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    Petit abrégé d’histoire du pays du goulag levant (ex-USA) depuis la seconde guerre mondiale (Howard Zinn)


    “Les Etats-Unis ? C’est l’histoire d’une bande d’esclavagistes qui voulurent être libres. Alors ils ont tués plein d’Anglais blancs pour pouvoir garder leurs esclaves noirs africains et ils purent continuer à éliminer les hommes rouges, continuer à bouger vers l’Ouest pour aller voler les terres des Mexicains bronzés, ce qui leur donna un espace volé pour pouvoir plus tard bombarder nucléairement les jaunes. Vous savez ce que devrait-être le slogan de ce pays: ‘Donnez-nous une couleur, on l’éliminera !”


    ~ George Carlin ~

     

    Une nation pacifique ?

     

    Howard Zinn

     

    Extrait d’une conversation avec Anthony Arnove sur le terrorisme et la guerre (2002)

     

    ~ Traduit de l’anglais par Résistance 71 ~

     

    [...] Vous ne pouvez pas dire aux Américians Originels (Indiens) que nous étions une nation pacifique alors que nous mouvions au travers du continent et nous engagions dans des centaines de guerres contre eux. Les Etats-Unis se sont engagés dans au moins vingt interventions militaires dans les Caraïbes dans les vingt premières années du siècle dernier (XXème siècle), de la seconde guerre mondiale à aujourd’hui, nous avons eu une interminable succession de guerres et d’interventions militaires.

    Juste cinq ans après la fin de la guerre la plus désastreuse de l’histoire de l’humanité, après la seconde guerre mondiale, nous sommes en guerre en Corée. Ensuite, presqu’immédiatement, nous allons aider les Français en Indochine, suppléant plus de 80% de leur équipement militaire et bientôt nous sommes impliqués en Asie du Sud-Est.

     

    Nous bombardons non seulement le Vietnam mais aussi le Laos et le Cambodge.

    Dans les années 1950, nous sommes aussi impliqués dans des opérations secrètes de renversement de gouvernements en Iran (1953) et au Guatémala (1954). De plus alors même que nous sommes impliqués par la suite au Vietnam, nous envoyons également l’armée en République Dominicaine. Dans cette période nous donnons aussi une énorme aide militaire à l’Indonésie, aidant ainsi le dictateur local Suharto, à mener une guerre interne contre son opposition au cours de laquelle plusieurs centaines de milliers d’opposants à son régime seront tués. Puis en 1975, le gouvernement américain apporte un soutien critique à la campagne féroce et brutale de mise au pas de la population du Timor Oriental, dans laquelle des centaines de milliers de personnes seront tuées.

    Dans les années 1980. Lorsque Reagan arrive aux affaires, nous commençons une guerre secrète en Amérique Centrale, au Salvador et au Honduras, au Costa Rica et spécifiquement au Nicaragua, y créant une force contre-révolutionnaire les Contras, que Reagan appelle les “Combattants de la Liberté”.

     

    En 1978, avant même que les Russes n’entrent en Afghanistan, nous envoyons secrètement des armes aux rebelles les moudjahidines. Certains d’entre eux deviendront par la suite les Talibans, les gens qui soudainement deviendront nos ennemis. Le Conseiller à la Sécurité Nationale du président Carter, Zbigniew Brzezinski, crânait alors qu’il savait que les Etats-Unis allaient “provoquer une intervention militaire soviétique” en Afghanistan. Ceci se produisit, provoquant une guerre qui dura 10 ans. La guerre fut dévastatrice pour les Afghans et laissa le pays en ruine. Dès que ce fut fini, les Etats-Unis se retirèrent. Les gens que nous soutenions, les fondamentalistes religieux prirent le pouvoir en Afghanistan et y établirent leur régime.


    Presqu’aussitôt la venue aux affaire de George Bush Sr en 1989, il lança une guerre contre la Panama, qui tua plusieurs milliers de personnes. Deux ans plus tard, nous étions en guerre dans le Golfe, utilisant l’invasion du Koweït par Saddam Hussein (NdT: qui eut au préalable le feu vert de Washington et fut encouragé de le faire se faisant ainsi piéger…) comme excuse pour intensifier notre présence militaire dans la région et pour stationner des troupes en Arabie Saoudite, ce qui devint par la suite un des crimes principaux qui fit réagir Oussama Ben Laden et d’autres nationalistes saoudiens.
    Puis, avec l’administration Clinton, nous avons bombardé l’Afghanistan, le Soudan, la Yougoslavie et encore l’Irak.


    Pour que quelqu’un comme Bush nous appelle une “nation pacifique”, cela veut dire qu’il faille laisser de côté une bien grande portion de l’histoire.

    Il est en fait juste de dire que depuis la seconde guerre mondiale, il n’y a pas eu de nation plus belliqueuse et activement engagée dans les conflits que les Etats-Unis.


    [...] Pour nous faire entrer de nouveau en guerre (NdT: Après les attentats du 11 Septembre 2001), ils veulent nous faire agir comme si nous étions nés hier. Ils veulent que nous oublions l’histoire de nos gouvernements, parce que si vous oubliez l’histoire, c’est à dire si vous êtes nés d’hier, alors vous allez croire n’importe quoi. Comment croyez-vous que nous ayons ajouté le Texas, le Colorado, le Nouveau-Mexique, l’Arizona et la Californie aux Etats-Unis ? Parce que les Mexicains nous aimaient beaucoup et qu’ils nous les ont donné ? Nous avons acquis ces territoires suite à la guerre contre le Mexique et nous avons pensé que les Mexicains devraient être contents que nous n’ayons pas tout pris. Cette guerre contre le Mexique a commencé avec un mensonge. Il y a eu un incident à la frontière américain-mexicaine. Des troupes américaines allèrent en zone disputée et des gens y furent tués. Le président James Polk décréta que le sang avait coulé en terre américaine et les armées furent envoyées vers Mexico-City, peu de temps après nous avions la moitié du Mexique.

