de l’État : extraire toujours plus de bois dans un contexte où les réductions d’effectifs s’accentuent. Syndicats et communes forestières s’inquiètent. La forêt, ce n’est pas seulement des troncs découpés en planches : c’est aussi un lieu de préservation de l’environnement et de lien social.


    Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse, dit le proverbe. En décembre dernier, une simple feuille de papier a provoqué un raffut encore plus assourdissant. Une note de la direction générale du Trésor envisage de modifier en profondeur le régime forestier, c’est-à-dire les règles applicables aux forêts publiques. Elle propose aussi de privatiser certaines activités de l’Office national des forêts (ONF), qui gère 25% de la surface boisée nationale (soit 4,7 millions d’hectares de forêt, 12 millions d’hectares appartenant à3,5 millions de propriétaires privés). Une vraie bombe lancée au cœur du massif public français, à quelques mois de la renégociation du contrat État-ONF pour 2012-2016.


    Un patrimoine naturel jusqu’ici préservé d’une vision court-termiste


    Pour les 11.000 communes propriétaires de bois, le régime forestier [1] garantit la préservation de leur patrimoine naturel. Il leur assure notamment des rentrées financières grâce aux ventes de bois. Grâce à l’ONF, seul gestionnaire autorisé à mettre en œuvre le régime forestier, elles bénéficient des compétences nécessaires pour assurer le renouvellement de la ressource en bois.

    « L’ONF a un rôle important de maintien des espaces forestiers. Il est souvent l’un des derniers services publics en milieu rural. Il garantit qu’on n’y fait pas n’importe quoi, en gérant à la fois la production de bois, la protection des espaces sensibles et l’accueil du public. Si on confie cette mission à des entreprises privées, celles-ci chercheront à obtenir un résultat immédiat, opposé à une gestion à long terme », s’inquiète Alain Lesturgez, directeur de la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR). Celle-ci, réunie en assemblée générale le 27 mai à Fréjus, a indiqué qu’elle ne signerait le nouveau contrat État-ONF que si les intérêts des communes sont préservés, évoquant les « propositions scélérates » de la note du Trésor.

     

    L’ONF menacé de disparition ?


    Celle-ci remet en cause le financement du régime forestier, financé à 85% par l’État et à 15% par les communes forestières. Elle évoque « une réforme du système » visant à ce que « les communes versent une contribution égale au coût de la prestation ». « Les communes payent déjà beaucoup, remarque Alain Lesturgez. Ici, dans le Var, la forêt ne leur rapporte quasiment rien. Elles sont amenées à faire des travaux de protection contre l’érosion ou les incendies, qui s’ajoutent à ceux prévus dans le plan d’aménagement forestier, obligatoire pour toute forêt publique. L’intérêt du service public et du régime forestier, c’est la mutualisation, qui permet de développer différentes compétences au sein d’un établissement, l’ONF, adapté aux particularités des régions françaises. Nous voulons donc savoir si l’ONF va être démantelé ou non avant de signer le futur contrat de plan. »

    Dans un courrier adressé le 1er avril à Jean-Claude Monin, président de la FNCOFOR, le ministre de l’Agriculture s’est voulu rassurant. « Je tiens à vous confirmer mon engagement à maintenir le régime forestier et l’ONF, écrit Bruno Le Maire. Le gouvernement n’envisage aucune privatisation ni de l’ONF, ni des forêts communales ou domaniales. » Mais il ajoute : « la question du financement du régime forestier fera bien évidemment l’objet d’un examen particulier, destiné à identifier les conditions de son équilibre. Le maillage territorial de l’ONF et la place des communes forestières dans sa gouvernance seront discutés dans les mêmes conditions. »

     

    Le désengagement de l’État

     

    La lettre de Bruno Le Maire n’a pas vraiment convaincu les communes forestières. Les informations qui circulent leur laissent penser que les idées de la note du Trésor n’ont pas été passées au broyeur et continuent d’alimenter la stratégie gouvernementale. « C’est à se demander si la fuite de la note du Trésor n’est pas une stratégie de communication (à l’instar d’autres dossiers) dans laquelle on tape fort au début afin de se laisser par la suite une marge importante de négociation », s’interroge Olivier Thomas, président de l’Agence des espaces verts (AEV), qui gère 17.000 hectares de forêt dans la région Île-de-France.

    L’État, qui a payé l’année dernière 144 millions d’euros au titre du versement compensateur, destiné à aider les communes dans leurs travaux forestiers, semblent vouloir réduire au maximum les dépenses affectées à l’ONF. En oubliant qu’il a, par le passé, récolté les bénéfices des années fastes. Jusqu’au début des années 1980, les cours du bois permettaient à l’ONF de réaliser des ventes largement excédentaires. Avec la baisse des cours du bois, les comptes de l’établissement public industriel et commercial (EPIC) sont depuis passés dans le rouge. En 2008, l’État a exigé que l’ONF augmente les taux de cotisation pour ses fonctionnaires à la retraite. La ligne « pensions civiles des fonctionnaires » est ainsi passée de 48 millions en 2006 à 91 millions d’euros en 2010 !

     

    Réduction d’effectifs


    À cette situation financière plutôt mauvaise s’ajoute un contexte social plutôt tendu. Le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux (quelque 6.500 sur 10.000 salariés de l’ONF) entraîne une baisse importante des effectifs. « Certains services sont à la limite du non fonctionnement : on expédie les affaires courantes, mais on ne dispose pas du temps nécessaire aux projets à long terme. La charge de travail est conséquente et l’ambiance de travail n’est pas très bonne », observe Jean-Noël Schmidt, secrétaire général du Syndicat national des techniciens des forêts (SNTF-FO), deuxième organisation de l’ONF.

    Le Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel (SNUPFEN-Solidaires), premier syndicat de l’ONF, appelle régulièrement les agents à rejoindre certaines actions : grèves, refus d’opérations de martelage (désignation des arbres à abattre à l’aide d’un marteau), rétention d’informations… « C’est une manière de tirer la sonnette d’alarme. On s’inquiète des prélèvements massifs de bois voulus par l’État, qui peuvent être dommageables pour l’avenir de la forêt, et nous empêcher de remplir nos missions de lien social et de préservation de l’environnement », indique Philippe Berger, garde forestier en Haute-Saône et secrétaire général du SNUPFEN.


    Une souffrance au travail qui touche les gardes forestiers


    « La direction, par des menaces sur les primes, fait pression sur les agents pour contrer les actions. Du coup, c’est difficile d’avoir un mouvement d’ampleur national dans la durée. Nous sommes plus sur des actions individuelles. » Lui-même pratique des actions de désobéissance, en refusant de délivrer certaines informations sur les forêts dont il s’occupe et en pratiquant un martelage centré non pas sur la production, mais sur la préservation des meilleurs arbres. « À terme, ces opérations de martelage seront informatisées, ce qui facilitera la comparaison du taux de martelage entre les agents et rendra les actions plus difficiles à mener », s’inquiète Philippe Berger. Le SNUPFEN lance régulièrement des appels à la désobéissance. Mais il lui est difficile de connaître le nombre d’agents qui participent à ces actions.

    Face aux inquiétudes du personnel sur l’avenir de l’ONF, la direction a lancé un audit social, dont les résultats sont attendus fin 2011. Il devra notamment aborder la question des suicides, au nombre de 23 depuis 2005. Le 11 juillet, un garde-forestier de Franche-Comté, père de deux enfants, a mis fin à ses jours. C’est le troisième suicide en un mis, après ceux de deux agents, en Lozère le 20 juin, et en Gironde le 6 juillet. Les syndicats ont immédiatement souhaité « un moratoire immédiat sur les diminutions d’effectifs » et demandé à la direction générale d’interpeller les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement « sur le nombre élevé de suicides et de tentatives de suicide à l’ONF afin que celles-ci prennent la mesure du malaise profond des personnels de notre établissement ». Lors du vote de cette motion au comité central hygiène et sécurité (CCHS), l’administration s’est abstenue...

    Le 11 janvier dernier, l’ONF a cependant reconnu pour la première fois que l’un de ces suicides (en décembre 2009, dans le Jura) était « imputable au service ». Beaucoup serait liée à une « souffrance éthique », née de la mutation de la « forêt-écosystème » à celle de la « forêt-usine », soumise aux contraintes du marché du bois, opposée à la gestion écologique des massifs.