    [...] Ainsi l’histoire peut-être utile. Elle peut vous en dire beaucoup sur votre gouvernement, au sujet des mensonges et de la tricherie perpétuelle. Si les gens savaient cette histoire, ils ne resteraient pas assis béatement à écouter un Bush parler et à s’émerveiller qu’il soit capable de lire.

    [...] Le gouvernemnt nous dit qu’il est absolument déterminé à éradiquer les camps d’entrainement terroristes (NdT: créés par la CIA, MI6, Mossad, ISI et financé par les Saoudiens et pays du Conseil de Coopération du Golfe), mais ici aux Etats-Unis, la sinistre “École des Amériques” (NdT: autrefois basée au Panama) a entraîné et entraîne toujours des personnels qui s’engagent dans le terrorisme, elle entraîne des gens qui deviennent les organisateurs des escadrons de la mort en Amérique Centrale (NdT: technique de “contre-insurrection” développée par l’armée française lors de la bataille d’Alger de 1957 et que des cadres tortionnaires français comme le général Aussarès, enseignèrent à l’École des Amériques…).


    Si vous mettez au mur des photos de classe de l’École des Amériques, vous aurez une une sérieuse galerie de terroristes internationaux, comme par exemple le chef des escadrons de la mort salvadoriens Roberto D’Aubuisson, qui prît par au massacre de 811 personnes à El Mozote en 1981, ainsi que beaucoup de généraux et de dictateurs qui passèrent dans les rangs de l’École des Amériques.


    Vous savez, le dictateur panaméen Manuel Noriega est allé à l’École des Amériques, puis est devenu un employé de la CIA, puis soudainement est devenu un ennemi et un terroriste, alors nous sommes entrés en guerre contre le Panama pour le capturer.

    Nous n’irons probablement pas de si tôt en guerre contre Henry Kissinger !


    Les Etats-Unis se sont opposés de manière persistante à la création d’un tribunal international contre les crimes de guerre parce qu’il pourrait être utilisé contre les personnels du gouvernement américain et ses militaires…

    Kissinger a écrit récemment qu’un tel tribunal serait un mauvaise idée ! Bien sûr que c’est une mauvaise idée, il pourrait bien être un des premiers à y être jugé. (NdT: N’oublions pas que Kissinger est le protégé et l’homme d’action de la famille Rockefeller…)


    [...] Le gouvernement américain quel qu’il soit n’est clairement pas intéressé en une telle initiative.

    -[]-[]-<I>-[]-[]-

    Sur les mouvements sociaux et la lutte anti-ségrégationniste dont Zinn fut un fervent activiste il dit ceci (toujours avec Arnove en 2002):

    Pas en notre nom


    [...]

     

    La guerre a toujours diminué notre liberté. Quand notre liberté s’est étendue, cela n’a jamais été le résultat de guerre ou de quoi que ce soit le gouvernement aurait fait, mais toujours en résultat de l’action directe des citoyens. Le meilleur exemple de cela est l’histoire des afro-américains aux Etats-Unis, l’histoire de l’esclavage et de la ségrégation. Ce ne fut pas le gouvernement qui initia le mouvement contre l’esclavage mais les abolitionnistes noirs et blancs. Ce ne fut pas le gouvernement qui initia la bataille contre la ségrégation dans les années 1950 et 1960, mais le mouvement social des peuples du sud des Etats-Unis. Ce ne fut pas le gouvernement qui donna aux ouvriers la liberté de ne travailler que huit heures par jour au lieu de 12. Ce furent les ouvriers et les travailleurs eux-mêmes qui s’organisèrent en syndicats, firent grève après grève et firent face dans les rues à la répression de la police. Le gouvernement était de l’autre côté, le gouvernement a toujours été du côté des employeurs et des grosses entreprises.


    La liberté des travailleurs, la liberté des noirs ont toujours dépendu des luttes du peuple lui-même contre le gouvernement. Donc, si on y regarde de près historiquement, nous ne pouvons certainement pas dépendre des gouvernements pour maintenir ou gagner nos libertés. Nous ne pouvons compter que sur nos propres efforts bien organisés.

    Une autre leçon que nous enseigne l’histoire est que vous ne devez jamais dépendre de vos droits légaux. Ne croyez jamais que vous pouvez montrer un statut légal ou la constitution et dire: “Vous voyez, c’est ce qu’il y est dit et donc c’est ce que je vais avoir.” Parce que quoi que dise la constitution, quelque soit ce que disent les statuts, quiconque en fait détient le pouvoir en une situation donnée déterminera si les droits que vous avez sur le papier seront les droits que vous aurez de fait. Ceci est une situation très commune dans notre société. Les gens luttent pour avoir leurs droits, ils les obtiennent sur le papier, mais la réalité du pouvoir et de la richesse intervient et ces droits légaux ne veulent plus dire grand chose. Vous devez vraiment lutter pour qu’ils deviennent réels.


    [...] Je pense que l’échec du système capitaliste pour résoudre les problèmes fondamentaux va devenir de plus en plus évident.

    [...] Un système qui place les bénéfices des entreprises et des actionnaires au dessus de toute autre considération est voué à être exposé à l’échec. Je ne sais pas quand cela deviendra l’évidence même pour la vaste majorité du public américain mais cela est certain de se produire dans le futur.

     

    -[]-[]-I<>-[]-[]-

     

    Source:

    Terrorism and War”, Howard Zinn with Anthony Arnove, Open Media, 2002

     

    http://resistance71.wordpress.com/2014/06/14/petit-abrege-dhistoire-du-pays-du-goulag-levant-ex-usa-depuis-la-seconde-guerre-mondiale-howard-zinn/


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    La culture privée des légumes bientôt menacée ? Hélas, cela rejoint ce que j'avais annoncé hier : ILS vont finir par tout nous enlever ! Même la Nation française n'existera plus au profit d'EuroRégons ! (eva)

    Société mortifère. Liquidation totale, avec le NWO ! (par eva R-sistons)

    La police dans les potagers ?

     

    L’information avait filtré en 2013 et certains sites en avaient parlé….

    Mais personne n’y croyait trop.


    Eh bien ça y est, ils vont oser ces technocrates de Bruxelles rendre illégales la pousse, la reproduction et la vente de végétaux non testées par cette nouvelle autorité, une de plus, appelée l’Agence européenne des variétés végétales.

    La culture privée des légumes serait ainsi interdite au nom de raisons sanitaires.

     

    A qui vont-ils faire croire que c’est la santé qui prime ?

    De fait la Commission européenne va confier le contrôle de l’approvisionnement à des multinationales comme Monsanto….à des sociétés qui utilisent à grandes doses les produits dangereux comme les pesticides et les désherbants.

    Monsanto peut d’ailleurs doublement se féliciter puisqu’en plus l’Union Européenne vient d’annoncer le 6 juin 2014, l’autorisation des cultures OGM !?

    C’est le débarquement sur nos côtes de tous les produits du géant …..

    Ce n’est pas la liberté qu’on nous offre mais le monopole assuré des grands groupes qui assurent directement ou indirectement la « mal bouffe » et la fin programmée de la culture libre.


    La Commission européenne n’a pas peur du ridicule quand elle appelle sa loi :

    « Des règles plus intelligentes pour des denrées alimentaires plus sûres : la Commission propose un paquet législatif primordial pour moderniser, simplifier et renforcer la filière agroalimentaire en Europe ».


    De qui se moque-t-elle ?

    Des petits producteurs, des circuits militants et des familles qui cultivent leur petit jardin et qui s’échangent des semailles.


    Les contrevenants risquent demain une amende de centaines d’euros s’ils n’obéissent pas aux diktats de Bruxelles !


    Des fonctionnaires assermentés ou des policiers vont-ils demain pouvoir rentrer dans les jardins et les potagers pour verbaliser.

    Evidemment nous n’en sommes pas encore là…. La loi va surtout viser à normaliser, contrôler tous les circuits de distribution….


    Le petit jardin familial serait « hors loi », espérons-le !


    Ce qui est certain c’est que les règles « plus intelligentes » visent à empêcher d’une manière ou de l’autre toute culture qui n’entre pas dans les normes.


    J’espère qu’un vent de protestation va se lever pour que cette loi ne soit pas votée.

    Il nous resterait en cas de sortie de ces textes iniques à nous déclarer INSOUMIS !

     

    Jean-François Chalot

     

    http://www.agoravox.fr/actualites/citoyennete/article/la-police-dans-les-potagers-153079

     


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    Au printemps, partez à la découverte des jardins secrets du Limousin

     

     

     


    http://www.mondialisation.ca/controle-du-marche-mondial-des-semences-et-des-aliments-par-les-grands-groupes-prives/5387126

     

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    Contrôle du marché mondial des semences et des aliments par les grands groupes privés
    www.mondialisation.ca
    Trois entreprises contrôlent les 53 % du marché mondial de semences, six compagnies de pesticides dominent les 76 % du secteur et dix corporations se partagent les 41 % du marché des fertilisants. ...

     

    L’Union européenne, organe de domination des États-Unis
    Le sabotage du gazoduc South Stream

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    Elevage en batterie - Usine à imitation de viande

     

    Société mortifère.

    Liquidation totale,

    avec le Nouvel Ordre Mondial !

    Par eva R-sistons (Chantal Dupille)

     

     

        Le Nouvel Ordre Mondial en gestation est mortifère. On le voit à l'oeil, d'ailleurs ! Un de mes voisins me disait un jour : "Il y a des têtes de mort partout, à tous les rayons. C'est une société de mort, je n'aime pas ça !". Il ne songeait pas seulement aux pesticides...


        Examinons les faits, rien que les faits. C'est la liquidation totale de tout ce à quoi nous sommes habitués, de tout ce à quoi nous tenons ! Voici une liste indicative :


    --- Mort de la Nation

    --- Mort de l'Etat (protecteur, redistributeur, etc)

    --- Mort des départements, des territoires, bientôt des commues

    --- Mort du petit commerce, des bistrots, etc

    --- Mort de nos libertés, les unes après les autres, avec des lois de plus en plus liberticides

    --- Mort de nos traditions (semences naturelles, médecines douces...)

    --- Mort de l'alimentation naturelle

    --- Mort des médias indépendants au profit de la Pensée Unique, de l'Info officielle

    --- Mort de notre souveraineté nationale

    --- Mort de l'Armée de la Nation, de la défense de la Patrie (la Patrie n'existera plus)

    --- Mort de l'école, bientôt, au profit du Télé-Enseignement pour tous,

    --- Mort de la fac accessible à tous,

    --- Mort de la démocratie,

    --- Mort du Droit du Travail

    --- Mort du modèle social français

    --- Mort de la Santé Publique, de la S.S.

    --- Mort des Services Publics

    --- Mort des particularismes (Alsace, Roms..)

    --- Mort de la retraite par répartition

    --- Mort de la paix sociale, du bien-vivre ensemble et de la tolérance

    --- Mort de la vie animale libre

    --- Mort des emplois

    --- Mort de l'industrie française

    --- Mort de la procréation naturelle et de la famille avec la PMA pour tous, le Gender à l'école, etc


         Et on pourrait continuer ainsi longtemps, sans parler de ce qui se prépare, mort de la diversité, mort des Partis (vers un Parti Unique, totalitaire), de la langue nationale, des religions (de plus en plus stigmatisées, discréditées), bientôt des jardins potagers comme déjà aux USA, etc etc.