     

    Projet d’autonomie de gestion de l’ONF


    Interrogé le 17 mai par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, Pascal Viné, directeur général de l’ONF, évoque clairement « un malaise social ». « Au cours des dernières années, un plan (social) avait été établi, et je ne peux pas laisser dire que rien n’avait été fait en matière de risques psycho-sociaux, mais tout plan de ce type est difficile à appliquer et crée beaucoup de frustrations », remarque-t-il.

    Le même jour, Hervé Gaymard, président de l’ONF, a rappelé aux députés les idées principales de son rapport sur l’établissement, remis le 15 octobre 2010 au Président de la République. Il plaide pour une autonomie de gestion de l’ONF et sa transformation en entreprise publique, avec une capitalisation à hauteur de 300 millions d’euros. Car l’État ne l’a pas doté d’un capital social suffisant pour mener à bien ses missions. Hervé Gaymard souhaiterait aussi que l’on « permette à l’Office de constituer des réserves pour passer le cap des années difficiles ».

     

    Financer la forêt avec l’argent des agences de l’eau


    Il a aussi rappelé que certaines missions de l’ONF (accueil du public, préservation de l’environnement) ne font l’objet d’aucune rémunération. Même s’il se dit opposé aux conclusions de la note du Trésor, il estime que la question du financement du régime forestier mérite d’être posée. Parmi les pistes évoquées, il y a celle d’un financement « à partir des milliards d’euros brassés par les agences de l’eau ». « La forêt jouant son rôle dans le cycle de l’eau, il ne serait pas absurde que, sur les milliards d’euros de redevances que perçoivent les agences de l’eau, une très modeste part bénéficie à l’ONF », suggère-t-il.

    Beaucoup d’arbres auront été abattus avant que l’on parvienne à résoudre la crise financière et sociale de l’ONF. D’autant que l’État exige d’extraire toujours plus de bois des forêts : Nicolas Sarkozy a fixé un objectif de 21 millions de mètres cubes supplémentaires d’ici à 2020. Pas vraiment compatible avec le développement durable. Pour Olivier Thomas, président de l’AEV, « le gouvernement reste sur une logique unique de rentabilité financière de la forêt avec des objectifs de production de bois destinés à la construction complètement irréalisables sauf à raser une grosse partie de nos forêts. Il est donc urgent d’arrêter cette véritable catastrophe écologique et de redéployer les moyens publics que demande une véritable gestion forestière durable. »

    « Il y a un risque de couper le lien entre la population et la forêt si celle-ci devient uniquement un lieu consacré à l’exploitation du bois, craint Pierre Grandadam, président de l’Association des maires des communes forestières d’Alsace-Moselle. L’année dernière, j’ai vu ce que cette politique donnait au Brésil : on fauche les arbres comme du maïs. On ne peut pas accepter ça. La forêt doit rester multifonctionnelle pour qu’on puisse continuer de s’y promener, d’y travailler et de valoriser un matériau renouvelable. »

    Raphaël Baldos

    Notes [1] créé avec l’adoption du premier code forestier en 1827.


    URL de cet article :

    http://www.bastamag.net/article1587.html

    .

     

       La France veut-elle privatiser ses forêts se débarrasser de l’ONF ? Par Raphaël Baldos
            http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1688


    votre commentaire
  • Début de l'article ici :

    Le « massacre » de Tienanmen était un mythe !
    Comaguer

    lundi 25 juillet 2011, par Comité Valmy



     

     

     

    Le « massacre » de Tienanmen était un mythe

    Publié par PEOPLE’S WORLD le 29 juin 2011

    Auteur : Deirdre Grisworld

    Combien de fois ne nous a-t-on pas dit que les États-Unis sont une société « ouverte » et que les médias sont « libres » ?

    Habituellement, de telles proclamations sont faites en critiquant d’autres pays qui ne sont pas « ouverts » surtout les pays qui ne suivent pas le programme de Washington.

    Si vous habitez aux États-Unis et dépendez des médias commerciaux soi-disant « libres » et « ouverts » pour votre information, vous devriez sans aucun doute croire que le gouvernement chinois a massacré « des centaines, voire des milliers » d’étudiants sur la place Tiananmen le 4 juin 1989. Cette phrase a été répétée des dizaines de milliers de fois par les médias de ce pays.

    Mais c’est un mythe. En outre, le gouvernement américain sait que c’est un mythe. Et tous les grands médias le savent aussi. Mais ils refusent de corriger le récit en raison de l’hostilité fondamentale de la classe dirigeante impérialiste U.S. envers la Chine.

    Sur quoi basons-nous cette affirmation ? Sur Plusieurs sources. La plus récente est une diffusion par WikiLeaks de câbles envoyés de l’ambassade des États-Unis à Pékin au département d’État en juin 1989, quelques jours après les événements en Chine.

    Vient en second lieu une déclaration en novembre 1989 du chef de bureau de Beijing du New York Times, déclaration qui n’a plus jamais été évoquée par ce journal.

    Vient en troisième lieu le rapport du gouvernement chinois lui-même sur les évènements, qui est corroboré par les deux premiers. Un seul grand Journal occidental a publié les câbles WikiLeaks. C’était le Telegraph de Londres le 4 juin de cette année, 22 ans exactement après que le gouvernement chinois ait retiré les troupes de Pékin. Deux câbles en date du 7 juillet 1989 — plus d’un mois après les combats — ont rapporté ce qui suit :

    « Un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire sur les soldats entrant sur la place Tienanmen : il a regardé les militaires entrer sur la place et n’a observé aucune tir massif d’armes sur la foule, bien que des tirs sporadiques aient été entendus. Il a dit que la plupart des troupes qui sont entrées sur la place étaient effectivement armées mais seulement avec des engins anti-émeute — matraques et bâtons en bois ; ils étaient appuyés par des soldats armés. » [NDT : en langage militaire des soldats « en appui » ne sont appelés à intervenir que si ceux chargés de l’opération principale rencontrent des difficultés inattendues]

    Un autre câble rapporte : « un diplomate chilien fournit un témoignage oculaire des soldats entrant sur la place Tienanmen : bien que les coups de feu aient pu être entendus, il a dit qu’en dehors de quelques coups donnés aux d’étudiants, il y n’avait aucune tir de masse dans la foule des étudiants sur la place ».

    Il faut se rappeler que le Chili était à l’époque dirigé par le général Augusto Pinochet, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat de droite violent, antisocialiste, appuyé par les Etats-Unis et que des milliers d’hommes de gauche, y compris le président Salvador Allende, avaient été tués. Le « diplomate chilien » mentionné n’était pas un ami de la Chine. Pas un seul journal U.S., pas une station de télévision ou de radio US n’a signalé ou commenté ces câbles sortis par WikiLeaks, ni l’article du Telegraph à leur sujet. C’est comme s’ils étaient été tombés dans un gouffre sans fond. Est-ce parce que les médias ici ne croient que le rapport soit crédible ? Pas vraiment. Ils connaissaient la vérité en 1989 Le New York Times sait que c’est crédible. Leur propre chef de bureau de Beijing à l’époque, Nicholas Kristof, l’a confirmé dans un vaste article intitulé (traduction COMAGUER) « Mise à jour sur la Chine : Comment les durs ont gagné » publié dans le Sunday Times Magazine le 12 novembre 1989, cinq mois après le supposé massacre dans le square.

    À la fin de cet article long, qui était censé donner un éclairage sur un débat au sein de la direction du Parti communiste chinois, Kristof a catégoriquement déclaré : « Sur la base de mes observations dans les rues, ni le compte-rendu officiel, ni la plupart des versions étrangères ne sont très exacts. Par exemple, Il n’y a eu aucun massacre sur la place Tienanmen, bien qu’il y ait eu plein de meurtres ailleurs. »

    Même si l’article de Kristof est une critique sévère de la Chine, son affirmation qu’il n’y avait « aucun massacre à Tienanmen » a immédiatement suscité des hurlements de protestation des détracteurs de la Chine aux États-Unis, comme cela est apparu dans le courrier des lecteurs du Times.

    Y a-t-il eu des combats à Pékin ? Absolument. Mais il n’y a eu aucun massacre d’étudiants non armés sur la place. C’est une invention de l’Occident, destinée à diaboliser le gouvernement chinois et à gagner la sympathie du public pour une contre-révolution.

    Le virage vers une économie de marché sous Deng Xiaoping avait suscité l’opposition de nombreux travailleurs. Il y avait aussi un élément contre-révolutionnaire essayant de tirer profit des griefs populaires contre la restauration complète du capitalisme.