         Cette société mortifère, totalitaire, c'est la société du Nouvel Ordre Mondial, dont un Sarkozy, par exemple, disait qu'on y viendrait "qu'on le veuille ou non".


         Nous sommes d'accord ? Ne bougeons pas. Nous n'acceptons pas ce monde fou ? Faisons-le savoir !


         Eva R-sistons (pseudo de Chantal Dupille)

     

     

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    Deux derniers exemples sur ce site,

     

     

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    Voir aussi ici Hollande, Sarkozy, Valls...


    Hollande socialiste ? Non, désormais Président des Banques, des Multinationales

     

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    printemps 2012:les mensonges de trop!

     

    La malédiction qui s’abat sur nos partis politiques


    Le Blog de Thierry Desjardins

     



    Décidemment, il y a actuellement une malédiction qui s’abat sur tous les partis politiques français. Ils éclatent tous, les uns après les autres, en mille morceaux comme de vieilles potiches sous les regards étonnés, réjouis et rigolards des Français pas mécontents du tout de voir tous ces gens qu’ils méprisent et dont certains les dégoutent s’étriper comme des chiffonniers sur le pont de leurs rafiots respectifs à la dérive.

    Le parti socialiste, n’en parlons pas. Ou juste un mot pour noter que, depuis qu’il est au pouvoir, c’est la foire d’empoigne entre ceux qui se prennent encore pour les héritiers de Jaurès et de Blum, qui lèvent le poing et qui entonnent l’Internationale et ceux qui, pour sauver à la fois les apparences et les meubles, c’est-à-dire leurs sièges, se disent socio-démocrates, socio-n’importe quoi et jouent même les libéraux.

    Il est vrai qu’ils ont la chance d’avoir comme chef d’équipe un gros mauvais qui ne sait lui-même pas ce qu’il veut et qui n’a jamais été capable de siffler la fin d’une récréation. Il parait que dans la cour de l’Elysée, le petit Montebourg continue à faire des croche-pieds au petit Sapin, le méchant Hamon à rosser le grand Le Foll et la Ségolène à tirer les cheveux de sinistre Cazeneuve. Et que dire du groupe parlementaire ou du parti lui-même entre ceux qui ont déjà rallié avec armes et bagages le Premier ministre, persuadés que vizir Valls finira par supplanter le calife Hollande, et ceux qui vont, chaque semaine, à Lille, comme on allait jadis à Colombey s’agenouiller devant Martine Aubry devenue leur Jeanne d’Arc ?

    Jamais le PS n’avait été dans une telle décomposition et les querelles de jadis entre Mitterrand et Rocard apparaissent aujourd’hui comme d’aimables chamailleries.

    Mais c’est tout aussi bien si ce n’est mieux à l’UMP. Elle aussi, comme le poisson chinois, pourrit par la tête. Il y a d’abord la guerre ouverte et à mort entre les faux chefs, Copé, Fillon, qui se complique avec les fantômes des revenants Sarkozy et Juppé et à laquelle s’ajoutent les ambitions des petits et sans grade, Le Maire, Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet, Baroin et autres.

    Mais le plus grave est que, comme les socialistes qui ne savent plus ce qu’est le socialisme, les dirigeants de l’UMP, les élus de l’UMP, les militants de l’UMP et même les électeurs de l’UMP ne savent absolument plus où ils en sont, qui ils sont, où ils vont. Sont-ils encore gaullistes, radicaux, démocrates-chrétiens ? Vont-ils, pour survivre, se rapprocher des centristes ? De Borloo qui n’existe plus ? De Bayrou qui ne pèse plus rien et qui avait appelé à voter Hollande ? Vont-ils, après avoir lu les derniers sondages et les derniers résultats électoraux, se mettre à faire la danse des voiles devant Marine Le Pen ?

    Jamais la droite « traditionnelle » n’a été dans un tel état et les guéguerres de jadis entre Chabanistes et Giscardiens ou entre Chiraquiens et Balladuriens apparaissent soudain comme d’aimables duels mouchetés.

    Nos deux partis dits « de gouvernement » ont bel et bien éclaté. Le PS entre la gauche radicale et le centre ramollo. L’UMP entre ce même centre ramollo et la droite radicale pour ne pas dire l’extrême-droite.

    Et on s’aperçoit soudain que cette extrême-droite éclate elle aussi ! Alors qu’ils auraient pu s’assoupir sur leurs lauriers et attendre tranquillement que les voix venues d’un peu partout continuent à tomber dans leur escarcelle, voilà qu’à leur tour ils s’entredéchirent entre ceux qui, derrière Marine Le Pen, veulent devenir contro-compatibles pour avoir, un jour, une chance d’entrer la tête haute dans les palais dorés de la République et ceux, qui derrière Jean-Marie Le Pen, entendent rester fidèles à ce qu’ils ont toujours été, quitte à passer le reste de leurs jours au ban de la société (politique).

    La plupart des commentateurs patentés n’ont jamais rien compris à ce qu’était le Front National. Depuis des mois, ils nous affirment que le vote pour le FN de Jean-Marie Le Pen était un vote « de rejet » et que le vote pour le FN de Marine Le Pen serait un vote « d’adhésion ». Or, de toute évidence, c’est le contraire. Les électeurs du père « adhéraient » à Jean-Marie, l’adoraient, l’idolâtraient. Ceux de la fille l’ont rejointe par dégoût de tout le reste, de tous les autres, précisément par « rejet » de l’UMP, du PS, de l’UMPS.

    Maintenant que la rupture est consommée entre les Le Penistes et les électeurs du parti Bleu Marine, on va pouvoir compter ceux qui sont vraiment d’extrême-droite et ne veulent toujours pas « marcher dans les sentiers tracés par la pensée unique », comme vient de le dire le fondateur du FN, et ceux qui sont prêts à les emprunter, derrière Marine, avec l’espoir, sans doute naïf, qu’ils les conduiront vers le pouvoir.