    Les impérialistes espéraient que les luttes à Pékin feraient tomber le Parti communiste chinois et détruiraient l’économie planifiée — comme ce qui devait arriver deux ans plus tard en Union soviétique. Ils voulaient « ouvrir » la Chine, pas à la vérité, mais au pillage des biens du peuple par les banques et les entreprises impérialistes.

    Après beaucoup de débats au sommet, l’armée a été appelée et le soulèvement écrasé. La Chine n’a pas été détruite comme l’Union soviétique ; son économie n’a pas implosé pas plus que le niveau de vie n’a diminué. Bien au contraire. Les salaires et les conditions sociales ont été améliorés alors qu’ailleurs les travailleurs sont condamnés à la régression par une grave crise économique capitaliste.

    En dépit de profondes concessions au capitalisme, étranger et national, la Chine continue d’avoir une économie planifiée, basée sur une solide infrastructure appartenant à l’Etat.

     

    http://www.comite-valmy.org/spip.php?article1689


    votre commentaire
  • 48 ans, au chômage, beau CV, belle carrière... mais trop vieille (mis à jour)

    eco89
    Le jeudi 28 juillet 2011, à 13h 51

    Le nombre de chômeurs n'ayant pas du tout travaillé a bondi de 33 600 en juin 2011. Parmi les plus touchés, les plus de 50 ans (+2%), avec une hausse de 13% sur un an. Une directrice de production, pas encore quinquagénaire, raconte ce qu'elle appelle la « discrimination à l'âge ».


    J'ai 48 ans et je me demande comment je vais faire pour travailler encore vingt ans. Je suis directrice de production freelance. Je travaille depuis une vingtaine d'années pour la télévision française et pour des sociétés de production. Mais aujourd'hui , bien que mon CV soit riche et attractif, ma candidature n'est jamais retenue.


    J'ai postulé cette année à de rares offres d'emploi provenant de sociétés de production notoires et même de chaînes câblées. Le scénario cauchemardesque que je vis est toujours le même : mon CV retient d'abord l'attention, on me contacte puis on me demande ensuite mon âge. Pour finir, ma candidature n'est pas retenue avec, comme raison un argument, de faux cul : j'ai un profil surdimensionné pour le poste !


    On me conseille de rajeunir mon CV


    J'ai beau annoncer que je suis prête à faire des efforts financiers, ça ne suffit pas. On préfère prendre des gens plus jeunes et moins expérimentés. Comme si l'expérience professionnelle n'avait finalement plus de valeur marchande dans ce métier.


    Cette situation est devenue si fréquente et si insupportable qu'une conseillère en recrutement m'a suggéré de me rajeunir sur mon CV, au prétexte que je fais plus jeune. Sauf que cela me paraît très compliqué de maquiller à ce point mon CV et que je trouve scandaleux d'en arriver là à mon âge, qui n'est pas encore canonique. Pourtant, dans ce milieu professionnel, on est vieux bien avant 55 ans et le jeunisme ne choque personne.


    « Mais quelle est votre date de naissance ? »


    J'annonce désormais que j'ai 45 ans, mais ça


    ... lire la suite de l'article sur Eco89

     

    http://fr.finance.yahoo.com/news/48-ans-ch%C3%B4mage-beau-CV-belle-eco89-2729778943.html?x=0


    votre commentaire
  •  

     

    Voici l'article que j'ai publié en son temps sur mes blogs.

    A relayer, au nom de la vérité qui doit toujours prévaloir ! 

     

     

     

    kadhafi-jeune.jpg

     

     

    Kadhafi

     

    Introduction de Chantal Dupille


     

    Il y a un peu plus d'un an, l'OTAN triomphait enfin du Colonel Kadhafi. Il voulait sa peau §, il l'a eue. Prise sous le flot de l'actualité, je n'ai pu faire l'article promis après le début de la guerre contre la Libye. Lorsque Kadhafi prononça son discours à la face du monde, et des Médias, j'étais justement en train de trier mon dossier Libye. J'allais presque tout jeter, en comptant sur Internet pour les recherches. Mais lorsque j'ai vu le décalage entre les mensonges des médias et la réalité que j'avais devant les yeux, j'ai décidé de tout garder. Et tandis que partout l'on fustigeait le dictateur, j'annonçais à mes lecteurs : Kadhafi est un grand bonhomme. Il a sorti son pays de la misère. Il l'a protégé de l'impérialisme de l'Occident.... Quelques temps plus tard, il y eut d'autres voix discordantes. Puis beaucoup d'autres, toujours sur Internet.

     

    Voici donc un premier volet du dossier promis. Je l'ai fait en compulsant une énorme quantité de documents notamment du Monde, du Monde Dossiers et Documents, du Courrier International, des Dernières Nouvelles d'Alsace... Voici des extraits. Puisqu'on n'a voulu retenir que les zones d'ombre du personnage et qu'on a même osé faire de ce partisan de la démocratie directe un authentique dictateur, j'ai décidé de ne publier, au contraire, que ce qui était à son honneur. A contre-courant, selon mon habitude. Mais irréfutablement : Les extraits proviennent de journaux réputés sérieux. Ce sera l'originalité de cette parution. Une parution qui lui rend justice, enfin. Pleinement.

     

    Chantal Dupille

     

    § Pour éliminer un non-aligné, travaillant à l'indépendance et à la promotion de l'Afrique, voulant sortir du dollar, et à la tête d'un pays très riche en pétrole et en réserves d'or à piller. L'Occident ment, vole, rackette, pille, contrôle, domine, bombarde avec des armes de destruction massive, tue en masse. Quand trouvera-t-on des Cameron, des Obama, des Sarkozy, des BHL... devant les Tribunaux ?

     

     

    http://s1.lemde.fr/image/2011/02/17/540x270/1481764_3_903d_des-manifestants-pro-kadhafi-exhibent-le.jpg

    http://kamitewoman.over-blog.com/article-l-appel-de-kadhafi-aux-opprimes-libye-pays-de-cocagne-meyssan-evacue-par-eva-r-sistons-82514947.html

    En cherchant une illustration sur Google, j'ai atterri sur ce site... et finalement

    sur un de mes posts sur Kadhafi ! Visitez le site : Il est intéressant ! eva

     

     

    Kadhafi, un autre regard

    choix de textes 

    par Chantal Dupille

     

     

    D'emblée, citons Le Monde du 1.9.1976 : "La Libye 7 ans après, le plus fort revenu par habitant de toute l'Afrique" (titre). La Libye, avec ses 2 millions d'habitants, paraissait vouée, il y a quelques années encore, au sous-développement. Aujourd'hui, le pays a le plus fort revenu par habitant de toute l'Afrique: 3500 dollars en 1973 (dernière statistique connue). Le double vraisemblablement aujourd'hui après la hausse des prix du pétrole. En 1974, elle a importé pour 2,7 milliards de dollars. Plus que l'Egypte et ses 40 millions d'habitants. Les projets grandioses de construction de complexes industriels se multiplient".

     

    Et sur le Courrier International N°641, 13.2.2003 : "Il serait difficile d'imaginer un pays ayant connu une transformation plus radicale que celle que la Libye a connue sous la direction de Kadhafi. Jusque dans les années 50, elle comptait parmi les pays les plus pauvres du monde - et l'un des plus soumis à la domination étrangère. Les rares richesses disponibles étaient largement accaparées par quelque 110 000 "colons" italiens, tandis qu'un roi docile, mis en place par l'Occident, avait autorisé l'installation dans le pays d'une kyrielle de bases militaires étrangères... Même l'exploitation de vastes gisements de pétrole dans le désert oriental ne fit qu'accélérer la vassalisation de la Libye, dont d'immenses portions de territoires furent louées à des compagnies pétrolières occidentales. Pour un jeune nationaliste arabe comme Kadhafi, fils d'un berger bédouin et premier membre de sa famille à poursuivre des études secondaires, la seule solution était de faire la révolution : "Il était de notre devoir de libérer notre pays des étrangers". "

     

    Monde Dossiers et Documents mai 81 N° 81

     