    Oui, jamais notre paysage politique n’a ressemblé à ce point à un champ de ruines. Et tout cela au moment où la France est en train de crever et les Français plus désespérés que jamais.



    La malédiction qui s’abat sur nos partis politiques | Le Blog de Thierry Desjardins

     

     

     

    Elysée : Départ De Rothschild Remplacé Par Bank of America Merrill Lynch

     

    Que Fait Le Pouvoir Quand la Situation Financière Devient Désespéré?

     

    Publié par : http://zebuzzeo.blogspot.fr

     

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    Sur ce site,

     

     

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    Russie-Chine: La naissance d'un siècle eurasiatique
    Un fantôme hante Washington. Exit le pétrodollar, le « gaz-o-yuan » arrive...
     

    Poutine en Chine

     

    Un fantôme hante Washington, la vision inquiétante d’une alliance sino-russe combinée avec une symbiose de commerce et d’échanges de biens en expansion à travers la majeure partie du continent eurasiatique aux dépens des Etats-Unis d’Amérique (US).

     

     

    Et ce n’est pas une surprise que Washington soit inquiet. Cette alliance existe déjà de diverses manières : à travers le groupe des BRICS de puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ; dans l’Organisation de Coopération de Shanghai, le contrepoids asiatique à l’OTAN ; au sein du G20 et les membres de 120 nations à travers le Mouvement de non Alignés (NAM).

    Le commerce et l’échange de biens sont seulement une partie du pacte futur. Les synergies dans le développement de nouvelles technologies militaires retiennent aussi l’intérêt. A la vue du style Star wars du système ultrasophistiqué de défense aérienne antimissile russe prêt pour 2018, Pékin en veut une version. Pendant ce temps, la Russie est sur le point de vendre des douzaines de Sukhoi Su-35 de dernière génération aux chinois alors que Pékin et Moscou vont sceller une coopération dans le domaine de l’industrie aéronautique.

    Cette semaine devrait voir les premiers vrais feux d’artifice de la célébration d’un nouveau siècle eurasiatique en gestation quand le président russe Vladimir Poutine rendra visite au président chinois Xi Jinping à Pékin.

    Vous vous souvenez du « Ductistan » : tous ces oléoducs et gazoducs clés qui croisent de droite à gauche l’Eurasie pour former le vrai système circulatoire de la vie de la région. Maintenant il semble que le dernier accord deDuctistan sera aussi signé pour un montant de 1 trillion [million de millions] de dollars et 10 ans de préparation. Dans cet accord le géant énergétique russe contrôlé par l’État, Gazprom, acceptera de fournir China National Petroleum Corporation (CNPC), le géant contrôlé par l’État, 3 750 milliards de pieds3 quotidiens de gaz naturel liquide pendant au moins par 30 ans, à partir de 2018. C’est l’équivalent d’un quart des exportations de gaz de la Russie vers toute Europe. L’actuelle demande quotidienne de gaz de la Chine est de près des 16 Millairds de pieds 3 quotidiens et l’importation couvre 31,6 % de la consommation totale.

    Il est possible que Gazprom reçoive encore la principale partie de ses bénéfices de l’Europe, mais l’Asie pourrait être son Everest. La compagnie utilisera cette méga affaire pour augmenter les investissements en Sibérie orientale et toute la région sera aussi reconfigurée comme un centre privilégié de distribution de gaz pour le Japon et la Corée du Sud. Si vous voulez savoir pourquoi aucun pays clef de l’Asie n’a été disposé à « isoler » la Russie au milieu de la crise ukrainienne – et en défiant le gouvernement d’Obama – il ne faut pas chercher au-delà du Ductistan.

    Exit le pétrodollar, le « gaz-o-yuan » arrive

    Et ensuite, en parlant d’inquiétude à Washington, il faut considérer le sort du pétrodollar, ou plutôt la possibilité « thermonucléaire » que Moscou et Pékin se mettent d’accord pour le paiement de l’accord Gazprom-CNPC non en pétrodollars mais en yuans chinois.

    On peut difficilement imaginer un glissement plus tectonique, avec le croisement du Ductistan et une coopération croissante politico-économico-énergétique sino-russe. À côté, apparaît, la possibilité future d’une impulsion, dirigée de nouveau par la Chine et la Russie, vers une nouvelle monnaie de réserve internationale – en réalité un panier de monnaies – qui remplace le dollar (au moins dans les rêves optimistes de membres des BRICS).

    Juste après le sommet décisif sino-russe viendra un sommet des BRICS au Brésil en juillet. Cela quand la banque de développement des BRICS de 100 milliards de dollars, annoncée en 2012, verra officiellement le jour comme alternative potentielle au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque Mondiale comme source de financement des projets pour le monde en développement.

    Le « gaz-o-yuan » reflète plus qu’une coopération des BRICS pour esquiver le dollar, comme dans le cas du gaz naturel acheté et payé en devise chinoise. Gazprom envisage même d’émettre des titres en yuans comme moyen de planification financière de son expansion. Des titres en yuans sont déjà échangés à Hong Kong, à Singapour, à Londres et plus récemment Francfort.

    Rien ne pourrait être plus sensé pour le nouvel accord de Ductistan que de le libeller en yuans. Pékin paieraitGazprom dans cette monnaie (convertissable en roubles) ; Gazprom accumulerait les yuans et la Russie achèterait alors la myriade de biens et de services faits en Chine en yuans convertissables en roubles.

    C’est connu que les banques de Hong-Kong, de la Standard Chartered à la HSBC – ainsi que d’autres étroitement liées à la Chine par des accords commerciaux – se sont diversifiées en Yuans, ce qui implique qu’il pourrait devenir l’une des monnaies de réserve de facto avant d’être totalement convertible (Pékin travaille officieusement à un yuan totalement convertible en 2018).

    L’accord sino-russe sur le gaz est lié de façon inextricable à la relation énergétique entre l’Union Européenne (UE) et la Russie. Après tout, la principale part du PIB russe provient des ventes de pétrole et de gaz, ainsi que son influence sur la crise de l’Ukraine. De son coté, l’Allemagne dépend de la Russie pour un lourd 30 % de son approvisionnement en gaz naturel. Cependant, les impératifs géopolitiques de Washington – nourris par l’hystérie polonaise – ont mené à pousser Bruxelles à trouver des façons de « punir » Moscou dans la future sphère énergétique (mais sans mettre en danger les relations actuelles dans le domaine de l’énergie).

    Il y a des rumeurs persistantes à Bruxelles ces jours-ci sur l’annulation possible du gazoduc South Stream, projet de 16 milliards d’euros, dont la construction devrait commencer en juin. Une fois terminé, il devrait pomper encore plus de gaz naturel russe vers l’Europe, dans ce cas sous la mer Noire (en évitant l’Ukraine) par la Bulgarie, Hongrie, Slovénie, Serbie, Croatie, Grèce, en Italie et Autriche.

    La Bulgarie, la Hongrie et la République Tchèque ont déjà fait comprendre qu’ils sont fermement opposés à toute annulation. Et probablement l’annulation n’est pas à l’ordre du jour. Après tout, l’alternative unique évidente est le gaz de la mer Caspienne de l’Azerbaidjan, et cela ne surviendra pas à moins que l’UE développe ses propres projets de construction.

    En tous cas, l’Azerbaidjan n’a pas la capacité de fournir les besoins en gaz naturel et d’autres acteurs comme le Kazakhstan, marqué par des problèmes d’infrastructure, ou le Turkménistan peu fiable, qui préfère vendre son gaz à la Chine, sont déjà hors du tableau. Et il ne faut pas oublier que South Stream, combiné avec des projets énergétiques subsidiaires, va créer de nombreux emplois et investissements dans plusieurs pays de l’UE parmi plus dévastées économiquement.

    Malgré tout, de telles menaces de l’UE, bien qu’irréalistes, servent seulement à accélérer la symbiose croissante de la Russie avec les marchés asiatiques. Pour Pékin en particulier, c’est une situation gagnant-gagnant. Après tout, il n’y a pas de comparaison entre une énergie fournie à travers des mers surveillées et contrôlées par la marine de guerre des Etats-Unis d’Amérique et des routes terrestres stables et permanentes depuis la Sibérie.

    Choisis ta propre Route de la Soie

    Poutine en ChineCertes, le dollar US continue d’être la première monnaie de réserve, représentant 33 % des échanges mondiaux à la fin de 2013, selon le FMI. Cependant, le montant était de 55 % en 2000. Personne ne connaît le pourcentage en yuans (et Pékin ne communique pas), mais le FMI remarque que les réserves « d’autres monnaies » sur les marchés émergents ont augmenté de 400 % depuis 2003.

    On peut dire que la Fed « monétise » 70 % de la dette du Gouvernement US afin d’essayer d’empêcher que les taux d’intérêt s’envolent. Le conseiller du Pentagone Jim Rickards, comme tout banquier basé à Hong Kong, tend à croire que la Fed est en faillite (bien qu’ils ne le diront pas officiellement). Personne ne peut arriver à imaginer la dimension du futur déluge possible dont le dollar pourrait souffrir au milieu d’un Mont Ararat de 1,4 trillions de dérivés financiers.

    Il ne faut pas penser qu’il s’agirait de la fin du capitalisme occidental, néanmoins, seulement la décadence de la foi économique régnante, du néolibéralisme, qui est encore l’idéologie officielle des US, de la majorité écrasante de l’Union Européenne et de certaines parties de l’Asie et de l’Amérique du Sud.

    En ce qui concerne ce que l’on pourrait appeler le « néolibéralisme autoritaire » de l’Empire du Milieu : qu’est-ce qui peut ne pas plaire pour le moment ? La Chine a démontré que c’est le résultat d’une alternative orientée du modèle capitaliste « démocratique » occidental pour des nations qui veulent réussir. C’est de construire pas une, mais une myriade de, nouvelles Routes de Soie, des connexions massives de chemins de fer à grande vitesse, de ports, et des réseaux de fibres optiques, de pipelines à travers des parties immenses de l’Eurasie. Celles-ci incluent une route du Sud-est Asiatique, une route de l’Asie centrale, une « route maritime » de l’océan indien et même un chemin de fer à travers de l’Iran et de la Turquie qui arrive à l’Allemagne.

    En avril, quand le président Xi Jinping a s’est rendu à Duisburg au bord du Rhin, avec le plus grand port du monde dans les terres et directement au cœur de l’industrie de l’acier de la Ruhr en Allemagne, il a fait une proposition audacieuse : on devrait construire une nouvelle « une Route économique de la Soie » entre la Chine et l’Europe, sur la base du chemin de fer Chongqing-Xinjiang-Europe qui va déjà de la Chine au Kazakhstan, ensuite à travers de la Russie, la Biélorussie, la Pologne, et finalement l’Allemagne. C’est 15 jours en train, 20 jours de moins que les cargos naviguant depuis le littoral oriental de la Chine. Cela représenterait le dernier tremblement de terre décisif géopolitique en terme d’intégration de la croissance économique à travers de l’Eurasie.

    Il faut rappeler que, s’il n’y a pas de changements radicaux, la Chine est sur le point de se convertir, et de se maintenir, comme puissance économique globale numéro un, une position dont elle a joui pendant 18 des 20 derniers siècles. Mais ne le dites pas aux hagiographes de Londres, ils croient encore que l’hégémonie US durera, bon, éternellement.