    En bien ou en mal, la Libye n'a jamais fait autant parler d'elle que depuis l'accession au pouvoir du Colonel Kadhafi, qui a façonné son visage actuel.... Cet officier aux allures de jeune premier à l'instar de Nasser, dont il se veut l'héritier, se transforme en héraut de l'unité arabe... Au fil des ans, il s'impose sur la scène régionale et internationale par une série de décisions  qui surprennent d'autant plus  que ce vaste désert peu peuplé avait accoutumé le monde à son effacement. Plus encore que l'évacuation de la base de Wheelus - la plus grande dont disposaient alors les Etats-Unis - et des troupes britanniques, la nationalisation des hydrocarbures et la pratique d'une politique pétrolière hardie qui bousculait les habitudes de l'Organisation des pays producteurs de pétrole, c'est l'achat d'une centaine de Mirage à la France, en 1970,  qui fera scandale à la fois parce que Tripoli proclame son hostilité à Israël et que Paris a mis un terme au monopole des ventes d'armes que détenaient Londres et Washington. Parallèlement, le pays entame un programme étonnamment ambitieux - compte tenu du faible potentiel humain du pays - pour fertiliser le désert, créer une industrie locale, scolariser la jeunesse et moderniser les structures. Réformiste musulman mais non intégriste, le Colonel Kadhafi n'entend pas se limiter au domaine matériel : Il veut transformer la société bédouine selon les principes du Livre vert qui expose sa "troisième théorie universelle" en faveur d'un socialisme qui rejette le communisme et le capitalisme. Malgré le soutien de la jeunesse, son dilemme est le suivant : Comment entretenir la flamme révolutionnaire chez un peuple de pasteurs et de commerçants comblés par la manne pétrolière ? (..) Enfin, l'intervention militaire au Tchad et l'intention prêtée à Kadhafi de créer les Etats-Unis du Sahara - rêve que la France a maintes fois caressé depuis le début du siècle - ont ligué contre lui la plupart des capitales voisines. Aujourd'hui, la Libye... irrite tout le monde par une désinvolture qui masque souvent l'oeuvre accomplie à l'intérieur avec sérieux et persévérance. (Introduction au Dossier Libye du Monde Dossier et Documents N°81, mai 1981, Paul Balta

     

     

     

    La Libye

     

    "Le désert le plus aride et le plus hostile du monde" ... (Lors de ) la première tentative de colonisation italienne... le Général Graziani avait fait déporter dans le désert de Syrte 80.000 bédouins qui y sont morts dans les années 30. "A l'époque moderne, pour attaquer ou pour défendre la Libye, il n'y a qu'un moyen efficace: L'aviation"... Indépendance. Le mot a une signification très concrète pour les Libyens. La constitution du royaume de Libye, en 1951, avec à sa tête le roi Idriss, n'avait apporté qu'une indépendance formelle à ce pays sous-peuplé, sous-développé, démuni de tout. Le revenu annuel moyen par tête d'habitant était le plus faible du monde arabe : 35 dollars. Neuf habitants sur dix avaient le trachome, le dixième était aveugle, mais il n'y avait pas un seul médecin libyen pour les soigner. Découvert en 1959, le pétrole a bouleversé les structures traditionnelles... Pourtant, le Libyen avait l'impression que tout se passait en dehors de lui : La corruption régnait dans les administrations, et seuls les ministres, l'entourage du roi et quelques habiles entrepreneurs profitaient réellement du pactole.... A quoi servaient les logements populaires bâtis dans des villages abandonnés, puisqu'ils n'étaient pas accompagnés de programmes agricoles ou industriels pour inciter les gens à revenir ? ... Le Monde, P.B. 19 avril 1973


     

    Mouammar Kadhafi, une personnalité controversée

     

    Anti-impérialiste pour les uns... défenseur intrépide de l'indépendance nationale..., moraliste..., réformateur autoritaire..., visionnaire... 

     

    Dans le monde arabe, sa jeunesse, sa prestance, son langage direct et franc, parfois brutal, séduisent ceux qui aspirent au renouveau. Certains le voient comme le successeur de Nasser... qui demeure pour le Colonel Kadhafi le symbole de la renaissance arabe à laquelle il rêve.  Le Monde 24 novembre 1973


     

    Le loup-garou des Occidentaux.

     

    .. Kadhafi : "... Oui, c'est vrai, nous étions idéalistes et nous avons trouvé un monde non idéaliste, un monde hypocrite, menteur, décadent, amoral...  Imperméable décidément à toutes les leçons de réalisme diplomatique quand il s'indigne des arrogances de l'impérialisme, de la connivence des puissants et du désespoir des humbles, le colonel Kadhafi sait ce qu'il se dit. Et le dit bien.... Le colonel Kadhafi se dit dépositaire et garant d'une certaine dignité africaine, que le hasard de la fortune pétrolière donnent à Tripoli le moyen et le devoir de secourir... Enfin, le colonel décrit avec fougue le socialisme libyen. Lisez le petit Livre vert qui jette les bases de la "troisième théorie universelle". On lit attentivement. C'est une interprétation au premier degré, candide et fraîche, de l'utopie rousseauiste. Ni fou, ni naïf, ni Don Quichotte. On y gagne décidément à rencontrer plus longuement ce loup-garou des gouvernements d'Occident. Le Monde Jean-Claude Guillebaud 20 juin 1978.


     

    De la monarchie au "pouvoir des masses".

     

    1er septembre 1969 : Le colonel Kadhafi, qui n'a alors que 28 ans, renverse le vieux roi Idriss el Senoussi. En s'emparant du pouvoir avec un groupe d'officiers, il secoue la semi-léthargie dans laquelle se trouvait le pays. Les Libyens passent d'une monarchie fortement masquée par l'Islam à une république de type nassérien : Le nouveau pouvoir des "officiers libres" empreinte à l'Egypte son slogan : "Liberté, socialisme, unité", calque sa Constitution sur la sienne et interdit, comme elle, tous les partis politiques pour créer, lui aussi, une Union socialiste arabe.... Il consacre le premier lustre à affirmer la souveraineté du pays et met en chantier d'ambitieux plans de développement. C'est l'euphorie. 15 avril 1973 : le colonel-révolutionnaire change de cap. Dans un discours célèbre prononcé à Zouara, il déclenche une "révolution culturelle" base d'une "véritable révolution populaire" devant instaurer le socialisme. Il incite les masses (jamahir) à installer partout des "comités populaires" pour neutraliser les élites de l'administration et les membres de l'intelligentsia qui contrecarrent ses projets. En revanche, l'armée (source de pouvoir), les sociétés pétrolières et les banques (source des revenus) sont épargnées.... (Suite au "Complot de 1975" - révolution de palais), les structures héritées du nassérisme étant désorganisées, le colonel Kadhafi en profite pour rompre avec le passé et annoncer l'abolition de la dictature du CCR et l'avènement de l'"ère du pouvoir des masses". Le 2 mars 1977, il proclame devant le Congrès général du peuple la "Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste". Le mot est un néologisme signifiant "l'Etat des masses" par opposition à la Joumhouriya (la république) fondée sur le système parlementaire.  


     

    kadhafi-lafricain.jpg?w=594

    Kadhafi le panafricain


     

    Un socialisme islamique. Nationalisme et religion.

     

    "Nous refusons l'esprit partisan; nous voulons répandre l'esprit de l'islam, fait de tolérance et de compréhension mutuelle", déclare le colonel Kadhafi au Colloque organisé par Le Monde à Paris, en novembre 1973... Je pense qu'il faut respecter les nationalismes et les religions, ceux des autres aussi, et considérer en particulier les religions comme sacrées (..) Un nationalisme ne doit pas tenter d'en détruire un autre... L'Islam ne fait que continuer les efforts de l'humanité en vue d'arriver à une certaine justice sociale.. Le Judaïsme a négligé tout ce qui n'est pas lui-même. C'est une religion refermée sur elle-même.... L'Islam ne fait aucune distinction de race ou de couleur entre les hommes". Le Monde Roland Delcour 27 novembre 1973

     

    Trois mois après sa prise du pouvoir... , il déclarait notamment : "L'Islam a une vocation universaliste, il est la source de tout progrès... Le socialisme serait l'instrument temporel du croyant, l'expression politique de l'enseignement divin, le seul moyen d'aboutir à l'unité arabe et de précipiter la disparition de l'impérialisme, des monopoles et du sionisme qui cherchent tous à détruire l'oumma (la communauté des croyants une et indivisible). Noël Jeandet Le Monde 1.9.1976 


     

    Un militantisme mystique

     

    Kadhafi lui-même, en avril 1976, prononçait un discours à Misurata où il définissait ainsi sa tâche principale : " Créer un socialisme islamique, émanation d'une nation musulmane basée sur les préceptes du Coran, loin du capitalisme exploiteur et du communisme totalitaire"....  Et dans son allocution inaugurale du 12 décembre 1979, il déclarait notamment : "... L'Islam est plus progressiste que toutes les idéologies révolutionnaires : Il a défini les normes d'une société conçue au service de l'individu et de la communauté; il a découvert avant tous les autres les principes du droit de l'homme et du travailleur, la suppression des classes, etc". Partant ainsi des principes du Coran, la révolution libyenne estime que l'islamisme pousse inéluctablement à se transformer en communauté socialiste. En effet, le dogme musulman vise à la fois l'égalité entre les hommes et l'égalité des chances. Ainsi, le socialisme suivrait un axe rigoureusement  parallèle à celui de l'Islam. Il serait l'instrument temporel du croyant, l'expression politique de l'enseignement divin, le seul moyen d'aboutir à l'unité arabe et de précipiter la disparition de l'impérialisme, des monopoles et du sionisme qui cherchent tous à détruire l'Oumma (la communauté des croyants une et indivisible).  Le Monde Noël Jeandet 1er septembre 1976.