    Le chemin vers la Guerre Froide 2.0

    Malgré de graves problèmes financiers récents, les pays du BRICS ont délibérément travaillé à devenir une antithèse de l’original G8 – après avoir expulsé la Russie en mars – à nouveau un Groupe de 7 soit le G7. Ils sont impatients de créer une nouvelle architecture mondiale pour remplacer celle qui a été imposée après la Deuxième Guerre mondiale et se considèrent comme un défi potentiel au monde « exceptionaliste » et unipolaire que Washington imagine pour notre avenir (avec lui même comme robocop mondial et l’OTAN comme sa force robocop). L’historien et animateur impérialiste Ian Morris dans son livre « War ! What is it Good For » ?, a défini les USA comme le « globocop » [gendarme mondial] décisif et « le dernier meilleur espoir de la Terre ». Si ce globocop « se fatigue de son rôle », écrit-il, « il n’existe pas de plan B ».

    Eh bien, un plan BRICS existe, ou du moins c’est ce que les BRICS aimeraient croire. Et quand les BRICS agissent dans cet esprit sur la scène mondiale, ils évoquent rapidement un mélange curieux de crainte, hystérie et de combativité dans l’establishment de Washington.

    Prenons Christopher Hill comme exemple. L’ex secrétaire d’État adjoint pour l’est de l’Asie et ambassadeur US en Irak est maintenant conseiller de l’Albright Stonebridge Group, une entreprise de consulting très liée à la Maison Blanche et au Département d’État. Quand la Russie était « à terre et hors jeu », Hill avait l’habitude de rêver d’un « nouvel ordre mondial » sous hégémonie US. Maintenant, que ces russes peu reconnaissants ont méprisé ce que « l’Occident leur offrait » – c’est-à-dire « un statut social spécial avec l’OTAN, une relation privilégiée avec l’Union Européenne et une coopération internationale dans des efforts diplomatiques » – ils sont, à son avis , entrain d’essayer de ressusciter activement l’empire soviétique. Traduction : si vous n’êtes pas des vassaux, vous êtes contre nous. Bienvenus dans la Guerre Froide 2.0.

    Le Pentagone a sa propre version de cela, dirigée pas tant contre la Russie que contre la Chine qui, son think-tanksur les guerres futures l’affirme, est déjà en guerre avec Washington par de nombreuses façon. Par conséquent, si ce n’est pas l’Apocalypse maintenant, ce sera l’Armageddon demain. Et il va sans dire que pour toute chose qui va mal, tandis que le gouvernement d’Obama « pivote » de visu vers l’Asie et les médias US se gargarisent d’ une renaissance de la « politique de contention » de l’ère de la Guerre Froide dans le Pacifique, c’est la faute de la Chine.

    S’enfonçant dans une folle précipitation vers la Guerre Froide 2.0, quelques faits risibles se font jour sur le terrain : le gouvernement US, avec 17,5 milliards de dollars de dette, envisage un affrontement financier avec la Russie, le plus grand producteur mondial d’énergie et importante puissance nucléaire, de même qu’il promeut aussi un encerclement économique militairement insoutenable autour de son plus grand créancier : La Chine.

    La Russie affiche un important excédent commercial. Les gigantesques banques chinoises n’auront aucun problème pour aider les banques russes si les fonds occidentaux s’épuisent. En termes de coopération inter-BRICS, peu de projets dépassent l’oléoduc de 30 milliards de dollars qui est planifié et qui s’étendra de la Russie vers l’Inde à travers le nord-ouest de la Chine.

    Les compagnies chinoises discutent déjà avec empressement de la possibilité de participer à la création d’un couloir de transport de la Russie vers la Crimée, ainsi que d’un aéroport, un chantier naval, et un terminal de distribution de gaz naturel liquide sur place. Et un autre gambit [sacrifice en échecs] « thermonucléaire » est en cours : la naissance d’un équivalent pour le gaz naturel de l’Organisation de Pays exportateurs de Pétrole qui inclurait la Russie, l’Iran, et comme on le dit le mécontent allié des US, le Qatar.

    Le (tacite) plan à long terme des BRICS implique la création d’un système économique alternatif qui inclut une corbeille de monnaies adossés à l’or qui laisserait de côté l’actuel système financier mondial centré sur les USA (ce n’est pas une surprise que la Russie et la Chine accumulent tout l’or possible). L’euro – une monnaie saine adossée sur de grands marchés de titres liquides et d’immenses réserves d’or – serait aussi la bienvenue.

    Ce n’est pas un secret à Hong Kong que la Bank of China a utilisé un réseau SWIFT parallèle pour réaliser toute sorte de commerce avec Téhéran, qui est placé sous un régime dur de sanctions de la part des États-Unis d’Amérique. Comme Washington manie Visa et Mastercard comme armes dans une campagne croissante dans le style Guerre Froide contre la Russie, Moscou se propose à mettre en œuvre un système alternatif de cartes de paiement et de crédit qui ne soit pas contrôlé par l’industrie financière occidentale. Un chemin plus facile encore serait d’adopter le système chinois d’Union de Paiements dont les opérations ont déjà dépassé American Expressen volume global.

    Je pivote juste sur moi-même

    Il est probable qu’aucun « des pivots » du gouvernement d’Obama vers l’Asie puissent contenir la Chine (et la menacer à travers le contrôle des voies maritimes de l’énergie par la Marine de guerre US) réussisse à ce que Pékin s’éloigne de sa stratégie dite de « développement pacifique », inspirée de Deng Xiaoping, ayant l’intention de devenir une puissance commerciale mondiale.

    Pas plus que le déploiement avancé de troupes US ou de l’OTAN en Europe Orientale et d’autres actes de style Guerre Froide ne dissuaderont Moscou d’un soigneux jeu d’adresse : s’assurer que la sphère d’influence russe en Ukraine demeure forte sans compromettre le commerce et les échanges, ainsi que les liens politiques avec l’Union Européenne, surtout, avec l’associé stratégique, l’Allemagne. C’est le Saint Graal de Moscou : une zone de libre-échange de Lisbonne à Vladivostok qui se reflète, (pas par hasard), dans le rêve chinois d’une nouvelle Route de la Soie jusqu’à l’Allemagne.

    Pour sa part, Berlin, de plus en plus vigilante au sujet de Washington, déteste l’idée que l’Europe soit attrapée dans les griffes d’une Guerre Froide 2.0. Les dirigeants allemands ont des problèmes plus importants, y compris la tentative de stabiliser une UE branlante tandis qu’il faille éviter une faillite économique en Europe méridionale et centrale et l’avancée des partis de droite de plus en plus extrémistes.

    De l’autre côté de l’Atlantique, le président Obama et ses hauts fonctionnaires donnent vraiment l’impression à se trouver pris dans leurs propres pivots, vers l’Iran, vers la Chine, vers les zones frontalières orientales de la Russie, et (inaperçus) vers l’Afrique. L’ironie de toutes ces manœuvres –militaires pour commencer – est qu’en réalité elles aident à ce que Moscou, Téhéran et Pékin renforcent leur propre stratégie en Eurasie et dans d’autres lieux, comme cela se voit en Syrie ou, fondamentalement dans plus d’accords énergétiques. Ils aident à renforcer aussi la coopération croissante stratégique entre la Chine et l’Iran. L’incessant discours du « ministère de la vérité » de Washington sur tous ces événements ignore soigneusement maintenant le fait que sans Moscou, l’ « Occident » ne se serait jamais assis pour discuter un accord nucléaire définitif avec l’Iran ou n’aurait obtenu un accord de désarmement chimique de Damas.

    Quand les disputes entre la Chine et ses voisins de la Mer du Sud de la Chine et entre ce pays et le Japon sur les îles Senkaku/Diaoyou s’ajouteront à la crise de l’Ukraine, la conclusion inévitable sera que la Russie et la Chine considèrent que leurs zones frontalières et voies de navigation maritime sont propriété privée et ne vont pas accepter tranquillement les défis – qu’ils soient liés à une expansion de l’OTAN, un encerclement militaire US, ou aux boucliers anti-missiles. Ni Pékin, ni Moscou, ont un penchant pour la forme usuelle d’expansion impérialiste, malgré la version des événements qui est actuellement donnée au public occidental. Leurs « lignes rouges » continuent d’être de nature essentiellement défensive, et peu importe les intimidations utilisées pour les protéger.

    Quel que soit ce que Washington veut, craint ou essaie d’empêcher, les faits sur le terrain suggèrent que dans les prochaines années Pékin, Moscou, et Téhéran s’approcheront, lentement mais sûrement, créant un nouvel axe géopolitique en Eurasie. Pendant ce temps, les USA perplexes, semblent complices dans la déconstruction de leur propre ordre mondial unipolaire, tandis qu’ils offrent aux BRICS une véritable occasion d’essayer de changer les règles du jeu.

    La Russie et la Chine en mode pivot

    Dans le monde des think-tanks de Washington, a été renforcée la conviction de que le Gouvernement Obama devrait se focaliser dans une réédition de la Guerre Froide grâce à une nouvelle version de la politique de contention pour « limiter le développement de la Russie comme puissance hégémonique ». La recette : armer les voisins des États de la Mer Baltique pour « contenir » la Russie. La Guerre Froide 2.0 existe parce que du point de vue des élites de Washington la première n’a jamais réellement pris fin.

    Cependant, tout autant que les USA peuvent lutter contre l’émergence d’un monde multipolaire, avec des puissances multiples, les faits économiques sur le terrain montrent régulièrement de telles tendances. La question demeure : le déclin de l’Hégémon sera-t-il lent et raisonnablement ou entraînera t-il avec lui le monde entier dans ce qui a été appelé l’option « Samson » ?

    Tandis que nous contemplons le déroulement du spectacle, sans que le coup final soit en vue, il faut rappeler qu’une nouvelle force grandit en Eurasie et que l’alliance stratégique sino-russe menace de dominer sa région vitale loin de ses contours. Maintenant c’est un cauchemar aux proportions « Mackinderesques » du point de vue de Washington. Il faut penser, par exemple, à comment le verrait Zbigniew Brzezinski, l’ex- conseiller national à sécurité, devenue un mentor dans la politique mondiale du président Obama.

    Dans son livre de 1997 «  The Grand Chessboard  » [le grand échiquier], Brzezinski argumente que « la lutte pour la primauté mondiale continuera à se jouer » sur l’ « échiquier » de l’Eurasie, dont « l’Ukraine était un pivot géopolitique ». « Si Moscou récupère le contrôle de l’Ukraine », a-t-il écrit alors, la Russie « récupérera automatiquement les moyens pour devenir le puissant État impérial, embrassant l’Europe et l’Asie ».

    Ceci demeure le principal soutien rationnel à la politique impériale de contention US – des voisins européens de la Russie à la Mer du Sud de la Chine. Cependant, sans une fin de partie à l’horizon, il faut garder l’œil sur un virage de la Russie vers l’Asie, la Chine pivotant de par le monde et les BRICS travaillant intensément à la tentative de réaliser un nouveau Siècle Eurasiatique.

    Pepe Escobar

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    Article original  : « China pivot fuels Eurasian century », Asia Times

    Asia Times. Hong Kong, le 19 mai 2014.

    Traduit de l’anglais pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

    El Correo. Paris, le 2 juin 2014.

     

     

    http://www.cameroonvoice.com/news/article-news-15382.html

     


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