     

    Le respect du Coran

     

    ... En agissant comme il l'a fait (NB en prônant le respect intégral du Coran), Kadhafi a lancé un défi à l'Islam, qu'il somme d'apporter de nouvelles réponses au monde moderne". Le Monde PB 18 avril 1973


     

    Le "Livre vert" ou troisième théorie universelle

     

    L'influence de Nasser. Le colonel Kadhafi né en 1942 sous une tente bédouine de la Grande-Syrte, a été fasciné par l'exemple du colonel Nasser qu'il a longuement médité pendant ses études à l'académie militaire... Culte exclusif au président égyptien : les grandes options idéologiques choisies entre 1961 et 1969 sont directement issues des réflexions du colonel Nasser... et ce dernier avait pressenti dans le colonel Kadhafi son successeur politique dans le monde arabe... "Mon frère Mouammar Kadhafi est le dépositaire du nationalisme arabe, de la révolution arabe, de l'unité arabe".... Cette expérience de socialisme imposé par le sommet de la hiérarchie a déçu au bout de deux années et le colonel Kadhafi a trouvé un second souffle en lançant la "troisième théorie" et la révolution culturelle. (Il lance) le 15 avril 1973 à Zouara les bases d'une "révolution populaire" appelée à constituer "la troisième théorie". La plus grande perplexité s'empara des observateurs devant ce transfert "torrentiel" du pouvoir aux masses, la création de comités populaires chargés d'extirper la démocratie, de supprimer du jour au lendemain les mentalités réactionnaires et de s'emparer des ministères et des bâtiments publics. Cette irruption du peuple dans les allées du pouvoir devait être le prélude à une "transformation révolutionnaire" de la mentalité et des habitudes hors de laquelle il n'y a qu'enlisement dans les ornières du passé et de la routine. Imparfaitement formulée, la 3e théorie est un agrégat de principes politiques, économiques et sociaux largement empruntés à la charte nassérienne. Elle est fondée sur les préceptes de l'Islam et du socialisme, récusant tout à la fois le capitalisme accapareur et le communisme qui prend sa source dans le matérialisme athée.  Il s'agit selon le colonel Kadhafi d'une "voie médiane" qui pousse à mettre un frein à l'égoïsme excessif de l'individu et à limiter la tendance à la toute-puissance de la société. A l'extérieur, cette "troisième voie" est celle du non-alignement et de la coexistence pacifique.. Le Monde N.J. 1er septembre 1976. 


     

    La pensée du désert.

     

    ... Ce qu'il y a d'universel dans la pensée de Kadhafi (est) dans son pressentiment que seule "une troisième voie", qu'il revient à chaque peuple d'inventer pour lui-même, peut nous soustraie à la fatalité actuelle dont les puissances, de part et d'autre, usent non seulement à l'encontre des droits des hommes, mais aussi à l'encontre de ces droits des peuples dont on parle beaucoup moins, et sans lesquels les droits de l'homme ne sont bientôt plus que la licence d'avoir quelques opinions particulières et des facilités pour voyager.  Le Monde Philippe de Saint-Robert 23 décembre 1980.


     

    Le pouvoir du peuple par le peuple

     

    ... Ainsi est, ou devrait être réalisé, le "pouvoir du peuple par le peuple".  Les comités révolutionnaires : Comment les choses se passent-elles dans la pratique ? Le libyen qui a vingt ans aujourd'hui est passé de la misère à l'opulence. Déjà, en 1970, le PNB par tête atteignait 1 700 dollars - beaucoup plus que dans la plupart des pays du Tiers-Monde - et, en dépassant en 1980 les 10 000 dollars, il se classe parmi les dix plus importants du monde... En outre, les premières années ont été une aubaine pour la bourgeoisie - ancienne et nouvelle - qui a réalisé de fabuleux profits grâce à l'effort de modernisation du pays. Le nouveau système a manifestement pour but de faire sortir les Libyens de leur torpeur ou de leur égoïsme pour les obliger "à participer".... "Surgissant spontanément des masses, nous dit le colonel Kadhafi, ces comités incitent et aident ces mêmes masses à s'emparer du pouvoir". En réalité, ils dépendent de lui... Atmosphère de chasse aux sorcières : ... Le commerce extérieur a été nationalisé... procès publics contre des profiteurs et des personnalités de l'ancien régime, dénonciation des richesses occultes, guerre contre le marché noir.... Le Monde P.B. 28 décembre 1980


     

    D'inspiration rousseauiste

     

    Le Livre vert ou troisième théorie universelle récuse à la fois le capitalisme et le communisme pour proposer "le véritable socialisme" fondé "sur la seule démocratie qui ait été instaurée au monde puisqu'elle repose sur le contrôle du peuple par le peuple".... "La représentation est une imposture", le référendum et les élections (sont) "un système dictatorial sous un déguisement démocratique" puisque, souligne-t-il, 49 % des électeurs peuvent se voir imposer des gouvernants qu'ils n'ont pas choisis".... Le Livre vert s'inspire moins du Coran , qui n'y est même pas cité, que de Rousseau. Tacticien intuitif qui lit beaucoup, le colonel Kadhafi a pressenti que la télématique allait orienter l'Occident, bon gré mal gré, vers des formes de démocratie directe. Bédouin pragmatique, il a cherché, quant à lui, à moderniser, en les adaptant, des formules de consultation (choura) traditionnelle dans la société arabe qui prend ses décisions par consensus au sein de la Jemaa (Assemblée). Note : La solution du problème de la démocratie : "Le pouvoir du peuple"; la solution du problème économique : "Le socialisme"; les fondements sociaux de la troisième théorie universelle. Editions Cujas, Paris, 1976, 1978, 1980.  Le Monde P.B. 28 décembre 1980.

     

     

     

    Une politique de développement ambitieuse. Des investissements de grande ampleur. 


     

    "Négligée par les hommes d'affaires occidentaux, oubliée dans les statistiques économiques internationales, la Libye, avec ses 2 millions d'habitants, paraissait vouée, il y a  quelques années encore, au sous-développement. Aujourd'hui, le pays a le plus fort revenu par habitant de toute l'Afrique.

     

    Les projets grandioses de construction de complexes industriels se multiplient.

     

    Cet argent (du pétrole), la Libye en a un impérieux besoin pour développer rapidement son économie.  Avec en toile de fond un objectif : Ne plus dépendre exclusivement des ventes d'hydrocarbures.

     

    Le nouveau plan quinquennal de développement, qui porte sur la période 1976-1980... L'effort principal porte sur l'agriculture.. L'objectif: Fertiliser 700.000  ha... Le sous-sol libyen, outre le pétrole, recèle une autre richesse, l'eau... Dès maintenant, dans l'oasis de Koufra, 10.000 ha de luzerne, de blé et d'orge, émergent du désert. ... Sur la côte... il est prévu l'implantation de 20.000 fermes.

     

    Second axe de développement, l'industrie... La Libye a dans ses cartons des projets des projets de complexes sidérurgiques. Les réserves de minerais de fer du pays sont considérables : 5 % des ressources mondiales estimées.

     

    L'équipement électrique figure au second rang des préoccupations industrielles. Il est notamment prévu plus de 20 centrales classiques.

     

    Plus de 4 milliards de dollars seront consacrés à la construction de logements, près de 2 milliards à l'extension des universités... et 1,3 milliard à la construction de routes... Le Monde Jean-Michel Quatrepoint, 1er septembre 1976

     

    M. Friouna, Secrétaire au Plan : "Au cours des dix années écoulées, nous avons restructuré l'économie en vue d'être auto-suffisants dans les secteurs-clés... et nous avons posé les bases d'un développement industriel qui nous permettra d'assurer l'après-pétrole. Nous avons construit 200.000 logements - et en prévoyons autant pour les 5 ans à venir, - scolarisé 99 % des enfants, porté à 4,5 le nombre de lits d'hôpitaux pour 100 personnes. Nous couvrons nos besoins en laine, en cuirs, en fourrage, en farine, en ciment, en briques, en tuyaux plastiques alors qu'en 1970 notre production dans tous ces secteurs était nulle".... Les projets inachevés se poursuivront, tandis que d'autres verront le jour... (comme la) mise en place d'industries lourdes. Enfin, le réseau routier (3000 Kms en moyenne par an depuis dix ans) sera achevé et reliera entre elles toutes les localités du pays, tandis que sera entamée une voie ferrée qui reliera la frontière tunisienne à Tripoli... Le Monde P.B. 30 déc. 1980


     

    Irriguer le désert

     

    ... Lorsque nous étions passés par là, en 1973, les travaux venaient à peine de commencer au milieu d'un paysage de sable, de pierres et de collines. Aujourd'hui, les collines - rasées - ont disparu,  et les 24.000 ha aménagés présentent un aspect verdoyant. L'ensemble, d'un accès aisé grâce à un réseau de 300 Kms de routes asphaltées et bordées d'arbres, a été divisé en quatre zones comprenant chacune son "centre", doté des principales commodités : Mosquée, école, café, marché, dispensaire, bureau de poste, librairie, coopérative...

     

    Comme les mille autres fermiers installés là... (il) s'est vu attribuer gratuitement une maison, une vache, vingt moutons, cinquante poules, cinq ruches, un tracteur et le matériel nécessaire à la culture de son lot de 26 ha.


     

    Préparer "l'après-pétrole"

     

    ...... 60 kms plus loin, près de la ville de Homs, en pleine rénovation, nous visiterons une cimenterie, une usine de dessalement de l'eau de mer et un autre projet agricole, encore plus ambitieux, aménagé autour du barrage de l'oued Kaam qui n'existait pas il y a 7 ans. Dans le Sud, la culture en rond - des cercles d'un ha irrigués en plein désert - pratiquée à Koufra  est passée de 5.000 à 40.000 ha et doit tripler d'ici à la fin du plan quinquennal 1981-1985.... Bilan impressionnant dont on retient quelques chiffres au passage :  103 projets réalisés en 10 ans, 400 millions d'arbres plantés dont la moitié ont survécu, 10 millions de têtes de moutons avant 1975 contre 5 millions actuellement et 1,5 million en 1970. Le pays assure sa consommation en fruits et légumes et espère en exporter grâce à l'accroissement des serres.

     

    Contrairement à de nombreux pays du Tiers-Monde qui ont négligé l'agriculture, la Libye a mis l'accent sur ce secteur sans ignorer pour autant l'industrie. Les dirigeants admettent que nombre de projets ne sont pas "rentables selon les normes occidentales", mais ils estiment devoir préparer "l'après-pétrole" en transformant l'environnement et les mentalités.  Le Monde P.B. 30 déc 1980

     

    "La Grande Rivière Artificielle" : Un réseau de canalisations de 3.500 kms. Courrier International 6.11.2003.

     

    Photo d’un réservoir

    http://acces.ens-lyon.fr/eduterre-usages/ressources/scenario1/planetebleue/ProjetGRA

    La grande rivière artificielle


     

    Le jardin sur la lune

     

    "Unique en son genre... ce projet est aussi le plus excitant de la période contemporaine dans le domaine agricole.... Il permettra l'élevage d'ovins selon des méthodes d'avant-garde à une échelle sans précédent dans le monde..." (Spécialistes de la firme américaine Tipton et Kalmbach...). "Il faut construire ce pays avec l'argent du pétrole en prévision du jour où l'or noir sera épuisé. Il faut que nous disposions d'une économie solide et permanente dans laquelle l'agriculture jouera un rôle essentiel. Il faut aussi que nous produisions suffisamment pour répondre à la demande locale" (M. Gououd, ministre d'Etat chargé du développement agricole). Le Monde P.B. 19 avril 1973


     

    Nucléaire :

     

    Tripoli a aussi des ambitions nucléaires... mais Le régime du Colonel Kadhafi a toujours, néanmoins, affirmé ses intentions pacifiques en matière nucléaire. La Libye a d'ailleurs signé et ratifié le traité de non-prolifération nucléaire et a conclu en juillet dernier avec l'Agence internationale de l'énergie atomique un accord de garanties qui place sous contrôle international l'ensemble des activités nucléaires libyennes.  Le Monde 9 janvier 1981.

     

     

    Prosélytisme pétrolier :

     

    La hausse des taux d'imposition, la suppression des rabais offerts aux Compagnies, les prises de participation majoritaires dans ces compagnies en Libye - après la nationalisation des avoirs de B.P.  en décembre  1971 - , les accords de partage de production à 85 % ... furent autant de "combats" initiés par la Libye et suivis ensuite par l'OPEP, dont la Jamahiriya est toujours apparue comme le membre le plus dur. 


     

    Une exigeante logique unitaire arabe

     

    La Libye entend s'identifier avec l'arabisme. Toute politique libyenne est donc une politique arabe.... Kadhafi et nombre de ses compagnons ont eu conscience d'un horizon plutôt que d'un terroir ; adolescents, ils ont été enfiévrés par l'épopée de Gamal Abdel Nasser et par les prestiges conjoints de la libération et de l'union arabe... D'où un vif empressement à l'intervention, un souci permanent d'appui aux mouvements de libération... Non seulement en Afrique mais plus loin encore, les efforts d'émancipation sociale, les soulèvements des pauvres et des opprimés, suscitent les sympathies de la Libye et, si c'est possible, une aide au moins symbolique.  Le Monde Pierre Rondot 1er septembre 1976.

     

     

    Les grands axes de la diplomatie.

     

    Au fil des ans, après avoir pratiqué une politique "tous azimuts", la Libye concentrera ses efforts sur les mondes arabe et africain... Entre temps, elle affirme sa souveraineté en obtenant l'évacuation des bases américaines et britanniques... et devient un des chefs de file de l'OPEP.  Une des constantes - sinon la principale - de la stratégie libyenne est une hostilité militante  envers Israël. Le colonel Kadhafi a déployé des trésors d'arguments et de subsides pour inciter le continent noir à rompre avec Israël. Le Monde P.B. 31 décembre 1980.

     

    Kadhafi était le champion de l'unité arabe... IL a également lancé l'idée des Etats-Unis du Sahara et de l'abolition des frontières.  Diplo (Le Monde diplomatique) 12.95

     

    Kadhafi a invité les Arabes à se doter de l'arme nucléaire, ce qui est selon lui un acte de légitime défense puisque Israël s'est lui-même doté de l'arme atomique.... Kadhafi se veut l'artisan de l'unité de la nation arabe et de la libération de la Palestine. Mais ses tentatives de fusion avec ses voisins arabes ou africains ont échoué... Il faut, selon lui, défendre à tout prix le Tchad "contre les menées de l'impérialisme américain et du colonialisme français". D.N.A. 2.9.87

     

     

    Les frictions avec l'Occident

     

    Pendant près d'une décennie, la Libye a eu de nombreuses frictions avec les super-grands... mais elle a toujours su éviter l'irréparable... Tout faux pas risque d'être dangereux pour lui et pour l'immense travail qu'il a réalisé dans son pays. Le Monde P.B. 30 décembre 1980

     

     

    Les dangers qui guettent la révolution

     

    ... Pendant dix ans, avait-il expliqué en substance, la révolution a donné au peuple tout ce dont il avait besoin, des maisons, des voitures, des transistors, des hôpitaux, des usines, des fermes, etc, le tout étant payé par l'argent du pétrole et construit par des étrangers....  "C'est une avant-garde qui, en 1969, a réalisé la révolution, et elle continue à l'animer. C'est là notre point faible"... Le second, selon notre interlocuteur, réside dans le confort matériel qui "favorise ou renforce la mentalité bourgeoise"... Le troisième... "nous nous trouvons devant un dilemme, puisque la révolution qui veut privilégier les valeurs morales et spirituelles voit sa volonté contrecarrée par tout ce qu'elle a réalisé pour le bien-être du peuple". Le Monde P.B. 30 décembre 1980.

     

     

    (En Libye), la population est généralement éduquée, et il existe un grand nombre d'universités et de diplômés. Le taux d'analphabétisme est inférieur à 14 % et ne concerne pas les jeunes générations... (Kadhafi) a aussi financé les séjours à l'étranger via de généreuses bourses d'études étatiques (1600 euros par mois..). Diplo 7. 2006

     

     

     

    ../local/cache-vignettes/L500xH327/798233_a-vie4fd0-dc762.jpg

    http://static.lexpress.fr/medias/15...

     

    La libye après le passage de l'OTAN - note d'eva 

     

     

     

    Quelques précisions supplémentaires,

    par Chantal Dupille

     

     

     

    Incontestablement, Kadhafi est un grand personnage, une très grande figure de l'histoire de l'humanité par ses réalisations, par l'amour de son pays,  par sa générosité, par sa mort, aussi. Un homme paradoxal : Kadhafi avait même institué un Prix international Al-Kadhafi pour les droits de l'homme, alors que tous s'acharnent à le dépeindre comme un affreux tyran.  Kadhafi, d'ailleurs, rejetait toute idéologie extrémiste. Il était même progressiste, puisqu'il autorisa le divorce et qu'il interdit la polygamie.

     

    Je voudrais souligner plusieurs choses : On reconnaît l'arbre à ses fruits. Les siens furent impressionnants, car il transforma le pays le plus arriéré d'Afrique (sans école et sans dispensaire) en un pays, selon l'avis des observateurs, "de cocagne" ! En tous cas, il en fit le plus prospère d'Afrique. Au point de pouvoir aider les Etats voisins, et les Mouvements de libération des peuples. Au point, aussi, de fournir du travail à près de 2.500.000 Arabes et Africains au chômage. Les faits sont là, indiscutables. Seuls comptent les faits. 

     

    On doit à Kadhafi d'énorme chantiers, une économie saine, une monnaie stable, et la Libye n'était pas un pays endetté. Au contraire, elle avait d'importantes réserves d'or. Qu'en a fait l'Occident ? Il les a volées, tout simplement. Et il exploite à son profit les ressources du pays (pétrole etc), au lieu, comme du temps du "dictateur", d'en faire profiter les habitants. Aujourd'hui, le pays est ruiné (merci l'Occident "démocrate"), et les anciens partisans du souverain corrompu comme les Islamistes mis au pouvoir par BHL et sa clique, font désormais la chasse aux nombreux partisans du Colonel Kadhafi, jusque chez eux, pour les torturer et les égorger. Alors, elle est pas belle, la vie, avec nos "démocrates" ?

     

    Comment ne pas admirer Kadhafi ? Il a entrepris des chantiers colossaux en peu de temps. Il a tout mené à bien. En homme d'Etat avisé et prévoyant, il a agi en pensant au long terme, et par exemple, il a intégré dans ses plans la question de l'après-pétrole. De surcroît, il n'a négligé aucun secteur. La Libye est devenue prospère sur le plan industriel, et avec ses déserts audacieusement irrigués, elle est parvenue, selon les plans du Guide, à l'auto-suffisance. Parfait équilibre entre l'industrie et l'agriculture, ce qui est très rare. La Libye a nourri tous ses habitants, et au-delà. C'est que le Colonel avait une seule idée en tête : Le bien-être des populations. Une denrée de plus en plus rare, aujourd'hui...

     

    Et c'était à la fois un socialiste - original, islamique -, un démocrate - partisan du pouvoir populaire - , un combattant engagé dans les luttes contre l'impérialisme, et un visionnaire. Par exemple, il rêvait des Etats-Unis d'Afrique. A défaut de pan-arabisme. Et sur ce plan, il avait un modèle, et non des moindres : L'Egyptien Nasser.

     

    Sur le plan de la personnalité, je m'abstiendrai de critiquer les excentricités ou les zones d'ombre du Colonel. Elles seules ont intéressé les grands médias de désinformation. Je veux oser dire toute mon admiration pour Kadhafi. Oui !

     

    Voilà une personnalité étonnante, riche en couleurs, à la fois penseur et homme d'action, précurseur et héritier (du nassérisme), sage et prophète, prévoyant et visionnaire, réformateur et stratège, réaliste et audacieux... N'en rajoutez pas, la coupe est pleine. Vraiment ?

     

    Non, il était aussi très créatif, inventif, intuitif, généreux, tolérant, pragmatique, et son intelligence était phénoménale. Bref, un homme hors du commun, et un grand homme d'Etat. N'en déplaise à ses misérables adversaires. Allez, je vais être dure : Ces laquais ne méritent même pas de le servir.

     

    Pour terminer, je voudrais ajouter quelques précisions ou informations concernant le Colonel Kadhafi.

     

    En 1974, il donne le pouvoir au peuple libyen, toutes les décisions étaient prises par le peuple (auto-gestion, pas d'élections) , bref il a mis en place une authentique démocratie dont il était seulement, depuis 1974, un Ministre des Affaires Etrangères. Son souci a toujours été le bien-être des Libyens, qui ont vu leur niveau de vie croître d'une façon exponentielle. Pas de chômeurs en Libye, 2.500.000 travailleurs étrangers employés ("nous avons pu aider nos frères et soeurs africains et arabes à travailler avec nous, ici"), et pour tous, un logement gratuit au mariage, des produits de première nécessité subventionnés, l'éducation et les soins gratuits, l'eau et l'électricité aussi... bref, un pays de Cocagne ! De surcroît, les prêts d'Etat étaient sans intérêt. Cerise sur le gâteau, Kadhafi a toujours aidé les pays africains (routes, écoles, dispensaires.. construits), ainsi que les Mouvements de Libération. Sans rien demander en retour. Est-il erroné de dire que le Colonel sera beaucoup regretté et probablement jamais remplacé en Libye ?

     

    Les caisses de l'Etat libyen étaient pleines, et l'Etat possédait une réserve d'or enviable. On n'ose imaginer ce que les Occidentaux vont faire de ce pays, en privatisant tout...

     

    Dans son livre "Souvenirs de ma vie", Kadhafi explique qu'il a toujours cherché à garder son peuple libre de toute domination coloniale, "de tous les voleurs qui nous détroussent... Obama mon petit-fils africain veut me tuer, priver notre pays de liberté, nous priver de la gratuité de nos biens : Logement, médecine, nourriture, éducation... et remplacer tout ça par la grivèlerie à la zunienne appelée "capitalisme". Or nous tous, dans le tiers-monde, savons ce que cela veut dire. Cela signifie que les multinationales dirigeront le pays, dirigeront le monde, et le peuple souffrira."

     

    Très vite, "le petit Bédouin devient prophète dans sa classe, dans son collège, avant de l'être dans la caserne. Grand consommateur de livres et d'idées, surtout en provenance de Nasser. Il se révèle aussi un propagandiste passionné..." (Mirella Bianco, Kadhafi messager du désert", Editions Stock). Kadhafi voulait aussi redistribuer la richesse (les recettes pétrolières de l'Etat auraient été, chaque mois, distribuées aux Libyens; pour Kadhafi, chaque citoyen doit avoir un accès direct à la richesse nationale).

     

    Grand bâtisseur, il avait compris la nécessité de faire verdir le Sahara, de l'irriguer, et plus généralement, de lutter contre la désertification du continent africain. Ses projets, finalement, dépassaient largement le cadre de la Libye, ils étaient universels.

     

    Kadhafi incarnait la résistance d'un peuple à l'oppression, à l'injustice, à l'impérialisme, bref il était soucieux de participer à sa libération mais aussi à celle d'autres peuples. Tout Libyen, selon le Livre vert, était le frère de tous, sans hiérarchie politique. Le Colonel était, finalement, l'un des derniers partisans du socialisme. Un non-alignement fait pour déplaire aux mondialistes... D'autant que le bouillant Guide rêvait d'Etats-Unis d'Afrique, avec des institutions financières panafricaines indépendantes !

     

    Dans son livre, Kadhafi a promis de se battre jusqu'à son dernier souffle pour garder la Libye libre. Il a tenu parole. Comme avant lui un Allende, il est mort les armes à la main, au lieu de fuir. Sur la terre qu'il avait tant aimée et dont il avait pris tant soin. Frappé, torturé, sodomisé, il a rappelé à ses bourreaux qu'une telle mort n'est pas permise dans l'Islam. Mais pour les armées de l'OTAN, tout est autorisé. De quel côté se situe la barbarie ? 

     

    Pour moi, Kadhafi, malgré ses erreurs, ses imperfections, ses excentricités, restera l'une des plus grandes figures de dirigeants. Sa mort en fait désormais un mythe. L'Histoire, si elle est impartiale, tranchera.

     

    Chantal Dupille

     

    NB Vous pouvez reproduire tout ou partie de cette parution, en mentionnant juste la source.

     

    Vendredi 30 mars 2012

     

    Capture d'écran d'une vidéo d'un membre du CNT, montrant M. Kadhafi mort (AFP PHOTO)

    http://republicoin.blogspot.fr/2011/10/kadhafin-de-regime-qui-vit-par-lepee.html

     

    .

     

    Quelques liens envoyés par Do,

     

    Cela fait en effet très longtemps que je prends la défense de Kadhafi et que j'ai écrit des articles sur lui. Le tout premier qui en parle date de l'an 2000 et est ici :

     

     
    Mais le premier de mes articles sur Kadhafi relatif à la guerre du Sarkonazi et de l'OTAN  est celui-ci, très court, qui date du 26 janvier 2011, j'avais déjà senti le vent venir :
     

     
    Puis, peu après, un autre un peu plus conséquent date aussi du 26 janvier 2011 :
     

    Mais c'est seulement le 3 mars 2011 que j'ai envoyé un premier courrier collectif sur le sujet. Puis un autre le 24 mars 2011. D'autres articles ont suivi. Do

    .

    Voir aussi :

     

    http://www.leap2020.eu/Operation-militaire-en-Libye-Un-accelerateur-puissant-de-la-dislocation-geopolitique-mondiale_a6826.html

    http://allainjules.com/2011/07/27/libye-le-nouveau-plan-diabolique-de-lotan/

     

    .

    .

    1969: le "Mouvement des officiers unionistes libres", dirigé par Mouammar Kadhafi prend le pouvoir en Libye après un coup d'état.muammar-al-kadhafi-1970.jpg?w=584

    .. 

    .

    Ici, mon article et d'autres (19.10.12) ...

    Kadhafi assassiné par l'OTAN (France..) 10.2011: Réhabilitation (+ vidéo et LCP)

    ..


    Voir aussi :

     

    Au nom de la Vérité, une Rabbine conseille de lire Le Livre Vert de Kadhafi

     


    Je demande à tous les esprits curieux et non formatés

    de lire le "Livre vert" de Mouamar Kadhafi.

     

     

    LA TROISIEME THEORIE UNIVERSELLE

    LE LIVRE VERT DE MOAMMAR KADHAFI


     

    La particularité de la pensée de Moammar KADHAFI est qu'elle va droit au but.

    La pensée de Moammar KADHAFI trouve son essence dans le vécu des opprimés, des asservis et des démunis. Elle émane d'un réel qui évolue dans une lutte permanente à la recherche du progrès. 

    La première partie du Livre Vert en expliquant ces faits annonce le début de l'ère jamahiriyenne (l'ère des masses).

    La deuxième partie quant à elle est une révolution économique universelle qui détruit les structures économiques anciennes et écrasants ainsi les oppresseurs.

    Enfin, la troisième partie est sans contexte le début d'une révolution sociale donnant à l'Histoire sa véritable explication et résolvant le problème de la lutte humaine pour la vie. Elle établit des bases stables pour une vie sociale pacifiée.

    La pensée de Moammar KADHAFI émane et appelle à la vie, elle est universelle.

     

    .

     

    Pour lire le Livre Vert :



    Le Livre Vert : Le Problème de la Démocratie (partie 1)

    Le Livre Vert : Le Problème du Socialisme (partie 2)

    Le Livre Vert : Les Fondements Sociaux (partie 3)


     

    Pour charger le Livre Vert :


    Le Livre Vert : Le Problème de la Démocratie (partie 1) (20 Ko)

    Le Livre Vert : Le Problème du Socialisme (partie 2) (18 Ko)

    Le Livre Vert : Les Fondements Sociaux (partie 3) (33 Ko)

     

    ..

     

     

     

    .

     


    votre commentaire
  •  

    Comment Guéant s'est mis les commissaires à dos

    Frédéric Ploquin - Marianne | Lundi 25 Juillet 2011



    Pour la première fois depuis des décennies, les commissaires de police rompent avec le Ministre de l'Intérieur. La secrétaire général du SCPN, vient d'applaudir au rapport de la Cour des Comptes qui tirait un bilan plus que négatif de la politique de sécurité depuis dix ans.





    Comment Guéant s'est mis les commissaires à dos
    La rupture entre le syndicat des commissaires (le SCPN) et la Place Beauvau est consommée. Majoritaire chez les « patrons » de la police, l’organisation vient de dire tout le bien qu’elle pensait du dernier rapport la Cour des Comptes, un bilan très critique de la politique menée depuis dix ans en matière de sécurité. Les commissaires, par la voix de leur secrétaire générale, Sylvie Feucher, applaudissent des deux mains une enquête largement fustigée par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, qui n’a eu de cesse de dénoncer la partialité des magistrats de la Cour des comptes et leurs approximations. Pour ceux qui ont la mémoire de l’institution, il s’agit d’une rupture sans précédent : voilà des décennies que les commissaires sont les alliés fidèles des gouvernements les plus conservateurs.

    Le syndicat des commissaires approuve la plupart des observations des magistrats de la Cour des Comptes. Il partage leur analyse quant aux dérives de la politique du résultat instaurée à marche forcée par Nicolas Sarkozy à partir de 2002. Principale « dérive » pointée, « la multiplication des objectifs et leur extrême centralisation ». « Ceci peut démotiver en brisant l’initiative et en rendant les tâches administratives omniprésentes, le plus souvent d’ailleurs sans retour d’information, écrit Sylvie Feucher. Quel sens donner à 48 actions prioritaires imposées ? »
     
    La baisse des moyens humains ? Les commissaires « partagent » là encore l’analyse de ces magistrats tant décriés au sommet de l’Etat (le premier président de la Cour des Comptes, Didier Migaud, nommé par Nicolas Sarkozy, est socialiste). Des effectifs ont bel et bien été affectés à la seine Saint-Denis, département test du sakozysme policier, mais ils bénéficient aux unités départementales et très peu aux commissariats. Les moyens budgétaires ? « Il est exact qu’ils ont subi une raréfaction », écrivent les commissaires, disant tout haut ce que seuls affirmaient jusque-là les organisations syndicales représentant la « base » policière, à commencer par Unité Sgp Police. Et de déplorer « l’absence d’étude d’impact de la diminution des crédits de fonctionnement et d’équipement sur l’activité opérationnelle des services », soulignée par la Cour. Une spirale qui se traduit par une paupérisation générale dont les commissaires sont les témoins impuissants et attristés. Comme ils sont inquiets, eux aussi, devant le « rôle grandissant » des polices municipales, pointant plusieurs dangers : une sécurité à plusieurs vitesses selon que les communes sont riches ou pauvres, une rupture du contact de la police nationale avec la population…

    Une attaque aussi virulente qu’argumentée qui a dû en désarçonner plus d’un Place Beauvau. La totale, comme on dit, pour un ministre de l’Intérieur en train de rôder son discours en vue des prochaines échéances électorales ! Les commissaires allant jusqu’à compatir avec les magistrats de la Cour des Comptes qui ont du rencontrer bien des difficultés pour mener leurs enquêtes sur le terrain… On n’ose imaginer les prochaines réunions paritaires, quand le ministre, de retour d’une délicate intervention chirurgicale, retrouvera les « patrons » face à lui…
     
    .
    .
    " une rupture du contact de la police nationale avec la population"
    Le commentaire d'eva R-sistons

    Concernant ce fait, je voudrais dire que le contact direct avec la population est non seulement bénéfique, mais nécessaire. C'est ce que l'on appelle la "Police de proximité", de prévention finalement ! Je suis d'autant plus sensible à la question, que j'avais dans les années 81 réalisé pour une chaîne de télévision française un reportage élogieux sur cette police de proximité, très exactement sur les "îlotiers" qui venaient d'être mis en place. En supprimant ou en restreignant ce type de Police, le Gouvernement fait fausse route: Au détriment de la qualité des services, de l'efficacité, du lien avec la population. De plus en plus, le Gouvernement privilégie la répression, et la Police, amère, constate le désamour dont elle est victime de la part de la population. Cette politique est insensée pour tous, pour la lutte contre "la délinquance", pour la Police, pour les populations elles-mêmes !

    eva R-sistons


    votre commentaire